lundi 23 novembre 2020

Comme un souffle de vengeance - Alain Léonard

  

Infos sur le livre

éditions : Revoir

date de publication : 20-10-2020

pages : 196

prix : 17€

 

Résumé éditeur

Tous les hommes envient Marc. Quelle chance d'être marié à une si jolie femme, Eve, qui vient d'une famille aisées, pour ne pas dire riche. D'autres diraient que l'argent, finalement, ne fait pas le bonheur. Effectivement, on n'est pas bien apprécié dans les salons feutrés des hôtels particuliers, quand, comme Marc, simple petite employé de banque, on vient de la banlieue parisienne.

 

Pourquoi ce livre ?

Merci à mon ami Alain Léonard pour la confiance qu'il m'a accordé en m'envoyant son nouveau roman dans un genre différent de d'habitude.

 

De quoi est-il question ?

Marc, employé de banque modeste, a tout pour être heureux : une épouse qu'il aime profondément, une petite fille pour laquelle il se damnerait et une vie quotidienne banale. Seuls ses beaux-parents, des gens de renom haut placés dans la société seraient une ombre au tableau. Car Marc, issu de milieu de modeste, n'a jamais réussi à avoir l'approbation de ces gens fortunés qui ne le voient pas d'un bon oeil.

Après une dispute de plus, Eve, son épouse, décide d'aller se réfugier quelques chez temps chez ses parents, accompagnée de la petite Margaux. Une souffrance sans nom pour Marc qui, lors d'une soirée, force un peu trop sur l'alcool et les médicaments. C'est en réanimation qu'il se réveille avant d'être admis dans le service d'un hôpital psychiatrique.

Confronté à un monde qu'il ne connait pas, Marc n'a alors d'autre but que celui de sortir de là pour retrouver sa fille. Mais, dans le même temps, Mamie Eugénie, la mère d'Eve, est bien décidée à profiter de l'occasion pour ramener sa fille dans le rang qu'elle veut pour elle. Tous les moyens seront alors bons pour parvenir à ses fins et pour que les jeux de pouvoir prennent le dessus...

 

Du côté de la forme...

Connaissant l'auteur pour ses romans historiques, j'étais plus que curieuse à l'idée de découvrir ce nouveau roman dont il m'avait pas mal parlé. D'autant qu'avec un titre comme celui-là, je ne doutais pas de passer un très bon moment.

Ce roman nous embarque donc dans l'histoire d'un couple, un couple connaissant des difficultés pour deux raisons vieilles comme le monde : l'argent et le pouvoir. Dès le départ, on éprouve alors une vive affection pour Marc qui se retrouve prisonnier d'un carcan familial où il n'a jamais droit au chapitre, prisonnier également d'une succession d'événements qui le poussent au malêtre.

C'est alors avec brio que l'auteur nous montre comment une vie bien rangée peut peu à peu basculer en enfer et comment, par influence, des gens mal-intentionnés peuvent en jouer pour obtenir gain de cause et réussir à avoir ce qu'ils souhaitent, quelqu'en soit le prix. Et comme ces gens-là sont ici des gens de pouvoir et fortuné, l'auteur nous montre le pouvoir de l'argent sur le monde. Réel mais écoeurant.

Entre émotion et humour, l'auteur nous conte le quotidien de Marc dans le service psychiatrique, une manière de voir d'un oeil neuf ce type d'endroits. Il nous montre les amitiés qui en ressortent et l'humanité finalement bien plus forte dans les relations que celles des hauts lieux de la société. Un pied de nez à tous ceux qui s'estiment supérieurs en notre pauvre monde.

Ce roman est celui d'une descente aux enfers pour un homme simple et honnête. Jusqu'à ce qu'une rencontre rebatte les cartes et aille dans la direction d'une douce vengeance. Cette dernière étant dans le titre, je dois avouer que j'aurais la voir survenir plus tôt dans le roman et qu'elle soit davantage développée. J'ai malheureusement eu ici le sentiment que tout allait trop vite.

Côté style, l'auteur a su parfaitement renouveler sa manière d'écrire : une ambiance plus moderne et des personnages plus modernes qui nous touchent. L'auteur sait nous rendre son roman totalement addictif et nous donne envie de distribuer des baffes face à la cruauté mise en avant. De quoi nous faire tourner les pages jusqu'au terme de l'intrigue sans repprendre notre souffle.

 

En conclusion... 

Voici un roman avec lequel je savais que je passerais un bon moment. Pour autant, je ne me doutais pas qu'il allait me faire ressentir autant de colère et d'injustice face à un monde contrôlé par ceux qui savent "magouiller". Voici un roman qui nous plonge dans l'univers de la dépression mais aussi des querelles familiales dont les enfants pâtissent. L'ingrédient parfait pour me faire aimer une lecture tout en me mettant hors de moi.

Un roman que je vous conseille vivement, même si j'aurais aimé plus de rebondissements, car vous n'en ressortez pas indemne.

vendredi 20 novembre 2020

Chez Rose et Angelina - Pascale Anglès

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Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny

date de publication : 08-11-2019

pages : 192

prix : 16,50€

 

Résumé édituer

Laura voit sa vie basculer le jour où elle perd sa grand-mère. Rose a passé son existence à rechercher son mari inexplicablement disparu. En vain… Avant de mourir, sa petite-fille lui promet d’élucider ce troublant mystère. En rangeant des affaires dans une commode, Laura trouve une photo où son grand-père prend la pose devant la célèbre villa Laurens à Agde. Il n’en faut pas plus à la journaliste qu’elle est pour démarrer une enquête. Elle l’amènera de la résidence des Tamaris, au couvent des Ursulines où vivent deux témoins du passé qui l’aideront à lever le voile sur les secrets entourant ce voyageur sans bagages. D’embûches en rebondissements, de surprises en déconvenues, elle découvrira comment la fascination pour le luxe a fait tomber un honnête homme dans les filets d’un chauffeur manipulateur. À trop vouloir approcher cet univers flamboyant de la famille Laurens, son grand-père ne s’est-il pas brûlé les ailes ? Les révélations de Mathilde et de Marguerite suffiront-elles à réhabiliter celui qui n’a jamais eu de visage pour cette petite-fille audacieuse et prête à remuer les montagnes pour faire jaillir la vérité ?

 

Pourquoi ce livre ?

Très tentée par ce roman et par l'idée de découvrir une nouvelle auteure, je me suis aisément laissée tenter par ce roman d'une maison d'édition que j'aime beaucoup.

 

De quoi est-il question ?

Au décès de Rose, sa grand-mère, Laura est dévastée. Nous sommes en 1964 et perdre cette femme qu'elle a tant aimé et qui lui a tant appris est un déchirement pour la jeune journaliste. Elle se fait alors la promesse de retrouver Simon, son grand-père, un homme que Rose a profondément aimé mais qui a mystérieusement disparu du jour au lendemain des années plus tôt.

En triant quelques affaires ayant appartus à sa grand-mère, la jeune femme découvre sur une vieille photo son grand-père devant la villa Laurens dans le sud de la France. C'est dès lors l'occasion pour Laura de débuter une enquête personnelle et profonde sur l'histoire de cette maison et de ceux qui l'ont vécue avant la déchéance survenue dans de bien tragiques circonstances.

Au fil de ses recherches, elle fera la rencontre de Mathilde, une vieille femme ayant été domestique pour la demaure, de Marguerite, soeur de l'ancien grand propriétaire étant tombée dans la misère. Allant de découverte en découverte, Laura dénichera de bien sombres secrets liés à la villa, des secrets que certains sont bien décidés à garder. Des secrets intimement liés à l'histoire de Simon.


Du côté de la forme...

En tant que grande amatrice de roman mêlant passé et secrets de famille, de romans mêlant la petite histoire à la grande et de romans inspirés d'histoires vraies, ce roman était comme fait pour moi mais je ne m'attendais pas à un telle découverte.

Parce que ce roman commence par le décès de Rose et la peine liée de sa petite fille Laura, je me suis sentie très touchée par cette jeune femme au fort caractère et pleine de charme à la fois. L'auteure nous offre donc un personnage étonnant que rien ne va arrêter dans sa quête du passé et de la vérité. Une belle figure de femme courage dans un roman où la femme est maîtresse.

Ce roman est tiré de faits réels et il est beau de voir la manière dont l'auteure parvient à redonner vie à la villa Laurens, de la faire surgir du papier pour le lecteur qui ne connaît pas forcément cette histoire, de donner un réalisme à ceux qui l'ont vécue. Car Mathilde et Marguerite, notamment, sont deux personnages qui m'ont profondément troublée.

La villa devient, au fil des récits de l'une et de l'autre, un personnage à part entière. Le lecteur est plongé dans un autre temps et dans un autre mode de vie. Car la villa, bien que réelle, semble nous plonger au plus profond de l'onirisme, dans une ambiance de film romantique ou de conte de fées. Une villa propice à l'imaginaire, qui trouble et semble nous ouvrir ses portes.

Concernant Simon, je dois avouer avoir manqué l'oublier, les secrets dévoilés peu à peu autour de la villa elle-même étant déjà bien assez conséquents. Pourtant, quand la vérité sur l'histoire de Simon va être révélée, le lecteur plonge encore dans une autre ambiance dans laquelle il entend que la sourde colère n'est pas toujours bonne conseillère, à l'image de celle de Sacha, la mère de Laura.

Côté style, l'hypotypose est brillamment présente avec des tableaux qui prennent vie sous les yeux du lecteur, des personnages qui font vivre leur mémoire et un suspens habilement mené. La part historique devient de plus en plus importante mais, pour autant, l'auteure sait s'approprier une histoire vraie en la romançant avec beaucoup de tendresse. Une belle réussite.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'ai attaqué pour lire une belle histoire de secret de famille mais avec lequel j'ai découvert beaucoup plus : une ambiance magistrale liée à une villa hors-norme d'où vont surgir des histoires hors-normes. Voici un roman qui sort des sentiers battus, nous montre que le passé n'est jamais celui que l'on croit être surtout dans des lieux imposants où ce qu'il s'y est passé était destiné à y rester...

Un roman qui mérite d'être lu par tous les amateurs de mémoire du passé, de belles histoires de femmes et d'amoureux de lieux étonnants. Un coup de coeur.

mercredi 18 novembre 2020

Tête de paille - Gérard Glatt

  

Infos sur le livre

éditions : Ramsay

date de publication : 13-10-2020

pages : 200

prix : 19€

 

Résumé éditeur

En mars 1984, un après-midi, le père du narrateur lui annonce la mort de son frère, Daniel, qu'il n'avait pas revu depuis le mois de mai 1968. À cette époque, seize ans plus tôt, il effectuait son service militaire. C'est à l'occasion d'une permission qu'il avait appris qu'à la suite d'une colère incontrôlable, en présence des gendarmes et des pompiers appelés à la rescousse, rien moins que la force de trois ambulanciers avait été nécessaire pour maîtriser le jeune homme et le conduire dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne. Daniel va y être interné pendant presque treize années, un tunnel sans fin, avant d'être admis, à Evry Petit-Bourg, dans une maison spécialisée pour handicapés mentaux adultes. Trois années plus tard, un cancer des poumons devait l'emporter. Il aurait eu 39 ans... Le narrateur, qui n'est autre que l'auteur de ce roman autobiographique raconte à sa manière, et sans pathétisme, l'histoire d'une vie brève, peuplée d'orages et de superbes éclaircies.

