jeudi 31 août 2017

Des grives aux loups - Claude Michelet



Infos sur le livre

éditions : Pocket
date de publication : 19-12-2006
pages : 376
prix : 6,20€

Résumé éditeur


Saint-Libéral, petit village de Corrèze, début du XXe siècle. Dans la neige crissent trois paires de sabots. Les enfants relèvent les collets. Sept grives ! C'est un beau butin. Qu'à l'approche des loups il faudra leur abandonner... Ce qu'il faut laisser derrière soi, déjà, pour survivre ! Plus tard, faute de grives, ils sacrifieront les coutumes d'antan, un savoir-faire dépassé, un père, une mère, une terre. Nous sommes en 1914, et les loups ont passé les Vosges...Cet ouvrage a reçu le Prix des Libraires

Pourquoi ce livre ?


Merci à ma copine Claire de m'avoir prêté ce roman, un roman de terroir comme je les aime. Cette chronique traînait depuis trop longtemps dans ma pal et je suis contente de vous la proposer enfin.

De quoi est-il question ?


Nous voici en Corrèze, à l'aube du XXème siècle. Au village, les hommes et les femmes se préparent tant bien que mal au changement de siècle et tentent encore d'oublier la dernière guerre contre la Prusse. Les enfants, eux, n'ont que faire des préoccupations des adultes et s'amusent à chasser les givres dans la campagne voisine, jusqu'à ce que les loups arrivent.

A l'approche du prédateur, les enfants abandonnent leur butin et sont contraints de rentrer au village, un village haut en couleurs. Un village avec ses habitants amoureux de leurs habitations traditionnelles et de leurs coutumes, un village où le médecin est loin de penser à faire du profit et où les gens, malgré les petites rivalités, vivent tous ensemble et se côtoient chaque jour.

Et puis les années passent et malgré les petits bonheurs, malgré les mariages et malgré les naissances, 1914 est là ainsi que le lot de souffrance que la guerre va apporter. Les hommes doivent partir au front, les femmes se retrouvent seules. Chacun doit retrouver sa place et les traditions ancestrales vont bientôt laissé le pas à la modernité et au besoin de survie.

Du côté de la forme...


Vous le savez, les romans de terroir, c'est un genre que j'apprécie tout particulièrement et, pourtant, je n'avais jamais lu de roman de Claude Michelet, un auteur reconnu dans ce genre-là. Je suis donc ravie d'avoir enfin pu me plonger dans cette lecture qui m'a fait passer un très agréable moment.

Voici un roman qui nous plonge directement dans une ambiance terroir telle qu'on les aime : la campagne, une époque qui n'est plus la notre, un rapport à la première guerre mondiale qui va toucher ceux qui ne pensaient jamais partir de leur ferme. Bref, un roman de terroir dans la plus pure tradition du genre, typiquement le genre de roman que je m'attendais à lire et que j'ai pris plaisir à lire.

Dans ce roman, nous découvrons une famille mais nous découvrons surtout un village qui, comme souvent dans ce type de romans, se révèle être le "vrai" personnage principal du roman. Car l'auteur sait nous montrer au fil des pages ce qu'est la vie d'un village de Corrèze au début du XXème siècle : les naissance à la ferme, les querelles, les jeux des enfants, les premières amours...

Et puis, comme dans nombre de romans du genre, l'auteur traite de la question de la guerre, ici la première guerre mondiale, et de ses conséquences sur la vie des petits villageois qui pensaient ne jamais avoir plus gros problème qu'une année de sécheresse. Mais l'auteur ne nous montre jamais vraiment la guerre et fait le choix de nous montrer, plutôt, la vie du village évoluant.

L'écriture de l'auteur est vraiment très douce et très riche. J'avais prévu de lire ce roman en une journée mais c'est finalement en une demi journée que j'ai dévorer ce roman que j'ai été incapable de lâcher. D'ailleurs, lorsque je l'ai eu terminé, j'ai regretté de quitter ce village et ses habitants.

En conclusion...


Voici un roman dont j'ai beaucoup apprécié la lecture et qui m'a permis de découvrir un auteur de terroir que je ne connaissais pas, un auteur qui a très bien su me faire découvrir sa région, une région que je ne connaissais pas. Les amateurs de romans du genre devraient apprécié.
Il s'agit là d'une saga de quatre tomes et j'espère avoir bientôt l'occasion de lire la suite de cette histoire.

mercredi 30 août 2017

Le couple d'à côté - Shari Lapena



Infos sur le livre

éditions : France Loisirs
date de publication : 20-02-2017
pages : 368
prix : 19,50€

Résumé éditeur


La baby-sitter leur a fait faux bond, et alors ? Invités à dîner chez leurs voisins, Anne et Marco décident de ne pas renoncer à leur soirée. Cora, leur bébé de six mois, dort à poings fermés et ils ne sont qu'à quelques mètres. Que peut-il arriver ? Toutes les demi-heures, l'un ou l'autre va vérifier que tout va bien. Pourtant quand à une heure déjà avancée, le couple regagne son domicile, c'est un berceau vide qui les attend. Désespérés mais aussi dépassés, les jeunes parents attirent les soupçons de la police : Anne en dépression depuis son accouchement, Marco au bord de la ruine, les victimes ont soudain des allures de coupables. Dans cette sombre histoire, chacun semble dissimuler derrière une image lisse et parfaite de terribles secrets. L'heure de la révélation a sonné...

Pourquoi ce livre ?


Merci à France Loisirs Saint-Etienne pour le prêt de ce livre en exclusivité au club, à la couverture très attractive et au résumé plus que tentant.

De quoi est-il question ?


Anne et Marco vivent dans une jolie maison avec leur bébé : Cora. Un soir, voilà que les voisins les invitent à une fête. Une fête sans enfant. Et la baby-sitter qui se décommande une heure à peine avant le début de la soirée. Trop tard pour en trouver une autre. Une fois la petite endormie, les parents décident donc d'aller malgré à la soirée, ils viendront vérifier chaque demi-heure si tout va bien et emportent le babyphone.

Rien n'aurait dû arriver mais lorsque, à plus d'une heure du matin, le couple rentre à la maison, la fillette a disparu. Malgré la crainte du qu'en dira-t-on et des jugements, la police est appelée. C'est l'inspecteur Rasbach qui est mis sur le coup, un inspecteur qui a bien du mal à croire à la thèse de l'enlèvement spontané face à une mère dépressive et à un père en proie aux difficultés financières.

Car dans cette affaire, rien ne colle et l'inspecteur est bien décidé à démêler le vrai du faux, à découvrir ce qui est réellement arrivée à la fillette avec l'espoir de la rendre saine et sauve à sa famille. Pourtant, ce qui devrait être une simple affaire d'enlèvement va bientôt devenir une enquête beaucoup plus complexe au sein de laquelle l'inspecteur sera confronté à un puzzle de terribles secrets...

Du côté de la forme...


Dès que j'ai vu cette nouveauté dans ma boutique France Loisirs, j'ai su qu'il me faudrait la lire avec un résumé semblant mêler tout ce que je peux aimer dans le genre du thriller : les secrets, les limites de la santé mentale, l'enfance.

Tout commence dans une ambiance assez étrange avec Anne qui, bien qu'ayant laissé son bébé chez elle pour se rendre à une soirée, ne semble pas s'amuser outre mesure à la dite soirée. Sans que le lecteur ne la connaisse vraiment, il est aisé de voir le mal-être qui ronge cette jeune femme et le manque de confiance en elle qu'elle notamment lorsque son mari flirtera avec la voisine.

