jeudi 30 avril 2015

Le point de rupture - Marie-Lise Labonté



Infos sur le livre

éditions : Point Vivre

date de publication : 12-02-2015
pages : 268
prix : 7,50€

Résumé éditeur



Un jour, nous vivons un événement qui menace de nous engloutir : maladie, handicap, deuil, agression, licenciement, catastrophe naturelle... C'est l'onde de choc. Plus rien ne sera comme avant. Un point de rupture nous oblige à sortir de nos retranchements. Plusieurs témoins, dont l'auteur, racontent comment ils se sont laissés transformer et initier par l'épreuve et comment ils ont appris à embrasser différemment la vie.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Point Vivre pour l'envoi de ce petit livre auquel je ne me serais peut-être pas intéressée mais qui m'a permis de découvrir une plume québécoise par le biais d'un texte autre qu'une fiction.

De quoi est-il question ?

En 2001, Marie-Lise Labonté écrit quelques lignes, quelques lignes qui seront le début pour elle d'une longue réflexion sur ce qu'elle nommera le "point de rupture", quelques lignes où elle évoque pour la première fois la douleur qu'elle ressenti à la perte de son mari. 

A travers l'exemple de sa propre vie ainsi qu'à travers divers exemples de personnes ayant vécu le pire, Marie-Lise Labonté propose donc dans ce livre de montrer comment l'on peut passer d'une vie bien rangée à la rupture d'avec le monde via l'horreur qui s'abat sur vous. Mais, la rupture, selon l'auteure, ne serait-il finalement pas finalement le moment où il convient de donner un bon coup de pied pour remonter à la surface ?

L'auteure prend donc le parti de nous montrer toutes les étapes de ces vies marquées par l'épreuve avec : l'enfance qui rime avec innocence, le moment de l'épreuve, ce fameux "point de rupture" qui coupe la victime d'avec le monde et, enfin, la remonté à la surface que l'auteure nomme "le rappel de la vie" pour nous montrer au final que, malgré les épreuves, la vie vaut la peine d'être vécue.

Du côté de la forme...

Je ne saurais dire pourquoi, en ce moment j'ai besoin de petits livres vite lus qui se rapportent soit à la religion soit à de petites ou grandes leçons de vie. Avoir reçu ce livre-ci tombait donc à pic. Je l'ai lu en moins d'une journée et j'ai eu exactement ce que je voulais en débutant ma lecture.

Il est un peu difficile de dire à quel genre appartient exactement ce livre. D'une part il s'agit d'un témoignage où une femme raconte l'épreuve qu'elle a vécu, d'autre part il s'agit plutôt d'un document où l'histoire personnelle n'a finalement que peu d'importance et où, ce qui compte, c'est la leçon que chaque lecteur pourra tirer des propos tenus. Un mélange justement dosé par l'auteur ce qui rend cette lecture très agréable.

Ce que j'ai aimé avec cet ouvrage, c'est la manière dont l'auteure nous raconte l'évolution d'une vie marquée par l'épreuve. J'ai aimé la manière dont elle nous montre l'enfance innocente qui ne l'est pas totalement, j'ai aimé la façon dont elle nous parle de l'épreuve en toute sobriété, j'ai aimé le "retour à la vie" présenté avec beaucoup d'émotion en montrant que c'est là ce qui est le plus important.


Et puis, ce qui est important de souligner, c'est que malgré le caractère théorique de ce qui est présenté, les mots de l'auteure restent très accessibles. Par ailleurs, malgré la douleur que l'on peut imaginer suite aux épreuves présentées, le texte ne sombre jamais dans le larmoiement. Les seuls moments de pure émotion du texte sont les moments où l'auteure transcrit des passages du journal où elle se livre ce qui, par ailleurs, donne encore plus de force à ces textes.

En conclusion...


Voici un petit livre avec lequel j'ai passé un très bon moment de réflexion sur les épreuves et sur la vie en général. Avec ce livre, on apprend à relativiser certaines choses mais aussi à se battre au nom de la vie elle-même malgré ce qui peut, à tous, un jour ou l'autre, nous arriver.
Une lecture rapide mais dont on ne ressort au final pas indemne. Une lecture très forte dans laquelle je vous conseille vivement de vous plonger si vous aimez les témoignages qui sont un peu plus que cela.

mercredi 29 avril 2015

Rencontre dans un carré de pâquerettes - Mary Aulne-Savon



Infos sur le livre

éditions : Vert Pomme

date de publication : 03-2015
pages : 32
prix : 9,60€

Résumé éditeur



C'est un bel après-midi. Lise cueille un bouquet pour sa maman. Dans le champ, la fillette choisit les plus belles pâquerettes... Quand tout à coup, elle tombe nez à nez avec Dame araignée. Lise n'aime pas les araignées. Dame araignée a peur des humains. Voici un rencontre qui n'annonce rien de bon, sauf si Lise et Dame araignée arrivent à se comprendre !