 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Ramsay, à Neobook ainsi qu'à l'auteur grâce à qui j'ai pu découvrir ce récit bien différent des écrits habituels de l'auteur.

 

De quoi est-il question ?

Un jour de 1984, c'est avec émotion que l'auteur-narrateur apprend le décès de son frère Daniel dont il était sans nouvelle depuis trop longtemps. Dès lors, il faut s'occuper des obsèques et de toutes les formalités. Le narrateur se charge alors de se rendre dans l'établissement spécialisé où son frère résidait depuis toutes ces années.

Dès lors, c'est là l'occasion pour l'auteur-narrateur de faire remonter à sa mémoire son enfance, son vécu avec ce frère différent, une histoire de famille troublée. Car Daniel n'était pas un enfant comme les autres. Daniel était un peu plus simple, un peu différent, dans une époque qui avait bien du mal à le tolérer et à l'accepter. 

Pourtant, pour l'auteur-narrateur, le souvenier de Daniel est un souvenir plein de tendressse, un souvenir plein de force invitant à la découverte de ce garçon étrange mais plein de rêves et ayant juste envie de vivre, troublé lui-même par sa différence avec les autres. Car le souvenir de Daniel est un souvenir d'enfance, le souvenir d'une époque perdue, le souvenir d'erreurs et d'appel à la tolérance.

 

Du côté de la forme...

Appréciant beaucoup les romans de Gérard Glatt, je dois avouer avoir été très touchée par la confiance de l'auteur qui a tenu à ce que son nouvel ouvrage arrive entre mes mains. D'autant plus que je ne me serais peut-être pas, de prime abord, arrêtée sur ce récit.

Ce récit met en valeur la parole de l'auteur-narrateur, deux voix qui se mêlent et que l'on ne distingue pas. De quoi mettre en avant une part autobiographique avec un récit à la première personne et la mise en avant du souvenir. L'occasion d'entendre la voix de l'auteur et de se laisser troubler par la souvenir, un souvenir qui m'a beaucoup émue.

L'auteur-narrateur, se souvenant de son enfance et de sa relation avec son frère, ne se met jamais en avant pour autant. Car le but de ce récit est de mettre en avant, de donner la voix, de redonner une âme à un jeune garçon que son temps et sa condition a laissé à l'écart du monde. Et il parvient avec brio en ramenant à la vie un être que l'on apprend à connaître et qui nous touche au plus profond.

Ce récit est celui d'une enfance dans une époque bien plus proche de la nôtre que ce que l'on peut penser. Ce récit est celui d'une famille. Ce récit est un modèle pour apprendre au lecteur à voir plus loin que le visible mais également à voir autrement le monde qui l'entoure et les gens qu'il ne comprendrai pas, de prime abord, facilement.

Sans jugement mais avec force, ce texte nous montre un peu plus la réalité des établissements spécialisés mais également leur évolution. Ce texte nous montre que ce n'est pas le handicap qui peut tuer mais le sentiment de mise à l'écart et l'envie de ressembler aux autres. Une leçon de vie qui ne vous laisse pas indemne et qui vous donne envie de mieux appréhender le monde.

Côté style, ce n'est pas tout à fait la plume de l'auteur que j'ai retrouvé ici. Car plutôt qu'un roman, il offre ses souvenirs et un récit beaucoup plus intime sans pour autant être larmoyant. L'émotion est présente sans qu'il n'en rajoute. La force du texte est là sans que l'auteur ne pousse le lecteur à pleurer. Au contraire, c'est par la sobriété du texte que le lecteur est le plus ému.

 

En conclusion... 

Voici un récit qui change de tout ce que l'on peut lire, un récit qui n'est ni tout à fait un témoignage ni tout à fait un souvenir d'enfance mais simplement un récit de vie pour mettre en valeur un être aimé parti trop tôt. De quoi émouvoir le lecteur avec la force de la sobriété. Voici un récit qui sonne comme un appel à la tolérance et invite le monde à évoluer sur le regard porté aux personnes différentes.

Un récit à découvrir et qui vous change profondément. Un récit à découvrir et qui mérite d'être lu du plus grand nombre.

Calices - Victoriane Vadi

  

Infos sur le livre

éditions : MxM Bookmark

date de publication : 16-03-2018

pages : 168

prix : 15€

 

Résumé éditeur

L'hiver éternel a succédé à l'âge lumineux des hommes. Dans leurs forteresses en ruines, les humains mourant de froid ont dû remettre leurs vies entre les mains de leurs antiques ennemis, les vampires, faisant d'eux les gardiens et les protecteurs de l'humanité vacillante. Alcuin, né à l'âge d'or de cette alliance, a grandi dans la servitude et s'apprête à devenir le calice du Seigneur de Sang-Verse, auquel il est offert en gage de paix, à la manière d'un présent politique. Mais la cour de son nouveau maître est le lieu de complots effrayants et d’amours singulières, et parmi les ombres glacées de la Citadelle, s'avance le spectre d'une vieille guerre.

 

Pourquoi ce livre ?

Attirée par la couverture et ayant envie de découvrir cette maison d'édition, je me suis laissée tenter par ce résumé intriguant à souhait et ai découvert ce roman durant le mois de l'imaginaire.

 

De quoi est-il question ?

Depuis une guerre sans précédant, les vampires ont pris le contrôle du monde, laissant les humains au rang d'esclaves. Ils ne sont plus que quelques uns pour représenter cette race soumise à de nouvelles lois dans une forteresse où ils attendent leur destin. C'est notamment le cas d'Alcuin qui, il le sait, devra bientôt devenir le calice d'un important vampire dans la hiérarchie.

C'est ainsi que le jeune garçon fait la rencontre d'Alastair, un vampire de renom qui impose le respect à qui il devra faire don de son sang mais aussi de sexe à la demande de son nouveau maître. Il découvrira qu'il devra mettre de côté son égo, son orgueil et sa pudeur car entre les relations en public et l'assujetissement, Alcuin ne sera plus jamais libre.

Pourtant, au fil des jours, le jeune garçon se découvre une tendresse inattendue pour ce maître qui le respecte, contre toute attente. Un maître qui prend compte de ses avis et de ses sentiments, un maître qui prend garde à son bien-être. Ainsi, Alcuin commence à prendre du plaisir face aux épreuves qu'il endure jusqu'à ce que son statut n'évolue de nouveau...

 

Du côté de la forme...

Il est plutôt rare que je lise des romans essentiellement érotiques. De même la bit-lit n'est pas forcément le genre que je préfère. Pour autant, j'avais envie de retenter l'expérience et j'ai plutôt bien fait car ce roman m'a replongée avec brio dans ce genre d'ambiance.

Parce que nous sommes dans un roman fantastique, le lecteur va être ici plongé dans une ambiance étrange où le pouvoir a été pris par les vampires et où les simples humains sont devenus esclaves de ce monde. Un beau moyen de rappeler au lecteur que, d'une manière ou d'une autre, l'être humain n'aura pas toujours la supprématie sur le monde. Une réflexion à retenir...

Ici, donc, Alcuin va devenir le calice d'un vampire passablement important et, dès les premières pages, le ton est donné : ce roman sera du sexe, du sexe et encore du sexe. Du sexe de plus en plus dérangeant et de plus en plus poussé. D'un côté, il y aura donc la question de la prise de pouvoir de l'un sur l'autre puis, peu à peu, la question de l'homoromance sera centrale.

Car si les émotions d'Alcuin vont être mises à mal dès le départ, le roman va peu à peu évoluer vers une relation de plus en plus consentie et de plus en plus appréciée par les deux partie de cette relation ce qui n'est pas sans faire penser à des syndrômes de Stocholm ou autres... jusqu'à ce la véritable romance prenne peu à peu le dessus avec beaucoup de force.

Il est vrai que j'aurais aimé en apprendre un peu plus sur le passé des personnages et notamment sur celui d'Alistair qui, bien qu'étant un vampire, nous touche et m'a beaucoup plu. Car si la relation peut être prise en tant que telle, les émotions ressenties et la tendresse toute relative des personnages semblent cacher d'autres questionnements.

L'auteure sait magistralement nous décrire des scènes déroutantes mais dans lesquelles on se laisse prendre avec passion. Certaines scènes sont choquantes à souhait, les personnages nous troublent autant qu'ils nous touchent, l'intrigue générale, bien que sous-jacente, est finement menée et apporte un plus à la relation dans une action notoire et addictive.

 

En conclusion... 

Voici un roman dérangeant où le sexe est central, où les émotions sont fortes mais perturbantes, où le fantastique est présent pour apporter une ambiance plus violente encore. Pour toutes ces raisons ce roman n'est pas à conseiller à tout le monde mais, pour ma part, m'a totalement convaincue. Voici un roman qui change de ce dont on a l'habitude et qui renouvelle le genre de la bit-lit avec force.

Un roman à découvrir et dont je vais attendre la suite avec la plus vive impatience.

Envole-moi - Annelise Heurtier

  

Infos sur le livre

éditions : Casterman

date de publication : 08-03-2017

pages : 270

prix : 12,90€

 

Résumé éditeur

Lors d'un vide-grenier auquel il participe pour pouvoir s'acheter la Gibson de ses rêves, Swann a un coup de foudre pour Joanna. Mais un détail lui a échappé : Joanna est en fauteuil roulant. Malgré les doutes et les difficultés que cela implique, les deux adolescents vivent une belle histoire d'amour. Cependant, un jour, Joanna se met à broyer du noir : elle a appris que sa cousine, avec qui elle partage la même passion intense pour la danse, a été acceptée à l'Opéra de Paris. Brutalement, cet événement lui rappelle ses limites : malgré toute sa volonté et son appétit de vivre, certains rêves resteront inaccessibles. Swann emploie alors toute son énergie pour que Joanna n abandonne pas son envie de danser, pour de vrai.

 

Pourquoi ce livre ?

C'est lors du salon de Montreuil, il y a trois ans, que je me suis laissée tenter par ce roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup, sans savoir de quoi il allait être question.

 

De quoi est-il question ?

Swann est un ado de 15 ans passionné de musique. Son rêve ? Acquérir une guitare digne de ce nom et tout est bon pour gagner un peu d'argent. Sur un vide-grenier, il fait la rencontre de Johana, une fille de son âge pour laquelle il a immédiatement le coup de foudre. Elle est belle, pétillante, a de l'humour et respire la soif de vivre. Ombre au tableau, elle est en fauteuil roulant.

Après plusieurs jours d'hésitation, Swann se décide pourtant à rappeler cette fille superbe avec le secret espoir de pouvoir sortir avec elle, loin des préjugés et du regard des autre, même si Swann craint les remarques et les idées reçues qui pourraient mettre à mal sa belle romance. En tête de liste, les reflexions sur le handicap et celles sur l'amour pur impossible à 15 ans.