Et puis, vient le moment à la fois tant attendu et tant redouté de la disparition de l'enfant. Nul ne peut savoir comment il réagirait face à cette épreuve et pourtant l'auteure décrit avec beaucoup de justesse, de force et d'émotion ce que peut être la réaction d'une mère face à l'horreur absolue : pleurer, hurler, briser un miroir pour avoir encore le sentiment d'être vivante. Bravo à elle !

L'intrigue elle-même m'a au début un peu déroutée avec la sensation que tout allait beaucoup trop vite et que la route à l'imaginaire du lecteur était trop souvent coupé par la perspicacité d'un enquêteur très subtiles qui va immédiatement voir au-delà des évidences. Je l'avoue, je me suis parfois dis que moi aussi j'avais tout compris. Pourtant, la fin, je ne l'avais pas du tout vue venir et ça fait du bien de se faire encore avoir.

L'ambiance tout d'abord sombre puis de plus en plus malsaine du roman sert des personnages qui n'ont pas été sans ma mettre assez mal à l'aise. Sans aucun manichéisme, chacun d'eux a pu me toucher, m'attendrir, me peiner mais aussi me mettre en rogne, me dégoûter ou m'exaspérer. Les secrets dévoilés au fil du roman n'ont également pas été sans me faire frissonner. L'auteure pose alors la question : que savons-nous vraiment des gens qui nous entourent ?

Ce roman est le premier de l'auteure et pour un premier roman je dis bravo. Tout est là : l'ambiance, l'intrigue, les personnages, la psychologie de la peur et de l'horreur. Une fois le roman commencé il est tout simplement impossible de le reposer grâce à une écriture totalement addictive et une omniscience qui donne envie d'en savoir toujours plus.

En conclusion...


Voici un roman qui m'avait tapé dans l'oeil dès que je l'avais vu et dans lequel je me suis plongée avec avidité, avec la certitude d'apprécier ma lecture. Je l'avoue, au début, j'ai eu l'impression que tout était trop simple ou dévoiler trop rapidement. J'étais loin de m'attendre à ce que l'auteure allait m'offrir. C'est alors en véritable coup de coeur que j'ai fini ma lecture.
Le prochain roman de l'auteure doit sortir fin juillet en VO et il y a de fortes chances pour que je sois au rendez-vous. A lire pour tous les amateurs du genre !

mardi 29 août 2017

Une belette très chouette - Edwige Planchin et Henri Lemahieu



Infos sur le livre

éditions : Fleur de Ville
date de publication : 01-06-2017
pages : 22
prix : 9,90€

Résumé éditeur


Lucette est une belette. Une belette très chouette, qui adore les bêtises qui font BEEERK.

Pourquoi ce livre ?


Merci à Edwige Planchin pour sa confiance car grâce à elle j'ai pu découvrir ce petit album en tout carton et à la couverture toute mignonne.

Mon avis...


Lucette est une belette, une belette très chouette. Mais Lucette est aussi une belette qui aime bien faire plein de bêtises et faire des choses loin d'être très propres comme mettre le doigt dans le nez, aller chercher de vieux chewing gum et même aller fouiller dans les poubelle. Oui, Lucette est une belette un peu beurk et ses amis sont tous un peu dégoûtés...

Je ne m'attendais pas du tout à recevoir ce petit album et ce fut une très belle surprise dans ma boîte aux lettre surtout qu'il m'est toujours un peu particulier de découvrir le nouveau livre d'une personne avec qui j'ai créé de sincères liens. Pourtant, en toute objectivité, en découvrant la couverture de cet album, j'ai su que j'allais passer un joli moment.

Dans cet album, pas de réelle histoire si ce n'est celle d'une petite belette dont la plus grande passion est celle de faire plein de bêtises. L'idée est adorable pour faire le lien avec l'enfant qui aime lui aussi les bêtises et qui saura se retrouver en Lucette. Que ce soit boire l'eau du bain ou sauter dans les flaques de boue... quel enfant ne l'a jamais fait ?

Un album tout carton, c'est fait pour les tout petit et ici ça marche très bien avec un très joli travail sur un jeu de répétition qui sonnera à l'oreille de l'enfant comme un poème ce qui l'aidera à mieux s'imprégner de l'histoire. Le poème est renforcé par l'interactivité proposée via les onomatopées présentes tout au long de l'album.

Mais cet album est aussi un album qui, mine de rien, développera le vocabulaire de l'enfant avec un habile jeu de synonymes autour du mot "sale". L'album jeunesse est là pour aider les enfants à grandir et étendre sa vision du monde. Ici, il apprend le poids des mots et, en grandissant, il pourra relire cet album en comprenant la subtilité des nuances des synonymes.

Ce qui m'a beaucoup plu ici, c'est l'humour dont il est fait preuve et qui ne manquera pas de faire rire petits et grands, tout cela grâce à des illustrations trop mignonnes avec lesquels il est impossible de ne pas craquer. Les plus jeunes devraient apprécier de se faire lire et relire l'histoire de Lucette et saura rire à chaque fois de ses bêtises.

En conclusion...


Voici un album que j'étais très curieuse de découvrir et avec lequel j'ai passé un très joli moment même si l'album cartonné n'est pas ce avec quoi je suis la plus à l'aise. J'ai bien aimé le personnage tout mignon de Lucette et conseillerais cet album à tous les parents qui veulent parler de bêtises avec leurs enfants. A découvrir.

lundi 28 août 2017

"C'est lundi, que lisez-vous ?" (163)

Initié par Mallou et repris par Galleane, ce rendez-vous hebdomadaire est fait pour répondre à trois questions :

- Qu'ai-je lu la semaine dernière ? 
- Que suis-je en train de lire ?
- Que vais-je lire ensuite ?


Salut mes lapinoux !
Une nouvelle semaine commence et il est l'heure pour moi de vous montrer tout ce que j'ai lu ces derniers jours. J'aurais souhaité lire plus que cela mais, déménagement oblige, mon temps a été occupé par diverses obligations administratives.

- Ce que j'ai lu la semaine dernière

La Frondeuse (Cal-Lévy-France de toujours et d'aujourd'hui) par [Le Nabour, Eric]Dating You / Hating You (English Edition) par [Lauren, Christina]The Potion Diaries (English Edition) par [Alward, Amy]

- Ce que je lis en ce moment


- Ce que je lirai ensuite


Et voilà pour moi cette semaine !
Et vous ? Quelles sont vos lectures du moment ?

dimanche 27 août 2017

In my mailbox (219)

In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren  et inspiré par Alea du blog Pop Culture Junkie. Retrouvez l'ensemble des participants francophones chez Lilie.
Le rendez-vous hebdomadaire a été déplacé chez Lire ou Mourir.



Salut mes lapinoux !
Une nouvelle semaine s'achève et il est l'heure pour moi de vous montrer tout ce que j'ai reçu ces derniers jours. Et alors là, comment vous dire ? La rentrée est bel et bien là ! En période de gros chamboulement, je dois dire que ça m'a fait beaucoup de bien tout ça.


Presses de la cité

La promesse à Elise par [LABORIE, Christian]

Calmann-Lévy


J'ai lu


Salvator



Et voilà pour moi cette semaine ! Comment vous dire que j'ai sauté partout chez moi à chaque nouveau passage du facteur ?

