jeudi 28 février 2019

Au bord du ruisseau - Laura Ingalls Wilder



Infos sur le livre

éditions : Flammarion
date de publication : 20-08-2011
pages :
prix : 6,70€

Pourquoi ce livre ?

Après avoir lu le premier tome de la série il y a quelques années, j'avais très envie de retrouver cet univers.

De quoi est-il question ?

Après avoir traversé le grand-ouest, la famille Ingalls décide de poser ses valises quelques temps dans une maison souterraine aux bord d'un ruisseau. La jeune Laura est curieuse de découvrir ce nouveau terrain de jeux qui pourrait bien être dangereux. Et parce qu'elle est un vrai garçon manqué, elle n'hésite pas à désobéir à Papa pour assouvir sa curiosité.

Jusqu'à ce que la chance tourne et que la famille puisse, pour la première fois, découvrir la joie de se retrouver dans une vraie maison parfaitement étanche. L'heure est alors venue pour Marie et Laura d'aller à l'école, au grand damne de la cadette qui préfèrerai jouer dans la prairie. Et puis, à l'école, il y a le regard des autres.

Du côté de la forme...

Après ma lecture du premier tome, j'ai compris que la série de romans n'avait que peu à voir avec la série télévisée. Pour autant, j'étais curieuse de découvrir la suite et savoir de quoi il retournait. Je suis ravie de cette nouvelle lecture.

Ici, nous retrouvons la famille Ingalls dans un tournant de son histoire avec ce moment où ils décident de se poser et de cesser un temps leur voyage. L'occasion pour Laura qui se souvient de se remémorer ses sentiments de petite fille à l'idée d'avoir une vraie maison. Un bonheur simple dont nous n'avons pas conscience aujourd'hui.

Avec une Laura grandissant une fluidité apparaît entre les scènes avec plus de logique dans le souvenir ce qui est plutôt plaisant avec plus de relations humaines et de souvenirs des émotions comme la colère ou la peur. Bref, Laura grandit et j'ai été touchée notamment par son souvenir de premier jour d'école : une thématique redondante mais très efficace ici.

Dans ce tome, il est plus aisé de faire le parallèle avec la série télé et surtout les premiers épisodes qui semblent avoir bien travaillé sur le texte. Mais c'est avec passion que l'on se plonge dans un cadre naturel que nous avons perdu au fil des années et que l'on se rappelle l'importance des joies quotidiennes.

Il faut l'avouer, la part religieuse est conséquente dans ce tome avec, notamment, deux passages par la case Noël, des Noëls bien différents de ceux d'aujourd'hui. Laura et Marie sont comblées par un sucre d'orge. Quelle leçon pour nos jeunes actuels ! Et si la religion est présente, elle ne sonne pas comme une invitation, juste comme des souvenirs ce qui est une bonne chose.

Pour ce qui est du style, nous sommes ici face un style très sobre où le souvenir est roi. Laura Ingalls n'extrapole pas et a ce plaisir à écrire pour elle, pas forcément pour les autres, ce qui permet au lecteur de rentrer dans le souvenir comme un couteau que l'on plante dans du beurre : doucement mais avec finesse.

En conclusion 

Voici un deuxième tome avec lequel j'ai passé un très agréable moment et qui nous plonge dans une littérature de jeunesse qui change un peu. Voici un tome qui rappelle la série que nous aimons et nous permet d'entrevoir les personnages tels que nous les connaissons tous. Voici un roman qui fait du bien à notre besoin de possession et de consommation.
Je lirai sans hésiter la suite de la série dès que je le pourrai. 