Mais bientôt, la soif de vivre de Johana est mise à mal. Car devant ses yeux, sa cousine promet de réussir le rêve qu'elles avaient ensemble. Un rêve qui lui est désormais inaccessible. Par amour, Swann va alors tout tenter pour faire une surprise hors normes à sa belle, une surprise pleine d'espoir pour montrer que la différence ne doit jamais être un obstacle à la vie...

 

Du côté de la forme...

Annelise Heurtier est de ces auteurs qui savent parler de sujets forts et importants aux jeunes sans jamais aller dans le jugement. En commençant ce roman, j'ignorais de quoi il allait parler, ce qu'il allait raconter, mais je savais que j'aimerais et j'ai eu raison.

Il est plutôt qu'un personnage principal d'une romance pour ados soit masculin, et encore moins quand l'auteure est une femme. Une première belle manière de sortir des sentiers battus et d'amener une petite touche différente à une histoire d'amour apportant une réflexion tant sur la différence que sur les émotions d'adolescents de 15 ans.

Côté romance, nous assistons à la magnifique histoire entre deux ados sincères et qui pourrait bien rivaliser avec toutes les romances contemporaines. L'érotisme n'est pas au rendez-vous, bien sûr, mais la poésie de la rencontre, les sentiments, les discussions sérieux ou avec humour sont là pour offrir une relation comme nous aimerions tous en vivre.

Ce roman est un roman proposant un beau regard sur la différence. Parce que Johana est en fauteuil, toutes les questions autour du handicap sont posées : les adaptations de lieux, le regard des autres, les jugements plus ou moins innocents. Pour autant, l'auteure ne fait pas de ce roman un roman sur le handicap. Le handicap est présent mais il n'est pas le sujet central.

Car le sujet principal de ce roman, au-delà de l'amour, est le rêve et les moyens que chacun peut se donner pour réaliser les siens malgré les obstacles qu'il peut rencontrer. Une belle leçon de vie et d'espoir qui nous donne à tous la volonté d'aller plus loin dans l'accomplissement de nos rêves. Une belle leçon également d'amour de l'autre et d'amour de ses passions à réaliser envers et contre tout.

Une nouvelle fois, j'ai été ravie de retrouver la plume délicate d'une auteure qui sait parler aux jeunes, qui sait parler de sujets importants mais avec beaucoup de finesse. Avec une écriture pleine de finesse et de sincérité, elle invite les jeunes à réfléchir sur l'autre et sur la vie en général pour un ensemble qui ne laisse pas indemne.

 

En conclusion... 

Voici un roman qui m'a beaucoup touchée et que j'ai dévoré en un rien de temps grâce à des personnages forts et grâce à un travail de réflexion importante. Voici un roman qui parle d'amour, de passion, de tendre et de rêves qui nous invite à vivre chaque jour avec le plus vif intérêt sans s'occuper ni des autres ni des obstacles que nous pourrons rencontrer.

Un magnifique roman que je ne peux que vous conseiller. Vivement le prochain roman de l'auteure !

mardi 17 novembre 2020

Les falaises d'Outretemps - Michel Lacombe

  

Infos sur le livre

éditions : Mot Passant

date de publication : 05-03-2020

pages : 320

prix : 12€

 

Résumé éditeur

Pour ce nouveau reportage sur l´art préhistorique des gorges de l´Ardèche, la pétillante journaliste Françoise Dutellier va de nouveau se retrouver mêlée à une mort dramatique. Un participant à une opération de prospection des grottes de la prestigieuse vallée a mortellement chuté des falaises proches de la désormais célèbre Grotte Chauvet, qui recèle les plus anciennes peintures figuratives de l´humanité. Mais est-ce vraiment un accident, un suicide, ou bien pire encore ? À partir de détails apparemment insignifiants, la jeune femme va s´investir peu à peu dans la recherche de la vérité. Elle vivra aussi d´intenses moments dans les bras d´un spéléologue qui lui fera découvrir nombre de sites d´un intérêt archéologique que ne soupçonnent pas les touristes passionnés de préhistoire. Bien que sommée par les autorités de rester à l´écart des investigations policières, elle ne pourra résister à ses instincts de détective, jusqu´à être en opposition tendue avec la gendarmerie locale. Aura-t-elle le fin mot de l´histoire ? On se doute bien que oui ! Mais comment ?

 

Pourquoi ce livre ?

Après avoir adoré la première enquête de Françoise Dutellier et étant fan, en général, des romans de Michel Lacombe, je suis ravie d'avoir pu découvrir cette nouvelle enquête.

 

De quoi est-il question ?

Forte de son nouveau job comme journaliste dans une importante revue, Françoise Dutellier est fière de pouvoir, enfin s'offrir une voiture digne de ce nom. Pour fêter l'événement, quoi de mieux que de partir en virée jusque chez un ami, en Ardèche ? L'occasion de se rapprocher des lieux de son prochain reportage dédié aux grottes préhistoriques.

De grotte en grotte, Françoise va découvrir des lieux d'exception et de l'art préhistorique aussi original qu'étonnant. Hébergée dans un ancien couvent, elle fera la rencontre d'un vieux avec lequel elle liera très vite une jolie amitié. L'occasion pour elle de voir des lieux interdits au public et de se familiariser avec une histoire notoire et essentielle.

Mais alors qu'elle rejoint un groupe pour suivre une visite "officielle", la jeune femme se retrouve face à un accident survenu à une des femmes du fameux groupe. Malgré les apparences, pourtant, Françoise doute. Pour elle, des éléments troublants la poussent à passer qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un acte beaucoup plus tragique et dramatique. Elle devra se battre pour faire entendre sa voix.

 

Du côté de la forme...

En tant que grande amatrice de polars ainsi que de romans régionaux, des intrigues mêlant les deux ne peuvent que m'intéresser et d'autant plus lorsqu'il s'agit de régions qui m'intéressent. Un auteur dont j'apprécie beaucoup le travail est un plus non négligeable.

Rendez-vous cette fois en Ardèche au coeur des grottes préhistoriques, une région que j'aime beaucoup et des lieux que je n'ai jamais pris le temps d'aller visiter. L'occasion pour moi de redécouvrir ce département et de m'immerger dans une période et dans un art que je ne maîtrise pas. L'auteur, au contraire, maître son sujet et nous invite à l'aimer autant que lui.

Par le biais de Françoise, le lecteur va donc en apprendre plus sur cette période ancienne et découvrir des lieux qu'il n'oserait jamais espérer de voir en vrai. Il découvre aussi des lieux plein de charme et des gens qui font du bien, le genre de rencontres qui nous manquent et encore plus en ce moment. C'est alors une ambiance onirique qui nous est offerte.

Pourtant, au-delà de toute cette magie naturelle, Françoise va de nouveau se trouver mêler à une enquête où elle seule voit des éléments douteux. Bien sûr, le lecteur se doute qu'elle a raison mais elle n'en reste pas moins agaçante par son caractère parfois franchement imbuvable et soupe-au-lait. Pour autant, elle donne la part belle et la capacité de reflexion à la gent féminine, un bon point.

Alors que tout le monde croit à un accident, Françoise va donc commencer à récolter des indices pour prouver que sa thèse est la bonne. Mais elle devra se heurter à une police ancrée dans ses certitudes et à un accompagnateur bien décidé à rester ancré dans l'enquête première : celle des grottes. Françoise rencontre donc ici des obstacles ce qui nous permet de voir un peu mieux qui elle est.

Côté style, l'auteur sait une nouvelle fois mêler documentation prenante et enquête totalement addictive dans une région envoûtante. Mais le point fort de l'auteur est son humour, un humour décalé mais que j'adore. Un humour qui le mène à aller jusqu'à se mettre lui-même en scène dans son propre roman ce qui ne manque pas d'originalité et ce qui fonctionne sans orgueil déplacée de sa part.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'ai une nouvelle fois beaucoup aimé et une enquête que j'ai adoré suivre même si, dans son ensemble, la thématique me plaisait un peu moins que les châteaux cathares. Voici un roman qui vous embarque et que vous ne lâchez plus jusqu'à la dernière page. Voici un roman qui change des polar des sentiers battus et qui fait beaucoup de bien.

J'ai hâte de trouver le temps de lire le troisième volet des aventures de Françoise que je vous invite vivement à découvrir.

Les escargots meurent toujours debout - Laurent Mathoux

  

Infos sur le livre

éditions : Revoir

date de publication : 01-08-2020

pages : 240

prix : 17€

 

Résumé éditeur

Eddy Rosco, rock manager à Clermont-Ferrand, est prêt à tout pour accompagner un groupe vers la réussite, y compris troquer sa splendide Cadillac rose candy contre un vulgaire fourgon de poissonnier.Quand il cherche un batteur, il veur absolument recruter Léon qui vit au milieu des escargots avec un père tyrannique : Joe Locatelli. Mais entre l’héliculture de Joe, le jardin urbain partagé bio juste en face et le voisin d’à côté qui répand du Roundup sur ses cultures intensives, la tension est palpable sur les parcelles de Puy de Montaudoux. C’est au cœur de ce mauvais western qu’Eddy Rosco va parvenir à éloigner Léon de ses plants de cannabis. Il lui faut ce batteur extraordinaire, doté d’un pied droit prodigieusement agile. Bien sûr, Eddy a bien entendu parler de la mauvaise réputation que traîne le fils Locatelli mais le manager espère parvenir à le cadrer. Il n’est pas au bout de ses peines...

 

Pourquoi ce livre ?

Précommandé à l'auteur, je remercie encore ce dernier pour son invitation au lancement de ce roman que j'attendais avec la plus vive impatience.

 

De quoi est-il question ?

Abandonné par sa mère auprès de son père alors qu'il n'était qu'un enfant, Léon est un jeune homme de 27 ans un peu étrange, solitaire etun brin autiste. Ses deux passions dans la vie sont la batterie avec laquelle il excèle et l'élevage des escargots et ne sort jamais sans en avoir sur lui. Ajoutée à cela la consommation de drogues, la situation excède son père qui rêve de le voir enfin partir pour de bon.

Eddy est rock manager. Depuis quelques temps il use toute son énergie à la fondation d'un groupe dans la région de Clermont-Ferrand. Lorsqu'il rencontre Léon, il a le coup de coeur pour ce garçon étrange mais tellement talentueux. Il n'imagine pas qu'en prenant le garçon chez lui il va au-delà de gros ennuis car Léon n'est pas du tout du genre à accepter des contraintes et une vie calculée.

Et alors que Léon part pour une nouvelle vie, Joe, le père, se retrouve seul entre des voisins qu'il ne supporte pas, ses petites magouilles et des escargots à élever. Mais bientôt, une étrange découverte va tout remettre en question d'autant que les vieilles habitudes ont la peau dure. Un commandant de la police clermontoise va alors avoir affaire à une enquête unique dans sa carrière.

 

Du côté de la forme...

Après une première lecture d'un autre roman de l'auteur, je n'ai pas hésité très longtemps avant d'acquérir ce nouvel opus qui m'a attirée ne serait-ce que par son titre un peu décalé et un roman qui promettait de l'être tout autant.