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Vert Pomme pour l'envoi de ce nouvel album-BD qui, cette fois, traite de la condition animale et de la peur que nous pouvons avoir de certaines petites bêtes, un livre fait pour moi !

De quoi est-il questions ?

Comme toutes les petites filles, Lise adore se promener dans la campagne et cueillir de jolies fleurs pour sa maman. Ce sont les pâquerettes les plus jolies que la petite fille choisit pour offrir à sa maman qui est, bien sûr, la plus jolie des mamans. Tout va pour le mieux lorsque soudain...

Beuuuuurk ! Une araignée ! Quelle horreur ! Une araignée hideuse au milieu des si jolies pâquerettes ! Mais Lise est dégoûtée par la vision de l'arachnide, la petite araignée, elle, ne met pas longtemps à réaliser le danger qu'elle court ! Un humain qui se dresse de toute sa hauteur devant elle ! Quoi de plus dangereux ? 

Décidément, la rencontre de ces deux mondes n'augure rien de bon... Sauf si la petite fille et l'araignée décident d'apprendre à se connaître l'une l'autre... Sauf si l'une et l'autre arrivent à comprendre qu'elles doivent s'accepter pour vivre ensemble et faire en sorte que le monde tourne un peu plus rond...

Du côté de la forme...

Depuis que j'ai découvert les albums de cette petite maison d'édition, je dois dire que je suis fan. Des albums pour enfants traitant de l'écologie, du respect du monde animal et de la découverte de notre planète, l'idée est belle et mérite d'être diffusée.

Parlons cependant tout d'abord de l'objet-livre. Le format, tout d'abord, est idéal car assez grand pour plaire aux enfants mais assez petit pour ne pas être trop encombrants et pour pouvoir être tenu facilement tant par les parents que par les enfants. Par ailleurs, cet album se présente sous la forme d'une bande-dessinée ce qui change un peu et est très sympathique pour familiariser les plus jeunes avec ce genre d'ouvrages.

Pour parler du contenu, commençons par l'évidence. Qui n'a jamais écrasé une araignée ou n'a, pour le moins, jamais été dégoûté à la vue de l'une de ces petites bêtes ? Allez... Soyez honnêtes... Je lève la main la première et reconnaît avoir peur des araignées et en avoir écrasé une ou deux, quand je ne m'étais pas déjà enfuie en courant...

Dans cet album, nous apprenons à redécouvrir les araignées et à redécouvrir tout ce qu'une araignée peut avoir d'utile dans notre monde. Nous redécouvrons qu'une araignée peut être élégante et qu'un monde sans les araignées serait un monde en proie au chaos. Nous redécouvrons alors qu'il ne faut pas écraser les araignées ni en avoir peur. 

Les enfants le découvrirons, tout simplement, avec les mots simples adaptés à leur âges et quelques mots un peu plus compliqués qu'ils pourront apprendre. Le dialogue donne un côté très ludique et très mignon à cet apprentissage et, pour les plus grands, un dossier en fin d'album permettra d'aller plus loin ce qui apporte aussi quelque chose de très instructif à l'ensemble.

En conclusion...

Souvent, les araignées nous font peur ou nous dégoûtent. Et bien, après lecture de cet album, vous ne verrez plus les araignées de la même façon. Avec ce dialogue entre petite fille et une araignée, vous apprendrez à redécouvrir cet animal qui, lorsqu'on le regarde bien, est très élégant et d'une très grande utilité.
Un album à découvrir et à faire découvrir aux enfants pour leur apprendre à respecter tout ce qui est dans la nature.