Et vous ? Qu'avez-vous reçu de beau ces derniers jours ?

samedi 26 août 2017

Les tigres bleus, 1 - Yves Trottier



Infos sur le livre

éditions : Kennes
date de publication : 14-06-2017
pages : 330
prix : 13,90€

Résumé éditeur


An 1006 de l’ère de Sable. Au royaume de Hudor, les lacs et les rivières n’existent plus. Les cités se livrent des guerres impitoyables pour l’accès à l’eau potable tandis que des hordes de brigands parcourent le territoire et sèment la terreur. Cependant, une lueur d’espoir anime les sages et les seigneurs de guerre. Selon la légende, des descendants des Tigres bleus vivraient parmi les peuples du continent. Ils attendraient le retour de la déesse des eaux pour se manifester et renverser les forces du feu qui ravagent la Terre depuis le Grand Réchauffement. Dans un village au cœur du désert, des jumeaux, un frère et une soeur aux personnalités opposées, se préparent comme tous les jeunes gens du royaume à participer au grand tournoi annuel des guerriers. Ils sont loin de se douter que leur vie est sur le point de basculer.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Kennes grâce auxquelles j'ai pu découvrir le premier volet de cette nouvelle série au résumé alléchant et à la couverture très sympa.

De quoi est-il question ?


Zaki et Lia sont jumeaux, enfants du général Lothar. L'homme, pour sa part est le grand chef de la paix entre les contrées. Ses enfants, eux, sont destinés à une grande et prodigieuse destinée mais ça ils l'ignorent. Pour le moment, ils sont encore en apprentissage afin de devenir des guerriers dignes de ce nom et prêts à combattre.

Zaki est un garçon fier, avide de devenir aussi fort que son père. Lia, elle, rêve de faire ses preuves malgré sa condition de fille. Et pour cela, elle n'hésite pas à enfreindre les règles et à provoquer son frère. Elle aime par dessus tout le rendre chèvre. Lui adore la provoquer. Et pourtant ces deux-là sont inséparables et prêts à tout l'un pour l'autre.

Ce que le frère et la soeur ignorent, c'est que leur destin est tout tracé depuis leur naissance et que tout à déjà été prévu pour eux. Ils sont à la veille du grand tournoi des guerriers et, à coup sûr, les résultats de ce tournoi changeront leur vie à jamais. D'autant qu'une guerre se prépare, une guerre contre les clans ennemis en proie à la rébellion.

Du côté de la forme...


La fantasy et moi, vous le savez, nous ne sommes pas bien copines. Pour une raison que je ne m'explique pas je n'arrive pas à me faire à ce genre. Pourtant, en voyant ce titre, je n'ai pas su résister et ai voulu faire une nouvelle tentative. J'en ressors en demi-teinte.

Au début de ce roman, nous découvrons donc Zaki et Lia, des jumeaux de 14 ans aux caractères bien trempés. Je me suis tout de suite laissée séduire par ces adolescents. L'une pour sa volonté à faire ses preuves, l'autre pour l'affection qu'il porte à sa soeur malgré ses manières bien à elle. Avec ces deux seuls personnages l'auteur nous entraîne sans mal avec lui.

Les univers imaginaires ont toujours un peu de mal à prendre prise sur moi et celui-ci n'a pas fait exception à la règle même si j'ai bien aimé l'ambiance désertique que l'auteur propose. Une ambiance oppressante et qui met parfois mal à l'aise pour le plus grand plaisir du lecteur qui se laisse comme envoûter dans un monde dont lui, comme les personnages, ne maîtrisent rien.

La première partie du roman m'a vraiment convaincue avec les entraînements intensifs liés à de vrais caractères d'ados. J'ai aimé les suivre dans leur volonté de toujours mieux faire et les petites querelles qui animent la volonté des jumeaux renforcent l'ambiance déjà étonnante de l'ensemble. Certains passages ne manquent d'ailleurs pas d'humour et cela fait du bien.

Malheureusement, comme toujours dans ce type de roman est arrivé un moment où j'ai comme décroché et croyez bien que je le regrette. Lorsqu'il s'agit des conflits qui éclatent et des combats qui commencent, avec moi, ça ne passe pas. Et pourtant, ici, cela m'a moins gênée que d'ordinaire. Sans doute parce qu'il s'agit d'un titre pour la jeunesse.

Le style de l'auteur est très fort et très doux à la fois. Il sait ce qu'il veut de ses personnages, il sait ce qu'il attend de ses lecteurs mais, en même temps, il prend tout ce petit monde par la main, le guide à travers des paysages grandioses et l'initie à son univers qui, on s'en doute, prendra davantage d'ampleur dans les prochains tomes.

En conclusion...


Voici un roman qui m'avait pas mal attirée lorsque j'en avais eu l'annonce et avec lequel j'ai passé un agréable moment notamment grâce aux deux personnages principaux qui valent vraiment le déplacement. Si le côté fantasy m'a un peu gênée, il ne faut pas trop en tenir compte dans la mesure où j'ai toujours un peu de mal avec ce genre mais j'ai pourtant aimé l'univers. Les ados sauront donc apprécier cette initiation au genre. 
Sans doute lirai-je la suite des aventures de Zaki et Lia si j'en ai l'occasion.

vendredi 25 août 2017

Tu vois, on pense à toi - Cathy Ytak



Infos sur le livre

éditions : Syros
date de publication : 01-06-2017
pages : 80
prix : 6,35€

Résumé éditeur


Clément et Nolan sont en classe découverte sur l'île Scobier, tandis que leur grande amie Alwena est bloquée à l'hôpital. Alors, pour qu'elle soit du voyage elle aussi, ils vont lui faire vivre leurs journées à distance ! Chaque soir, les garçons sont les premiers devant l'ordinateur de la classe, pour un échange de mails animé. Clément écrit, Nolan décide de ce qui est important à dire. De son côté, Alwena leur a confié une mission à accomplir au bord de la mer...

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Syros pour la découverte de ce petit livre parfait pour les vacances sur lequel je ne me serais peut-être pas arrêtée autrement...

De quoi est-il question ?


C'est la fin de l'année scolaire et une sortie en classe verte est prévue. Clément, Nolan et Alwena se réjouissaient de cette opportunité mais l'accident a eu lieu et Alwena a dû rester à l'hôpital tendis que ses camarades partaient sur l'île Scobier, un coup dur pour la presque adolescente mais ses amis ont décidé de faire le nécessaire pour ne pas la laisser seule.

Une boîte mail a été mise en place pour permettre aux élèves de communiquer avec leurs familles tous les soirs. Mais Nolan et Clément, eux, usent de ce temps pour envoyer à Alwena le compte-rendu de leurs journées. Contre toute attente, ils auront à lui raconter une aventure tout à fait extraordinaire.

Et Alwena, dans sa chambre d'hôpital se délecte de ces récits malgré la douleur. Mais Alwena a aussi confié une mission à ses amis, une mission étonnante à laquelle les garçon devront se plier... Jusqu'à ce que tout bascule au point de remettre en cause leur amitié remontant pourtant aux années de l'école maternelle...

Du côté de la forme...


Les petits livres de la sorte pour la jeunesse, je n'en lis pas très souvent mais il est toujours plaisant de dévorer un livre de moins de cent pages sans trop de prise de tête. C'est dans cette optique que j'ai sorti ce livre de ma pal et je ne le regrette pas.

Dès le début de ce court roman, le lecteur est plongé dans un genre très particulier qu'est celui du roman épistolaire. En effet, tout au long du roman, nous ne verrons jamais les personnages agir. Au contraire, nous les trouverons toujours derrière leur écran d'ordinateur. De même, Alwena ne répondra que via sa tablette.

