Infos sur le livre
éditions : Presses de la cité
date de publication : 21-04-2016
pages : 360
prix : 19€
Résumé éditeur
C'est la dernière des Kermadec. Elle sera " la Chose ", fillette damnée, qui grandit dans le silence et le froid d'une cave... 1931. Aëlle et Madalen Kermadec, ravissantes Nantaises, rencontrent à la faveur d'un bal champêtre dans la presqu'île du Cotentin les vieux garçons Valvachet. Ils se marient d'un bel amour. Au côté de Roland, potier, Madalen s'épanouit dans son métier d'institutrice à Barfleur, tandis qu'Aëlle rejoint Auguste dans sa ferme isolée entre lande et falaises. Mais dans ses cartes, la voyante Thilda pressent un drame qui va marquer toute une famille du sceau de la honte et du secret... Ce roman bouleversant sonde les passions de l'âme humaine tant dans leur violence que dans leur infinie bonté.
Pourquoi ce livre ?
Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman dont le résumé m'avait énormément tentée d'autant plus après avoir échangé quelques mots avec l'auteur à Brive.
De quoi est-il question ?
Elle, c'est "la Chose", l'enfant cachée dans une cave, l'enfant de la honte, l'enfant que l'on ne veut voir et que l'on redoute. Elle, c'est celle dont on ignore tout mais qui recherche de l'affection autant qu'elle repousse quiconque souhaite s'approcher d'elle. Elle, c'est celle qui connaît l'histoire des Kermadec, leurs moments de bonheur et leurs épreuves.
Nous voici en 1890, en Normandie. La jeune Thilda vit avec ses frères, Auguste et Roland, et son père Imanol. Rien ne prédestinait la famille à vivre des malheurs mais alors qu'ils ne sont que de jeunes gens, les membres de la fratrie sont séparés. La guerre est là. Cette guerre terrible qui tuera, détruira et ne rendra jamais vraiment ceux qui l'ont vécue.
Des années plus tard, en 1931, alors qu'ils n'y croyaient plus, les vieux garçons Auguste et Roland rencontrent lors d'une fête de village les douces Aëlle et Madalen et les épouse. Malgré le tourment dû à la guerre, les deux hommes tentent de renouer avec la vie et avec le bonheur mais de nouvelles épreuves s'annoncent, des épreuves que Thilda avaient vu dans ses cartes.
Du côté de la forme...
Vous le savez, je suis une amoureuse de ce type de roman mêlant le terroir aux secrets de familles. Lorsque j'ai eu la possibilité de découvrir ce roman, je n'ai donc pas hésité bien longtemps même si, aux vues des avis que j'ai pu lire, je craignais un peu de plonger dans cette histoire.
Les avis que j'ai pu lire ici et là ne sont pas très bons et je comprends pourquoi : un résumé éditeur un peu éloigné du contenu du roman, un cadre historique qui reste en toile de fond, un secret de famille exploité d'une manière dont on n'a pas l'habitude. Oui, je comprends les déceptions de certains lecteurs mais, pour ma part, j'ai passé un très joli moment.
Je l'avoue, évoquer l'intrigue de ce roman n'a pas été chose facile pour moi car, après avoir refermé le livre, je me rends compte que je n'ai pas lu cette histoire, je l'ai vécue. Du coup, à l'image des personnages adultes qui oublient leur enfance, j'ai eu tendance à suivre les personnages au fil des pages sans vraiment garder en mémoire tous les rebondissements de l'intrigue. Etrange sentiment à vrai dire.
Ce roman nous raconte la vie d'un village mais nous plonge aussi dans une période complexe où il s'agit à la fois de réapprendre à vivre mais aussi d'une époque où le on-dit et l'image que l'on a au sein d'un village compte. C'est autour de cela que travaille l'auteure et elle y parvient à merveille en ne jouant pas du mélodrame du secret mais en nous en montrant plutôt les conséquences. Un bel angle de vue.
Cette histoire est aussi une histoire de famille regorgeant d'amour, de colère, de peine, de rancoeur et de peur. Les relations entre les personnages de ce roman sont belles à voir en ce qu'elles sont vraies et réalistes. "La Chose" est, nous l'avons compris, un enfant de la honte mais ce n'est pas vraiment son histoire que nous suivons, ou bien ponctuellement. L'intérêt se porte sur la vie autour du secret et c'est bien mené.
Si je ne devais retenir qu'une seule chose de ce roman, ce serait sans doute le style de l'auteure, un style très poétique avec un amour des mots notables. La référence à Proust en début de roman, "Longtemps je n'ai pas su ce que voulais dire vivre" à l'image de "Longtemps je me suis couché de bonne heure", est d'ailleurs témoin de cet amour de la langue.
En conclusion...
Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir, d'autant plus après avoir rencontré sa très sympathique auteur à Brive, et duquel je ressors plutôt satisfaite avec une belle plongée dans une histoire de famille. Si je comprends les déceptions que certains ont pu avoir, je garderai pour ma part un très bon souvenir de cette lecture.
J'espère avoir l'occasion de lire d'autres romans de l'auteur mais aussi d'avoir la chance de pouvoir échanger de nouveau quelques mots avec elle.
Ah oui, celui-là a l'air vraiment pas mal du tout !
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