Dans ce roman, nous allons découvrir Léon, un jeune garçon un peu différent, ayant du mal à s'adapter au monde mais pourtant sans limite pour les passions qui l'animent. Une belle leçon de vie et de tolérance que l'auteur nous propose sans jugement. Il invite de même le lecteur à se mettre à la place d'une personnalité qui ne lui correspond pas forcément.

En alternance, nous allons suivre Léon et Joe. Le premier dans le monde restreint et étonannt des groupes de rock avec de belles références. Le second au coeur de son élevage d'escargots, un milieu étonnant mais très bien retranscrit. Le premier nous touche par ses conflits intérieurs entre amour de la musique et difficultés à se mêler aux autres. Le second nous étonne mais nous passionne.

Il est vrai que ce roman mêle plein de genres et des univers que rien ne semble rapprocher entre le milieu de la musique, celui des traffics en tous genres et celui de l'élevage d'escargots. D'autant que le roman va finir par basculer dans une ambiance de polar liée à une étrange découverte inattendu. Un cocktail étonnant mais qui fonctionne ! 

De plus, ce roman va se dérouler en grande partie entre Clermont-Ferrand et sa périphérie. Pour les amoureux de l'Auvergne, on ne peut que se laisser porter par les quartiers et par l'essence de la ville sans que cela ne perturbe le lecteur d'ailleurs. Une manière de voir la ville moderne au-delà de la grâce des dômes. Jussqu'à ce que le voyage prenne de l'ampleur.

Car l'auteur sait nous embarquer dans une intrigue totalement inattendue, profondément humaine et pourtant complètement décalée. Il sait nous faire voir le monde autrement et nous apprend à aimer des personnages qui, dans la vie réelle, nous rebuteraient. Il sait transmettre son amour du rock dans un ensemble addictif.

 

En conclusion... 

Voici un roman avec lequel je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais qui m'a séduite au plus haut point entre des univers incroyables, une intrigue addictive et des personnages qui font réfléchir sur de profonds sujets de société. Voici un roman qui fait du bien et vous fait éprouver des sensations étonnantes entre colère, empathie et sentiment d'être hors du temps.

Un roman que je ne peux que vous conseiller et qui est pour moi un gros coup de coeur.

vendredi 13 novembre 2020

Fatale sélection - Sabine Bourgey

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Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny

date de publication : 04-05-2018

pages : 176

prix : 15€

 

Résumé éditeur

Les prétendants sont nombreux, mais la sélection sera draconienne… L’Exposition, un des plus grands salons d’antiquaires, se prépare, et tout le milieu est en effervescence en attendant l’attribution des stands. Les enjeux financiers sont colossaux, sans compter le prestige que confère la présence à cet événement. Dans ce contexte particulièrement tendu commence alors une série de meurtres qui vise les grands noms de la profession. L’assassin n’a rien d’un psychopathe. Il tue proprement, sans intention de faire souffrir. Il fait preuve d’un pragmatisme sans faille et il possède une connaissance minutieuse du marché, de la littérature d’épouvante et des séries policières américaines. Il opère la plupart du temps dans des lieux emblématiques, usant d’une bonne dose d’audace et d’ingéniosité. Alors que l’enquête piétine, les professionnels, cédant à la panique, font appel, selon leurs penchants, à un coach, à un voyant ou à un garde du corps, pour déjouer le sort. Mais rien n’arrêtera le meurtrier…Pittoresque, malicieuse et débordante d’énergie, cette comédie humaine noue avec habileté et humour une intrigue ébouriffante, mettant en scène de savoureux personnages éclectiques. Elle plonge le lecteur dans les arcanes d’un monde passionnant, plutôt mystérieux et fermé, où Sabine Bourgey exerce en tant qu’expert depuis plus de vingt-cinq ans.

 

Pourquoi ce livre ?

Très attirée par le titre de ce roman, je me l'étais offert il y a quelques temps en epub et je suis ravie d'avoir enfin pu prendre le temps de le lire.

 

De quoi est-il question ?

Depuis toujours, Pierre-Alain rêve d'entrer dans le monde très prisé et très élitique des antiquaires et des collectionneurs. Un objectif difficile pour lui qui n'a personne de sa famille dans le milieu. D'ailleurs, obtenir une place aux foires et importantes expositions et quasiment mission impossible. De quoi éveiller en lui une sourde colère quand il comprend, en prime, que sa voix ne compte pas.

Peu de temps après, une série de meutres excite les médias, des meurtres qui ont tous un lien étroit avec l'exposition prévue. La police est sur ses gardes tendis que, parmi les professionnels, la peur commence à gagner du terrain. Car nul ne sait qui sera la prochaine victime ni quand l'assassin frappera de nouveau, mêlé à eux mais agissant toujours dans la surprise générale.

Pendant ce temps, un assassin prépare ses coups. Son objectif ? Tuer les grands noms de cette foire élitiste mais sans souffrance et surtout, sans se faire prendre. Ceci tout en visant les lieux et les moments les plus symboliques d'une profession qu'il est bien décidé à mettre à mal. Dès lors, tout s'accélère entre volonté d'une foire mémorable et une pression sans précédant.

 

Du côté de la forme...

Ayant besoin en ce moment de lectures à la fois rapides et puissantes, ce roman qui attendait en epub dans ma liseuse se devait de faire partie du programme. L'occasion de découvrir une nouvelle auteure dont le roman me tentait depuis pas mal de temps.

Si le monde des antiquaires n'est pas un monde que je connais bien ni même un monde qui me passionne, je dois avouer que je me suis laissée prendre à cet univers que l'auteure connait et qu'elle sait transmettre avec force. Et il est vrai que, suite à cette lecture, je comprends un peu mieux ceux qui consacrent leur vie à cet art.

Comme dans tout milieu un peu en marge, il est difficile d'y pénétrer sans y avoir des connaissances et c'est cette lourde question qui est au coeur de cette intrigue. Comment quelqu'un qui n'a personne pour le pousser peut envisager de faire carrière ? Ce roman est alors une belle manière de mettre en avant ces injustices de notre société et de pousser cette question très loin.

Le lecteur va alors basculer dans une ambiance polar avec un tueur en série qui décide de s'attaquer à ces "privilégiés". Nous allons donc suivre en parallèle une ambiance très plombante parmis les professionnels qui s'inquiètent et une ambiance assez sombre par le regard du meurtrier. Un double point de vue qui fonctionne et qui apporte une émotion différente de celle des polars classiques.

Tout va être bon à prendre pour tenter d'arrêter le meurtrier au-delà de l'enquête classique ce qui apporte un côté plus léger au roman. De même, il n'y a guère de suspens que la manière dont va évoluer l'histoire et le lecteur sent, au moins partiellement, venir le dénouement. L'auteure parvient malgré tout à nous surprendre grâce à des personnages qui auront des idées inattendues et pleines de charme.

Côté style, j'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteure mêle une intrigue prenante à la description d'un univers qu'elle connaît bien et qu'elle a à coeur de nous transmettre. Elle mêle aussi angoisse de ce qui est à venir, humour et tendresse tout en mettant l'accent sur le stress provoqué par les foires et le côté décalé provoqué par la collection de timbres, de pièces et d'objets anciens. Sans oublier le teckel !

 

En conclusion... 

Voici un roman qui me tentait beaucoup et qui m'a permis de passer un très agréable moment aussi étonnant que passionnant. Voici un roman dont les personnages m'ont touchée et qui m'a donné envie d'en savoir plus sur le monde des collectionneurs. Voici un roman que j'ai dévoré comme les meilleurs polar addictifs que j'aime tant et dont le final n'était qu'accessoire face à l'intrigue elle-même.

Un roman que je vous invite vivement à découvrir et qui est pour moi un gros coup de coeur.

jeudi 12 novembre 2020

Peau d'âne - Steve Laflamme

  

Infos sur le livre

éditions : ADA

date de publication : 12-11-2019

pages : 298

prix : 10€

 

Résumé éditeur

Un magnat des affaires dont les horribles secrets sexuels sont plus puissants que sa fortune. Une épouse dévouée, dont la santé qui périclite fera disparaître la bonté et la lumière dans sa famille. Une adolescente asociale aux aspirations qui font confondre désirs et réalité. Une prostituée maltraitée qui en a trop dit… Mais si toute cette histoire n’était en réalité qu’un leurre ? Lorsque sa nourrice lui racontait l’histoire de Peau d’âne, le jeune Louis XIV était incapable de trouver le sommeil. Imaginez si on lui avait lu cette version revisitée, dans laquelle la jeune fille n’a rien de passif et d’ingénu comme celle du conte de Perrault… Oserez-vous ouvrir ce livre comme une porte sur l’inconnu, même s’il vous montre qu’il y a bien pire que de prendre la peau d’un animal ?

 

Pourquoi ce livre ?

En tant que grande fan de cette collection des Contes Interdits et en tant qu'amoureuse du conte "Peau d'âne", je ne pouvais passer  à côté de ce roman.

 

De quoi est-il question ?

Dans une petite ville ravagée par les dessous de table, les monstruosités et les vices cachés, un homme de pouvoir détruisent une adolescente et pousse une femme à protéger l'homme qu'elle aime envers et contre tous. Car cet homme a des habitudes sexuelles terrifiantes et se délecte du pouvoir qu'il exerce sur le monde qui l'entoure.

Pendant ce temps, la santé de l'épouse péréclite. La maladie la dévore tendis qu'elle voit sa fille se perdre dans les abymes de la prostitution tendis que, dans le même temps, une prostituée se voit prise pour cible pour avoir eu le malheur de dévoiler des secrets jalousement gardés. Car dans les horreurs du pouvoir, trop parler peut être fatal.

Et au-dessus de tout cela, une société, une société malade qui dévore tout ce qui s'approche d'elle et empêche les âmes nobles de s'en sortir convenablement. Une société où le pouvoir de l'argent permet de voler des âmes innocentes au nom des secrets. Une société où l'horreur devient banale et où les jeunes femmes n'ont d'autre choix que d'être victimes.

 

Du côté de la forme...

Les réécritures de contes m'intéressent beaucoup et j'étais très curieuse de savoir comment "Peau d'âne" allait être traité à son tour. Le conte d'origine étant déjà d'une indiscible cruauté, je me demandais comment l'auteur pourrait aller encore plus loin et il y arrive.

Dans ce roman polyphonique, nous allons à la fois suivre le point de vue de l'homme de pouvoir avec tous ses vices, le point de vue de la fille victime d'un monde qu'elle ne comprend pas et d'autres points de vue encore entre victimes et coupables. Un travail sur les points de vue assez fort qui ne manque pas de piquant et rend compte de notre société avec beaucoup de violence.

Nous sommes ici plongés dans une violence sociale notable par laquelle est fortement critiqué le pouvoir des puissants par rapport aux faibles, aux rebus de la société. Une manière de nous faire réfléchir sur la manière dont tourne le monde : écoeurant et tellement réaliste. Car la réalité est là : un puissant peut faire ce qu'il veut d'une prostituée, tout le monde s'en moquera.