La promesse de Lucile - Albert Ducloz



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 31-01-2019
pages : 293
prix : 19,90€


Résumé éditeur 

 Forcée de fuir Paris avant l'arrivée imminente de la Wehrmacht, Lucile a décidé de partir avec ses protégées, d'anciennes tuberculeuses qu'elle a prises sous son aile pour leur permettre d'apprendre un métier et de retrouver une vie normale. C'est à Valence, alors en zone libre, qu'elle se rend avec ses "filles". Grâce au généreux André Giroux, un capitaine dont elle a sauvé la vie pendant le Der des der, elle va pouvoir s'installer dans un ancien hôtel désaffecté. Forte et déterminée, Lucile s'est consacrée aux blessés de 1914-1918. C'est alors qu'elle a rencontré Ludwig, un soldat allemand qu'elle a caché et soigné puis perdu de vue. Mais elle s'est fait la promesse de le retrouver un jour... 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur que je suis depuis pas mal d'années maintenant.

De quoi est-il question ?

Nous sommes en 1940. Lucile fuit Paris pour Valence, en zone libre, accompagnée de femmes tuberculeuses qu'elle compte bien mettre à l'abris face à l'envahisseur allemand. Dans une grande maison, ces femmes apprennent à vivre ensemble et certaines vont même travailler à l'usine toute proche, réquisitionnée pour fabriquer les uniformes ennemis.

Forte d'un caractère sans faille, Lucile mène son petit monde et vaut son salut à André, reconnaissant des soins qu'elle lui a porté durant la dernière guerre. Et lorsque ses protégées commettent des erreurs, Lucile est là pour les tirer d'affaire, un peu comme une mère, sans jamais les juger. Et ce même si ces erreurs pourraient être fatales.

Mais bientôt les allemands arrivent en zone libre et un groupe d'officier compte réquisitionner l'hôtel de Lucile. C'est alors que la jeune femme reconnaît Ludwig, un officier qu'elle a soigné au terme de la dernière guerre et qu'elle n'a jamais oublié. Une idylle était alors née entre. Comment faire cohabiter ces forts sentiments aux épreuves du présent ?

Du côté de la forme...

Chaque début d'année sonne la parution d'un nouveau roman d'Albert Ducloz et chaque début d'année je suis présente au rendez-vous. Le sujet m'intriguant beaucoup,j'avais hâte de pouvoir découvrir cette histoire qui m'a une nouvelle fois permis de passer un bon moment.

Tout commence par une fuite en zone libre, en temps de guerre. Une thématique connue mais toujours efficace d'autant qu'ici il ne s'agit ni de familles juives ni de Résistants mais de femmes tuberculeuses, un axe auquel nous ne pensons pas forcément et qui pourtant avait son importance à cette époque.

Nous allons donc au début du roman suivre ses femmes au sein de leur nouvelle vie à Valence l'auteur use de ce point de vue pour proposer une étude des usines réquisitionnées, de la vie en communauté et de la naïveté de la jeunesse pouvant conduire au pire. Pour autant, la guerre n'est au début que peu présente dans ce roman ce qui est appréciable.

Et puis, l'empreinte allemande va venir tout bouleverser mais pas de la manière dont on s'attend. Car lorsque les allemands viennent réquisitionner l'hôtel, là où un autre roman aurait fait basculer l'histoire de ces femmes dans l'horreur, celui-ci nous bascule dans une romance impossible entre deux êtres s'étant connus jeunes mais toujours contraints à un amour interdit.

Ce roman devient alors une vraie leçon de relations humaines et de stupidité des combats face à l'harmonie et l'amour. L'amour entre un homme et une femme, l'amour d'une femme pour celles qu'elle protège. Mais ce roman sera aussi une leçon de courage dans un monde où d'autres veulent les conflits dans une seconde partie plus axée sur les Résistances de toutes sortes.

En conclusion... 

