dimanche 26 mai 2019

Quais du Polar 2019

Salut à tous,
Mieux vaut tard que jamais, voici mes photos de Quais du Polar. Alors moi je vous propose un petit jeu... Regardez bien toutes ces photos et essayez de deviner qui sont les auteurs...






Grand moment du salon lorsque j'ai enfin pu approcher le seul, l'unique, Maxime Chattam.


























Mes achats du salon :



Lire à Limoges 2019

Salut à tous,

Voici un court compte-rendu du premier weekend de mai durant lequel j'ai eu la chance de pouvoir me rendre sur le salon de Lire à Limoges, un salon que j'ai découvert l'année dernière et auquel j'ai été ravie de retourner cette année.

Samedi matin, avec ma copine Sylvie, nous arrivons à Limoges sous un temps plus que mitigé qui n'inspire pas vraiment confiance.


Mais dès que nous entrons sous le chapiteau je suis prise par la frénésie qui m'habite dès que je rentre sur un salon. Un pur bonheur qui fait toujours du bien.


Même si je ne m'y suis jamais vraiment arrêtée, j'ai été touchée par ce stand manga qui n'est pas sans être très attractif. Le genre de stand qui pourrait bien me donner envie à l'occasion de m'intéresser de plus près à ces publications.


Durant ce salon, j'ai été ravie, bien sûr, de retrouver tous les copains de chez De Borée, des Presses de la Cité et de Souny éditions. Les photos manquent à l'appel mais ces retrouvailles avec les  aucopains valent plus que ça pour moi.

Mais le bonheur de ce salon a été de faire des rencontres et des retrouvailles qui sont toujours plaisantes autant au niveau humain qu'au niveau littéraire.

 Cédric Sire

 Olivier Norek

J'ai aussi eu le bonheur incroyable de pouvoir rencontrer un auteur que j'apprécie beaucoup et avec lequel j'ai été ravie d'échanger quelques mots.

 Jean Teulé

J'ai aussi pu rencontrer une auteure que je n'avais jamais vu mais dont le roman me tentait depuis pas mal de temps. Et c'est avec joie que j'ai rencontré une très belle personne.

 Elsa Flageul

Et puis, j'ai aussi eu la chance incroyable de pouvoir approcher en quelques minutes chrono cet auteur pour lequel il faut d'ordinaire attendre des heures...

 Franck Thilliez

Dimanche, c'est un peu plus en mode "vadrouille" que je suis retournée sur le salon et que j'ai notamment pu voir Virginie Grimaldi mais, surtout, j'ai pu vivre une rencontre fabuleuse avec une auteure qui m'a émue aux larmes en me remerciant pour mes chroniques...

Marianne Lévy

Bref, un salon absolument magique qui m'a fait énormément de bien et sur lequel j'ai hâte de retourner l'année prochaine.

Mes achats du salon :



samedi 25 mai 2019

Un feu brûlait en elles - Jean-Guy Soumy

 

Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 15-03-2019
pages : 624
prix : 9,50€

Résumé éditeur

 Onze femmes... Elles vont être onze à se transmettre, de génération en génération, la flamme que Marie, la première, a cueillie au "feu perpétuel" qui brûlait sur la place de ce village de la Creuse, dans le terrible hiver de 1709. De mère en fille, à travers trois siècles d'Histoire, misérables ou riches, sages ou folles ― portefaix sur les pavés de Paris, courtisane sous la Révolution, cantinière pendant la retraite de Russie, grande bourgeoise révoltée, aventurière, danseuse étoile de l'Opéra de Paris ―, ces femmes, qu'une même ardeur, qu'une même passion anime, accomplissent un unique destin : celui de la femme éternelle que rien, jamais, ne peut abattre. A cette aventure romanesque, bouleversante en chacune de ces incarnations, il fallait du souffle, un coeur généreux et une exigence sans faille : Jean-Guy Soumy. 

Pourquoi ce livre ?

J'aime les histoires de femmes, les romans régionaux historiques et les sagas familiales. Alors, bien sûr avec ce roman, il ne m'a pas fallu longtemps pour me laisser tenter.

De quoi est-il question ?

Tout commence en Creuse, dans la seconde moitié du 17ème siècle. La jeune Marie vit avec sa famille et se réjouis d'un quotidien simple. C'est avec joie qu'elle découvrira l'amour et se saura enceinte. Mais lorsque la jeune Marie meurt en courches après avoir donné la vie à sa fille, Jeanne, tout bascule.

Ce sera alors au tour de Jeanne de prendre le relais sur un nouveau siècle en plein changement, à son tour de prendre en main l'histoire familiale et de nourrir un héritage. Grandissant sans mère, sans cette mère morte trop tôt, ce sera à elle et à elle seule de devenir la mère de toutes les femmes qui se succèderont et se battront pour ce en quoi elles croient : leur famille.

Car c'est bien un superbe héritage familial que les femmes de la lignée se transmettront de mère en fille à travers tous les grands événemenent de l'Histoire, entre les périodes paisibles et les grands bouleversements. Car cette lignée sera aux premières loges des révolutions, des guerres et des grandes avancées.

Du côté de la forme...