mardi 28 avril 2015

Franck - Anne Savelli



Infos sur le livre

éditions : Stock
date de publication : 8-09-2010
pages : 304
prix : 19,30€

Résumé éditeur


Franck est né en 1968. Enfance et famille d’accueil dans le Nord. Apprenti en pâtisserie à Paris. Puis Gare du Nord, Jourdain, Oberkampf, Les Halles, la vie dans les squats, les bars, les halls de gare, les stratégies pour faire la manche, la réalité de la marge. Après c’est Fleury-Mérogis, le quotidien de la cellule et du parloir, Béthune ou Lille, les maisons d’arrêt, le juge, le tribunal.  La narratrice de ce récit est la femme qui a aimé Franck, qui l’a soutenu, l’a visité en prison, a été le témoin de son errance et de sa chute. Celle qui a pris le métro, le bus, le train, voyagé des journées entières pour trente minutes de parloir, celle qui a réuni les papiers, fait des colis, déjoué les tracas avec l’AP (Administration pénitentiaire), celle qui a eu peur, qui a attendu, espéré. De ville en ville, de rues en montées d’escaliers, de chambres d’hôtel en cours d’immeubles, de couloirs en guichets, elle témoigne, observe, se souvient, écrit dans une langue tendue, acérée et visuelle, à la poésie parfois brûlante et approche au plus juste le sentiment de vertige, de solitude et de violence contenue dans les villes. Franck est un livre qui dit la trajectoire d’un homme indésirable, qui n’a pas su trouver sa place mais a seulement tracé sa route dans des lieux hostiles et provisoires, poussé à la fuite, à la rue, à l’échec, traînant un sac qui contient toute son existence : lettres, photos, papiers, minicassette et quelques livres, dont Le vieil homme et la mer d’Hemingway. Mais plus qu’un récit attaché à la seule vie de Franck, c’est aussi un livre qui dresse le portrait d’une société tout entière en posant avec force la question de l’homme chassé et celle de la prison : comment elle agit sur les hommes, comment elle humilie, soumet et interdit à ceux qui se retrouvent entre ses murs de se construire une vie future.

Pourquoi ce livre ?

C'est suite à une rencontre littéraire dans une médiathèque que j'ai eu l'occasion de découvrir ce roman. Lors de cette rencontre, je dois dire que j'ai été très intriguée par ce livre et c'est donc tout naturellement que j'ai eu envie de le lire. J'aurai mis le temps, mais c'est maintenant chose faite.

De quoi est-il question ?

Franck est né en 1968 dans un monde qui n'était pas fait pour lui. Malgré ses efforts pour essayer de s'intégrer au monde, Franck reste ce jeune homme à l'enfance incomprise pour lequel la prison sera la seule issue lorsqu'il atteindra l'âge adulte.

Celle qui raconte l'histoire de Franck, c'est la narratrice, et peut-être même l'auteure elle-même. Une femme qui, envers et contre tous, fut celle qui aima Franck comme personne et qui fit tout ce qui fut en son pouvoir pour l'aider et lui montrer qu'il était aimé. Ainsi, de Paris et à peine âgée de la vingtaine, la narratrice fera une fois par semaine les voyages à Lille pour rendre visite à Franck en prison.

L'histoire de la narratrice et de Franck, c'est une histoire étrange où deux mondes opposés se côtoient et où l'enfance influence l'âge adulte, où le bonheur ne semble pas être possible mais où il est recherché, où les vrais acteurs ne sont pas les "personnages" mais les lieux qui les virent évoluer tant bien que mal dans leurs vies.

Du côté de la forme...

Il est des livres que ça sur lesquels vous ne vous seriez jamais attardés sans une rencontre avec l'auteur, sans des circonstances particulières qui vous font découvrir l'ouvrage. Sans tout vous raconter, ce serait trop long et pas intéressant, c'est grâce à ce genres de circonstances que j'ai pu découvrir ce livre et je dois dire que je suis ravie car, sinon, je serais vraiment passée à côté de quelque chose de pas mal du tout.

Si vous recherchez un roman ou un témoignage avec un début, un milieu et une fin, passez votre chemin. Car ce livre n'est pas vraiment un témoignage construit. Il s'agit plutôt d'une succession de souvenirs en rapport avec ce que l'on pourrait nommer la mémoire des lieux. La narratrice repense à un lieu et ce lieu lui rappelle un morceau de sa vie avec Franck alors elle nous le raconte.

Autant vous dire que c'est là le genre de lecture plutôt perturbante au cours de laquelle le lecteur peut se sentir un peu perdu. C'est pourtant dans ce sentiment que le lecteur découvre toute la force du roman. Car sans larmoiement et description approfondie des événements, l'auteure parvient à nous plonger dans son récit en nous faisant vivre de l'intérieur sa relation avec Franck, en nous laissant envisager les choses, ses doutes et ses peurs, sans trop en dire.

L'écriture de l'auteure est donc toute en pudeur pour nous parler de la vie d'une jeune fille rendant visite à son compagnon en prison. Tout est dit par les non-dits et le style est un style tout à fait particulier et très littéraire qui m'a fait frissonner par ces petites choses en apparence insignifiantes mais qui, dans ce roman, prennent une valeur extraordinaire. Je pense tout particulièrement au passage où la narratrice explique les règles à suivre pour faire parvenir un colis en prison...