Voici un roman dont j'avais très envie de vous parler et qui m'a pas mal touchée en ce qu'il traite de thématiques méconnues et d'une relation impossible telles qu'elles nous les apprécions toujours. Voici un roman qui reprend des codes connus mais qui parvient malgré tout à innover dans son intrigue même pour un lecteur qui s'y laisse prendre.
Je vous reparlerai sans doute bientôt d'un roman de l'auteur. 

mercredi 27 février 2019

Les terres d'Aubrac - Daniel Brugès



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 25-04-2009
pages : 112
prix : 9,90€

Résumé éditeur

L Aubrac s offre à qui veut bien venir goûter ses lumières multiples et variées. Sur plus de 2500 km2, des gorges de la Truyère à la vallée du Lot, des Boraldes à la Viadène en passant par les pays de Peyre, d Apcher ou les hauts plateaux, des drailles millénaires mènent vers une rencontre inoubliable. Daniel Brugès connaît parfaitement cet « ailleurs de rêve » pour l avoir parcouru en tous sens au fil des saisons. Par ses aquarelles et ses mots, il en devient le guide pour livrer l âme et l identité de l Aubrac, à nulle autre pareille. Terre de contrastes, terre d espaces infinis, terre de traditions, l Aubrac est avant tout terre d authenticité et d attachement. Ici le vent raconte des histoires aux pierres, aux plantes et aux bêtes. Les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle cheminent à travers les immensités. Fières, les vaches aubrac « belles blondes aux yeux cernés de noir » quittent leurs étables au printemps pour ruminer tranquillement au c ur des estives. La musique traditionnelle des accordéons et des cabrettes se mêle aux airs d aujourd hui... Étendu sur trois régions (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Auvergne), l Aubrac défie les lois administratives : il vibre à son propre rythme, simplement fier d être lui-même, attirant et sauvage.

Pourquoi ce livre ?

C'est lors des Carnets de Voyage de Clermont-Ferrand que j'ai déniché à la boutique cet ouvrage d'un artiste dont j'avais très envie de vous reparler.

Mon avis...

L'Aubrac, cette étendue immense du Centre-France recouvrant plusieurs départements et d'une richesse sans nom, restée sauvage et traditionnelle comme hors du temps. L'Aubrac, cette région de nature sauvage que quelque chanceux connaissent et que vous n'aurez aucune chance de découvrir sans un bon guide.

Les aquarelles de Daniel Brugès, je suis fan ! Alors bien sûr je n'ai pas su résister à la tentation pour un beau livre qui mêle l'onrisme d'un pinceau à l'onirisme d'une région. Et bien sûr, vous en parler est une nouvelle fois un vrai bonheur.

Je l'avoue, il y a encore deux ans, je ne connaissais l'Aubrac que comme un nom lointain, que comme un nom aux limites de l'imaginaire, un nom de bourrée au mieux. Et puis, devenant clermontoise, je me suis comme rapprochée de ce lieux si mystérieux que j'ai eu envie de découvrir. Ici, l'artiste nous invite à cette découverte avec tout le talent qu'on lui connaît.

Un peu à l'image d'un guide, cet ouvrage nous invite à découvrir des villes et des lieux, des traditions et une richesse culturelle dont nous n'avons pas forcément conscience mais révèlent un onirisme "vrai" qui donne à voir qu'il n'est nul besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour vivre la beauté de la nature sauvage.

Quel bonheur au fil des pages que d'avoir envie d'aller découvrir des lieux ou de retrouver des coins que l'on connaît. Quel bonheur que de retrouver cette philosophie d'une vie sans histoire et riche de sens par l'amour des bêtes et l'amour de son chez-soi. Quel bonheur que de retrouver ce qui nous est cher comme, pour moi, la danse traditionnelle que j'aime tant.

L'artiste aime la région qu'il nous présente, sa région. De ses aquarelles ressort toute cette passion et toute cette envie de nous invite au voyage. Plongés dans ses peintures, le lecteur n'a plus envie d'en ressortir comme pris dans l'onirisme de représentations pour ne jamais revenir à la réalité de la modernité qui gâche peu à peu ce rêve.

L'Aubrac est une région qui, administrativement parlant, n'existe pas. Et pourtant, sa présence est immense dans la géographie du Centre-France et énorme dans le coeur de ceux qui la connaissent. Cet ouvrage invite chacun à la connaître un peu mieux et à l'aimer. Cet ouvrage, comme un très beau guide, donner envie d'aller visiter ces villages restés fidèles à eux-mêmes.

En conclusion... 