Lorsque ce roman est arrivé entre mes mains, je dois bien avouer que j'ai été impressionnée par son épaisseur et ai de suite compris qu'il ne s'agirait pas là d'un roman que je dévorerais mais plutôt d'un roman que je savourerais. Un autre mode de lecture qui fait du bien.

Souvent, lorsque l'on parle de sagas familiales, on pense à des séries en plusieurs tomes ou à un seul roman regroupant plusieurs générations. Mais ici, ce terme prend tout son sens avec, en un seul volume, les histoires des femmes d'une même famille sur près de trois siècles et pas moins de onze générations. Une prouesse qui aura pu lasser mais qui fonctionne avec brio !

En effet, au début de ma lecture, j'ai eu peur de l'ennui, craignant des schémas trop répétitifs tout en n'ayant pas assez le temps de m'attacher à chacun des femmes de cette histoire. Et même si j'aurais souhaité passer plus de temps avec chacune d'elles, on se laisse très vite prendre au rythme  D'autant que plutôt qu'un enchaînement basique, ces différentes histoires sont plutôt comme un puzzle.

Car impossible d'avancer dans le temps et les générations sans faire des rapprochements entre ces différentes femmes : une souffrance, un bonheur simple, un événement historique... Un moyen pour nous, femmes, de se poser des questions sur les autres femmes de notre famille, celles qui ont contribuer à faire ce que nous sommes aujourd'hui.

Enfin, il est agréable de voir que l'auteur ne tombe pas dans la facilité du genre tout comme l'on comprends sans qu'il ne nous noie tout le travail de recherche que ce roman a nécessité. Pour autant, ce roman n'est pas sans être un fort roman féministe dans une force de courage de ces héroïnes qui sembleront couvrir l'ensemble de ce que l'on peut attendre de la vie.

Au niveau du style, c'est avec beaucoup de talent que l'auteur mêle l'Histoire aux histoires individuelles. Ainsi on en apprend beaucoup sur l'histoire de notre pays tout en se laissant séduire par des héroïnes qui font du bien, que l'on voudrait extraire du roman pour les rencontrer "en vrai" et qui savent nous émouvoir.

En conclusion... 

Voici un roman qui me tentait mais qui, je l'avoue, me faisait aussi un peu peur. Car il aurait été tellement facile pour l'auteur de tomber dans la facilité et dans des longueurs qui auraient gâché la lecture. Or il n'en est rien et ce roman se savoure, page après page, avec une soif de nous offrir un voyage dans le temps comme hors du temps.
Un très beau roman à découvrir sans attendre. 

vendredi 24 mai 2019

Surface - Olivier Norek



Infos sur le livre

éditions : Michel Lafon
date de publication : 04-04-2019
pages : 424
prix : 19,95€

Résumé éditeur

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police. Là-bas, personne ne veut de son enquête. 


Pourquoi ce livre ?

Qui dit nouveau roman d'Olivier Norek dit bien sûr nouvelle lecture obligatoire. Et sitôt que ce roman est arrivé entre mes mains, je n'ai pas attendu longtemps avant de m'y plonger.

De quoi est-il question ?

Noémie Chastain est un capitaine respectée de la police parisienne et est une véritable passionnée de son métier. Mais en une seconde, tout bascule et la jeune femme se retrouve à l'hôpital. Dans le coma pendant plusieurs semaines, c'est défigurée qu'elle s'éveille, à l'image des "gueules cassées" de la guerre mais forte de l'envie de repartir sur le terrain.

Ce nouveau visage n'est pas sans mettre mal à l'aise Adryel, celui qui est à la fois son compagnon et son collègue. Et parce que la nouvelle Noémie dérange, elle est envoyé en province, au fin fond de l'Aveyron, dans un petit village qui apparaît à peine sur la carte. Un village où il ne se passe jamais rien, idéal pour un repos bien mérité ou une mise au placard.

Mais alors que celle qui se fait désormais appeler No tente de se faire à cette nouvelle vie, à ce nouveau rythme, un cadavre remonte à la surface du lac, le cadavre d'un enfant. Et alors que tout le monde veut dissuader la jeune femme de mettre son nez dans ce qui ne peut être qu'un accident, c'est dans les secrets d'un village que la capitaine va plonger.

Du côté de la forme...

Les avis ayant été divers et variés sur ce roman, c'est sans a priori que je me suis lancée mais avec, toutefois, le goût de retrouver la plume et l'univers d'un auteur que j'affectionne énormément. Et si je ne savais trop à quoi m'attendre, je suis vraiment ravie de ma lecture.

Il est vrai que le début peut paraître un peu long car nous avons une longue mise en place du personnage de Noémie dans sa posture de femme qui doit réapprendre à vivre. Long, certes, mais tellement réaliste ! Ras-le-bol des flics qui vivent l'horreur et s'en remettent en moins de deux. Ici, l'auteur joue le jeu jusqu'au boût et ça fait du bien.

Nous sommes dans un polar et nous savons qu'une enquête aura lieu tôt ou tard mais ce point là n'arrivera que dans un second temps. Au départ, il est question de reconstruction mais aussi, et surtout, d'une mise en parallèle entre la police parisienne et la police des petits villages ce qui permet de mettre en valeur des coins reculés que nous avons trop tendance à oublier.