En conclusion...

Voici un roman qui de prime abord ne paye pas de mine mais qui, au final, est un témoignage intense sur les possibilités de l'amour lorsque celui qu'on aime est en prison. Avec l'idée très particulière d'un récit par lieux, l'auteure nous transporte dans cette histoire dont, à coup sûr, on ne ressort pas totalement indemne.
Un livre à découvrir si vous en avez l'occasion, ça vaut le coup de s'y attarder !

lundi 27 avril 2015

"C'est lundi, que lisez-vous ?" (50)

Initié par Mallou et repris par Galleane, ce rendez-vous hebdomadaire est fait pour répondre à trois questions :

- Qu'ai-je lu la semaine dernière ? 
- Que suis-je en train de lire ?
- Que vais-je lire ensuite ?


Salut à tous !
Une nouvelle semaine débute et sonne la reprise du boulot après 15 jours de vacances. Du coup, cette semaine, j'ai pas mal lu ce qui n'a pas spécialement fait du bien à ma pal vu que j'en ai reçu autant mais ce qui n'a pas fait de mal non plus.

- Ce que j'ai lu la semaine dernière :


- Ce que je lis en ce moment :


- Ce que je lirai ensuite :


Et voilà pour moi cette semaine.
Et vous ? Quelles sont vos lectures du moment ?

dimanche 26 avril 2015

In my mailbox (100)

In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren  et inspiré par Alea du blog Pop Culture Junkie. Retrouvez l'ensemble des participants francophones chez Lilie.
Le rendez-vous hebdomadaire a été déplacé chez Lire ou Mourir.



Salut à tous !

100ème IMM... J'avoue que j'ai du mal à le croire. 100 semaines que je vous présente mes réceptions, et que de réceptions ! 100 semaines que pouvez suivre mes acquisitions entre achats, salons, services presse et cadeaux divers et variée...
Bon, ça, c'était mon petit moment nostalgie... Passons aux réceptions de la semaine !

Cette semaine a encore été une semaine sans achat, j'ai décidé de ne plus acheter de livres sauf dans les salons et sauf mes achats "obligatoires" chez France Loisir ou pour les études. J'espère ainsi pouvoir faire baisser ma pal et rattraper un peu mon retard dans toutes mes lectures (et y'a du taf).

Cette semaine, pourtant, j'ai reçu quelques SP que je suis ravie de vous présenter maintenant :


Et voilà pour moi cette semaine. De quoi, je le sens, passer de superbes moments dans de genres bien différents avec des auteurs à découvrir et d'autres à retrouver avec plaisir. De très belles lectures en perspective !

Et vous ? Qu'avez-vous reçu cette semaine ?

samedi 25 avril 2015

Le théorème des Katherine - John Green



Infos sur le livre


éditeur : Nathan
date de publication
pages : 288
prix : 15€

Résumé éditeur

Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux. Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine. Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais KATHERINE. Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.

Pourquoi ce livre ?

Depuis Nos étoiles contraires, j'avais très envie de retrouver la plume de John Green dans un tout autre registre et le fait de trouver ce titre en bibliothèque m'en a donné l'occasion. Autant vous le dire tout de suite, je suis ravie de ne pas avoir acheté ce livre.

De quoi est-il question ?

Colin est un adolescent surdoué et brillant du point de vue scolaire. Malheureusement, comme souvent les surdoués, sa vie sociale est un peu dérisoire. Il n'a que très peu d'amis et ses relations amoureuses se sont toutes soldées par des échecs. 

Ses relations amoureuses justement... Colin a eu dix-neuf petites amies, dix-neuf filles appelées Katherine. Car si les uns ont un type de fille en rapport avec les cheveux, la taille, l'humour ou encore l'intelligence, Colin, lui, son type de fille se situe au niveau, comme il le dit lui-même, lexical : il aime les Katherine et, attention, les Katherine avec un K.

Mais, pour la dix-neuvième fois, Colin vient de se faire larguer par sa petite amie. Cette fois, la coupe est pleine et voilà que Colin décide de partir à l'aventure tout en décidant de mettre sur pied le projet de sa vie, le projet qu'il concocte depuis des années : un théorème pratique et théorique sur les Katherine.

Du côté de la forme...

Voici un roman qui me faisait de l'oeil et avec lequel je pensais vraiment passer un très bon moment de lecture. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, bien au contraire. Je dois même que cette lecture m'a vraiment déçue.