Encore une fois je me suis laissée charmée par les aquarelles si sublimes d'un artiste que j'admire et dont chaque représentation du pays qu'il aime est un voyage. Ici, c'est l'Aubrac qui est à l'honneur avec toute sa force et sa richesse, à la manière des irréductibles qui rejettent le trop grande modernité au nom d'une richesse qu'il convient de préserver. 

Alice au pays des casseroles - Maud Brunaud



Infos sur le livre

éditions : Marivole
date de publication : 27-09-2018
pages : 214
prix : 18,90€

Résumé éditeur

 Il était une fois... Moi ! Alice ! Jeune femme douce et timide dans la trentaine (on ne demande JAMAIS son âge exact à une femme ! ). Célibataire. 90/60/90 (enfin, à peu près... à la louche quoi ! à la bonne grosse louche ! ). De loin et sans lunettes, on me dit que je ressemble assez à Emily Blunt... Heureuse propriétaire d'un chien-saucisse et de deux perruches. Je demeure en pleine campagne berrichonne où je tiens le restaurant familial depuis que maman (contrainte et forcée) m'a passé la main. Je bous souvent intérieurement et je ne sais pas pourquoi je n'arrive jamais à me lâcher ! C'est un peu comme si le chanteur de Kiss était coincé dans le corps d'Edith Piaf ou comme si on voulait apprendre à mordre à un ours en peluche. Je ne suis donc ni une princesse de conte de fées ni une icône mode du XXIe siècle à la Kim Kardashian, vous l'aurez peut-être remarqué... Ainsi, commence " l'histoire de ma vie " ! Jusqu'ici, je me suis toujours évertuée à ne pas me montrer trop gourmande et j'ai goûté, avec parcimonie, aux plaisirs de la vie. Mais, un jour, mon petit château de convenances et de solitudes s'est envolé aux quatre vents... tout ça à cause d'un food-truck installé devant ma porte et de son séduisant propriétaire ! 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Marivole grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman à la couverture plutôt attrayante et au titre drôle et inriguant.

De quoi est-il question ?

Alice est une jeune femme dont la seule ambition est de se fondre dans la masse. Ne pas se faire repérer et disparaître dès que quelqu'un la fait sortir de son état de transparence. Son seul désir : faire perdurer le petit restaurant familial qu'elle tient avec sa mère au fin fond de sa campagne berrichonne et où ses habitués sont des amis.

Mais depuis quelques temps, les clients se font de plus en plus rares et l'établissement est mis à mal et dans une situation financière de plus en plus critique. Si mère et fille ne redressent pas la barre, elles devront bientôt mettre la clé sous la porte et ce n'est pas le food truck venu s'installer juste en face de chez elles qui est là pour les aider.

Pourtant, bientôt, voilà qu'Alice commence à recevoir d'étranges lettres de menace l'engageant à faire  attention et à cesser son activité. Il en faudrait plus pour l'effrayer mais bientôt des attaques contre le restaurant l'inquiètent. Une situation dure alors même que la mère d'Alice est prise d'une frénésie de vie et de soif d'amour.

Du côté de la forme...

La cheek-lit n'est pas le genre que je lis le plus mais force est de constater que ce titre-là me tentait bien. Rencontrer l'auteure à Brive m'a convaincue davantage mais, je l'avoue, il m'a fallu encore un peu de temps pour me décider.

Alice est une jeune femme qui m'a d'emblée beaucoup touchée avec un caractère bien à elle mais surtout une volonté de ne pas faire de vagues dans laquelle il est aisé de se retrouver. Bref,  Alice, ce pourrait être vous ou moi, ce pourrait être toutes ces femmes de nos campagnes actuelles divisées entre la modernit et l'envie de conserver l'héritage de leurs familles.

Car Alice est une femme moderne : elle travaille, tente de se débâtre entre sa mère trop collante et son chien un peu moche, s'affirme pour masquer une vraie timidité. Elle est représentative de ce régionalisme moderne où les jeunes ont le coeur de leurs traditions tout en vivant dans l'esprit de leur temps. Un mélange qui fonctionne et me touche personnellement beaucoup.

