samedi 7 janvier 2017

La vie rêvée d'Henrietta - Rebecca MacKenzie



Infos sur le livre

éditions : Denoël
date de publication : 04-11-2016
pages : 447
prix : 22,90€

Résumé éditeur


Chine, province de Jiangxi, 1941. Au plus haut des légendaires montagnes de Lushan se dresse un internat réservé à des enfants de missionnaires anglais. Henrietta S. Robertson dite Etta, dix ans, est l'une de ces jeunes pensionnaires. Gamine malicieuse désespérément en quête d'attention, elle décrète un jour posséder un don divin, celui de pouvoir prédire la mort de ceux qui l'entourent. Elle a tôt fait de révéler ce pouvoir miraculeux à ses camarades, et se retrouve enrôlée dans le club très fermé des prophétesses. Lorsque la guerre arrive, détruisant tout sur son passage, la divine mission d'Henrietta et de ses amies va revêtir une toute nouvelle importance ; les prophétesses en culottes courtes vont vite s'apercevoir que la limite qui sépare l'imaginaire de la réalité et le bien du mal peut parfois devenir dangereusement floue. La Vie rêvée d'Henrietta est un roman inoubliable sur la fougue de l'adolescence, évoquant des jeunes filles qui entrent dans l'âge adulte alors même que le monde se dérobe sous leurs pieds.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Denoël grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman à la couverture magnifique et au résumé qui m'a tout de suite beaucoup tentée.

De quoi est-il question ?


Nous voici dans la Chine profonde, en 1941, en plein conflit mondial. Au coeur des montagnes Lushan, Henrietta, est confiée à un internat spécialisé pour s'occuper des fillettes anglaises comme elle pendant que leurs parents sont dans l'incapacité de les garder près d'eux. Henrietta a 10 ans, est pleine d'imagination et accepte bon gré mal gré sa condition.

Un jour, s'ennuyant ferme, la fillette décrète qu'elle a hérité d'un don de divination et qu'elle peut, entre autre, prévoir la mort. Très vite, l'idée du don fait le tour de l'internat et tout un groupe de fillettes se déclarent être devenues des prophétesses. Une belle occasion pour s'offrir de beaux moments entre filles, profiter de la forêt et tromper la routine.

Mais la guerre est là et le danger avec elle. Malgré l'innocence de la jeunesse, malgré la folie de l'enfance et malgré l'envie de vivre chaque jour, les fillettes de l'internat vont très vite devoir apprendre à leurs dépends que l'imaginaire est parfois bien loin lorsque l'horreur est omniprésente. Et tendis que le rêve tente de survivre, la guerre, de son côté, gagne du terrain...

Du côté de la forme...


Je l'avoue, cette sublime couverture et son résumé évoquant la Chine pendant la guerre m'ont convaincue de me plonger dans cette histoire. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce roman mais, ce qui est certain, c'est que je ne m'attendais pas à ça !

Au début de ce roman, nous découvrons Henrietta, une fillette pleine de vie et pleine d'imagination venant d'atterrir dans un internat pour jeunes filles, un changement radicale dans sa vie plus ou moins dorée. Là où, au moins, elle avait sa mère près d'elle, elle se retrouve maintenant avec beaucoup d'autres enfants comme elle sans trop savoir ce qui l'attend.

L'auteure nous plonge alors dans l'internat de cette époque, de ses méthodes éducatives et des jeux des enfants loin des jeux vidéos et autres télévisions. L'auteur nous offre alors la peinture d'une époque et c'est bien comme un tableau que j'ai eu le sentiment de parcourir ce roman avec une ambiance onirique qui, malgré la guerre, transporte le lecteur comme si rien et tout était vrai à la fois.

Et puis, il y a ce caractère pseudo-fantastique de l'intrigue où une fillette se croit prophétesse mais, en réalité, nous offre tout simplement une plongée en enfance où tout devient possible, où tout peut être vrai et où l'envie de s'évader est plus forte que la possible punition à suivre. Et ainsi, même si le roman n'a rien de fantastique, le lecteur croit en la magie de l'instant et cela fait du bien.

Enfin, il y a cette omniprésence plus ou moins masquée de la guerre et il est intéressant de découvrir comment la Chine vécu ces années de peur. Nous connaissons l'Histoire de l'Europe quant à l'horreur mais bien moins celle de l'Asie. Il est alors important de s'ouvrir et de délocaliser notre regard pour se décentrer de notre vision occidentale de l'Histoire.

Au niveau du style, j'en ai déjà un peu parlé, nous sommes là face à une écriture très onirique transportant le lecteur au sein d'un univers mêlant l'horreur et l'enfance, mêlant la beauté à la réalité. L'auteure nous montre la réalité de la Seconde Guerre en Chine mais à travers le regard de l'enfance et c'est bien le rêve qui prévaut sur le reste, un rêve qui se ressent dans l'écriture et dans l'émotion transmise.


En conclusion...

Voici un roman que j'étais très curieuse de pouvoir découvrir et dans lequel je me suis plongée avec le plus vif intérêt sans m'attendre une seconde à découvrir quelque chose d'une rare intensité et à l'onirisme présent à chaque page. Je pensais découvrir la guerre en Chine et je l'ai fait mais j'ai aussi retrouvé l'innocence de l'enfance et la nécessité de l'enfant à devoir grandir malgré ses rêves.
Un roman que je conseille aux amateurs de belles plumes. J'espère pouvoir lire bientôt un autre roman de l'auteur, peut-être dans un autre registre.

2 commentaires:

  1. Il a l'air tellement beau ce roman, sans compter que j'ai un vrai coup de coeur pour la couverture !

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