Moi qui suis fan des romans régionaux, j'ai eu plaisir à découvrir ce petit village de l'Aveyron et surtout à découvrir des caractères "vrais" que l'on a toujours plaisir à suivre. D'autant qu'ici l'héroïne les découvrent en même temps que nous ce qui nous permet de suivre ses réactions dans le même temps. Un beau moment de vie et de relations humaines.

Et puis, il va bien sûr y avoir l'enquête elle-même avec cette capacité étonnante de l'auteur à faire d'une histoire banale une intrigue forte et troublante. Comme dans tout polar, j'ai bien sûr chercher à trouver l'entourloupe. Raté ! Je me suis faite avoir pour mon plus grand plaisir avec une montée en puissance des mystères et une résolution que je n'avais franchement pas vu venir.

Côté style, j'ai retrouvé avec un plaisir évident l'écriture d'un auteur qui sait de quoi il parle tout comme il sait nous raconter des histoires. Mais surtout, l'auteur s'amuse, s'amuse avec son lecteur, s'amuse avec ses collègues auteurs. Une bonne humeur qui transpire d'une enquête rondement menée et de purs moments de stress. Bravo !

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais de lire depuis avant même sa sortie et que j'ai eu un bonheur sans faille à savourer. Un roman qui a su mêler tout ce que j'aime : une enquête prenante, des personnages forts et un cadre de province profonde qui sait toujours me séduire. Voici un roman qui est encore un grand roman de l'auteur.
Si vous ne connaissez pas encore ses romans, qu'attendez-vous ? 

jeudi 23 mai 2019

La dentellière des prés - Alysa Morgon

 

Infos sur le livre

éditions : Souny
date de publication : 10-05-2019
pages : 190p
prix : 16,50€

Résumé éditeur

Quel étrange puzzle que la vie d’Armande, avec ses curieux morceaux à emboîter, pour certains facilement, pour d’autres avec grande difficulté au bas mot ! Mais jamais cette femme ne renoncera à tenter d’imbriquer chaque nouvelle pièce qui se présente. Comme si elle se devait de reconstituer ce casse-tête dans son intégralité. Pourtant, au plus profond d’elle-même, elle sait qu’il manquera toujours l’élément principal, celui qu’elle a fait disparaître un soir de mars dans la forêt. Alors, afin d’oublier tous ses tourments, elle court les champs pour tresser avec adresse les fleurs et les herbes. Ces trésors, que seule la nature lui offre, réussiront-ils à apaiser son cœur et sa tête qu’on dit prise de folie ? Seront-ils le remède à ses maux ? Un habile et insolite jeu d’ombres et de lumières, de douceur et de fureur, dans ce roman rempli de tendresse et d’espérance. 

Pourquoi ce livre ?

Un nouveau roman d'Alysa Morgon est toujours pour moi un grand moment que j'attends avec la plus vive impatience.

De quoi est-il question ?

Au XIXème siècle, c'est au coeur de la campagne que la petite Armande voit le jour dans une famille où, à part la gouvernante, personne ne semble vraiment l'aimer. Ni son père pour qui elle est quantité négligeable, ni pour sa mère qui ne lui montre guère de signe d'affection. A la mort de cette dernière, c'est complètement seule que la fillette se retrouve.

Et pour ce père qui ne l'aime pas, elle ne sera plus tard qu'une vulgaire monnaie d'échange pour ce dernier qui n'hésitera pas à la vendre comme épouse à un homme rustre, violent et fou en échange d'un champ qu'il convoite. Dès lors, la vie d'Armande devient un enfer, sous l'emprise d'un homme qui la bat continuellement et l'estime être sa propriété.

Plus rien ne semble pouvoir la sauver de l'horreur qu'elle vit au quotidien. Jusqu'au jour où la fuite n'est plus possible : Armande attend un enfant. Pour elle, le seul espoir est désormais d'avoir un fils car son bourreau de mari l'a averti : si elle met au monde une fille, celle-ci sera tuée et elle avec. Une épée de Damoclès au dessus de sa tête qui ne fera que rajouter à sa terreur journalière...

Du côté de la forme...

En débutant ce roman, j'avais la certitude que j'allais passer un bon moment. Ce que je ne savais pas, c'est que j'allais mon plonger dans une histoire qui me troublerait autant et qui me provoquerait autant d'émotions.

Lorsque j'ai découvert le personnage d'Armande, dès les premières lignes, j'ai été touchée, troublée et émue par cette fillette grandissant sans amour. Et déjà, l'émotion était forte. Mais cette émotion n'était rien à côté de celle que j'ai vécu par la suite entre la violence qu'elle vivra en tant que femme et ses souffrances en tant que mère.

Car Armande est une femme qui m'a parue incroyablement "vraie", une femme qui m'a donné envie de plonger dans le roman à corps perdu pour lui venir en aide alors même que son mari Maurin m'a fait ressentir une violente rage. Cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé mais les larmes ont coulé durant ma lecture : de peine, de colère, d'émotion à la fin. Magnifique !

Au niveau de l'intrigue, tout commence comme tout roman du genre mais, très vite, on comprend que cette histoire va beaucoup plus loin avec un secret de famille qui me donne des frissons qu'en vous en parlant. Une histoire de femme, certes, une histoire de renaissance, aussi, mais surtout une histoire de vie, d'amour et de courage.