Va par la suite s'ajouter à l'intrigue "féminine" une part plus polar durant laquelle Alice va être et se sentir menacer. Un ajout qui active la lecture pour un lecteur qui veut comprendre. De fait, le lecteur se voit offrir un mélange des genres qui fonctionne. La résolution est peut-être un peu perchée mais elle joue de l'humour général du roman.

L'humour ! La part essentielle de ce roman qui, bien que parfois émouvant est surtout là pour permettre au lecteur de passer un bon moment, de se faire plaisir et de rire parfois très franchement face à des situations caucasses et des personnages aux caractères qui valent le déplacement avec un vrai plaisir pris de l'auteure.

Et le style de l'auteure, c'est tout ça : une capacité à nous amuser, à nous intriguer, à nous toucher parfois et ce à travers un texte qui se dévore même s'il me semble que l'auteure aurait pu parfois aller encore plus loin dans le délire. La fin m'a un peu déçue sur le moment mais elle reste dans l'esprit général et finalement ça marche.

En conclusion... 

Voici un roman qui m'intriguait pas mal et que j'attendais le bon moment pour pouvoir le lire. C'est finalement un très bon moment assez dégenté qu'il m'a permis de passer en proposant un "terroir autrement" tel que je souhaiterais pouvoir le mettre à l'honneur. Et si je reste dubitative sur la fin et le développement général qui aurait pu aller plus loin, ce roman change de ce que l'on connaît.
J'espère avoir l'occasion bientôt de lire un autre roman de l'auteure.

Facéties de chats - Sébastien Perez et Benjamin Lacombe



Infos sur le livre

éditions : Margot
date de publication : 23-10-2015
pages : 82
prix : 14,90€

Résumé éditeur

 Le chat... Quel animal mystérieux que celui-là ! Vous êtes-vous déjà demandé quelles pensées secrètes fleurissent derrière leurs yeux envoûtants ? Quelles idées farfelues leurs passent par la tête ? Ou bien, s'ils vivent des aventures extraordinaires lorsque vous avez le dos tourné ? Eux seuls le savent mais voici imaginées ici pour vous quinze facétieuses histoires de chats. 

Pourquoi ce livre ?

C'est en vue de la venue de Benjamin Lacombe à la librairie des Volcans de Clermont-Ferrand que j'ai acquis cet ouvrage qui me faisait de l'oeil depuis quelques temps.

Mon avis...

Animal sacré dans l'antiquité, chasseur de souris dans les fermes de nos campagnes et devenu depuis quelques années le roi des réseaux sociaux, le chat reste mystérieux et attachant par son caractère bien trempé. Mais que se passe-t-il dans la tête d'un chat et quels tours s'apprête-t-il à jouer ? Quelles sont leurs personnalités selon leur race et leur âge ?

Et non, je ne ferai pas dans l'originalité si je vous dis que j'adore les chats, qu'ils me font rire et que moi aussi je craque sur les vidéos de chatons. Alors associez les chats au style de Benjamin Lacombe et je ne pouvais plus résister.

Cet album contient donc quinze histoires, quinze histoires de chats pour rendre compte de ce qui pourrait traverser les esprits de ces petites boules de caractères à quatre pattes. Et il est vrai qu'à travers ces quinze textes, il n'est pas impossible de retrouver des scènes de vie quotidienne mais  à travers l'oeil du chat ce qui joue d'humour et d'émotion.

En outre, l'auteur Sébastien Perez use pour ses textes des codes de la poésie ce qui est une belle idée pour amener un public plus large à ce genre un peu laissé pour compte. Il s'agir d'ailleus d'une poésie à la limite du conte qui fait du bien et permet de passer un moment comme hors du temps à travers un travail des mots qui change de ce que l'on voit aujourd'hui.

