mardi 19 août 2014

Gueule de bois - Olivier Maulin



Tout commence par une gigantesque nuit d’ivresse. Pierre, journaliste pour le magazineSanté pour tous, boit un coup avec un collègue après s’être rendu à une conférence de presse. De plus en plus ivres, ils défilent de bar en bar et leur groupe s'agrandit. Entre Fanfan, grand dépressif, Ollier, alcoolique désabusé, Bassefosse, critique d’art sur le carreau, et Pierre, lui-même enclin à la folie douce, la bande va vivre des aventures absurdes et délirantes. Ces pérégrinations, qui oscillent entre farce rabelaisienne et parodie du milieu mondain et littéraire parisien, offrent aussi une réflexion existentielle et lucide, aux antipodes du politiquement correct, sur notre société trop policée. À l’instar d’un Michel Audiard ou d’un Frédéric Dard, Olivier Maulin n’a pas son pareil pour parler de son temps en dézinguant à tout va, avec la plus grande humanité. Un véritable rugissement littéraire.

Infos sur le livre :

éditions : Denoël
Collection Romans français 
Parution : 21-08-2014



Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Denoël pour la découverte de ce roman dans le cadre de notre premier partenariat. Lorsque j'ai reçu le communiqué de presse, j'ai immédiatement été tentée par ce livre et j'ai définitivement craqué avec la fin du résumé : "un rugissement littéraire".

De quoi est-il question ?

Tout commence lors d'une soirée bien arrosée durant laquelle Pierre, journaliste, se rendra ivre. Alors que ses collègues de travail rentrent peu à peu chez eux, la nuit d'ivresse ne fait que commencer pour Pierre qui commencera à faire la tournée des bars. Au fil de cette tournée, il rencontrera d'autres hommes, ivres eux aussi. Ils s'apprêteront alors à vivre une nuit des plus folles.
Complètement ivres, les hommes formeront peu à peu un groupe et prendront alors place dans la société en allant la découvrir avec un regard nouveau où la réserve n'a plus sa place.
Le lendemain, l'ivresse a disparu et la vie doit reprendre son cours. Mais avec une lourde gueule de bois, aucune journée n'est banale et la deuxième partie du roman nous entraîne alors dans une réalité qui apparaît de plus en plus comme une réalité alternée où tout ressemblera finalement à un rêve éveillé...

Du côté de la forme...

Première chose à dire : lorsque j'ai commencé ce roman, je ne m'attendais pas à ça. Mais alors, pas du tout ! Du coup, cette lecture a été une véritable surprise et, par ailleurs, une très bonne surprise.
Nous avons donc ici un roman en deux parties : la première nous raconte une nuit d'ivresse tendis que la seconde sera plutôt axée sur la "gueule de bois" à proprement parlé avec une vision du monde par le narrateur qui oscille entre rêve et réalité. Ces deux parties étant sensiblement différentes, je vais tenter de vous parler de chacune d'elle séparément.

La première partie est donc, comme je le disais, une nuit d'ivresse. Une nuit d'ivresse où notre protagoniste principal, Pierre, et ses acolytes, vont s'infiltrer dans les hôpitaux, les postes de police et les repas mondains où, pour le dire familièrement, ils mettront un cirque impossible en posant les questions qui fâchent et en ayant un comportement parfois plus que limite. 
J'ai plutôt aimé cette première partie du roman qui remet en cause les codes préconçus de notre société avec un personnage qui dit la vérité qui fâche mais à qui l'on n'ose pas dire grand chose étant donné son état d'ivresse. Comment dire ce que l'on pense sans en subir les conséquences en somme...

J'ai un peu moins accroché à la seconde partie de ce roman. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur parvienne à mêler imaginaire et réalité avec une souplesse incroyable mais ce qui nous est raconté n'a pas tellement réussi à retenir mon attention comme si j'avais moi-même une terrible gueule de bois et que je ne parvienne pas à suivre le fil des événements. Sans doute est-ce voulu de la part de l'auteur d'ailleurs... Ceci étant dit, j'ai tout de même apprécier le fait de sembler rêver avec le personnage et de vivre cette "gueule de bois" avec lui.

Du côté du style, l'auteur parvient avec beaucoup de talent à mêler fiction et questionnements de société avec une plume à la fois simple et recherchée. Par ailleurs, il est important de dire que nous n'en apprendrons jamais beaucoup sur les personnages ce qui provoque cette impression qu'ils pourraient être nous ou plutôt que nous pourrions être eux.
Au sein de cette plume, quelque chose m'a toutefois dérangée : la vulgarité. Je comprends pourquoi l'auteur a utilisé ce genre de vocabulaire mais, malheureusement, avec moi, cela a un peu de mal à passer. Surtout lorsque je ne m'y attends pas du tout.

En conclusion...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture même si, maintenant, je me dis que j'ai sans doute dû passer à côté de quelque chose. La nuit d'ivresse m'a particulièrement plu et la "gueule de bois" m'a permis de découvrir un superbe travail d'auteur grâce à une plume recherchée.
Ce roman est en effet ce que j'appellerais un livre à portée littéraire qui a malheureusement perdu un peu de son charme avec moi à cause de vocabulaire vulgaire utilisé.
Si vous souhaitez découvrir un roman qui bouleverse les codes et qui est sensiblement différent de tout ce que l'on connaît, ce roman pourrait vous plaire.

2 commentaires:

  1. Si j'en ai l'occasion , peut-être que je le lirai ., tu me rends un brin curieuse.

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  2. Si vous ne connaissez pas maulin il faut aussi lire, (dans mon ordre de préférence): En attendant le roi du monde, Les évangiles du lac, Le dernier contrat, Les Lumières du ciel, Le bocage à la nage.
    C'est vraiment un bon auteur qui maitrise l'art du dialogue et avec un belle verve litteraire. c'est suffisamment rare pour être signalé.

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