Quant au cadre, le lecteur est plongé dans ce XIXème. J'ai eu froid en hiver, chaud en été, eu peur seule dans la forêt. J'ai même parfois eu le sentiment de ressentir les douleurs physiques et morales d'Armande. Avec ce roman, j'ai plongé dans un autre temps, un temps tragique mais aussi un temps plein de poésie à l'instar du style de l'auteure.

Car, je vous le dis à chaque fois, c'est ce style si poétique de l'auteure qui fait de chacun de ses romans une pépite et celui-là tout particulièrement. Et que de force dans le secret mis en avant ici, un secret qui laisse imaginer toutes les horreurs insoupçonnées dont les murs se souviennent. Difficile de ne pas vous spoiler mais ce mystère en vaut vraiment la peine et l'auteure mérite qu'il ne soit révélé.

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais et que je suis absolument ravie d'avoir pu découvrir, qui m'a procuré mille émotions, qui m'a troublée et que je ne suis pas prête d'oublier. Certes ce roman est un roman de terroir, une histoire de femme et ce dans une ambiance historique mais ce roman est aussi beaucoup plus que ça. Un roman d'émotion, un symbôle de courage, pour un ensemble incroyable. 
Ce roman est juste pour moi un énorme coup de coeur. 

samedi 11 mai 2019

Une promesse si fragile - Nicole Provence

Une promesse si fragile 

Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 18-04-2019
pages : 303
prix : 19,90€

Résumé éditeur

 Dans le village varois de Camps, niché en face de la barre rocheuse de Saint-Quinis, l'industrie du feutre tient la première place en cette année 1873. Francis Gastellan, propriétaire des deux plus grandes entreprises de la région, règne sur la vie de ses ouvriers. La jeune et charmante Nais, couturière et fille du contremaître Joseph Caspado, est convoitée à la fois par Francis et par Césaire, les fils du grand patron. Tandis que le benjamin obtient les faveurs de la belle, la jalousie et la haine animent le coeur de lainé, héritier du patrimoine familial. Les deux frères entament alors une guerre sourde qui risque d'avoir de lourdes conséquences. Obligée de se soumettre à l'autorité de son père, Nais se battra contre vents et marées afin de retrouver les bras de celui qu'elle aime depuis toujours. La promesse d'un avenir heureux et paisible résistera-t-elle devant la puissante emprise des conventions ? L'espoir est-il permis pour ces amants qui n'aspirent qu'à unir leur destinée ? 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu (re)découvrir ce roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup et dont j'avais très envie de vous parler depuis longtemps.

De quoi est-il question ?

Nous voici à Camps, en 1873. Naïs et Césaire s'aiment depuis longtemps d'un amour sincère bien que leurs mondes ne soient pas tout à fait les mêmes. Ils projettent même de se marier, attendant juste l'accord de leurs parents. Dans ce monde des entreprises, de la couture et de la chapellerie, rien ne semble pouvoir venir troubler leur bonheur.

Mais voilà que c'est Francis, le frère aîné de Césaire, nourri d'une infinie jalousie à l'égard de son cadet qui, le premier, va demander la main de la belle. Contrainte par son père, la jeune Naïs n'a d'autre choix que de celui d'épouser cet homme qui la répugne, cet homme sans finesse qui boît trop et finira par la frapper.

C'est alors dans le secret que Naïs et Césaire tenteront de se retrouver, faisant fi des lois de leur temps et des règles de leurs parents. Mais sans compter sur Francis qui n'hésitera pas à aller aussi loin qu'il est possible d'aller pour se venger de son frère et conserver sous sa coupe celle qu'il estime lui appartenir.

Du côté de la forme...

Nicole Provence fait partie de ces auteurs que j'apprécie beaucoup humainement et dont la gentillesse et la bienveillance respirent de ses romans. Pour ce titre qui n'était alors paru qu'au Québec, ce fut pour moi une grande joie que de le voir paraître chez un de mes éditeurs chouchoux.

Il est vrai, et il faut bien l'avouer, que nous sommes ici dans un roman de terroir au sens assez classique du terme : un cadre historique percutant, des personnages bloqués entre leur soifs de liberté et les contraintes qui leur sont imposées, Au coeur de tout ça, une intrigue amoureuse d'un couple séparé par la haine et la loi patriarcale. Tout ce qu'on peut aimer si on aime ce genre-là.

Si au début je me suis un peu demandé où l'auteure allait vouloir m'emmener et si je me suis lancée dans cette lecture pour le seul plaisir de faire une petite pause entre deux lectures plus "dures", je me suis très vite laissée embarquer dans l'histoire de ce jeune couple qui m'a beaucoup touchée par sa bonté et sa soif de vivre.

D'autant que la route sera longue et les obstacles nombreux pour Naïs et Césaire. La force du roman ? Ancrer ces obstacles dans un cercle intrafamilial qui apporte une tension non négligeable et une émotion forte que le lecteur partage avec les personnages. Alors, certes, il y a un peu de manichéisme entre les deux frères mais ça marche et c'est tout ce que l'on demande.

