vendredi 18 juillet 2014

Les eaux dormantes - Maurice Bouchet



La cinquantaine dépassée, Irénée, robuste horticulteur montagnard, vit seul avec sa mère, Justine. Leur vie est réglée comme une mécanique bien huilée et les habitudes ont la vie dure... Bercé depuis toujours par les prières quotidiennes, les messes dominicales, les paroles assassines d'un vieil abbé et d'une mère bigote, Irénée se réfugie auprès de la nature rédemptrice dans une vie de célibataire endurci, apeuré de tout désir féminin. Ce petit garçon dans un corps d'homme, élevé sans figure paternelle, a pourtant un trop lourd secret enfoui en lui qu'il devra partager...

En 1991, Irénée, un homme d'une cinquantaine d'années, vit avec sa mère. Leur vie ne laisse aucune place à la surprise entre la vie quotidienne et la religion. Alors qu'Irénée marche, le passé lui revient. Nous sommes alors en 1947. La guerre vient de s'achever et les familles tentent de se reconstruire alors qu'Irénée découvre la vie et la religion sous l'emprise de sa mère. Par ces deux époques, c'est alors la vie assez complexe d'un homme que nous découvrons.

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions De Borée grâce à qui j'ai pu non seulement découvrir ce roman mais, en plus, grâce à qui j'ai eu la surprise de trouver ce titre dans ma boîte aux lettres alors que je ne l'attendais pas.

Le début du roman m'a pas mal interrogée. Nous découvrons Irénée, un homme qui m'a beaucoup intriguée de par le décalage entre son âge et sa manière d'évoluer en se souvenant de bribes de son passé, un comportement qui nous le présente plutôt comme un enfant. Tantôt homme tantôt enfant, le lecteur a alors bien du mal à comprendre Irénée.

Et puis, après ce début assez mystérieux, alors que le lecteur se fait tout juste à cette vie du personnage en 1991, nous voici en 1947 à la sortie de la guerre. Nous découvrons alors un Irénée enfant qui doit faire avec une vie peu enviable calquée sur les principes religieux et autres règles de vie.

Très vite, nous remarquons des "couacs" dans la vie d'Irénée que ce soit en 1991 ou en 1947 : des souvenirs étranges, des souvenirs poignants qui nous font de plus en plus nous interroger sur ce personnage que nous avons l'impression de connaître de moins en moins alors que nous en savons de plus en plus sur son histoire. Drôle de sentiment pour le lecteur...
Nous découvrons aussi dans la vie d'Irénée l'omniprésence de sa mère qui, sans m'être antipathique, ne m'est tout de même pas apparue comme une femme à laquelle j'aurais eu envie de m'attacher.

J'avoue que parfois, je me suis sentie un peu perdue dans cette lecture face à des passages qui m'ont laissée hermétique. Je ne saurais expliquer ce sentiment mais du coup, il est vrai que j'ai beaucoup apprécier cette lecture sans pour autant arriver à m'y plonger entièrement. Pourtant, j'ai avalé ce roman en une après-midi !
Peut-être qu'en vérité, j'ai été perturbée par le manque d'action de ce roman qui nous entraîne jusqu'à la révélation d'un secret que je n'avais pas du tout vu venir.

Le roman est assez bien construit sur une base de deux époques qui se répondent avec, en toile de fond, un secret tellement énorme qu'on ne l'imagine pas une seconde. J'ai bien aimé l'écriture de l'auteur qui remplit parfaitement son contrat du roman de terroir autour d'une histoire de famille avec ses thèmes obligatoires et ses originalités qui sont de mise.

En bref, un roman du genre que j'ai bien apprécié même s'il ne restera pas mon favori du genre. J'avais envie de découvrir cet auteur et c'est maintenant chose faite même si j'aimerais le retrouver dans un autre roman.

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