Si cela peut surprendre au début, cette écriture propose de découvrir cette histoire à travers une totale subjectivité, un peu déroutante parfois d'ailleurs. J'ai beaucoup aimé l'idée de l'auteur de faire dire aux garçon que c'est l'autre qui dit au premier ce qu'il faut taper par exemple. Ainsi, le lecteur ne voit ce voyage qu'à travers le regard des garçons et j'ai trouvé cela très touchant.

Ce que je craignais avec ce livre, c'est de ne pas pouvoir m'attacher aux personnages de par le caractère tout mini de l'ensemble. Pourtant, bien au contraire, dès les premières pages, ils m'ont touchée et m'ont embarquée avec eux dans leur aventure. L'auteure parvient avec brio à donner à chacun en un temps record une vraie personnalité.

Côté décor, la description est celle d'enfants d'une dizaine d'années donc, bien sûr, elle ne va pas très loin. Mais malgré tout, Clément et Nolan ont su me faire voir leur île et savent pour l'intrigue la faire voir à Alwena à qui ils sauront aussi laisser imaginer son caractère mystérieux. Cependant, je dois avouer que j'aurais aimé peut-être un tout petit peu plus de profondeur à l'ensemble malgré tout.

Concernant le style de l'auteure, elle a très bien su travailler un épistolaire moderne par mails interposés et offrir un rebondissement que, je l'avoue, je n'avais pas du tout vu venir, qui a su me surprendre et qui m'a fait me dire : "mais comment tu as pu être aussi bêêêête !" Je ne vous en dis pas plus mais vive l'aventure !

En conclusion...


Voici un petit livre dans lequel je me suis plongée sans préjugé et que j'ai découvert comme il se présentait avec toute sa fraîcheur et son envie de faire passer un bon moment au lecteur. Très vite lu ce petit roman est idéal pour inviter les enfants à lire pendant l'été. Les enseignants pourront apprécier pour faire travailler leurs élèves sur la lettre.

jeudi 24 août 2017

Interview - Maryssa Rachel pour "Outrage" #1

Suite à la publication de Outrage, Maryssa Rachel a accepté de répondre pour le blog à un certain nombre de questions. Un grand merci à elle !



Partie 1 : Le roman

- Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à cette interview. Pourriez-vous en premier lieu vous présenter aux lecteurs ?
- Bonjour, je m’appelle Maryssa RACHEL, je suis auteure, photographe et chroniqueuse sexo et psycho (tous les mois chez Jeanne Magazine ; quelques chroniques dans Parisderrière).


- Comment définiriez-vous votre roman ?
- Comment définir OUTRAGE ? Je dirais qu’il pourrait rentrer dans la catégorie du « DIRTY REALISM ». Ce n’est pas une romance et encore moins une autobiographie. Le dirty realism est un mouvement littéraire américain qui a vu le jour dans les années 70. Le but étant de décrire avec des mots simples, parfois crus, la vie contemporaine.


- Le lecteur comprend dès les premières lignes que Rose est un personnage torturé. Comment crée-t-on un tel personnage ?
- Rose est née avec DECOUSUE, un bouquin que j’ai publié il y a deux ans ; Elle s’est présentée à moi, et ne m’a plus lâchée… elle est revenue me « hanter » et j’ai  écrit OUTRAGE.
Comment l’ai-je créée ? Je ne sais pas, elle s’est imposée d’elle-même… je crois que j’ai fait une sorte de pot pourri ; toutes ces rencontres avec les nanas que j’ai pu croiser dans ma vie, tous ces témoignages que j’ai pu entendre.  Rose, c’est un mélange des douleurs de ma voisine, des névroses de Mlle X, des fantasmes de Madame Y, des doutes de l’une et des perversions de l’autre…


- Rose parle d’ailleurs parfois d’elle à la troisième personne comme pour se détacher d’elle-même et de son histoire…
- Elle parle d’elle à la troisième personne pour décrire son enfance. Elle dit « la petite fille », car ce souvenir lui fait mal et qu’effectivement ça lui permet de prendre de la distance et d’aborder son entrée dans la phase d’acceptation du deuil de la dite enfance.


- Alex est également un personnage perdu mais son histoire reste floue. Pourquoi ce choix ? Une envie éventuellement de nous offrir un prochain roman de son point de vue ?
- Dans le troisième volet il y a les réponses à toutes les interrogations que beaucoup se posent, mais pas le point de vue d’Alex… Alex est juste un personnage qui croise le chemin de vie de Rose…


- Votre roman développe finalement une forme assez terrible d'érotomanie. Avez-vous fait des recherches sur cette maladie trop peu connue ?
- Rose n’est pas érotomane, elle n’a pas de conviction délirante envers ses partenaires, elle est nymphomane, immature, ambivalente, abandonnique…autant de symptômes qui caractérisent sa personnalité complexe. Je me suis basée sur des cas cliniques, des témoignages, mais également des reportages, des livres et des films...
Les victimes de l’inceste ont majoritairement beaucoup de mal à  avoir des relations intimes et amoureuses  satisfaisantes. L’enfant qu’était Rose a été trahi par une personne censée la protéger. Rose a gardé en elle toute sa détresse, ses peurs, ses colères, elle pensait pouvoir être assez forte pour gérer, essayer d’oublier, mais ces choses là ne s’oublient pas… et un jour « ça pète ».., ça explose.  


- Certaines scènes bien particulières ont d'ailleurs choqué. Comment écrit-on ce genre de scènes particulièrement violentes et parfois dérangeantes ?
- Vous savez, j’ai lu des histoires bien plus dérangeantes que ça. « l’histoire de l’œil » de Bataille, « les trois filles de leur mère » de Pierre Louys, « la philosophie dans le boudoir » de Sade, « les onze milles verges » d’Apollinaire, « les ragionamenti »  de Pietro Aretino… Comment les écrit-on ? Pas avec la tête, c’est certain, mais avec les tripes… je reviens une fois de plus dessus, mais j’évolue dans diverses communautés, et j’ai beaucoup observé, j’ai beaucoup écouté aussi… J’ai écrit un bouquin pour dénoncer l’emprise, l’emprise d’un amant, l’emprise d’un père, l’emprise de l’homme sur la femme. En ce qui concerne certaines scènes très crues, je me suis basée sur les fantasmes des femmes, de ceux qui dérangent, de ceux qu’on n’ose pas dévoiler par peur d’être jugées. Un fantasme n’est pas une envie, c’est un « scénario imaginaire figurant la réalisation d’un désir ». Dans la mesure où Rose est un personnage de pure fiction, elle pouvait très bien vivre ce que certaines imaginent…


- La seconde partie du roman se présente d’ailleurs plus comme une succession de tableaux que comme un récit…
- C’est le cas. C’est une avalanche de sexe, une tempête libidineuse. Cette deuxième partie est importante pour montrer à quel point Rose est malheureuse, torturée ; elle avale, elle cherche à oublier, elle fait n’importe quoi pour essayer de ne pas penser…


- Que diriez-vous, du coup, pour que votre roman ne tombe pas entre de mauvaises mains ?
- Je l’ai déconseillé à certains de mes proches que je sais trop sensibles. Il faut avoir le cœur bien accroché, ce n’est pas une romance.



A tout bientôt pour la seconde partie de cette interview !