Et puis, ce roman, c'est une vraie plongée dans un milieu dont nous ignorons souvent tout : la chapellerie et le traitement des tissus selon les coutumes de l'époque. Avec ce roman, nous en apprenons donc beaucoup sur d'anciennes traditions et, mine de rien, nous découvrons toute une époque différente mais que nous aimerions parfois avoir connu.

Le style de Nicole Provence, c'est un style plein de bienveillance et de poésie. C'est un style qui nous fait aimer des personnages qui ne sont plus seulement de papier. C'est un style qui sait aussi nous faire voyager dans un autre temps, un autre cadre, mais tout en nous offrant une intrigue prenante qui prendra des chemins inattendus...

En conclusion... 

Cela faisait longtemps que j'avais envie de vous parler de ce roman et je suis plus que ravie d'avoir enfin pu le faire. Quel bonheur que de retrouver les bases d'un genre que j'adore et des personnages vrais qui font du bien. Et tout ça dans une région pas si éloignée de chez moi ce qui fait aussi beaucoup de bien. 
Pour ceux qui souhaiterais découvrir le genre, un roman idéal pour se mettre dans l'ambiance ! 

vendredi 10 mai 2019

Peau de lapin - Serge Camaille



Infos sur le livre

éditions : Marivole
date de publication : 15-03-2018
pages : 144
prix : 16,90€

Résumé éditeur

 "Peau de lapin", c'est le surnom qu'on donnait chez nous, à Sancoins, au peillerot du village. Le peillerot, vous savez, cet homme qui passait dans les rues de chaque village soit avec une carriole attelée, soit avec un triporteur à moteur ou encore avec une 203 plateau selon les époques, pour ramasser les peaux d'animaux, les ballots de vieux chiffons ou encore la ferraille en criant : "Peau de lapin ! Peau !" Si au siècle dernier chaque village voyait déambuler le sien, Lucien, le nôtre à Sancoins, eut une vie tellement riche en péripéties de toutes sortes qu'elle méritait bien que je lui consacre... Un roman ! L'idée ne m'est pas venue comme ça, du jour au lendemain. Ce fut un jour de dédicace dans ma ville de coeur que je vis apparaître Marie-Jeanne, la fille de notre peillerot. Elle prit son courage à deux mains pour me demander si je me souvenais de son papa, et si je serais intéressé pour en relater l'histoire. Après l'avoir entendue toute une journée, l'idée me sembla formidable à tel point que j'en ai fait... Un roman biographique. Tout ce qui est relaté dans cette histoire a été vérifié et approuvé par Marie-Jeanne. 

Pourquoi ce livre ?

Depuis le temps que j'entendais l'auteur me parler de ce roman un peu particulier, j'avais très hâte de le lire. C'est maintenant chose faite !

De quoi est-il question ?

C'est alors que l'auteur se trouve en dédicace pour d'autres de ses romans sur l'un des salons de France ou de Navarre qu'il est abordé par une femme, Marie-Jeanne. Cette dernière est la fille de Lucien que, il y a bien longtemps, tout le monde surnommait "Peau de lapin". Son idée ? Rendre hommage à son père par un roman qui raconterait, enfin, les tourments de sa vie.

Car la vie de Lucien fut une vie riche mais aussi une vie semée d'embûches. L'enfant qu'il était n'aura pas eu la chance de suivre de longues études, très vite contraint à devoir contribuer à nourrir la famille. Quant à son mariage, il sera dans la pure tradition de son temps entre déboires et joie d'être père malgré les épreuves quotidiennes.

Mais la vie de Lucien sera surtout une vie sur les routes de sa région en parallèle d'une vie d'usine aussi épuisante que forte, une vie au jour le jour pour vendre ses fameuses peaux de lapin sous le regard impressionné des jeunes enfants qui croisaient sa route. Une vie dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Du côté de la forme...

Serge Camaille fait partie de ces auteurs que je suis depuis quelques années maintenant et dont les romans ont su apporter une modernité dans un genre qui mérite d'être renouvelé : le roman de terroir. Mais ici, c'est un roman un peu différent qu'il nous offre.

Le roman biographique est un exercice difficile en ce qu'il doit à la fois entraîner le lecteur dans une histoire et à la fois rester fidèle au vécu de la personne racontée dans les pages. Un exercice auquel l'auteur s'emploie avec brio et qui sonne ici comme un hommage à un homme mais aussi à toute une génération oubliée par la modernité.

Je me suis très vite attachée à Lucien, un homme poignant qu'il serait aisé de juger mais dont le vécu nous pousse à porter un regard différent. Il n'est pas si simple d'imaginer que ce roman est une histoire vécue et, pourtant, tout nous est livré avec le réalisme qui se doit. Le lecteur se sent alors comme dans un entre-deux un peu onirique, un peu déroutant.

Au-delà de la biographie d'un homme, ce roman est celui du témoignage d'une époque à la fois si proche et si éloignée de la nôtre. Le témoignage des campagnes à une époque charnière mais aussi la force du souvenir. Car bien difficile est d'imaginer aujourd'hui cette autre façon de vivre, ces vies au sens large de ceux qui n'allèrent pas longtemps à l'école mais qui firent de leurs vies une vocation.