Je vais commencer par ce qui m'a plu dans ce roman, ce sera vite fait. Dans ce roman, j'ai aimé l'émotion car j'ai eu beaucoup de peine pour Colin au fil de cette histoire. J'ai aussi aimé la manière dont l'auteur nous implique dans la tête d'un surdoué et j'ai aimé ce que l'on doit bien reconnaître à l'auteur, l'originalité de cette histoire.

Mais cela n'aura pas suffit à pallier ma déception pour ce roman. Tout d'abord, je n'ai pas du tout accroché au personnage de Colin que j'ai trouvé antipathique, pas très doué pour un surdoué, plutôt imbu de lui-même et sans réel profondeur. Non, ce personnage ne m'a pas du touchée et je n'ai pas réussi à m'intéresser pleinement à son histoire.

Ensuite, je n'ai pas retrouvé l'auteur de ce roman que j'avais beaucoup aimé. Je n'ai pas retrouvé cette plume qui allie le rire aux pleurs, cette plume qui m'avait transportée et fait voyager jusqu'à Amserdam, cette plume poétique que j'avais tellement hâte de retrouver.
Dans ce roman, il y a les notes de bas de page, nombreuses, comme si l'auteur voulait porter un jugement sur son propre personnage. Si cela est drôle un moment, ces notes sont beaucoup trop nombreuses et m'ont perdue.

Et puis, et puis, il y a ce théorème auquel je n'ai strictement rien compris et dont je n'ai même pas compris l'intérêt. Est-ce parce que je suis profondément littéraire dans mon corps, dans mon coeur et dans mon âme ? Peut-être... Le fait est que je n'ai absolument pas adhéré à cette histoire à laquelle je suis restée hermétique. Dommage.

En conclusion...

Voici un roman que je me réjouissais de lire mais qui m'a peu à peu perdue et que je me suis finalement forcée à terminer. Cela est rare pour moi de rester totalement hermétique à un roman et je ressens bien ma virulence dans ma chronique mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
Je ne manquerai pas de lire un autre roman de l'auteur pour ne pas rester sur cette déception et je vous conseille tout de même de vous faire votre propre avis sur cette lecture mais, pour ma part, je pense que j'aurai tôt fait de l'oublier.

vendredi 24 avril 2015

Ce que Fanny veut... - Karine Lebert



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité

date de publication : 16-04-2015
pages : 360
prix : 20€

Résumé éditeur


Paris, fin du XIX esiècle, entre la butte Montmartre et les quartiers chics de la capitale, Fanny, jolie fleur ambitieuse et maligne de bientôt seize ans, met tout en œuvre pour s'extraire de sa condition. Elevée par une fille-mère, ancienne prostituée et alcoolique, elle gagne sa vie en posant pour des peintres en mal de gloire en espérant un avenir meilleur. Pour parvenir à ses fins, elle mise sur sa beauté, son culot, et trois hommes : Geoffroy, le bel aristocrate, Nathan, le médecin philanthrope, et Sam, compagnon de route de toujours... Elle parviendra à se hisser à la condition enviée de nourrice dans une belle maison bourgeoise, en sacrifiant sa propre famille, mais Fanny, imprévisible, n'en a jamais assez...

Pourquoi ce livre ?

Merci à Karine Lebert et aux Presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce roman que j'avais très envie de lire et que je suis ravie d'avoir désormais dans ma bibliothèque.

De quoi est-il question ?

Nous voici à Paris à la fin du XIX° siècle, sur la butte de Montmartre où la richesse fréquente la pauvreté, où les bourgeois rencontrent le "bas-peuple". A la frontière de ces deux mondes, Fanny, une jeune fille de 16 ans née d'une fille-mère prête à tout pour quitter les quartiers miséreux et se faire sa propre place dans le monde, prête à se servir de la gente masculine pour cela.

Malgré son amitié avec Sam, un jeune garçon charmant et prêt à tout pour rendre son amie heureuse, Fanny voit plus grand. Elle ne tarde pas à se lier d'amitié avec Nathan, médecin de sa condition et Geoffroy, un aristocrate qui pourrait bien être pour la jeune fille la clé de la réussite dans le monde. Une réussite qui lui permettrait de fuir, notamment, sa mère alcoolique.

Devenant nourrice pour une grande famille parisienne, la jeune Fanny découvre le grand monde et l'éducation des enfants, la place des femmes, dans celui-ci. Mais la jeune fille, avide de puissance, n'est encore pas satisfaite et va tout faire pour s'élever plus encore au sein de cette société de pouvoir.