George Sand - Quelle Histoire



Infos sur le livre

éditions : Quelle Histoire
date de publication : 11-11-2016
pages : 40
prix : 5€

Résumé éditeur


Quelle Histoire fait découvrir aux enfants de 6 à 10 ans l'histoire de George Sand, une femme de lettres, libérée des conventions sociales, qui a marqué son époque par son féminisme ! Nous vous racontons le parcours de cette écrivaine qui mène sa vie au gré de ses passions et de ses idées tout en luttant contre les préjugés sociaux à travers ses romans, ses contes et ses nouvelles.

Pourquoi ce livre ?


C'est au salon de Montreuil que j'ai fait l'acquisition de ce petit livre sur cette écrivaine fard du XIX° siècle que je me devais de découvrir.

De quoi est-il question ?


La jeune Aurore Dupin naît en 1804 d'un père lieutenant et d'une mère femme du peuple. Une union qui n'était pas la bienvenue mais qui respirait l'amour. Malheureusement, la fillette perd son père à l'âge de 4 ans et suite à des querelles se retrouve chez sa grand-mère à la volonté de celle-ci pour être élevée, loin de sa mère.

En 1818, à l'âge de 14 ans, la grand-mère d'Aurore la fait entrer au couvent des Augustines, au coeur du Berry. L'adolescente, après un premier mouvement de recul, finit par se plaire au milieu de ses compagnes et songe même à devenir religieuse elle-même. D'autant que derrière la foi la fille passe des heures merveilleuses à aller en quête des secrets des murs...

Deux ans plus tard, elle sort pourtant du couvent pour s'occuper de sa grand-mère tombée malade et rencontre un jeune dont elle tombe amoureuse. De leur union naîtra deux enfants mais le couple se sépare peu après. Aurore est trop "libre" et sa façon de s'habiller en homme et de lire à longueurs de journées n'est pas très convenable.

C'est à l'âge de 27 ans que la jeune Aurore choisit de monter à Paris où elle entamera une relation avec un écrivain de la capitale, Jules Sandeau. Ensemble, ils écrivent un roman qu'ils publieront sous le nom de J. Sand. Seule Aurore continuera d'écrire en gardant le pseudonyme de George Sand afin d'éviter une éventuelle censure qu'elle devrait à son nom de femme.

Du côté de la forme...


Vous le savez, je suis une grande fan de la collection Quelle Histoire. Vous le savez aussi, j'ai fait des études de lettres et ai donc, bien entendu, eu affaire à plusieurs reprises à George Sans au fil de ces années. Je me devais donc de lire ce petit livre.

La première chose à savoir lorsque l'on parle de George Sand, c'est qu'il s'agissait d'une femme. Si cela est une évidence pour le lecteur adulte, il n'en est pas de même pour les plus jeunes qui auront du mal à comprendre pourquoi une femme se prénomme "George". Ici, le texte l'explique très bien et c'est un premier bon point pour cet album.

Ce que l'on saura apprécier avec cette figure, c'est sa grande soif de liberté. Elle est une femme de son temps, certes, emprunte de religion et des moeurs de son époque, mais elle aussi une femme bien décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite. Sa volonté de faire sa place dans un monde d'homme et sa vie amoureuse en seront témoins.

Il est intéressant de voir combien George Sand fut en ce sens une femme qui marqua son époque en ayant des relations avec les hommes les plus connus des milieux mondains : Musset et Chopin pour ne citer qu'eux. L'album présente aussi filigrane les divergences de vies entre le fin fond du Berry et la capitale. Intéressant...

Nous retrouvons bien sûr dans cet album les illustrations, les textes et les petits jeux qui font le charme de la collection mais ici, plus que dans d'autres titres, les auteurs nous invitent à nous renseigner davantage sur ceux qui marquèrent la vie d'Aurore Dupin dans une époque où finalement rien n'était simple.

En conclusion...


En tant qu'amoureuse de la littérature française, je ne pouvais pas passer à côté de ce petit livre grâce auquel j'ai passé un très joli moment. Si je connaissais, et pour cause, la majorité des infos données ici, j'ai apprécié leur précision et la manière dont elles sont contées aux enfants pour, peut-être, leur donner envie de se plonger dans l'oeuvre de George Sand.

mercredi 23 août 2017

La dentellière de la brume - Anne-Marie Castelain



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 18-05-2017
pages : 256
prix : 13,90€

Résumé éditeur


Angélique et sa famille, vaillants travailleurs de la mer, n'ont pas la vie facile dans ce petit port de pêche breton. Or Angélique aspire à un nouvel horizon. M. Jehan, contremaître de son usine, soupçonne en elle quelques talents cachés et la confie aux bons soins de la comtesse de Kéradec, directrice d'un atelier renommé de dentelle. Plus douée que ses camarades, rapidement distinguée, commence pour elle une ascension qui l'amènera jusqu'à Paris et ses lumières. Notre ambitieuse héroïne n'est pourtant pas au bout de ses surprises... Le destin d'une jeune ouvrière bretonne qui deviendra une dentellière reconnue dans le Paris de la Belle Epoque.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman qui m'avait échappé lors de sa première publication.

De quoi est-il question ?


Au tout début du XX° siècle, Angélique vit heureuse avec sa mère et son frère Louis. Sa vie est rythmée par celle du port de pêche de Penmarc'h, tout au bout de la Bretagne. Et si la vie n'est pas toujours facile elle est tout de même douce dans la chaleur de foyer. Et si Louis est bien décidé à parcourir plus tard les mers comme ses pères, Angélique, elle, aspire à autre chose.

Et puis un jour, c'est l'accident. La mère de la jeune fille meurt. Par chance, Angélique et son frère son recueillis et peuvent continuer à vivre. C'est alors que la jeune Angélique, aidée par M. Jehan, est embauchée auprès de la comtesse de Kéradec. En cause, son talent pour la dentelle qui la mènera jusqu'à Paris.

Mais alors que la jeune fille s'émancipe doucement à une époque où ce n'est encore pas si facile, le malheur frappe de plein fouet le port qui l'a vue naître. Ce port ne vivant que grâce à la profusion des sardines se voit privé de son gagne-pain, faute à des années creuses où la pêche sera de plus en plus mauvaises. Il faut pourtant bien vivre...

Du côté de la forme...


Je n'ai plus besoin de vous le dire, entre De Borée et moi c'est une belle histoire sans laquelle le blog ne serait-pas ce qu'il est aujourd'hui. Mais De Borée c'est aussi et surtout, le plus souvent, des récits auvergnats. Quand j'ai vu qu'il était question ici de Bretagne, je n'ai pas pu résister.

La Bretagne est sans doute une des régions de France que je porte le plus dans mon coeur et que j'ai eu le bonheur d'aller visiter il y a quelques années. Aussi, lorsque l'auteure place son roman à Penmarc'h ou en pays de Guénolé, je visualisais sans mal les lieux et ça, c'est toujours très agréable lors d'une lecture.

Ici, l'auteure a à coeur de nous présenter les charmes de la tradition bretonne : les paysages, la dentelle, les galette et, bien sûr, la danse. La danse bretonne c'est ce qui porte aujourd'hui encore la Bretagne. Et si cela ne gène pas la lecture, quelle bonheur pour le lecteur emprunt de ce milieu d'imaginer une belle gavotte...

J'ai eu beaucoup d'affection pour le personnage d'Angélique et pour le féminisme qui en ressort. Sa force de vivre est étonnante et sa volonté plus encore. J'ai aimé la voir s'émanciper et devenir une dame, devenir fière de son art mais toujours en gardant une précision de cette dentelle qui met des paillettes dans les yeux.