Bien que ce roman soit poignant dès le début et ne laisse pas un instant de répis au lecteur, sans doute aurais-je apprécié de rester plus longtemps avec Lucien et sa famille. Mais pas parce qu'il manque du récit ! Plutôt parce qu'en refermant ce roman j'ai le sentiment de laisser derrière moi des êtres qui étaient entrés subtilement en moi pour y laisser leur marque.

Si je connaissais le style de l'auteur en tant qu'écrivain, j'ai ici eu la chance de pouvoir lui découvrir un style un brin différent, celui du journaliste professionnel qui a fait sa carrière. En retraçant la vie de Lucien, l'auteur se met comme en recul pour faire la part belle à cet homme sans mettre en avant sa part d'auteur. Un bel hommage !

En conclusion... 

Voici un roman, appelons-le ainsi, qu'il me tardait de lire et avec lequel j'ai passé un très agréable moment même si j'aurais souhaité pouvoir rester plus longtemps dans la vie de Lucien. Avec ce roman j'ai beaucoup appris sur la vie des peillerots et vous engage vivemenet à cette lecture pour découvrir la vie de nos campagnes en ces années 1970. 

jeudi 9 mai 2019

Au bout du fil - Sylvie Arnoux



Infos sur le livre

éditions : Nats
date de publication : 20-01-2018
pages : 72
prix : 12€

Résumé éditeur

 A la fin du XIXe siècle, dans les montagnes cévenoles, Louise et Raymond rêvent d'aventures. Passionnés par les technologies naissantes, ils souhaitent quitter leur village, découvrir les Amériques et ainsi échapper au travail dans les moulinages, ces usines qui fabriquent le fil de soie. Leurs rêves vont les entraîner beaucoup plus loin que prévu. Dans ce roman à l'ambiance steampunk campagnard, découvrez la rude vie de ces milliers de filles et de garçons embauchés dès leur plus jeune âge dans les moulinages. Mais aussi comment une des technologies les plus en vogue aujourd'hui trouverait son origine au cour de l'Ardèche. 

Pourquoi ce livre ?

C'est lors des dernières Oniriques de Meyzieux que j'ai eu la chance de pouvoir discuter avec l'auteure autour de ce roman qui m'a immédiatement beaucoup tentée.

De quoi est-il question ?

Nous voici à la fin du XIXème siècle, au coeur de la campagne ardéchoise. La jeune Louise travaille, ainsi que ses frères et soeurs au moulinage de la région. Elle aime en secret Raymond dont les mondes sont bien opposés. Au quotidien, ils doivent subir les brimades et colères de leur chef d'atelier qui n'hésite pas à être dur et en rogne auprès de la gente féminine.

Et puis un jour, explorant les sous-sols des entrepôts, Louise et Raymond disparaissent, laissant derrière eux des proches dévastés. D'autant que, bientôt, la deuxième soeur disparaît dans les mêmes conditions laissant une benjamine mutique et un frère en proie à la colère. Jusqu'au jour où ces derniers partent en quête de leur famille.

Pour Jeanne et Martial, il s'agit maintenant de comprendre. Comprendre pourquoi des mots étranges apparaissent sur les murs, comprendre pourquoi Louise a fuit le carcan patriarcal pour se consacrer à une vie bien différente de celle qui lui semblait imposée. Comprendre enfin le lien de ces écritures avec l'invention toute récente du téléphone...

Du côté de la forme...

Pour ceux qui ne le savent pas encore, je travaille en ce moment sur du "terroir autrement" pour mon projet de fac. Alors, forcément, un roman steampunk campagnard, je ne pouvais pas passer à côté ! Et ça marche !

Ce roman rentre parfaitement dans cette catégorie de "lecture plaisir" mais "en lien avec le boulot" que je peux être amenée à faire régulièrement. C'est donc pleine de motivation mais aussi avisée d'un esprit très critique que je me suis lancée. La bonne nouvelle ? C'est que mon idée de "terroir autrement" n'était pas si idiote puisqu'ici l'auteure nous en offre un parfait exemple étonnant.

Nous retrouvons en effet dans ce roman toutes les caractéristiques du roman régional : un cadre à la fois géographique et temporel très ancré, des personnages de nos campagnes, une soif d'émancipation pour voir le monde évoluer. Certes la question est adaptée pour la jeunesse, un beau moyen d'amené les jeunes lecteurs vers ce genre pas forcément attractif pour eux.

Mais le tour de force de l'auteure est de faire peu à peu basculer cette ambiance "terroir" à une ambiance "steampunk" beaucoup plus en vogue avec de la modernité et une frontière très mince entre une réalité historique et une intrigue issue totalement de l'imaginaire. Une frontière si mince que le lecteur s'y laisse parfois prendre : où s'arrête le réel, où commence la fiction ?

Et ça fonctionne ! Parce que comme dans roman de steampunk qui se respecte, l'imaginaire autour des nouvelles technologies est développé avec brio dans ce roman même si, peut-être, l'auteure aurait pu aller encore plus loin dans cet imaginaire-là. Sans spoiler, je dois avouer que la révélation de l'épilogue, je ne l'avais pas vue venir.