Du côté de la forme...

Je connaissais déjà l'auteure de ce roman grâce à ses livres précédents et c'est avec joie que je me suis plongée dans ce nouveau livre, objet magnifique soit dit en passant, évoquant une période que j'affectionne tout particulièrement.

Dans ce roman, nous plongeons dans le Paris de la fin du XIX° siècle à Montmartre, dans un monde où la bourgeoisie et la misère sont deux mondes à la fois si lointain et si proche, dans un monde où une jeune fille, Fanny, va vouloir franchir la frontière entre ces mondes. Cela ne vous rappelle rien ? Bien sûr ! Nous sommes là en plein coeur de l'ambiance zolienne !

En effet, dès le début de ce roman, je n'ai pas été sans penser à Zola et à ses romans phares tels que Nana ou L'assommoir. L'alcoolisme de Abigaëlle, la mère de Fanny, n'est bien sûr pas sans rappeler Gervaise Macquart par exemple. Et la volonté d'émancipation de Fanny non plus n'est pas sans rappeler les personnages du grand naturaliste.

De plus, à l'image des personnages zoliens, les personnages de Karine Lebert ne sont pas forcément sympathiques. Fanny est une jeune fille qui n'hésite pas à mépriser sa famille pour arriver à ses fin et Abigaëlle ne semble être rien d'autre qu'une pauvre alcoolique. Pourtant, malgré cela, les personnages demeurent attachants en ce que leurs défauts viennent de leur lourd passé. Ici, ni la mère ni la famille n'a eu la vie facile ce qui peut permettre de comprendre la déchéance de l'une et la volonté de vengeance de l'autre.

Et puis, aspect que j'apprécie toujours dans les romans de l'auteure, un aller-retour entre deux époques. Car si le titre du roman nous laisse envisager que nous allons suivre l'histoire de Fanny, nous découvrons très vite que l'auteure se propose aussi de nous raconter l'histoire de Abigaëlle afin de nous faire comprendre un peu mieux la personnalité de cette femme déçue par la vie. Un passé qui n'est pas sans expliqué le présent et la propre histoire de Fanny.

Avec cette histoire, j'ai adoré suivre le parcours de Fanny et la manière dont elle va réussir à s'émanciper. J'ai également beaucoup aimé la manière dont l'auteur nous offre la réalité de l'époque sans tomber dans le sordide que l'on peut imaginer. Karine Lebert sait nous présenter l'époque qui l'intéresse et sait faire vivre ses personnages dans un style très agréable à suivre ce qui permet au lecteur de dévorer cette histoire de bout en bout sans pouvoir s'arrêter.

En conclusion...

C'est confiante que je me suis plongée dans le nouveau roman de l'auteure dont j'avais déjà plusieurs romans mais ce titre-ci est probablement mon préféré avec un cadre que j'apprécie beaucoup et des personnages qui nous touchent tout en n'étant pas des personnages parfaits.
Je ne saurai trop vous conseiller de vous plonger dans ce roman très documenté et d'aller découvrir ces personnages uniques en leur genre. J'ai pour ma part hâte de découvrir un autre livre de l'auteure.

jeudi 23 avril 2015

La fille de Belle - Sophie Audouin-Mamikonian

Couverture de l'ouvrage La Fille de Belle

Infos sur le livre

éditions : La Martinière

date de publication : 02-04-2015
pages : 432
prix : 17,90€

Résumé éditeur



450 ans avant la naissance de Tara Duncan, c’est le 16ème siècle sur Terre et celui de la Licorne sur AutreMonde, dans le royaume de Lancovit… La Belle et la Bête se sont mariés, mais la malédiction est restée dans les veines du roi Damien. Leur fille aînée, Isabelle, est née couverte de fourrure et dotée de crocs. Si, contrairement à son père, elle a la faculté de passer à volonté de sa forme humaine à sa forme de bête, le peuple, effrayé, refuse de voir en elle sa future reine. Une terrible menace plane pourtant sur le royaume. Oeuvrant dans l'ombre, le duc de Drator, rival haineux et pervers du roi Damien, fomente un complot, assisté de mystérieux et redoutables alliés... Sur fond de calculs politiques et de tensions diplomatiques entre les différentes contrées d'AutreMonde, mais aussi de romance, se noue la destinée, pleine de coups de théâtre, de fureur et de passions, d'Isabelle et des siens...

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions de La Martinière de m'avoir proposer cette lecture dans le cadre d'un partenariat qui, je l'espère, trouvera sa suite. J'ai ainsi pu découvrir cette auteure si connue que je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire.

