Infos sur le livre
éditions : Auto-édition
date de publication : 12-09-2021
pages : 293
prix : 13€
Résumé éditeur
Eté 1999 : Le plus grand festival musical jamais organisé est sur le point de se tenir sur une base aérienne désaffectée. Trois jours de musique, trois jours de fête, trois jours de folie. Alice et sa bande de copains se préparent à assister à cet événement dont ils rêvent depuis des mois. Jack fait partie des élus embauchés pour assurer la sécurité des festivaliers. Rémi, jeune journaliste, se retrouve contraint de couvrir cet événement. Ils ne se connaissent pas encore, mais ont un point commun : ils vont connaître l’enfer.
Pourquoi ce livre ?
Après avoir craqué sur la couverture et le résumé de ce roman, j'ai été frappée par ce que l'auteure m'en a raconté. J'ai donc craqué et l'ai lu dans la foulée.
De quoi est-il question ?
Nous sommes à l'été 1999, un immense festival est organisé pour, en théorie, mettre en valeur la musique rock. Dans la réalité, faire le maximum de profit. Des dizaines de milliers de festivalier pour seulement quelques agents de sécurité et quelques postes de secours. L'obligation de consommer sur place sous un soleil de plomb et une ambiance générale agrémentée de drogues et d'alcool.
Parce que les installations d'eau et de sanitaires sont insuffisantes, tout ce petit monde évolue bientôt dans la crasse, la puanteur et la violence. Très vite, les jeunes deviennent ingérables, en proie à tous les excès, bien décidés à faire la fête mais aussi, et surtout, à satisfaire leurs désirs primitifs à l'égard des rares femmes présentes sur le site.
Jack, Ju' et Nelly, respectivement hommes de sécurité et infirmière vont tout tenter pour limiter la casse qui se déroule sous leurs yeux. Rémi, le journaliste, fera l'impossible pour garder le maximum de preuves de cet enfer. Alice et sa bande d'amis, décidés au départ à profiter d'un bon moment, vivront de l'intérieur les pires moments du festival.
Du côté de la forme...
N'étant pas fan de musique rock, l'ambiance des festival n'est pas de celles qui me touchent le plus en général. Mais l'enfer sur Terre que promettait ce roman, qui plus est tiré de faits réels, m'a bousculée dans mes certitudes et m'a donné envie d'en savoir plus.
A travers des personnages fictifs, l'auteure fait le choix de nous présenter les différentes facettes du festival : les postes de secours, la sécurité, le regard journalistique extérieur, le regard des festivaliers qu'ils soient ou non entrés dans le trip. Par leurs regards, le lecteur va voir l'enfer s'ouvrir devant ses yeux, attendant autant que redoutant l'apothéose destructrice finale.
Car si, dès le départ, rien ne sent bon, au propre comme au figuré, les premières pages ne sont rien en comparaison des dernières. Le manque d'eau, la chaleur, les problèmes de sécurité et les substances illicites annoncent le massacre mais semblent pouvoir être gérées par l'intelligence humaine. Mais cette humanité disparaîtra peu à peu au profit de la bestialité, de l'appel du corps et de la colère.
Construit à l'image d'un film, ce roman nous retrace moment après moment les trois jours du festival, d'un début tendu à une évolution vers l'horreur. Car l'auteure ne nous épargne rien : ni la crasse, ni la violence, ni les paroles atroces. Elle nous décrira même les scènes d'agression, les plaies et la chaleur se ressent à chaque page de même que la peur, la faim et la soif.
Difficile d'imaginer que tout cela ait pu avoir lieux mais, dans le même temps, comment au vu des conditions cela aurait-il pu être autrement ? Car au-delà de l'horreur, ce roman pause la question de la capacité de l'être humain à survivre aux épreuves, pose la question de l'animalité de l'homme et interroge sur la cupidité des puissants ne voulant pas voir leurs échecs.
Côté style, l'auteure ne nous épargne pas la violence du moment tant dans ses descriptions des événements que dans les dialogues. Pour avancer dans ces pages, il faut avoir le coeur bien accroché. Car nous sommes là à l'opposé de tout ce que l'on peut souhaité : valeur de la femme, bonheur de la musique, joie du vivre ensemble. Ici, l'enfer au propre comme au figuré nous envoûte.
En conclusion...
Ce roman fait clairement partie de ceux dont on ne ressort pas indemne, de ceux qui nous marquent et nous hantent pendant des jours. De ceux qui nous poussent à la recherche pour comprendre, pour mettre des mots sur l'horreur, pour essayer de savoir pourquoi. Mais ce roman est aussi de ceux dont les personnages nous frappent, nous touchent, nous dégoûtent mais ne nous laissent pas indemnes.
Un roman à lire à tout prix et auquel je souhaite un énorme succès ! Un coup de coeur !