Mais si Angélique est au coeur de cette histoire, l'auteure se faire aussi témoin d'une période de misère du bout de la Bretagne et il est très fort de suivre ces personnages dans des difficultés qui changent un peu des autres romans historiques. Malheureusement, peut-être aurais-je souhaité que l'auteure développe un peu plus l'ensemble et me permettre de rester plus longtemps dans cet univers.

L'écriture d'Anne-Marie Castelain est très douce. Si elle parle d'une société patriarcale elle n'en fait pas la source du malheur dans un lieu où d'autres malheurs bien plus grands surviennent. Ici, l'auteure nous montre en effet que derrière cette société patriarcale il s'agit aussi pour les femmes d'apprendre à vivre seules, bloquées par les caprices de l'océan. Et quelle poésie du décor !

En conclusion...


Voici un roman qui me tentait énormément principalement parce qu'il allait me plonger au bout de la Bretagne. Et ça a marché car avec ce roman j'ai senti l'air marin et ai ressenti le bonheur de la danse bretonne. J'ai pleuré aussi avec les personnages face aux malheurs qui les frappent et j'ai admiré Angélique pour sa magnifique force de vivre et de se sortir d'une situation qu'elle n'a pas choisi. 
Si vous aimez ce type de roman et si vous aimez la Bretagne, n'hésitez pas !

mardi 22 août 2017

Outrage - Maryssa Rachel



Infos sur le livre

éditions : Hugo Roman
date de publication : 17-08-2017
pages : 320
prix : 17,95€

Résumé éditeur


Le roman de l'emprise. Le roman de l'injustice des sentiments. Le roman de l'amour qui s'enfuit. " L'amour, le seul, l'unique, celui dont on n'oubliera jamais le nom, porte les stigmates de nos plus terribles douleurs. " Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s'est construit une carapace de survie. Elle fuit l'amour par peur de l'attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l'alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d'un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant... Lui, c'est Alex, un artiste paumé, un je-m'en-foutiste tout aussi névrosé qu'elle. Rose va vivre cette passion destructrice où Alex la guide, la commande, la déconstruit, la fabrique, la façonne... Rose n'écoute pas la bête qui rugit en elle et qui lui dit " fuis ". Son corps, son sexe deviennent chaque jour plus douloureux, mais elle tient, par amour pour cet homme qui la dévore chaque jour un peu plus... Puis vient la douleur du déchirement. Alors, elle va essayer de noyer ses maux dans la seule addiction qui lui permet d'échapper à la douleur : le sexe.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Hugo Roman pour la découverte de ce roman hors normes pour lequel (fait exceptionnel) j'ai éprouvé le besoin immédiat de rédiger la présente chronique.

De quoi est-il question ?


Rose est un femme perdue. Victime d'un très lourd passé, elle s'est forgée seule loin de l'amour, loin de tout sentiment. Si elle parvient à garder la tête hors de l'eau, c'est grâce à une vie d'abus : abus d'alcool, abus de sexe surtout. Et ce n'est pas sa relation pourtant relativement stable avec S, la femme qui partage sa vie, qui l'apaise vraiment.

Et puis un soir, dans un bar, Rose croise le regard d'un homme qui l'attire bien malgré elle. Cet homme c'est Alex, un être aussi perdu et torturé qu'elle. Sans trop comprendre comment, Rose va tomber sous l'emprise de cet homme et de ses fantasmes sexuels odieux. Elle sait qu'elle fait mal, elle sait qu'elle se perd mais elle est comme hypnotisée et ne peut partir.

Durant des jours, des semaines, des mois, Alex va assouvir sur Rose une volonté sexuelle de bas étage toujours plus terrible et Rose, de son côté, va se détacher du peu de civilisation qu'elle connaît pour devenir la chose d'un homme jaloux et possessif. Au point que "la bête" en elle qui la fait vivre depuis si longtemps commencera à mourir... jusqu'à son réveil en furie...

Du côté de la forme...


En recevant ce roman, je ne pensais pas l'entamer immédiatement. Et puis, quand j'ai vu la polémique autour grandissant, j'ai voulu m'en faire mon propre avis au plus vite. Ce que je dirai ici déplaira à plus d'un alors si votre idée est déjà faite sur ce roman, passez votre chemin.

Soyons clairs, je n'ai pas "aimé" au sens propre du terme le contenu de ce roman dans le sens où il est bien sûr impossible d'aimer les pratiques de Rose au fil des pages. Mais, oui, j'ai aimé le roman qui m'a été donné à lire pour le talent de l'auteure à nous faire réagir et, surtout, à nous offrir un "texte" digne de ce nom.

En faisant cette distinction, j'ai bien sûr pensé à un auteur tel que Céline : on ne peut aimer les idées qu'il prône dans ses textes mais on peut aimer les textes pour eux-mêmes. Et encore, ici, c'est encore différent car, n'en déplaise à ceux qui critiquent sans avoir lu, l'auteure ne fait ni la promotion ni l'apologie de ces pratiques !

Dans toute la première partie du roman, Rose est consciente qu'elle est dans une situation délicate mais son lourd passé l'empêche de s'en sortir. Elle sait que les pratiques auxquelles elle se plie sont mal mais par amour et soumission à l'homme qu'elle croit aimer elle continue. Bien différent de certains autres romans du genre où l'héroïne trouve tout "normal" malgré l'horreur des actes.

La seconde partie du roman m'a un peu moins convaincue dans le sens où j'ai eu le sentiment d'avoir eu plus accès à une succession de tableaux de pratiques toutes plus horribles les unes que les autres qu'à la suite logique de la fiction. Pourtant, une fois encore, j'ai compris la logique de l'auteure : Rose suit sa propre morale et pour se détacher de la domination elle devient elle-même dominatrice.

Mais ce que j'ai surtout aimé dans ce roman, c'est le style de l'auteure. Mazette quel style ! Si la comparaison à Virginie Despentes proposée par l'éditeur ne m'a pas tout à fait convaincue, je la comprends. Quelle claque ! Car ce que l'auteure nous propose ici c'est un style hargneux, saccadé, fort, qui représente avec brio le trouble de Rose.

Et puis j'ai aimé la manière dont tout passe par le regard troublé de ce personnage au point que sa compagne du début n'aura jamais de prénom et qu'elle-même frôle la schizophrénie en se nommant de différentes manières. Enfin, Alex n'aura jamais vraiment la parole mais interviendra toujours par le discours rapporté de Rose. Une prouesse stylistique !

En  conclusion...


Voici un roman où il est très difficile de s'attacher à l'héroïne et plus encore de se reconnaître dans les pratiques décrites. Alors oui, "aimer" ce roman au sens où on l'entend est compliqué. Mais pour l'immersion au sein d'une âme troublée et pour la réalité qu'est l'érotomanie, je dis bravo. Et puis, je le dis et je le répète, quel style ! J'en frissonne encore de vous en parler !

Enfin, je tiens à rappeler à ceux qui appellent à la censure de ce roman que, si nous avions écouté depuis des siècles ceux appelant à la censure nous n'aurions ni la poésie de François Villon, ni le Cid de Corneille, ni Madame Bovary, ni Les fleurs du mal et j'en passe ! Alors réfléchissons deux secondes avant d'appeler à la censure !

