samedi 23 avril 2016

Un si joli mois d'août - Pierre-Etienne Musson



Infos sur le livre

éditions : Denoël
date de publication : 18-02-2016
pages : 448
prix : 21,90€

Résumé éditeur


Août 1914, la déclaration de guerre vient bouleverser le quotidien tranquille des villageois de Nouan-le-Fuzelier en Sologne. Antoine Richerand, l'instituteur, est mobilisé et part pour le front laissant derrière lui sa ravissante épouse Inès, effondrée de voir contrariés ses projets d'avenir et d'ascension sociale. Au printemps 1915, Antoine est grièvement blessé par un éclat d'obus et est hospitalisé à Paris. Inès lui rend visite régulièrement et s'efforce de tenir son rôle d'épouse aimante. Pourtant, derrière la blessure physique d Antoine se révèlent bientôt des lésions psychiques plus sournoises provoquées par les horreurs du front. Tantôt prostré, tantôt en proie à des accès de violence, Antoine est devenu un étranger. Exténuée par ses incessants voyages et désespérée par le comportement inquiétant de son mari, Inès se met à rêver d une autre vie... Un jour sur les quais de Seine, elle fait la connaissance d'Isidore Lambiot, un vieux garçon, un peu excentrique. Emu par la détresse de la jeune femme, celui-ci propose de l'héberger et de lui venir financièrement en aide. Dès lors, Inès va devoir choisir...

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Denoël de m'avoir permis de découvrir ce roman dont le sujet m'intriguait beaucoup en me rappelant les romans de terroir que j'affectionne tant.

De quoi est-il question ?


Nous sommes en août 1914. Sous le soleil de l'été, une annonce est lancée : la guerre est déclarée et les hommes vont devoir partir au front. Joyeux pour certains, confiants pour d'autres, chacun sait que cette guerre ne durera pas. Antoine, instituteur dans un petit village, fait parti de ceux-là et part au front convaincu qu'il sera de retour pour la rentrée des classes.

Mais les jours deviennent des semaines et les semaines deviennent des mois. Antoine, jour après jour, voit les hommes mourir les uns après les autres tendis qu'au village les femmes restent pour faire tourner les usines tout en craignant de voir arriver un jour une lettre leur annonçant la mort où la disparition d'un mari ou d'un frère.

Et puis, un jour tragique de 1915, Antoine est blessé et rapatrié à Paris, une blessure béante à la place de la joue. Trop heureuse de retrouver l'homme qu'elle aime, Inès se rend à son chevet. Mais elle ne s'attendait certainement pas à cette affreuse blessure et encore moins au traumatisme qui ravage l'esprit de son époux et qui pourrait bien lui faire oublier ses serments de mariage...

Du côté de la forme...


Les romans traitant de la guerre sont, comme vous le savez, des romans qui m'intéressent beaucoup même si je dois bien avouer en avoir moins lu sur la Grande Guerre. Je me suis donc dit que c'était là l'occasion mais je ne m'attendais pas à être si troublée par cet ouvrage.

Le roman débute en août 1916, à l'hôpital des blessés de guerre, face à un homme en proie à la folie et à une femme désespérée qui ne sait plus comment elle doit agir pour aider son époux. Une première vision troublante qui ne fera que s'accentuer au fil du roman qui nous montrera combien les hommes qui vécurent la Grande Guerre purent en revenir traumatisés à vie.

Dans ce roman, et c'est peut-être là le point qui m'a dérangée, nous naviguons dans le temps passant de la déclaration de guerre au traumatisme en 1916 en passant par la vie au village fin 1915 et l'annonce du rapatriement d'Antoine début 1915. Du coup, il est parfois un peu difficile de s'y retrouver même si je dois reconnaître que cela dénonce le caractère chaotique de cette guerre.

Mais le point fort de ce récit est le fait que l'auteur travaille sur tous les aspects de la guerre : le front, la vie des femmes, les hôpitaux ou encore les petits moments de bonheur au-delà de l'horreur. Mais surtout, l'auteur nous fait un tableau horrifiant du traumatisme de guerre encore trop peu connu à l'époque tout en se mettant à la place de ces femmes mise en face de leurs époux changés à vie

Je dois le dire, grâce à cette lecture j'ai éprouvé une multitude de sentiments tels que la peine, la colère et l'horreur. Je n'ai pu m'empêcher de juger parfois les personnages et de me demander ce que j'aurais pu faire à leur place. Mais, surtout, dans ce roman, on ne peut passer à côté de la lourde part de documentation effectuée par l'auteur qui nous plonge dans cette époque.

L'auteur est journaliste mais signe là son premier roman et pour un premier roman je dis bravo. Si l'absence de chronologie m'a un peu dérangée, j'ai adoré la manière dont l'auteur nous fait ressentir les émotions de ses personnages, la manière dont il nous permet d'avoir des sentiments ambivalents à l'égard d'Inès que l'on comprend et que l'on juge peut-être égoïste parfois.

En conclusion...


Voici un roman avec lequel j'ai passé un très bon moment, si tant est qu'on puisse le dire ainsi. Le fait est que ma lecture fut troublante mais très agréable au sens littéraire du terme. Si l'on connaît la plupart des horreurs que l'auteur nous raconte ici, on frémit page après page et si vous vous intéressez à ce sujet, je ne peux que vous conseillez cette lecture.
Il ne fait aucun doute que je lirai le prochain roman de l'auteur si prochain roman il y a car je pense que cet auteur fait partie des nouveaux auteurs à suivre avec intérêt.

SPOILER

Certains voudront se garder la surprise mais moi je tenais à vous en parler, la fin de ce roman dénonce aussi la psychiatrie de l'époque et notamment les asiles où l'on estimait que la démence pouvait être soignée par l'électricité et l'eau glacée. Une horreur de plus pour les malades déjà mis à mal par la guerre et qui replongèrent pour certains dans un autre enfer.

2 commentaires:

  1. J'ai hâte de découvrir ce livre, qui je trouve à une couverture parfaite et puis d’après ce que tu en dis le reste doit être très intéressant

    RépondreSupprimer
  2. Le contexte est extrêmement difficile, mais ce serait justement ce qui pourrait m'intéresser, alors je note !

    RépondreSupprimer