De quoi est-il question ?

Nous voici au XVI° siècle, bien avant que Tara Duncan ne naisse, dans le même monde imaginé de toute pièce par l'auteure de la saga à succès : Autre Monde. Dans ce XVI° siècle, donc, la Belle et la Bête, guérie de sa malédiction, sont mariés et s'apprêtent à avoir un enfant. Le fameux premier enfants des "nombreux enfants" que la fin de leur histoire leur avait promis. Ce premier enfant sera une petite fille, Isabelle.

Mais dès la naissance, les accoucheuses poussent un cri car l'enfant est une bête, une bête qui redeviendra très vite un bébé ordinaire mais qui pourra, avec un peu d'entraînement, se transformer à volonté. La petite Isabelle a tout simplement hériter de quelques gênes de la Bête qu'était son père. Si les parents aiment leur fille, le peuple a peur de cette héritière. C'est pourquoi la naissance d'un nouveau bébé, "normal" celui-ci, rassurera tout le monde sauf la petite Isabelle, en colère face à cette injustice.

Au-delà de la question de l'héritier, un autre problème se pose très vite car le roi du royaume voisin est bien décidé à déclarer la guerre aux parents d'Isabelle qui devra apprendre bien vite à contrôler son destin pour sauver son royaume, son peuple et sa famille. Alors, quand la romance vient s'en mêler,  nous voici au sein d'une histoire pleine de rebondissement qui va déclencher les passions de toutes sortes.

Du côté de la forme...

Depuis le temps que je louchais sur cette maison d'édition et sur les livres de cette auteure, j'aime autant vous dire que recevoir ce roman m'a mise en joie. Et bien, j'aime autant vous dire également que mon attente n'aura pas été déçue et que j'ai passé un sublime moment avec cette lecture.

Tout d'abord, commençons par les évidences, j'ai adoré le côté réécriture de La Belle et la Bête répondant à la question que nous nous sommes tous posé un jour : que se passe-t-il après le "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." ? Ici, nous découvrons donc la Belle et la Bête après leur mariage et avec leurs premiers enfants. Le point fort de l'auteure est d'avoir pensé à réintroduire la malédiction de la Bête en la jolie petite princesse née du plus pur des amours.

Autre point fort du roman, les caractères des personnages et notamment le caractère d'Isabelle qui vaut vraiment le déplacement à tous points de vues. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé, également, redécouvrir ses parents présentés ici avec une nouvelle profondeur comprenant leur instinct de parent et leurs devoirs de souverains qui en font, peut-être, des êtres moins parfaits que ce que le conte original nous présentait.

Et puis, arrive le temps des prises de pouvoir, des batailles et des querelles entre royaumes. Vient le temps de la romance et des épreuves. Vient ce genre de situations connues que l'on retrouve dans tant d'autres romans. Dommage... Mais l'auteure croit en ce qu'elle nous raconte et, du coup, ça marche et on lui pardonne ces sentiers battus qu'elle réaménage avec brio.

Vient aussi le développement d'un certain nombre de personnages qui m'ont fait me demander dans quel délire l'auteure m'embarquait avec des licornes, des trolls, des fées et j'en passe. Le tout est magistralement agencé mais un peu trop de personnages et de retournements pour moi à mon goût. Ces histoires de batailles m'ont donc à la fois convaincue et un peu déçue face à l'idée initial du roman.

En conclusion...

Je ne connaissais pas du tout l'auteure et je dois dire que je suis ravie d'avoir enfin pu la découvrir même si ce n'est pas avec sa série phare qui, en soi, ne m'intéresse pas tellement. Si j'ai aimé l'idée de départ et le déroulement de la majeure partie du roman, je dois avouer m'être sentie parfois un peu perdue ce que je regrette.
Cela ne m'empêchera pas de me plonger dans la suite de cette histoire sans hésiter et si vous aimez les réécritures de contes ou les romans à batailles rangées où une jeune fille va devoir faire ses preuves, n'hésitez pas.

mercredi 22 avril 2015

Le maître des insectes - Stuart Prebble



Infos sur le livre

éditions : Denoël
date de publication : 12-03-2015
traduction : Caroline Bouet
pages : 352
prix : 20,50€