Nota Bene : Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains mais revient à chacun la responsabilité qu'il ne tombe pas entre de mauvaises mains : libraires, parents surtout, blogueurs aussi en ne créant pas des polémiques intrigant plus qu'autre chose les plus jeunes.

lundi 21 août 2017

"C'est lundi, que lisez-vous ?" (162)

Initié par Mallou et repris par Galleane, ce rendez-vous hebdomadaire est fait pour répondre à trois questions :

- Qu'ai-je lu la semaine dernière ? 
- Que suis-je en train de lire ?
- Que vais-je lire ensuite ?


Salut mes lapinoux !
Une nouvelle semaine commence et il est l'heure pour moi de vous présenter mes lectures de ces derniers jours. Je l'avoue, je n'ai pas tellement eu le temps de lire une fois encore mais bon...

- Ce que j'ai lu la semaine dernière

Outrage par [Rachel, Maryssa]

- Ce que je lis en ce moment

Dating you Hating you par [Lauren, Christina]

- Ce que je lirai ensuite

La Frondeuse (Cal-Lévy-France de toujours et d'aujourd'hui) par [Le Nabour, Eric]

Et voilà pour moi cette semaine !
Et vous ? Quelles sont vos lectures du moment ?

dimanche 20 août 2017

In my mailbox (218)

In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren  et inspiré par Alea du blog Pop Culture Junkie. Retrouvez l'ensemble des participants francophones chez Lilie.
Le rendez-vous hebdomadaire a été déplacé chez Lire ou Mourir.



Salut mes lapinoux !
Une nouvelle semaine s'achève et il est l'heure pour moi de vous présenter mes réceptions de ces derniers jours avec un joli programme de lectures à venir...

Outrage par [Rachel, Maryssa]La villa rouge par [Patterson, James]Résultat d’images pour sissi impératrice malgré elle allison pataki

Le roman sur Sissi est bien sûr la version française mais la couverture n'est pas encore disponible sur le net.

Et voilà pour moi cette semaine !
Et vous ? Qu'avez-vous reçu de beau ces derniers jours ?

samedi 19 août 2017

Charlot, chat des pavés - Roxane Tilman et Isabelle Joyaux



Infos sur le livre

éditions : La Pimpante
date de publication : 11-05-2017
pages : 40
prix : 16€

Résumé éditeur


Charlot, vieux chat des rues, rencontre Berlingot, jeune chat ayant tout à apprendre. Le vieux matou prend sous sa protection le chaton à qui il va transmettre tout son savoir. Une amitié féline touchante naît entre les deux vagabonds au grand coeur.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions La Pimpante de m'avoir contactée pour la découverte de cet album à la couverture magnifique que je n'aurais sans doute pas découvert autrement.

De quoi est-il question ?


Charlot est un vieux chat des villes. Il était respecté par les autres chats et craint par les oiseaux. Il pouvait se battre et attirer les convoitises de toutes les minettes du quartier... Mais aujourd'hui, Charlot a perdu de sa superbe. Les autres chats semblent l'avoir oublié, les oiseaux ont pitié de lui. Seul lui reste sa magnifique fourrure.

Et puis un jour, Charlot est bousculé par un tout jeune chaton, Berlingot. Lui ne connaît rien du grand Charlot mais est avide d'apprendre. Le chaton est seul au monde, Charlot aussi. Alors Charlot va le prendre sous son aile et va avoir à coeur de lui enseigner tout ce qu'il sait, il va devenir son mentor afin de laisser un peu de sa grandeur chez ce chaton.

Du côté de la forme...


Vous le savez, je suis une grande amoureuse de littérature de jeunesse, surtout lorsque celle-ci est bien amenée. Dès que j'ai vu la couverture de cet album j'ai su que je passerais un bon moment, je ne m'étais pas trompée.

Au début de cet album, nous découvrons donc Charlot, un vieux chat qui a perdu de la grandeur qui le faisait être respecté de tous. Je dois dire que ce personnage m'a tout particulièrement touchée et n'a pas été sans me faire penser à nos propres grands-parents qui ont bien du mal à accepter la perte de leur autonomie lorsque celle-ci survient.

Cet album est celui d'une rencontre entre la vieillesse et la jeunesse, entre l'expérience et la naïveté, entre la fatigue et la fougue. Car cet album va être celui d'une rencontre entre un vieux chat et un chaton, la rencontre de deux âmes isolées qui vont se trouver et, contre toute attente, s'apprécier. Quel magnifique message de vie que cette histoire !

Il est très amusant de voir dans cet album le décalage entre réalisme et humour entre des images qui semblent être des photos et d'autres des illustrations de dessins animés. Quoi qu'il en soit je suis tombée amoureuse de ces illustrations qui m'ont fait frémir et hérissé le poil avec un travail sur le détail tout à fait exceptionnel.

Le texte nous conte une belle histoire qui fait du bien et qui met en valeur l'intergénérationnel, idéal pour les bibliothèques de Lire et faire lire donc... L'auteure parvient d'ailleurs avec brio à jouer sur l'émotion avec une fin qui ne peut laisser insensible et permet de garder l'album en mémoire longtemps après l'avoir refermé.

Enfin, j'ai été attendrie par les références offertes notamment aux Aristochats. D'accord, un chat tout roux et une minette toute blanche qui se font la cour sur les toits de Paris, il ne m'en fallait pas beaucoup plus. Mais il s'agit aussi de voir en Charlot grâce à l'illustration une référence aux vétérans de guerre et ça, c'est sublime.

En conclusion...


Voici un album avec lequel j'étais certaine de ne pas être déçue mais avec lequel, au final, j'ai passé encore un meilleur moment que ce que j'avais pu espérer. Voici un album qui offre un magnifique message sur la rencontre et sur l'intergénérationnel. Voici un album qui fait rêver et qui n'est pas sans changer un peu notre vision du monde.
Vous l'aurez compris, je vous engage vivement à avoir cet album chez vous. Pour moi, c'est un coup de coeur

vendredi 18 août 2017

Aux vents mauvais - Elena Piacentini



Infos sur le livre

éditions : Au-delà du raisonnable
date de publication : 05-01-2017
pages : 285
prix : 18€

Résumé éditeur


Au début, il y a le couteau qu'un gosse doit cacher dans un arbre, sur une île lointaine. A l'arrivée, cinquante ans plus tard, il y a un cadavre scalpé dans une cave de Roubaix. Leoni arrive alors bien trop tard pour protéger et servir. Tout juste pour compter les morts, chercher pour eux la justice, et comme toujours trembler pour les siens.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Au-delà du raisonnable grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman en vue de la présence de l'auteure aux Quais du polar 2017.

De quoi est-il question ?


Jean-Toussaint n'était qu'un enfant lorsqu'il a dû quitter tout ce qu'il connaissait pour se rendre en métropole française. Arrivé à une époque où il était plutôt rare de voir qui que ce soit avec une peau plus sombre que "la norme", l'enfant s'est très vite sentie rejeté par ce pays qui s'était juré de l'accueillir. Devenu adulte, Jean-Toussaint a perdu ses illusions et est devenu un homme solitaire.

A Roubaix, dans le même temps, une adolescente est retrouvée assassinée et scalpée. Un crime odieux et d'une violence inouïe qui laisse le commissaire Leoni sans voix et en rogne contre tous ceux capables de commettre de tels actes. Mis sur l'affaire, Leoni est bien décidé à découvrir qui est responsable de ce massacre.

Au fil de ses découvertes, l'inspecteur au caractère bien trempé découvrira que ce crime n'est autre que le symptôme d'une société malade dans laquelle il se devra de plonger pour rappeler à chacun que la vie est belle, que la différence est force et que la bêtise ne peut causer que la destruction de ce qu'elle touche.

