dimanche 19 novembre 2017

Interview - Maryssa Rachel pour "Outrage" #2

Outrage, le roman de Maryssa Rachel, m'a surtout frappée de par son style hors du commun. Dans la seconde partie de cette interview, elle a accepté de nous en parler. Merci !



Partie 2 : Le style

- J'aimerais maintenant que nous parlions plus précisément de votre style. Tout d'abord, comment le définiriez-vous ?
- Je n’en sais rien… un style simple, presque oral, cinglant c’est certain, parfois vulgaire aussi, j’en ai parfaitement conscience… j’écris comme je parle…  je vais à l’essentiel car je m’ennuie lorsque je lis des descriptions trop détaillées.


- Quelles sont vos influences littéraires ? cinématographiques ? autres ?
- Bukowski, Fante (père et fils), Burroughs, Céline, Jean-Pierre MARTINET, Bruckner, Virginie Despentes (je ne pouvais pas passer à côté…) … auxquels j’ajouterai dans la catégorie érotisme Regine Deforges (avec L’Orage par exemple), Françoise Rey, Bataille (« érotisme » et « histoire de l’œil »), Pierre Louys, Pietro Aretino,  Anaïs Nin, puis dans un style complètement différent Onfray, Misrahi, Spinoza, Comte Sponville…
Influences cinématographiques, je suis fan de Bunuel, Polanski, « le festin nu » m’a également beaucoup marqué… « baise-moi », « irréversible »… bref, on va y passer la journée… (rires).
Photographiquement parlant, j’aime les univers de Nan Goldin et de Diane Arbus.


- La compagne de Rose au début du roman, S, n'a pas de prénom. Pourquoi avoir fait ce choix ?
- Ça l’a rend énigmatique, on ne sait rien de S. L’essentiel pour moi était le ressenti de Rose, les personnages qui l’accompagnent aurait tous pu avoir comme prénom une lettre, mais le roman aurait été un peu trop « plombant»… Ce qui est important c’est ce que vit Rose, peu importe avec qui elle est.


- Par ailleurs, le style direct est très rarement présent dans votre écriture. Notamment Alex dont la parole est toujours rapportée par le discours de Rose. Un choix qui peut surprendre…
- Une fois de plus, c’est un roman qui donne la parole au ressenti d’une seule personne… l’héroïne.


- Votre roman commence par un "épilogue" plutôt violent. Une volonté de court-circuité une "happy end" ?
- Le roman commence par un épilogue, effectivement, l’épilogue de Décousue. Un épilogue en introduction ce n’est pas banal mais c’est une suite donc je me devais d’assurer la continuité.  
Pour être honnête, je ne sais jamais, à l’avance, comment va finir un roman. Je ne construis pas le bouquin en début d’écriture, je me laisse aller à une écriture instinctive, directe ; je me laisse guider par l’héroïne… Ça peut paraître étrange mais j’ai tendu l’oreille et elle m’a susurrée son histoire …


- Enfin, dans sa présentation, votre éditeur vous a comparée à Virginie Despentes. Que pensez-vous de ce rapprochement entre vos travaux ?
- J’ai été très flattée. J’aime beaucoup les œuvres de Virginie Despentes.


- Nous approchons de la fin de cette interview alors que prévoyez-vous pour la suite ?
- Pour la suite des aventures de Rose ? Si c’est le cas, oui il y a bien une suite, terminée depuis quelques semaines, mais encore en correction, et qui je l’espère sera éditée. Cette suite répond, comme je l’ai écrit plus haut, à toutes les questions que certains se posent…
Pour ma part, j’ai d’autres idées de romans qui se profilent…


- Merci d'avoir accepté de répondre à mes (nombreuses) questions. Je vous laisse le mot de la fin...
- C’est moi qui vous remercie… je n’ai pas grand chose à ajouter, si ce n’est une note de mon éditeur, je cite : « Attention, livre dangereux !» 

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