J'ai été profondément troublée par le personnage de la mère qui se débât déjà avec sa maladie et ne voit pas l'horreur dont elle est complice malgré elle. De même, j'ai été touchée par la fille qui se retrouve victime malgré elle et qui va se mettre en danger. Car l'auteur nous plonge avec brio dans le monde glauque et terrible de la prostitution.

Ce roman est pourtant également un thriller, un polar au sein duquel une enquête va être menée au-delà du pouvoir. Car il existe encore quelques êtres pour s'intéresser aux morts inexpliquées. L'hémoglobine est au rendez-vous ainsi que les violences psychologiques et ça marche. La mort, l'horreur et le sexe sont là à chaque page pour un ensemble terrible.

Je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire un roman de l'auteur et je dois avouer que je suis plutôt contente de ma découverte. L'auteur sait nous immiscer dans les intimités de ses personnages et sait nous offrir des tableaux forts. Mon seul regret serait sans doute qu'au-delà de l'action, il manque dans ce roman une intrigue plus psychologique autour de l'emprise de l'homme.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'ai lu dans la continuité de cette collection et avec lequel j'espérais passer une nouvelle fois un bon moment. J'ai été ravie de retrouver la violence qui caractérise ces réécritures et des personnages particulièrement forts. Et si la mort est présente, si la prostitution est au coeur de tout, l'auteur dénonce surtout une société terrible au seul le pouvoir de l'argent compte.

Un roman qui m'a donné envie de découvrir d'autres livres de l'auteur et de poursuivre mes lectures de cette collection.

Anuki, La guerre des poules - Sénégas et Maupomé

  

Infos sur le livre

éditions : La Gouttière

date de publication : 12-10-2011

pages : 34

prix : 10,70€

 

Résué éditeur

La vie d'un petit Indien, ça n'est pas facile tous les jours.... Anuki, garçon vif et attachant, part à la recherche de son jouet perdu et rencontre en chemin des animaux dangereux ou farceurs. Les péripéties d'un scénario sans texte sont merveilleusement servies par un dessin fin et poétique. Au final, Anuki est une bande dessinée drôle et attendrissante ! Anuki est une bande dessinée muette, consacrée à un jeune Indien qui se confronte aux animaux qui entourent le village, les poules, un sanglier et même un ours. Le petit Anuki est courageux, débrouillard et joueur, et les péripéties auxquelles il se frotte montrent son inventivité. Le dessin, précis et vif, rend le personnage particulièrement attachant, et les poules fournissent un contrepoint humoristique qui n'est pas sans rappeler la coccinelle de Gotlib. Sur le plan narratif, la bande dessinée de Sénégas et Maupomé a été particulièrement travaillée, et le jeune lecteur a vraiment l'impression de courir, sauter, voler même, au rythme d'Anuki. Cet album, le premier-né d une série qui touche un large lectorat, propose de plus une conclusion émouvante, qui prouve ici encore que la bande dessinée jeunesse peut-être ambitieuse et accessible à la fois.

 

Pourquoi ce livre ?

C'est à l'occasion des 48h de la BD que je me suis offert le premier tome de cette collection, attirée par le dessin et par l'humour promis.

 

De quoi est-il question ?

Anuki est un petit indien intrépide qui aime passer ses journées à jouer autour de son village avec les jouets qu'il se fabrique lui-même. Mais quand les animaux commencent à s'en mêler, Anuki doit rivaliser d'imagination pour ne pas se laisser voler son jouet ou, pire, pour ne pas se laisser opprimer à son tour par des animaux à la drôle d'imagination.

Quand une bande de poules jette son dévolu sur le jouet d'Anuki, ce dernier est bien décidé à se battre et à ne pas se laisser faire. Une grande aventure commence alors pour un petit garçon qui va vivre une drôle d'initiation à se battre pour conserver ce qui lui appartient jusqu'à une fin où il découvrira qu'il y a plus important encore...

 

Du côté de la forme...

La bande-dessinée n'est pas le genre que je préfère mais, de temps en temps, j'aime bien en découvrir une. Surtout quand l'album en question apporte une jolie histoire ou une illustration qui vaut le déplacement, comme c'est le cas ici.

Cette bande-dessinée est essentiellement destinée aux enfants avec un petit héros auquel ils peuvent s'identifier et avec une histoire dépaysante comme on les aime. L'occasion pour les plus jeunes de découvrir ici les coutumes indiennes et de leur rappeler qu'il n'est pas besoin de jeux vidéos hors de prix pour prendre du plaisir. L'idée du jouet simple dont l'enfant se souvient toute sa vie.

Dans cette histoire qui sonne comme une aventure pleine d'humour et de tendresse, l'enfant va faire de drôles de rencontres et surtout se faire chahuter par des animaux farceurs et voleurs. C'est donc une ambiance pleine d'humour qui ressort de cet album avec, pour une fois, les animaux qui ont le dessus sur l'humain. De quoi personnaliser les animaux et les rendre plus "malins" aux yeux de l'enfant.

Pour autant, si cette histoire est surtout une succession d'événements drôles ou sensibles, on ne peut qu'être touché par le grand final qui apporte une lourde réflexion sur l'enfance, sur le monde mais aussi sur l'amitié et sur la solidarité. De quoi inviter l'enfant à prendre soin de l'autre et à penser davantage au monde qui l'entoure.

Mais ce qui est surtout intéressant avec cette BD, c'est sa portée pédagogique. Car nous sommes là face à un album muet, sans le moindre texte si ce n'est quelques bruitages. Le lecteur est donc invité à combler lui-même les réflexions du personnage. De même, les élipses au sein de l'album invitent l'enfant à se construire son propre imaginaire. 

Côté style, j'ai beaucoup aimé le graphisme de cette histoire mais il est intéressant de voir à quel point l'auteur, par des blancs et l'absence de texte, provoque un véritable style à part et une intrigue qui met à contribution le lecteur. Le dessin est plus que jamais partie prenante de l'histoire et sait provoquer l'imaginaire avec beaucoup de finesse tout en provoquant le rire.

 

En conclusion... 

Voici un album qui m'intéressait beaucoup notamment au niveau du style par son côté muet et son côté pédagogique. Au final, c'est une très jolie histoire que j'ai eu la chance de découvrir, une histoire que j'aurais eu à coeur de pouvoir lire avec des enfants afin d'entendre leur propre façon de raconter les blancs. Voici un album qui change de ce que l'on connait et qui a su me faire rire.

Je pense que je lirai d'autre titres de la collection si j'en ai l'occasion.

Ces 6 petits renards-là... - Corinne Binois

  

Infos sur le livre

éditions : Lire c'est partir

date de publication : 01-01-2013

pages : 24

prix : 0,80€

 

Pourquoi ce livre ?

Appréciant beaucoup les petits albums de cette maison d'édition avec des livres dont le prix est accessible à tous, je me suis laissée tenter.

 

Mon avis...

Un renard, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, puis six. Ils évoluent dans la forêt et sont de plus en plus nombreux, idéal pour jouer tous ensemble. Six petits renards se découvrent et se toisent, invitant l'enfant à compter avec eux. Six petits renards, un de plus à chaque page, apprennent au jeune enfant à compter jusque là.

Les petits albums jeunesse, j'aime bien. Et si j'aime quand ce sont de beaux albums autant pour les adultes que pour les enfants, j'aime aussi quand je tombe sur un album qui, à coup sûr, saura séduire les plus jeunes.

Des livres pour apprendre à compter il y en a des tas et celui-ci n'est ni plus ni moins original que les autres à ceci prêt qu'il offre de jolies illustrations avec toujours le même animal à compter. De quoi éviter que l'enfant associe systématique un chiffre à un objet. Idéal pour les plus petits avec une écriture adaptée, une histoire qui sert le comptage et des illustrations plutôt mignonnes.

Nous sommes là dans un petit format parfaitement adapté aux petites mains. Idéal pour familiariser l'enfant à sa propre lecture d'autant que, vu le prix de l'ouvrage, il fait moins de peine qu'il soit abîmé ce qui permet aussi au parent d'apprendre à l'enfant à gérer l'objet-livre ce qui est aussi une marque importante dans l'apprentissage de la lecture. 

Cet album tout doux invite parents et enfants au plaisir de la lecture autonome avec des textes et des dessins qui ne cherchent pas l'élite mais, au contraire, la majorité. De quoi aller juste entre les éditeurs cherchant la perfection et ceux cherchant la vente. Ici, le livre est adapté pour les lecteurs novices tout en les initiant aux illustrations qui valent le déplacement.

 

En conclusion... 

Voici un petit album dont il est compliqué de parler et qu'il est presque impossible de développer parce que son seul concept est d'apprendre aux petits à compter. Mais le dessin fonctionne et le jeune enfant pourra se familiariser seul avec les chiffres, un bon point. Idéal en cette période pour aider les parents à aider leurs enfants.

Les roses de Sarajevo - John-Erich Nielsen

 Les Roses de Sarajevo: Romance biographique par [John-Erich Nielsen] 

Infos sur le livre

éditions : HoH

date de publication : 18-05-2017

pages : 152

prix : 9,95€

 

Résumé éditeur

Les Roses de Sarajevo, l'histoire vraie d'Emina et Mirko. Emina est la plus jeune enseignante de l’Académie des Beaux-Arts de Sarajevo. Pour Mirko, futur restaurateur, elle est aussi la plus séduisante ! Mais Emina est professeur et bosniaque, tandis que lui est étudiant et catholique. Deux barrières infranchissables… C’est alors qu’un vent de liberté se met à souffler sur la Yougoslavie : bientôt les nations proclament leur indépendance, et même les amours s’affranchissent des conventions ! Emina et Mirko se découvrent faits l’un pour l’autre… Mais l’Histoire se moque du bonheur des hommes. Au printemps 1992, les murs de la guerre vont se dresser brusquement tout autour de la ville. Le piège se referme… Encerclés, affamés, bombardés, Emina et Mirko s’accrochent à un dernier espoir : fuir l’Enfer. À Sarajevo, l’Amour et la Mort se sont donné rendez-vous. Au terme d’un combat sans merci, le vainqueur emportera tout… Entre rêve et cauchemar, on rit, on pleure, on espère, on a peur… On vit ! Lorsque vous quitterez Emina et Mirko, vous n’aurez plus qu’une envie : être amoureux !

 

Pourquoi ce livre ?

En tant que grande fan de la collection "Inspecteur Sweeny" du même auteur, j'étais curieuse de le découvrir dans un tout autre style et je suis ravie d'avoir enfin pu me plonger dans cette lecture.

 

De quoi est-il question ?

Ceci est l'histoire d'un homme, un homme arrivé de l'étranger des années plus tôt et qui a su se forger sa place en France dans une entreprise où il a gagné la confiance de son patron et de ses collègues. Mais malgré tout, il reste très secret sur son passé et son histoire jusqu'au jour où il décide, enfin, de se confier sur l'histoire de son pays.