Du côté de la forme...


Je l'avoue, avant de voir le nom de l'auteure annoncé aux derniers Quais du Polar, je ne savais pas du tout qui était la dame. C'est donc avec avidité que je me suis plongée dans ce roman dont j'ai dû mûrir mon avis un long moment avant de vous le proposer.

C'est souvent le cas dans les polars mais là plus encore, si vous ne vous concentrez pas sur ce que vous lisez, vous pourrez très vite vous sentir totalement perdus. C'est, je l'avoue, ce qui m'est arrivé avec parfois le sentiment de ne plus savoir où j'en étais. Pas de panique ! Reprenez deux trois chapitres en arrière et tout ira bien !

Ce roman nous propose deux histoires en parallèle : d'une part celle d'un homme, Jean-Toussaint, arrivé en France étant enfant et dont on ne connaître véritablement le rôle qu'à la toute fin du roman. D'autre part, l'auteure nous plonge au coeur d'une enquête menée pour résoudre un crime odieux face auquel le lecteur devra avoir le coeur bien accroché.

Les deux histoires en parallèle semblent décousues mais, au fond, ce n'est pas tellement l'intrigue qui importe ici et c'est ce sur quoi je veux mettre l'accent. Le crime en lui-même, la réponse est finalement assez simple. Mais dans le fond, l'auteure nous balade ici au coeur d'un monde vrai et pourtant que l'on voudrait être un cauchemar.

Et puis, ce roman, ce sont des personnages. Imaginez un enquêteur corse... Qui dit enquêteur dit souvent caractère fort. Ajoutez-y un peu de sang corse et vous obtenez un cocktail à la fois touchant et qui ne donne pas trop envie de la ramener... L'auteure aime sa Corse et son personnage et ça se sent vraiment ! 

Concernant le style d'écriture il s'agit là, comme je vous le disais, de quelque chose qui sort des normes et des sentiers battus. Ce roman n'est pas un roman policier pour dit que ce soit policier mais un roman sur la société et sur les gens. Ceci est un roman qui nous plonge au coeur de l'âme humaine avec une force des mots étonnante.

En conclusion...


Voici un roman que j'ai lu en vue d'un "simple" salon du livre et qui m'a entraînée là où je ne m'y attendais pas du tout. Voici un roman dont l'intrigue ne m'a plus portée que cela mais qui m'a touchée par ses personnages par les messages qu'il porte. Voici un roman pour les amoureux de littératures différentes et styles bien caractéristiques.
Sans doute lirai-je si j'en ai l'occasion un autre roman de cette auteure.

jeudi 17 août 2017

Juliette à Rome - Rose-Line Brasset



Infos sur le livre

éditions : Kennes
date de publication : 14-06-2017
pages : 272
prix : 12,90€

Résumé éditeur


C’est la semaine de relâche et Juliette se réjouit d’être en vacances. Mais sa mère lui apprend qu’elles partent toutes les deux à Rome ! Juliette devra y fréquenter un lycée français pendant que sa mère effectuera son nouveau reportage. À peine l’adolescente a-t-elle  découvert le Colisée qu’elle doit se rendre en classe et rencontrer ses nouveaux camarades. Or, ils ne lui réservent pas tous un accueil chaleureux… Comment réagira-t-elle devant l’intimidation ? Choisira-t- elle la vengeance ou le pardon ? Voilà pour Juliette une superbe occasion d’apprendre à mieux se connaître, tout en s’émerveillant devant les trésors de la ville éternelle…

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Kennes grâce auxquelles j'ai pu découvrir le nouveau volet d'une série jeunesse que j'affectionne tout particulièrement.

De quoi est-il question ?


C'est la semaine de relâche au Québec. Toute une semaine sans cours ! Le rêve pour une adolescente comme Juliette. Encore mieux ! Cette semaine-là la maman de Juliette, journaliste, doit se rendre à Rome pour essuyer un reportage sur l'antiquité de la ville. Et Rome, c'est la ville des pâtes, des pâtes à la bolognaise comme les adore l'adolescente !

Oui mais voilà, si Juliette fera bien partie du voyage, sa maman lui a prévu une semaine toute particulièrement... dans le lycée le plus prestigieux de Rome afin que sa fille s'essais à la scolarité européenne. Et ça, Juliette n'est pas du tout partante ! Ce ne sont même pas quelques glaces et quelques parts de pizza qui peuvent la consoler.

D'autant que dès le premier jour de classe, Juliette va comprendre à ses dépends qu'elle n'est pas du même monde que les élèves d'ici. Elle ne fait pas partie de cet univers fermé des fils de riches et ce qu'elle apprend à l'école secondaire n'a rien à voir avec les cours européens auxquels elle assiste ici. Pire, ses nouveaux camarades l'ont bien compris !

Du côté de la forme...


Vous le savez peut-être déjà, je suis une grande fan des aventures de Juliette, cette adolescente comme les autres qui a la chance de visiter les plus grands pays du monde avec sa maman, qui nous entraîne avec elle dans ses aventures.

Cette fois, Juliette se retrouve à Rome et ça, déjà, c'était fait pour me plaire. L'Italie, le Colisée, les pâtes... Le rêve quoi ! Et une nouvelle fois c'est avec beaucoup de talent que l'auteur parvient à laisser imaginer la ville où s'est échouée son personnage. Une nouvelle fois elle nous la fait visiter tout en nous donnant envie d'y aller "pour de vrai".

Mais le point fort de ce tome, c'est l'expérience humaine que va vivre Juliette dans un lycée italien avec ses programmes européens. Il est parfois difficile d'envisager d'entrevoir ce que peuvent être les scolarités à l'autre bout du monde et ce roman nous en donne un joli aperçu et qui n'est pas sans remettre en cause tout ce que l'on croit savoir, y compris pour le lecteur adulte.

Humainement parlant, c'est aussi une aventure tout à fait hors normes que l'adolescente va vivre ici au milieu d'autres adolescents pas toujours agréables mais qu'elle sera amenée à connaître et à comprendre. Ce roman est alors un beau roman sur l'intégration et sur l'amitié en plus d'un beau récit de voyage.

Enfin, et sur ce point je tiens à insister un peu, ce roman est un profond message sur le harcèlement scolaire. Si ici Juliette s'en sortira plutôt bien et si cette thématique n'est qu'effleurée, elle est belle et bien présente. L'auteure laisse alors entendre aux jeunes filles que c'est le silence qui peut détruire, elle encourage alors les adolescentes à parler de leurs difficultés avec beaucoup de douceur.

Côté écriture, c'est une nouvelle fois avec beaucoup de talent que l'auteure nous invite à découvrir une ville qui fait rêver à travers le regard d'une adolescente pleine de vie et au caractère bien trempée. C'est aussi avec finesse qu'elle nous fait réfléchir sur les tracas des jeunes et sur les difficultés qu'ils peuvent vivre au quotidien, sur leurs souffrances.

En conclusion...


Voici un roman que j'avais la plus grande hâte de découvrir et que j'ai dévoré en une matinée à peine, incapable que j'ai été de le reposer avant de l'avoir terminé. Voici un roman qui m'a fait voyager et qui m'a touchée sur les messages qu'il porte. Voici un roman une nouvelle fois bourré d'humour aussi délicieux qu'une bonne... glace à l'italienne !
Si vous ne connaissez pas encore cette série, n'hésitez pas. Et n'hésitez pas à la faire découvrir aux adolescentes qui vous entourent.