Infos sur le livre
éditions : Denoël
date de publication : 03-09-2015
pages : 256
prix : 20,50
Résumé éditeur
Alice et Oliver Ryan sont l'image même du bonheur conjugal. Complices, amoureux, ils mènent la belle vie. Pourtant, un soir, Oliver agresse Alice avec une telle violence qu'il la plonge dans le coma. Alors que tout le monde cherche à comprendre les raisons de cet acte d'une brutalité sans nom, Oliver raconte son histoire. Tout comme les personnes qui ont croisé sa route au cours des cinquante dernières années. Le portrait qui se dessine est stupéfiant. Derrière la façade du mari parfait se cache un tout autre homme. Et lorsque le passé resurgit, personne n'est à l'abri, pas même Oliver. Nouveau génie du suspense psychologique, Liz Nugent dissèque la fabrication fascinante d'un monstre, du mal à l'état pur. Un roman dans la pure tradition de Patricia Highsmith, qu'on ne lâche pas jusqu'à la toute dernière page.
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions Denoël pour l'envoi de ce roman qui m'a fait très envie lorsque j'en ai lu le résumé et qui m'a permis de me replonger dans l'univers d'un roman noir, univers que j'avais un peu laissé de côté depuis quelques temps.
De quoi est-il question ?
Ce soir, lorsque Oliver rentre chez lui, le repas est près et son épouse Alice l'attend. Mais voilà qu'Oliver, contre toute attente frappe Alice qui tombe sur le sol et ne se relève pas. Pourquoi Oliver a-t-il frappé son épouse ? Il faudra attendre la fin du roman pour le savoir. En attendant, Oliver file chez Barney, l'ancien petit ami d'Alice, pour lui demander de l'aide, l'occasion pour l'homme de se souvenir de son passé avec cette femme qu'il aime toujours...
Cet événement va être le point de départ pour les deux hommes de revisiter tout le passé, leur rencontre avec Alice, leur relation avec elle, l'influence de divers personnages dans la vie de l'un ou de l'autre qui, chacun à leur manière, influencèrent la vie d'Alice et, d'une certaine manière, ce qui arrivera lors de cette fameuse soirée.
Que ce soit Laura, la première petite amie d'Oliver, Barney, le jeune homme tombée amoureux d'Alice, Eugène son frère handicapé, Véronique ou encore Philip et tous les autres, chacun aura son petit droit à la parole pour dire sa relation avec Oliver, Barney et Alice, pour raconter leur passé, pour expliquer le présent...
Du côté de la forme...
Le roman noir est un genre que j'affectionne beaucoup à condition qu'il soit bien fait et à condition que l'auteur sache m'entraîner dans son univers et dans une ambiance noire à souhait sans pour autant tomber dans l'excès, c'est ce que j'ai eu avec ce roman.
Dès le début du roman, l'auteur fait preuve d'originalité en nous offrant le point de vue du "méchant", Oliver, juste après qu'il a agressé son épouse. Dans ce début, rien ne sera dit des circonstances du drame et c'est là le point d'interrogation qui planera tout au long du roman. Un point d'interrogation drôlement bien mené par l'auteur même si, à plusieurs reprises, on l'oublie pour s'imprégner des intrigues secondaires toutes aussi prenantes les unes que les autres.
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la multiplication des points de vues avec des personnages qui voient tous les choses différemment ce qui entraîne un doute dans l'imaginaire du lecteur qui commencera à prendre en pitié le "méchant" et à s'agacer face aux "gentils". Le monde à l'envers qui apporte une force étonnante au roman et qui déstabilise le lecteur.
Dans ce roman, ce sont finalement les personnages secondaires, voire tertiaires, que j'ai le plus apprécié : Véronique et Eugène, deux personnages qui m'ont beaucoup touchée. J'aurais d'ailleurs aimé qu'Eugène ait un peu plus la parole au fil du roman car j'ai senti qu'il aurait pu avoir plus de choses à nous dire tant sur lui-même que sur le monde qui l'entoure et qu'il voit comme personne.
Mais ce que j'ai surtout aimé dans ce roman, c'est la technique "puzzle" utilisée par l'auteur : le passé se mêle au présent, le point de vue d'un personnage se mêle à celui d'un autre, l'objectivité se mêle à la subjectivité pour un ensemble que le lecteur doit reconstituer pour espérer avoir une vision générale de l'ensemble et se faire son propre avis sur tout ce qui a eu lieu. Ainsi, chaque lecteur pourra avoir d'une certaine manière sa propre lecture du roman et, du point de vue du style, ceci est vraiment très fort.
En conclusion...
Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de roman noir et quel bonheur de replonger dans ce genre avec un tel roman ! Une fois qu'on le commence, les pages tournent et il est tout simplement impossible de s'arrêter avant la dernière ligne. Une fois que le roman s'achève, il n'est pas facile d'en sortir vraiment et on aimerait rester encore un peu avec ces personnages ambivalents qui semblent ne pas nous avoir encore tout révéler et semble avoir encore beaucoup de choses à dire.
Les amateurs du genre sauront apprécier cette lecture puissante et au style unique, un style que j'espère très prochainement retrouver.
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