Des années plus tôt, Emina et Mirko sont deux jeunes gens emplis de rêves et d'espoirs. Séparés autant par leurs statuts sociaux que par leurs religions, rien ne les prédestinaient à se rencontrer et à s'aimer. Mais l'amour n'a pas de loi et les deux amoureux ne vont pas tarder à tout tenter pour se cacher et vivre leur relation dans la passion et la poésie de l'instant.

Mais 1992 sonne en Yougoslovie les conflits politiques et des guerres civiles qui vont ravager le pays, mettant à mal l'ensemble de la population. Quelques jeunes tentent de se battre contre le pouvoir en place, se mettant eux-mêmes en danger. Mais quand l'espoir s'amenuise, la seule solution reste de fuir, fuir dans un pays comme la France, bravant tous les dangers.

 

Du côté de la forme...

C'est pour son auteur que j'ai eu envie de découvrir ce roman sans trop savoir dans quoi j'allais me lancer. Les romances étant toujours efficaces sur moi de même que les romans mettant en scène des événements historiques moins mis en avant, ce roman était fait pour moi.

Au début de ce roman, nous découvrons un homme qui semble cacher un lourd passé et une peine qui le ronge. Dès les premières pages, il nous touche donc et nous laisse entrevoir l'idée selon laquelle nous ne savons jamais tout de ceux qui nous entourent. La confession de cet homme nous embarque donc, nous attire quelques larmes, et nous donne envie d'écouter l'autre.

Ce roman nous plonge au coeur de l'ex-Yougoslavie, au début des années 1990. Un moment de l'histoire que nous connaissons mais que nous avons tendance à oublier parce que nous estimons peut-être ne pas en être concernés. Ce roman nous propulse donc dans cette ambiance de guerre civile et de pauvreté extrême de la population. Dans cette ambiance de rebellion.

Au coeur de cette ambiance, nous allons découvrir une romance comme nous les apprécions. Une romance dangereuse et symbolique qui porte les sentiments humains au-delà des conflits politiques. Une réflexion encore d'actualité et qu'il convient de laisser dans tous les esprits. D'ailleurs, j'ai été très touchée par la relation entre Enima et Mirko qui transmettent leur soif de vivre.

L'auteur nous propulse dans les rébellions et les révolutions qui vont ravager le pays. Et c'est avec une force étonnante que l'auteur nous implique dans ces questions et nous invite à nous intéresser à ce moment crucial de l'histoire de l'Europe. Dans le même temps, il nous montre toute la monstruosité qui peut ressortir de ces événements et chambouler des destins.

Côté style, nous retrouver l'écriture en hypotyposes de l'auteur mais avec beaucoup plus de sensibilité ici. Les tableaux se succèdent mais plutôt qu'une intrigue à résoudre le lecteur est inviter à se laisser porter par l'histoire de deux jeunes gens aux convictions fortes mais dont l'amour est encore plus fort. La petite histoire se mêle à la grande et nous envoûte jusqu'à un final retentissant.

 

En conclusion... 

Voici un roman dont je n'attendais rien de particulier et qui a su profondément me toucher tout en m'apprenant une histoire de l'Europe à laquelle je ne m'étais pas tellement intéressée jusque là. Voici un roman qui change de ce dont on a l'habitude et qui n'épargne pas au lecteur la violence des guerres civiles jusqu'à un final qui ne peut laisser indemne d'autant qu'il s'agit d'une histoire vraie.

Un roman à découvrir et qui devrait être lu par le plus grand monde dans une époque qui est proche des mêmes symptômes.

Raiponce - L.P. Siccard

  

Infos sur le livre

éditions : ADA

date de publication : 11-02-2019

pages : 172

prix : 10€

 

Résumé éditeur

Par cette réécriture horrifique du conte célèbre ''Raiponce'', engouffrez-vous au coeur d’un abîme où les masques de monstre et de victime couvrent le même visage ; où tous, y compris les sauveurs, n’échappent pas aux règles qui dictent l’abomination humaine. Un incendie mortel dans un hôpital psychiatrique pour enfants. Des jeunes femmes qui disparaissent de manière inexpliquée. Une adolescente capturée à son tour par un être défiguré qui se plaît à lui brosser sauvagement les cheveux au creux d’une mine désaffectée. Un chasseur psychopathe découvrant par hasard le repaire du monstre. Et l’horreur sanglante qui s’englue dans les mèches blondes de ce trophée vivant.

 

Pourquoi ce livre ?

Passionnée par cette collection, sans hésiter que je me suis plongée dans cette réécriture de Raiponce, un texte au fort potentiel. Enfin, j'ai pu prendre le temps de le lire.

 

De quoi est-il question ?

Dans une forêt, deux pédophiles s'émerveillent de la violence qu'ils sèment et de l'alcool qu'ils ingurgitent. Ensemble ils se délectent de la misère humaine mais se laissent surprendre par une crainte sourde qui met en émoi la ville depuis quelques temps : la disparition d'adolescentes et encore une dernière en date. 

Ensemble, ils se content aussi l'histoire de cet hôpital psychiatrique pour enfant parti en fumé il y a des années. Au coeur des décombres, un monstre. Un monstre qui retient prisonnières des jeunes filles, les garde jusque ce que leurs cheveux aient atteint une longueur idéale avant de les faire souffrir, de les détruire et d'utiliser leur chevelure à de sombres desseins.

Car une chose terrible s'est produite dans cet hôpital des années plus tôt et aujourd'hui la sorcière qui règne en maîtresse sur le bâtiment abandonné est bien décidée à se vanger. Et si les pédophiles, eux, connaissent les lieux, jamais ils ne s'abaisseraient à aller aider les victimes, bien au contraire. Les adolescentes devront donc se débrouiller seules jusqu'à découvrir l'innomable.

 

Du côté de la forme...

J'adore la collection des Contes Interdits, clairement. Et si j'en apprécie plus certains que d'autres, ceux de Louis-Pier Sicard ne m'ont jamais déçue. Je n'avais donc que de bons  a priori pour découvrir ce conte que j'aime déjà beaucoup dans sa version d'origine, et je ne parle pas de la version Disney.

La première partie de ce roman est assez énigmatique. Les deux personnages sont des anti-héros dans toute leur splandeur, des monstres écoeurants à souhait tenant des propos qui ne peuvent laisser indemnes. Et si le lecteur s'interroge sur la portée de cet échange dans le cadre de l'intrigue promise, il aura toutes les réponses en fin de roman.

La majeur part de l'histoire se déroule au sein même de l'hôpital psychiatrique dans un huis-clos prenant dans lequel on ressent toute l'angoisse, la crasse et l'obscurité. Une ambiance très sombre et dans laquelle on ressent toute l'horreur vécue par l'adolescente dans le menu détail. Une ambiance qui rappelle les pires thriller et les témoignages de ces ados enlevées durant des années.

Ce roman porte un monstre, une socière, un être fasciné par les longues chevelures des jeunes filles d'où le rapport avec le conte d'origine. Car si le rapport de la réécriture est une nouvelle fois assez lointain, on le sent tout de même très bien. D'ailleurs, ce roman coupe l'imaginaire Disney sous le pied pour ramener au véritable conte d'origine ce qui fait beaucoup de bien.

La question qui se pose au fil de l'intrigue est de savoir si, oui ou non, il existe une part fantastique dans le roman. Et je dois bien avouer que si le dénouement apporte une part de réponse, il reste aussi une lourde part de mystère. Car on se demande si la monstruosité peut aller aussi loin, si physiologiquement l'horreur portée par l'auteur peut exister. De quoi nourrir la décision propre du lecteur.

Côté style, on retrouve l'écriture si poétique d'un auteur qui sait manier les mots et nous embarquer dans un univers borderline qui fonctionnne. Le roman est court mais intense, il en serait insoutenable dans le cas contraire. L'auteur sait créer des monstres et des victimes, sait nous offrir des ambiances auxquelles on croit et sait pousser l'horreur à son paroxysme tout en renouvelant le cliché de l'hôpital psy.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'avais hâte de lire et qui a su me retourner les sangs entre des sensations d'une violence extrême, des propos à vomir et une intrigue qui vous embarque jusqu'à un dénouement glacial. Voici un roman qui sait montrer toute la monstruosité humaine au-delà des possibles que l'on peut imaginer et qui change des thrillers classiques.

Un très bon opus de cette collection si particulière que je vous conseille très vivement.

Secrets de famille - Julien Moreau

  

Infos sur le livre

éditions : De Borée

date de publication : 20-08-2020

pages : 194

prix : 7€

 

Résumé éditeur

Dix ans après sa mystérieuse disparition, Jacques Monestier, figure politique locale, est retrouvé au fond du lac de Servières, avec son épouse et son fils. Le commandant Verneuil, chargé de l'enquête, interroge la famille Sivardière, propriétaire du lac. Le père, Jean, a fait fortune dans l'immobilier. Verneuil constate rapidement des malversations immobilières et politiques entre Jean Sivardière et son ami le député Lardate, fidèle opposant de Monestier. Serait-ce là le mobile du meurtre ? Pas sûr... Que cache l'alcoolisme avéré et désespéré de Marie-Ange Sivardière, l'épouse du richissime homme d'affaires ? Que masquent la tristesse et les séjours londoniens réitérés de leur fille Jessica et la haine viscérale de Simon pour son père ? Verneuil va mettre le doigt sur la vérité et faire éclater au grand jour de tragiques secrets de familles...

 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce polar d'un auteur qu nous propose là son premier roman.

 

De quoi est-il question ?

Il y a dix ans, Jacques Monestier a disparu. Politique local de renom, l'affaire a fait grand bruit en Auvergne avant de tomber dans les archives et d'être plus ou moins oubliée, si ce n'est par sa famille. La stupeur est donc au rendez-vous quand, soudain, le corps de l'homme est retrouvé au fond du lac accompagnés de ceux de son épouse et son fils.

Une enquête est aussitôt ouverte et c'est le commandant Verneuil qui est chargé de cette affaire délicate qui pourrait bien une nouvelle défrayer la chronique. D'autant que plus l'enquête avance et plus sont révélées de lourds secrets de familles et des haines et des malêtre profondément cachées. Car chez les propriétaires du lac, tout le monde semble avoir le silence pour maître-mot.

Dans le même temps, Verneuil découvre que l'homme politique n'était peut-être pas aussi reluisant qu'il n'y paraissait et que de sombres affaires d'argent, de dessous de table et de complots politiques auraient bien pu attirer pas mal d'ennemis à Monestier. L'enquêteur devra donc la jouer fine pour démêler le vrai du faux et faire éclater la vériter.

 

Du côté de la forme...

Un nouvel auteur à découvrir, un polar au coeur de l'Auvergne et une lecture qui promettait d'être rapide... Il ne m'en fallait pas plus pour me laisser tenter par cette lecture sans trop savoir à quoi m'attendre.

Avec un début in medias res comme on dit si bien, le lecteur est directement plongé dans l'enquête avec la découverte des corps, le rapport avec l'affaire datant de dix ans et les relations familiales. Autant dire que, dans les premières pages, je me suis sentie un peu perdue sans trop savoir où l'auteur voulait me mener et sans trop comprendre de quoi il retournait.