Résumé éditeur


Londres, années 1960. Quand Jonathan Maguire émerge d'un mauvais sommeil sur le sol du salon, il a les mains couvertes de sang et le corps de sa femme Harriet gît à ses côtés. Seule lui revient à l'esprit une violente dispute avec cette dernière, qu'il soupçonnait d'infidélité. Jonathan est le tuteur de son grand frère Roger, dont le handicap mental l'empêche d'être autonome et qui consacre tout son temps libre à un étrange et spectaculaire élevage d'insectes. Anéanti par la mort de sa jeune épouse, Jonathan est néanmoins déterminé à échapper à la police, terrifié à l'idée que s'il était arrêté pour meurtre, Roger serait placé dans une institution. Jonathan a sacrifié trop de choses, y compris son mariage, pour accepter cette éventualité. Lui seul peut protéger Roger, à la fois incapable d'exprimer sa pensée et terriblement lucide quand il s'occupe de ses milliers de créatures grouillantes.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Denoël pour l'envoi de ce roman qui m'intriguait énormément de part son thème en cette période où j'avais très envie de me replonger dans un polar.

De quoi est-il question ?

Nous voici à Londres, aux alentours des années 1950. Jonathan vit avec ses parents et son frère aîné Roger dans une jolie maison mitoyenne. En apparence, une famille on ne peut plus normale. Pourtant, dans cette famille idéale, Roger, le fils aîné est attardé mental. Si le jeune Jonathan, étant jeune, ne s'en aperçoit pas, en grandissant il se rendra compte de la différence de son frère, une différence qui écarte un peu cette famille du reste du monde.

Jonathan grandit et alors que son frère aîné est toujours dépendant de ses parents et vient de se découvrir une passion intarissable pour les insectes, voilà que le jeune homme part pour la fac en compagnie de sa première petite amie, jeune fille qui deviendra son épouse, Harriet. Le chemin des deux frères semble se séparer. Mais voilà qu'un jour Jonathan est rappelé d'urgence : un incendie s'est déclaré dans la maison de ses parents, tous les deux décèdent.

Marié, Jonathan n'hésite pas et décide de prendre la charge de son grand frère qu'il aime plus que tout. La vie se fait comme elle peut jusqu'au jour où Jonathan soupçonne son épouse de lui être infidèle. Alors qu'il se réveille un matin après avoir tenté de savoir la vérité; Jonathan découvre que son épouse est morte. Certitude : il l'a tuée. Que faire maintenant pour se sortir de là et pour ne abandonner Roger ?

Du côté de la forme...

Vous le savez, j'aime le polar, les intrigues familiales et les histoires pleines d'émotion où il est question de handicap. Ce roman était donc comme fait pour moi et je dois dire que je n'ai pas du tout été déçue.

Ce que j'ai tout d'abord aimé avec ce roman, c'est son cadre historique avec une plongée dans les années 50-60, une époque à la fois proche de nous et si éloignée à la fois. Car si l'on peut se retrouver dans cette époque, il s'agit aussi d'une époque encore très proche de la seconde guerre et sans toutes les nouvelles technologies, ce qui dans le cadre de ce roman semble tout changer.

Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé dans cette histoire les relations entre les personnages et tout l'amour présent entre les membres de cette famille. J'ai tout particulièrement été touchée par ce qui lie Jonathan et Roger, deux frères que tout opposent et qui, tout au long du livre, entretiendront un amour fraternel absolument magique et sublime même si, dans les faits, ils ne se le diront jamais.

Autre point fort intéressant du roman, la manière dont a été traité le handicap de Roger. En effet, si ce handicap est omniprésent au sein de cette histoire, il n'accapare jamais totalement le lecteur en conservant le point de vue de Jonathan qui va partir à la fac, se marier et "avoir une vie" au-delà de sa famille et de son frère. L'auteur a donc su trouver le juste ton pour évoquer ces questions difficiles tout en donnant une vraie personnalité au narrateur.

Et puis, cette histoire c'est aussi des questions et des énigmes posés aux personnages et, de fait, aux lecteurs : l'incendie de la maison des parents, la mort de Harriet. Deux énigmes qui servent de pilier à cette histoire et qui font de ce roman un polar comme on peut les aimer. D'ailleurs, ces énigmes sont très bien menées par l'auteur qui sait nous laisser dans le flou durant tout son roman et nous "lâcher une bombe" en fin de roman à laquelle on ne s'attendait pas du tout.

En conclusion...

Voici un roman dans lequel je me suis embarquée très confiante et qui m'a amplement convaincue grâce à une écriture alliant force et émotion, grâce à des personnages touchants et fort bien construits, grâce à des énigmes très prenantes et grâce un traitement très doux de la question du handicap mental.
Vous l'aurez compris, je suis complètement tombée sous le charme de ce roman que je ne peux que vous conseiller très vivement. Ce roman est pour moi, tout simplement, un coup de coeur.