Infos sur le livre
éditions : De Borée
date de publication : 13-10-2016
pages : 220
prix : 18,90€
Résumé éditeur
En 1940, pendant la débâcle, Jean-Jacques, déserteur de l'armée française, vit une courte aventure avec une jeune héritière, une idylle qu'on n'oublie pas... Lors du retour au château des parents de Blanche, le soldat doit pourtant reprendre la fuite. Le destin va alors les éloigner, Blanche fuyant la France avec sa famille et Jean-Jacques prenant le maquis avant de se consacrer entièrement à l'entreprise familiale, une scierie qu'il entend moderniser. Aujourd'hui, à quatre-vingts ans, le vieil homme se remémore les doux instants auprès de Blanche et la longue attente toujours dans l'espoir de la retrouver...
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman à la très jolie couverture et au résumé plutôt tentant.
De quoi est-il question ?
Jean-Jacques est un vieil homme, un vieil homme qui a vu s'écouler devant lui l'histoire du 20ème siècle et l'histoire de sa famille. Au crépuscule de sa vie il prend alors la décision de se replonger dans son passé, pour sa fille, et de lui raconter son histoire. Une histoire dans l'Histoire de l'enfance à l'âge adulte, de la guerre à la gestion d'entreprise sans oublier l'amour.
L'histoire de Jean-Jacques commence alors qu'il n'est qu'un enfant, alors qu'il voit son père fonder une fabrique de jouets dans le but de s'émanciper. Quitte à être esclave de son travail, autant être le sien propre plutôt que celui des autres, telle est sa devise. Et Jean-Jacques n'est pas sans suivre son père dans sa passion pour ces jouets en bois et leur ravissement.
Mais la guerre est là, une guerre qui s'apprête à tout ravager, une guerre qui ne comprend ni la passion pour sa région ni l'amour au sens le plus noble du terme. Alors Jean-Jacques est forcé de partir, il doit laisser derrière lui Blanche, une jeune femme avec qui il a vécu une courte mais belle histoire. Alors que ses passions ne le quitte pas, il doit aller faire face à l'horreur jusqu'à ce que la vie reprenne ses droits...
Du côté de la forme...
Vous le savez, je suis une grande amoureuse des romans de terroir et plus particulièrement de ceux se déroulant au sein de la seconde guerre mondiale. Ce roman avait donc tout pour me plaire avec, en prime, sa couverture magnifique.
Ce roman est une rétrospective. Un homme, âge, va faire le choix de compter son histoire à travers des carnets à laisser à sa fille. Il s'agit là d'un angle qui me touche toujours beaucoup car à l'histoire elle-même s'ajoute un brin de nostalgie mais aussi une tendresse sur le passé que l'auteur maîtrise ici très bien, une tendresse qui se ressent moins lors d'un récit linéaire.
Ici, les ellipses temporelles ne manquent et pour cause puisque le lecteur est invité à suivre les caprices de la mémoire du narrateur. Des caprices laissés en chronologie malgré tout ce qui, je l'avoue, m'a pas mal arrangée. Mais des caprices malgré tout avec une belle mise en valeur des moments clés de la vie de Jean-Jacques : l'annonce de la guerre, l'amour, la passion pour une affaire.
Car c'est bien là ce qui fait l'originalité de ce roman, la plongée dans la guerre puis l'après-guerre à travers le regard des petits entrepreneurs qui, au sortir de l'horreur, durent se battre bec et ongles pour sauver leur bien. Ici, l'auteur nous invite à découvrir l'univers d'une usine de jouets de bois et au fil de ma lecture j'ai senti la sciure et ai ressenti cette sensation bizarre que l'on peut avoir face aux vieux jouets de bois.
Malheureusement, ce roman est court, trop court, et fait partie de ces romans que l'on lit rapidement mais dont on oublie le contenu tout aussi rapidement. Ce qu'il reste de cette lecture sont alors surtout des émotions. De la tendresse vis-à-vis du narrateur, de la nostalgie face à une époque révolue, de la peine en souvenirs de tous les destins brisés par la guerre, ces destins amoureux notamment que l'on oublie souvent.
Ce roman était le premier que je lisais de l'auteur et je l'ai dévoré en une matinée à peine, prise par l'histoire de ce vieil homme racontant son passé. Au fil de ma lecture, j'ai eu comme le sentiment d'entendre un grand-parent me contant une époque que je n'ai pas connu et en sortant du roman j'ai eu, comme souvent, l'impression étrange de laissé cet homme sur le bord de la route.
En conclusion...
Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et dans lequel je me suis plongée avec la certitude de passer un bon moment. Mon ressenti au sortir de cette lecture est étrange entre sentiment d'un récit trop court qui aurait pu être davantage étoffé, tendresse pour un narrateur qui m'a touchée, intérêt pour un après-guerre que l'on ne connaît finalement que peu. A découvrir pour une lecture douce en mode cocooning.
J'espère pouvoir bientôt redécouvrir l'auteur dans un autre univers.