J'ai découvert ici avec un immense plaisir le style de Sylvie Arnoux que je n'avais jamais eu l'occasion de lire et qui a parfaitement su mêler les genres pour nous offrir un roman très original qui change de ce dont on a l'habitude. Quant aux illustrations qui parsèment le roman, je dois dire que je suis complètement fan.

En conclusion... 

Voici un roman qui m'intriguait énormément de par l'idée tout à fait originale qu'il voulait promouvoir et je ressors de cette lecture en me disant : oui, ça marche, l'auteure l'a fait. Une idée qui me met du baume au coeur car la relation entre "terroir" et "steampunk" est ici dosée avec beaucoup de justesse. Sans doute aurais-je juste apprécié que le roman soit plus long porter plus encore cette idée.
Un roman à découvrir sans attendre pour tous ceux qui aiment ce qui sort des sentiers battus ! 

mercredi 8 mai 2019

L'enfant des Soldanelles - Gérard Glatt



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 17-01-2019
pages : 464
prix : 21€

Résumé éditeur

Pendant la seconde moitié du xxe siècle, le roman d'une indéfectible amitié entre deux jeunes hommes, et l'initiation parfois douloureuse de l'un d'eux, Guillaume, à la vie d'adulte. Un parcours ancré dans le décor puissant des Alpes. La montagne comme une évidence, comme une renaissance... Hiver 1952. Loin des siens, pendant six mois, Guillaume part en convalescence à Chamonix. Il découvre, ébloui, le décor grandiose des Alpes. Le petit citadin de huit ans en gardera le souvenir d'un paradis perdu. Mais il reviendra, tant le besoin est là, irraisonné, de vivre près des cimes avec son ami d'enfance Augustin. Une passion nourrie aux côtés de Julien Villermoze, un natif de la vallée de l'Arve, qui tel un grand frère les initie à sa montagne, à ses beautés et ses mystères. Jusqu'à un après-midi fatal... Pour les deux jeunes hommes, le coup est rude, le vide immense. Et davantage encore pour Marguerite qui aimait son fils Julien. D'un amour vibrant. Exclusif. Dévastateur... Un roman d'initiation qui mêle à l'émotion la tension et le suspense des passions humaines.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur que j'ai grand plaisir à suivre de roman en roman.

De quoi est-il question ?

Nous voici au début des années 1950. Le jeune Guillaume, enfin un peu chétif, est contraint de quitter sa famille et sa région pour se rendre dans un sanatorium, dans les Alpes sur ordre de son médecin. Une épreuve pour l'enfant qui n'a jamais été séparé des siens mais qui, dans le même temps, voit d'un bon oeil ces quelques mois d'une nouvelle vie arriver.
De ce séjour, l'enfant conservera un sentiment comme hors du temps, un bonheur à vif qu'il ne saurait retrouver au sein d'une ambiance familiale parfois sévère. Ce séjour, l'enfant le nourrira aussi de la naissance d'une amitié sincère et durable avec le jeune Julien, passionné des Alpes et des merveilles qui l'entourent.

Mais un jour c'est le drame et Julien disparaît tragiquement. Un coup dur pour Guillaume qui voit dans cette perte l'occasion, enfin, de mettre un coup de pied dans sa vie et de se tourner vers ce qu'il estime vraiment important alors même que la vie de famille pour un Guillaume devenu adulte ne sera pas de tout repos...

Du côté de la forme...

Vous le savez, j'aime les romans initiatiques, les récits de vies et d'émancipation. Alors quand l'un d'eux est écrit par un auteur qui sait toujours me toucher par ses histoires retentissantes, je ne peux rester insensible.

Les récits initiatiques sont toujours des récits très forts qui vous marquent et ce récit-ci n'a pas fait exception à la règle. Dès les premières lignes de ce roman, j'ai été prise d'une vive affection pour le jeune Guillaume que j'ai, par la suite, eu beaucoup de plaisir à suivre au fil de son parcourt de vive, un parcourt à la fois très dur et très poignant.

 Au fil de ce roman, nous allons donc suivre Guillaume, de ses pérégrinations de jeunesse à l'âge adulte. Nous allons le suivre dans son quotidien, dans sa vie de famille, dans ses premières amoures mais aussi et surtout dans ses relations d'amitié. Car le fond de ce roman est la force de l'amitié entre Guillaume et Augustin.

Des histoires d'amitié forte et sans faille, nous en rêvons tous. Dans la fiction, il s'agit toujours d'un élément prenant sans lequel un roman ne serait pas tout à fait le même. Et ici, c'est avec une vive émotion que nous allons suivre ces deux enfants puis ces deux hommes qui feront face ensemble aux épreuves de la vie. Une relation humaine qui ne peut laisser insensible.

Et puis, bien sûr, aura lieu le drame qui bouleversera la vie de ces deux jeunes gen, un drame qui fera tout basculer. Dès lors, le roman bascule dans une forte émotion mais aussi dans le drame vu par les uns et les autres : les amis mais aussi le chagrin d'une mère. Par ce roman, l'auteur pose par ailleurs la question de l'amour trop étouffant d'une mère dans un monde en bouleversement.

Quel bonheur que de retrouver la plume si poétique de Gérard Glatt qui sait toujours nous offrir des personnages chargés d'émotion, le cadre enchanteur des Alpes et un cadre historique assez proche de nous mais dans le même temps dans une époque en changement qu'il convient de ne pas oublier. Un style qui nous porte et émerveille le lecteur par l'émerveillement des personnages.

