mercredi 24 février 2016

La petite reine de la dentelle - Michelle Brieuc



Infos sur le livre

éditions : Souny
date de publication : 26-08-2015
pages : 304
prix : 19,50€

Résumé éditeur

Reçue brillamment au certificat d'étude, le soir même, Rosy voit son destin contrecarré par l'autorité absurde de son père : au souper, il lui annonce qu'elle sera vachère. Une décision autant arbitraire que réductrice pour celle, qui du haut de ses douze ans, rêve de dentelle. Au centre d'un contexte familial difficile, Rosy s'opposera à la brutalité paternelle et trouvera les ressources nécessaires pour échapper au sort tragique qui lui est imposé. Dans l'ombre, sa mère Marcelline organisera une périlleuse fugue qui conduira sa fille vers un avenir à peine esquissé. Seule, avec pour tout bagage ses hésitations, ses doutes, ses peines et son histoire décomposée, Rosy entrelacera ses rêves et ses fils avec passion, foi et détermination, jusqu'à faire de son talent l'unique objet de sa vie.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Souny pour l'envoi de ce roman que j'ai mis un peu de temps à lire mais qui m'a permis de me replonger dans un roman de terroir comme je les aime.

De quoi est-il question ?


Nous voici à la fin des années 1920. Rosy vient d'être reçue au certificat d'études, pour sa plus grande fierté et celle de sa mère. Pour la jeune fille, cette admission signe le début d'une nouvelle vie qui pourra, enfin, lui permettre d'échapper à la vie à la ferme. Malheureusement, le père de Rosy ne voit pas les choses du même oeil et a décidé que sa fille serait vachère.

Désespérée mais bien obligée d'obéir à la loi patriarcale, Rosy s'en va dans une ferme voisine pour apprendre son nouveau métier. Mais elle n'y connait rien, ne parvient pas à retenir ce qu'on lui enseigne et ne peu se faire à la puanteur et au purin. Aussi, très vite, la jeune fille est renvoyée chez elle où elle devra subir la colère de son père qui estime qu'elle le couvre de honte.

Heureusement, la roue va bientôt tourner pour Rosy dont la mère va tout faire pour sortir sa fille de son enfer et lui permettre de vivre la vie dont elle rêve. A l'abris du regard paternel, Rosy va donc s'enfuir afin de devenir pensionnaire d'un établissement qui lui apprendra à devenir dentellière, une formation qui deviendra bientôt la passion de la jeune fille.

Du côté de la forme...


Après du polar, de l'érotisme et du young adult, quel bonheur que de me replonger dans un roman de terroir comme je les aime avec une jeune fille voulant fuir sa condition et un cadre du siècle dernier à la fois si proche et si loin de nous...

Tout commence lorsque Rosy, issue d'une famille modeste, obtient son certificat d'études. Un honneur pour l'époque mais le père de la jeune fille, lui n'est pas de cet avis. Le roman commence donc sur le pouvoir du père qui choisi un avenir pour sa fille sans que celle-ci n'ait le droit de donner son avis. Un début malheureusement très réaliste ce qui ne m'a pas empêchée d'être agacée par le comportement de cet homme certain que seul son avis compte.

Nous sommes dans un roman de terroir et, comme il se doit, ce roman va nous présenter un morceau de ce qu'est la vie à la ferme à l'époque. Une vie dure, sans loisirs et que l'on a bien du mal à imaginer. Cette vie va nous paraître d'autant plus dure que Rosy n'est pas du tout faite pour ça. Puis, c'est la vie d'apprentissage d'une dentellière que l'auteure nous propose de découvrir...

Cette vie est guère plus facile que la vie à la ferme mais, au moins, Rosy y est à sa place même si ce roman va aussi mettre l'accent sur le pouvoir de l'argent et sur les distinctions sociales de l'époque : les riches ont toujours raison. C'est après avoir tenté de vivre une histoire avec le fils de la famille fortunée où elle travaille que Rosy va en faire la triste expérience.

Au niveau de l'écriture, j'ai beaucoup aimé la plume de Michelle Brieuc que je ne connaissais pas mais qui sait très bien nous parler du monde qu'elle nous présente. Le monde de la dentelle est un monde que je ne peux connaître mais, après cette lecture, j'ai le sentiment de le connaître un peu mieux. L'écriture de l'auteure est douce mais elle sait aussi nous mettre en colère face à l'injustice et le personnage de Rosy est particulièrement fort et touchant.

En conclusion...


Quel bonheur de retrouver l'univers d'un roman de terroir ! Oui, ce roman m'a fait du bien avec son décors et ses personnages d'un autre temps. L'auteure sait parfaitement parler du monde de la dentelle ainsi que des lois patriarcales et sociales ce qui nous rappelle à quel point le monde d'aujourd'hui est à la fois fort différent et fort semblable à celui de cette époque. Ce roman se lit très vite et permet de passer un bon moment, je le conseille donc à ceux qui s'intéressent au monde de l'entre-deux guerres.
J'espère avoir l'occasion de relire bientôt un livre de cette auteure que je regrette de ne pas avoir connu plus tôt.

2 commentaires:

  1. Véronique, des éditions Souny, m'a transmis votre article. Je vous remercie de tout coeur. Vous avez vraiment compris l'esprit de ce livre, et je dois vous dire que je me suis inspirée de mon propre vécu, car j'ai assisté à la disparition de ces îles, dans le village de mon enfance, où je vivais à cette époque. Mon blog est romansterroir.canalblog.com et j'ai ma page d'écrivain sur facebook : de arriba suzanne. Merci encore, vous m'avez beaucoup touchée et, malgré mes nombreux ouvrages, j'ai toujours besoin d'encouragements. Suzanne de Arriba

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  2. Je viens de le recevoir et me régale déjà de cette petite soirée en tête à tête avec cette Rosy d'un autre temps, une de ces femmes qui ont participé à l'émancipation de la femme, si tant est que l'on puisse considérer que la femme soit émancipée aujourd'hui encore, grâce à sa pugnacité, à son désir d'être et un peu aussi à sa condition. J'attend beaucoup de cette lecture. Une auteure que je m'apprête à découvrir. Première belle surprise, la couverture, oui déjà elle me rappelle le temps si doux auprès de mon arrière grand-mère Maria, avec ses fils, ses bobines, ses bobines, ses ciseaux .... qui jonchaient parfois même le sol, quand la table était trop encombrée de journaux et autres revues de mode et d'actualité (elle était couturière, puis couturière dans la fourrure). Merci pour votre post.

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