Je dois l'avouer, je me suis accrochée essentiellement parce que ce roman se passe en Auvergne et que l'Auvergne comme décors a toujours sur moi un effet hypnotique. Il faut dire que l'auteur parvient bien à nous décrire sa région et à nous transmettre la passion qu'il lui porte. Les personnages eux-mêmes, d'ailleurs, sont des amoureux de leur lieux de vie et ça fait du bien.

Peu à peu, j'ai découvert des personnages forts et attachants, secrets aussi. Entre un fils qui porte une rage sans nom, une fille qui tente de fuir physiquement et une mère qui tente de fuir dans l'alcool, on sent venir la saga familial mais surtout on se laisse porter par des êtres un peu perdus, troublés que l'on a envie de mieux connaître au fil des pages.

L'enquête elle-même m'a bien plu et j'ai fini par me laisser prendre au jeu même si je dois avouer avoir parfois eu le sentiment que tout allait parfois trop vite. L'ensemble fonctionne mais l'enquête sert en réalité l'histoire de famille alors que j'aurais sans doute souhaité me trouver davantage dans un polar en bonne et due forme. Cela n'engage que moi.

Côté style, l'auteur nous propose une écriture claire et efficace, rythmée mais où l'émotion a aussi toute sa place. Pour une fois l'enquêteur est un enquêteur classique, sans sombre passé ou déboires personnels et cela fait finalement du bien. En effet, l'auteur nous ramène dans les classiques du genre avec une enquête, des secrets, une révélation. On a tendance à oublier ce genre de polars aujourd'hui.

 

En conclusion... 

Voici un roman dont je ressors sans trop savoir quoi en penser. Si j'ai aimé le cadre, les personnages et l'enquête dans son ensemble, si j'ai aimé le côté polar traditionnel, j'ai eu le sentiment que tout allait trop vite et qu'il me manquait des clés pour entrer pleinement dans cette histoire. Pour autant, on se laisse prendre et surprendre dans un texte qui fonctionne.

Un roman pour lequel il convient de se faire sa propre idée et qui, pour ma part, me donner envie de découvrir d'autres textes de l'auteur.

Un été d'espérances - Alain Léonard

  

Infos sur le livre

éditions : De Borée

date de publication : 08-10-2020

pages : 250

prix : 19,90€

 

Résumé éditeur

De plus en plus en désaccord avec sa famille qui soutient le Maréchal Pétain, Pierre Neveu accepte un poste de médecin à l'hôpital d'Issoire. Bientôt, il reçoit l'ordre de libérer les chambres pour accueillir les blessés allemands, qui seront placés sous l'autorité du médecin allemand Véronika Steiner. Pour Pierre, entré en résistance, cette arrivée n'est pas une bonne nouvelle : pourtant Véronika pourrait bien leur apporter une aide précieuse...

 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée et à Néobook pour la découverte de ce nouveau roman d'un auteur que je suis depuis son premier livre et dont j'apprécie beaucoup les histoires.

 

De quoi est-il question ?

En pleine seconde guerre mondiale, le docteur Pierre Neveu arrive à Issoire, au coeur de l'Auvergne, pour donner une nouvelle direction à sa vie, loin des querelles familiales. L'occasion pour lui de poursuivre en toute discrétion ses actes de Résistance tout en apportant un peu de réconfort et des soins à ceux qui en ont besoin, blessés de guerre ou simples civiles.

Mais confronté à l'Occupation allemande, Pierre se voit bientôt contraint de libérer des lits au nom de l'ennemi. Un acte qu'il est loin d'approuver mais auquel il est bien contraint de se plier. Pour superviser les opérations, Veronika, une femme médecin allemande elle aussi. Dès leur première rencontre, une attirance tant professionnelle que humaine attire les deux médecins.

Dès lors, en opposition aux conflits, aux rafles et à la misère qui déchire la ville d'Issoire, Pierre et Véronika se rapprochent, s'ouvrent l'un à l'autre, se disent leur haine de la guerre et de tout ce qu'il se passe autour d'eux. Et si Pierre va tout tenter pour faire valoir ses convictions en Résistance, Véronika ne se révèlera pas moins contre tout ce qu'elle a entendu venir de son pays...

 

Du côté de la forme...

Les romans d'Alain Léonard sont toujours de beaux mélanges entre des histoires romantiques et la grande Histoire. Il a déjà su prouver qu'il maîtrisait ce genre de romans mais, en tant que passionnée de cette époque de la seconde guerre, j'avais hâte de découvrir ce roman-ci.

Ce roman nous plonge donc en Auvergne, à Issoire pour être exacte. Et si je n'ai pas encore eu l'occasion de voir Issoire "en vrai", l'amoureuse de l'Auvergne que je suis devenue a apprécié tout le décors que l'auteur nous offre et notamment une petite plongée dans Clermont-Ferrand. L'occasion de découvrir notre belle région en un autre temps que le nôtre.

Ici, nous retrouvons donc une période importante en littérature : la seconde guerre mondiale, en zone libre. Mais cette fois, nous basculons du côté des médecins, ces médecins contraints de soigner l'ennemi tout en continuant à soulager la population qui souffre toujours des mêmes maladies, guerre ou pas guerre. Un beau moyen pour l'auteur de mettre en avant cette profession souvent mal comprise.

L'auteur rend donc assez bien l'ambiance de l'Occupation, le sans-gêne de l'allemand mais aussi comment cette période fut vécue dans une petite ville sans histoire éloignée de tout. Par la figure du médecin, l'auteur montre aussi que la Résistance prit de multiples formes et des formes pas toujours contées dans les livres historiques.

Mais ce roman est aussi une belle histoire d'amour interdit entre un français et une allemande, deux ennemis devenus ennemis par l'Histoire et qui devront se cacher. Comment vivre son amour quand le monde tourne mal ? Pourtant, avant d'être interdit, cet amour est profond et vrai, il fait du bien et redonne foi en l'âme humaine. 

C'est avec brio que l'auteur sait mêler le point de vue historique à la romance et à un cadre dans lequel on se croirait. Il rend hommage à ces médecins en temps de guerre et à tous les médecins. Il nous offre l'Auvergne et dans un bel optimisme nous montre que le meilleur peut ressortir du pire si on prend le temps d'aller au-delà des préjugés.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais avec impatience et avec lequel j'ai passé un très bon moment entre une région que j'adore, la mienne, une époque qui me passionne et une romance qui a su toucher mon côté un peu fleur bleue. Voici un roman qui nous montre que l'amour peut briser la haine, une leçon à retenir et à prendre en exemple dans notre société actuelle.

Un roman à découvrir sans attendre et qui devrait passionner tous les amateurs du genre.

mercredi 11 novembre 2020

Le don de Gaïa - Mélanie Barranger

 Le don de Gaïa par Baranger 

Infos sur le livre

éditions : Autoédition

date de publication : 2018

pages : 150

prix : 10€

 

Résumé éditeur

Sur Terre, Mélody mène une petite vie tranquille, avec son fidèle compagnon : Couscous, un furet albinos. Lors d’une promenade, ce dernier trouve un confrère blessé mais quand Mélody veut lui porter secours, il s’enfuit. Couscous se jette à sa poursuite, entraînant avec lui, son amie. Mélody se retrouve propulsée dans une aventure fantastique, où elle rencontrera, elfes, dragons et bien d’autres créatures de légendes. 

 

Pourquoi ce livre ?

C'est lors d'un salon de Cournon que je me suis laissée tenter par ce roman en échangeant quelques mots avec l'autrice.

 

De quoi est-il question ?

Depuis toujours, Mélody est une passionnée de romans fantastiques dans lesquels elle se plonge pour vivre de grandes aventures. Dans le monde réel, elle aime passer du temps avec son ami Couscous, un furet albinos. Quand elle quitte les pages de ses romans, elle aime partir en forêt pour de belles balades dépaysantes avec son ami à quatre pattes.

Mais un jour, au cours d'une balade, la jeune fille doit venir en aide à un autre furet blessé qui s'est coincé dans des barbelés. L'animal a bien du mal à se laisser faire mais, une fois libéré, il s'enfuit, Couscous derrière lui. C'est ainsi que Mélody traverse une souche et surgit dans un de ces mondes fantastiques qu'elle aime tant.

 Dans ce monde parallèle du sien, la jeune fille découvre qu'elle est une figure importante  et attendue, elle seule peut sauver ce monde en danger, ce monde dans lequel les animaux ne sauraient être asservis et où la nature est plus importante que tout. Malheureusement, des êtres mal intentionnés veulent détruire ce monde...

 

Du côté de la forme...

Les romans de l'imaginaire sont des romans que j'aime beaucoup mais pour lesquels trouver un axe original est de plus en plus compliqué. J'étais donc curieuse de découvrir ce roman et une nouvelle autrice d'autant que j'avais besoin d'une lecture rapide.

Si nous nous retrouvons dans ce roman face aux codes connus de la littérature de l'imaginaire avec un personnage un peu marge qui va se découvrir unique dans un autre monde, l'originalité ici vient de la présence des furets qui sont des personnages à part entière. L'occasion pour l'autrice de mêler ses deux passions, et ça se sent !

La relation entre Mélody et Couscous est particulièrement belle et sait mettre en avant l'amour qui peut exister entre un humain et un animal. Dans le monde parallèle, la voix est donné à l'animal qui a son tour peut dire son amour pour sa maîtresse. Des mots que tous les amoureux des animaux rêvent d'entendre et une belle personnification des animaux est offerte.

En un temps assez court, Mélody va découvrir l'univers dans lequel elle plonge, va se familiariser avec le fait de parler aux animaux, va devenir une héroïne et va mener un combat essentiel. Pas mal quand on a besoin d'une lecture efficace et rythmée mais qui m'a presque semblé manquer de détails. Ici tout m'a paru finalement aller trop vite mais cela n'engage que moi.

J'ai beaucoup aimé la pensée écologique qui ressort de cette histoire avec l'idée d'un monde parallèle exclusivement lié à la nature et aux animaux. Une belle manière de faire réfléchir le lecteur sur les besoins et les libertés des animaux ainsi que les moyens de protéger la planète. Car les "mauvais" de l'intrigue sont bien ceux qui ne croient pas en cette même nature.

Côté style, l'autrice maîtrise son sujet et imaginaire un roman que les amateurs sauront apprécier autant que les nouveaux lecteurs du genre. Elle sait mettre en avant les furets en nous en apprenant un peu plus sur ces animaux méconnus et sait nous offrir un univers qui fonctionne et qui fait du bien. Enfin, elle sait jouer avec les codes pour s'offrir un roman qu'elle nous propose et nous invite à aimer avec elle.

 

En conclusion... 

Voici un roman qui attendait depuis pas mal de temps dans ma pal et que j'ai dévoré en un rien de temps grâce à son intrigue rapide et efficace. Voici un roman qui m'a appris à aimer les furets et qui m'a offert un joli moment ancré dans l'amour de la nature. Voici un roman qui fait du bien et qui bien que jouant sur des codes connus parvient à se démarquer.