En conclusion... 

Voici un roman que j'étais très curieuse de pouvoir découvrir et dans lequel je me suis plongée avec la certitude de passer un bon moment. Comme je l'espérais, c'est un moment comme hors du temps que j'ai pu passer avec Guillaume qui a su me toucher comme j'aime être touchée par des personnages, regrettant de les laisser derrière moi au terme de la lecture.
Un roman à découvrir pour tous les amateurs de récits de vie. 

mardi 7 mai 2019

La fille aux yeux d'or - Christine Navarro

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Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 18-04-2019
pages : 269
prix : 19,90€

Résumé éditeur

 Dans une époque à laquelle les sixtes ont apporté une liberté jamais connue, Camille Saint-Vallier, grand reporter au célèbre quotidien Les Eclairs, profite à fond de l'indépendance conquise par les femmes, collectionnant les scoops et les conquêtes masculines. Son talent sa beauté et une bonne dose d'audace l'ont vite rendue célèbre, si bien qu'elle est envoyée sur les reportages les plus sensibles. Aussi est-elle furieuse lorsqu'en ce matin d'octobre 1970, son rédacteur en chef lui demande de se rendre dans un village perdu du centre de la France pour couvrir l'affaire d'une voyante assassinée. Elle ignore encore que cette enquête va la mener de surprise en surprise, et que derrière ce banal fait-divers se trame quelque chose de plus obscur... 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'une auteure que j'apprécie énormément.

De quoi est-il question ?

Au coeur des années 1970, Camille n'est pas une jeune femme comme les autres. Devenue grande reporter dans un monde où les femmes ont encore bien du mal à s'émanciper, elle a déjà parcouru le monde et visité des contrées lointaines. Alors lorsque son directeur de presse lui demande d'aller mener son enquête dans le Centre-France, ce n'est pas à sa grande joie, loin de là.

Pourtant, une fois sur place, Camille se laisse très vite prendre par une enquête aussi troublante qu'énigmatique. Une femme, une voyante, a été assassinée. La principale suspecte est une certaine Jacqueline, femme en apparence sans histoire qui, pourtant, était depuis quelques temps devenu sa meilleure cliente.

Tous les indices poussent vers cette femme mais, pour Camille, quelque chose cloche et, bientôt, elle obtient la certitude que les autorités ne tiennent pas la bonne coupable, une coupable dont la vie n'était peut-être pas si idyllique qu'il y paraissait. Confronté au silence des auvergnats, Camille n'aura de cesse de rétablir la vérité, une vérité qui n'est jamais là où on l'attend.

Du côté de la forme...

Cela faisait longtemps que j'attendais avec la plus vive impatience le nouveau roman de Christine Navarro alors autant dire que, lorsque je l'ai eu entre les mains, je n'ai pas attendu très longtemps avant de m'y plonger.

Si de nombreux romans du genre débutent dans le lieux même où se déroulera le récit, il va s'agir là d'une découverte de Camille d'un cadre dont elle ignore, qui la répugne même et auquel elle va pourtant peu à peu s'attacher. Une belle représentation de tous ceux qui, un jour, venant de la capitale, découvrent l'Auvergne pour en tomber amoureux.

Avec Camille, donc, le lecteur va découvrir le métier de reporter au coeur des années 1970, une époque sans internet, sans portable et sans toutes ces technologies modernes qui facilitent tout aujourd'hui. Une belle manière de replonger dans un monde que l'on a tendance à avoir oublié et de revenir aux sources.

Par le biais de ce reportage que va mener notre héroïne, il va alors s'agir de plonger dans la vie d'un petit village reculé mais aussi dans une enquête se rapprochant du genre du polar avec la mort de la voyante qu'il va s'agir d'élucider. Et même si nous ne sommes pas dans un polar comme je peux aimer en lire, l'intrigue se tient et je n'avais franchement pas vu venir la fin.

L'intrigue porte donc le roman mais, plus encore, c'est un florilège de personnages et de personnalités que le lecteur va être amené à découvrir. Et même si Jacqueline est un personnage un peu trop attendu sur certains points, elle reste un personnage qui interroge et c'est appréciable. Enfin, ce sont aussi de beaux personnages d'enfants qui nous sont offerts ce qui est plutôt rare dans ce type de romans. 

Si nous sommes ici face à un style assez classique, l'auteure sait faire usage des mots pour nous offrir une belle histoire, une intrigue prenante et de belles émotions. C'est aussi avec brio que l'auteure sait nous transmettre la vision du Centre-France par une étrangère qui n'y est pas habituée, une prise de position plutôt originale qui fonctionne.

En conclusion... 

Voici un roman avec lequel j'espérais passer un bon moment et c'est ce que j'ai eu grâce à une héroïne au caractère bien trempé qui change de celles dont on a l'habitude. Voici un roman à l'intrigue prenante dont je me suis laissée avoir par l'issue. Voici un roman qui bascule vers la modernité de nos régions mais avec, toujours, des personnages fards qui en font tout le charme.
Une auteure à découvrir si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous plonger dans l'un de ses romans.