Un roman à découvrir et qui donne envie d'en découvrir d'autres de l'auteur.

Les soeurs Charpy - Serge Camaille

  

Infos sur le livre

éditions : Ramsay

date de publication : 13-10-2020

pages : 228

prix : 16,50€

 

Résumé éditeur

Sonia, Barbara, Virginie, trois soeurs aux caractères bien trempés, mais diamétralement opposés. Le jour où le destin frappe à leur porte en leur annonçant la disparition de leur père, elles se retrouvent avec un héritage bien embarrassant... Une ferme au coeur du Berry ! Sonia, l'aînée, ouvrière hautement qualifiée, a les idées solidement ancrées à gauche et aimerait bien transformer l'endroit en ferme pédagogique. Idée utopique de bobo de gauche, pensent les deux autres. Barbara, la cadette, avocate d'affaires et Parisienne dans l'âme, déteste la campagne et aimerait tout vendre à son agent immobilier de mari qui souhaiterait y construire le plus grand golf de la région. Pas question de vendre leur maison d'enfance, protestent les deux autres. Virginie, la benjamine, indécrottable rêveuse romantique, tient une petite librairie dans la ville voisine. Elle verrait bien la ferme devenir un gite rural pour tous les touristes et autres randonneurs qui sillonnent les bords de l'ancien canal de Berry. Qui va le gérer ? objectent les deux autres. Dans ces conditions, laquelle des trois aura raison des deux autres ? Ce seront quelques secrets bien enfouis qui finiront par réunir les soeurs Charpy après quelques manigances qu'elles tourneront à leur avantage.

 

Pourquoi ce livre ?

Merci à Neobook et aux éditions Ramsay pour le SP epub de ce roman que je me suis empressée de racheter au format papier auprès de l'auteur dès que je l'ai pu.

 

De quoi est-il question ?

Sonia, Barbara et Virginie sont trois soeurs qui, bien qu'élevées ensemble, ont suivi des chemins diamétralement opposés devenues adultes. L'une est devenue une vadrouilleuse, la deuxième une brillante avocate, la troisième une libraire en tant que passionnée depuis toujours par les livres. Depuis longtemps, elles se parlent. Mais le décès de leur père les contraint à se réunir.

Malgré la peine et les querelles, il faut maintenant décider de ce qu'il va être fait de la maison familiale et des effets personnels du père. Car si la plus jeune rêverait de fonder une maison d'hôtes, l'aînée pencherait plutôt pour la construction d'un terrain de golfe qui, à coup sûr, pourrait rapporter beaucoup. De quoi raviver les conflis et les vieilles rancoeurs.

Car dans le même temps, les trois soeurs vont dévoiler de lourds secrets de familles liés au passé ainsi que des secrets actuels. Cet héritage sera alors l'occasion pour les soeurs de tout reprendre à zéro et de recommencer à croire en leurs rêves. L'occasion aussi pour elles de mettre un peu d'ordre dans leurs vies voire de changer de vie.

 

Du côté de la forme...

Les romans de Serge Camaille sont toujours pour moi de beaux moments livresques d'évasion d'autant que l'auteur sait toujours se renouveler. J'étais donc curieuse de voir comment il parviendrait à travailler le genre de la chick lit avec un essentiel de personnages féminins. Le résultat est top.

Nous voici une nouvelle fois au coeur de l'Auvergne, une Auvergne relativement moderne mais où les téléphones portables n'existent pas encore. De quoi donner un certain charme à cette histoire qui pourrait tout aussi bien se passer en 2020 mais avec le côté spontané en moins. Une question d'héritage aussi qui le lien entre le passé et le présent.

Dans ce roman, nous allons donc découvrir trois soeurs aux caractères très distincts  mais toutes attachantes à leur façon. L'amoureux des livres se sentira sans doute plus proche de Virginie, libraire et rêveuse. Mais c'est la relation entre les trois qui fait toute la force de cette histoire avec un auteur qui sait parfaitement faire ressortir les émotions féminines.

La question de l'héritage est au coeur de cette intrigue avec l'atroce question : que faire d'une habitation qui regorge de souvenirs quand son propriétaire est décédé ? Une question que nous sommes tous amenés à nous poser et qui, bien souvent, se règle dans une vente. Ici, les soeurs ont des projets, des projets à la fois oniriques et plein de sens.

Ce roman va être celui de la famille, celui du passé et du présent, celui des secrets révélés. Mais ce roman va aussi être celui de l'amour, celui des rencontres et celui des projets d'avenir. De quoi faire songer au lecteur que tout est possible quand on s'en donne les moyens même si on ne sait jamais tout de ceux qui nous entourent. Un roman qui fait du bien.

Si on retrouve le style de l'auteur dans ce roman, et notamment sa passion pour l'Auvergne et pour l'humanité, on lui découvre ici une capacité à nous offrir un moment très tendre, plein d'humour et comme hors du temps, une histoire familiale comme on les aime mais qui est surtout là pour nous offrir un moment qui nous rappelle l'essentiel de l'écoute et de la foi en ceux qu'on aime.

 

En conclusion... 

Voici un roman que j'ai pris plaisir à lire en ce temps de reconfinement où il fait bon se faire du bien par des histoires agréables, sans prise de tête mais avec des personnages touchants. Voici un roman qui renouvelle les questions d'héritages familiaux et qui propose, en sous-marin, une belle poésie autour de l'amour des livres ce dont nous avons cruellement besoin en ce moment.

Un roman pour se faire du bien et idéal à offrir pour Noël puisque ce roman en parle brièvement.

Ils auraient pu faire une belle famille - Roger Vannier

  

Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny

date de publication : 27-05-2020

pages : 192

prix : 6,99€ (format epub uniquement)

 

Résumé éditeur

Ludovic a été adopté. Sa mère est médecin et son père, chercheur. Il s’est très vite intégré et s’est fait des amis à l’image d’Aurélie, qui, à dix ans, n’a d’yeux que pour son petit copain noir. Des sentiments irréversibles. Si les enfants n’attachent aucune importance à la couleur de la peau, il en va autrement pour certains adultes. À commencer par le grand-père de Ludo. Cardiologue de renom, fondateur du laboratoire familial, à la tête d’un empire immobilier, il renie son petit-fils jusqu’à l’humiliation. Et jamais, au grand jamais, sa fortune ne lui reviendra. Les années s’écoulent et Ludovic devient docteur à son tour. Il travaille maintenant au laboratoire permettant ainsi à ses parents de se consacrer à leur passion, la voile en mer. Au cours d’un voyage, le drame couve : le couple ne donne plus signe de vie. L’inquiétude est à son comble. Chez le grand-père aussi, car si son fils unique venait à disparaître, son héritier direct et incontestable serait Ludovic. Impossible d’y déroger ! Mais Louis-Étienne, lui, l’entend d’une tout autre oreille. La haine, comme l’amour, n’a pas de limites. Les préjugés sont tenaces, parfois même obsessionnels, et étrangers à toute notion de génération ou d’époque. Roger Vannier n’a de cesse de croire qu’un jour l’homme finira par les éradiquer pour construire un monde meilleur. 

 

Pourquoi ce livre ? 

Très attirée par le résumé et par la couverture de ce roman, je me suis laissée tenter par ce roman au format ebook que j'ai dévoré.

 

De quoi est-il question ?

Alors qu'ils sont enfants dans les années 1980, Aurélie et Ludo aiment passer du temps ensemble malgré les parents de l'une et les grands-parents de l'autre qui voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ce petit garçon noir dans leurs vies. Car si les enfants se moquent de la différence de couleur, le racisme a la peau dure dans le regard de ceux qui veulent tout contrôler.

Les années passant, c'est pourtant un sentiment beaucoup plus fort qui avive les deux jeunes gens malgré la distance qui les sépare. Un événement inattendu les réunira pourtant alors même que Ludo, devenu docteur de renom, apprend la disparition en mer de ses parents. Une épreuve pour le jeune homme qui doit se confronter à un grand-père qui le déteste littéralement.

Mais ce dernier, bien décidé à ne pas laisser sa fortune à un "bamboula", va tout tenter pour déroger à la loi de l'héritage. Va alors commencer une course contre la montre pour le jeune homme qui devra se battre pour lui-même, pour Aurélie mais aussi pour la tolérance dans un monde où rien n'est simple. Une course pour ne pas tomber dans les pièges lancés par un grand-père ancrés dans ses convictions.

 

Du côté de la forme...

Je ne connaissais pas la plume de Roger Vannier mais appréciant beaucoup les romans publiés aux éditions Lucien Souny je me suis laissée tenter par cette découverte sans trop savoir où je mettais les pieds et sans m'imaginer les surprises réservées par l'auteur.

Tout commence autour d'une belle histoire entre deux enfants, une histoire au-delà des préjugés qui fait beaucoup de bien et invite chacun à retrouver son âme d'enfant, un appel à la tolérance et à l'acceptation de la différence. Un sujet qui n'a jamais été autant d'actualité et dont chacun devrait nourrir une réflexion. Les enfants ne jugent pas, les adultes les poussent à le faire.

Très jeune, Ludo va souffrir du racisme et de la haine, notamment de la part de son grand-père qui va à l'encontre de l'amour porté par les parents. De quoi donner un souffle d'espoir et d'imposer au lecteur cet amour contre la haine, sans juger. Car le racisme n'est pas d'une violence extrème, il est juste le racisme ordinaire contre lequel il convient de se battre.

Les enfants devenus adultes, le lecteur s'attend à une belle romance. Un peu compliquée, certes, nourrie de la haine du grand-père, sans doute. Mais ce que je n'avais pas imaginé, c'est le point de bascule du roman vers une intrigue aux frontières du polar et du roman noir. Car les projets menés par le grand-père, sans trop en dire, valent bien les meilleurs romans du genre.

Dans ce roman, nous allons voyager de Montluçon au sud de la France et l'auteur parvient très bien à rendre les ambiances de ces milles, donne envie d'aller les visiter quand on ne les connais pas. De quoi donner du baume au coeur dans un roman qui n'est pas plein de bons sentiments et de résilience. Mais, dans le même temps, l'action et le rythme ne manquent pas sans un instant de répis pour le lecteur.

Côté style, l'auteur mêle habilement différents genres pour un cocktail qui fonctionne. De l'amitié, de l'amour, de la haine mêlés à de l'action, de l'intrigue, du suspens. On se laisse prendre à l'ensemble alors même que l'on ne s'attend pas aux retournements imaginés par l'auteur et encore moins à la puissance de haine qu'il met en oeuvre. Car tout va loin, trop loin, mais pourrait tellement être réel...

 

En conclusion... 

Voici un roman dont je ne savais pas trop quoi attendre et qui a finalement été une vraie bonne surprise dans tous les sens du terme. Une surprise de style, une surprise d'intrigue et une surprise de réflexion proposée au lecteur. Tout ça dans une histoire qui fonctionne et mêle romance et polar, amitié et suspens, relations humaines et réflexion sur le monde.

Un roman qui m'a fait passer un très bon moment, que je vous conseille et qui me donner envie de découvrir d'autres romans de l'auteur.