Et puis, cet album c'est le style si particulier de Benjamin Lacombe. Un style qu'on aime ou qu'on n'aime pas mais que personnellement j'apprécie énormément avec cet univers un peu à la Burton qui envoûte autant qu'il angoisse. Et parce qu'il nous montre des chats, mystérieux pas excellence, il sait en jouer et s'en inspirer.

Mais pourtant, contre toute attente, cet album se présente presque également comme un document, comme un état des lieux des races de chats les plus vus avec beaucoup de finesse et de réalisme. Les textes bien qu'imaginaires rendent compte des chats et touchent autant qu'ils amusent avec une fin qui arrive beaucoup trop vite.

Il est rare que j'en parle mais cela est ici nécessaire : le travail éditorial de cet album qui en rend un objet magnifique à conserver précieusement et que l'on garde près de soi pour le consulter de temps en temps. Le papier, la couverture... tout dans cet objet rend compte d'une force et d'une qualité qui magnifique le contenu artistique.

En conclusion... 

Voici un album que je rêvais d'avoir en ma possession et que je suis ravie d'avoir en prime, dédicassé par Benjamin Lacombe. Une grande fierté ! Voici un album qui pour autant mérite d'être vu et lu hors d'un avis qui ne sera jamais à la hauteur de ce superbe objet qui dépasse le caractère de seul livre à lire et à oublier. Cet album se conserve et s'expose !
Je souhaite bientôt avoir l'occasion de pouvoir découvrir un autre album de l'artiste. 

mardi 26 février 2019

A l'ombre des Chambarans - Valérie Satin


Infos sur le livre

éditions : auto-édition
date de publication : 01-03-2019
pages :229
prix : 16€

Résumé éditeur

Dauphiné 1930. A l'orée de la forêt de Chambaran, entouré de sa mère et de sa grand-mère, Gabriel mène une existence heureuse malgré la vie rude en cette contrée. Germain, son voisin, lui transmet l'amour de la terre, des animaux, le goût du travail bien fait. Une tendre complicité s'installe entre l'homme et l'enfant. Pourtant, Gabriel se demande pour quelle raison sa famille a fermé la porte à Germain, pourquoi le fils de ce dernier manifeste à son égard une si grande hostilité. Gabriel devra attendre de longues années pour connaître enfin la vérité... Entre amours, joies et malheurs, cette histoire poignante au doux parfum d'autrefois invite le lecteur à partager la vie de la ferme et de toute une époque, auprès de personnages attachants et authentiques.

Pourquoi ce livre ?

Merci à Valérie Satin pour sa confiance en me faisant part de son nouveau roman que j'étais très curieuse et avide de découvrir.

De quoi est-il question ?

Dans l'entre-deux-guerres, dans un petit village du Dauphiné, la jeune Hortense est mise à mal par un amour impossible. Car Germain est non seulement bien plus âgé qu'elle, 38 ans, mais de plus il est marié. Toute officialisation est alors impossible et pourtant, Hortense se sait enceinte. Et ce bébé, elle compte bien le garder malgré la colère de sa mère.

Car dans une époque où les filles-mère sont très mal vues, Marcelline, très ancrée dans ses traditions, compte bien faire entendre à sa fille le déshonneur qu'elle amène en leur maison. Mais Hortense, forte et fière, va tout tenter, aider de sa cousine Albertine, pour faire valoir son choix d'être mère sans jamais oublier l'homme qu'elle ne cesse d'aimer.

Mais dans le même temps, l'épouse de Germain est furieuse contre cette toute jeune fille qui a ravi le coeur de son mari et lui a même volé la vedette de la naissance de son prorpe enfant. Des années plus tard, Gabriel, le fils d'Hortense comprend que la rancoeur qui anime ses grands-parents à l'égard du voisin, Germain, pourrait avoir lien à son enfance...

Du côté de la forme...

Il est des romans que vous attendez et avec lesquels, vous le savez, vous ne serez pas déçus. C'est donc en toute confiance que je me suis lancée dans cette histoire et ma lecture a été à la hauteur de mes attentes.

Dès les premières lignes de ce roman, l'entre-deux-guerres est là avec ses codes, ses traditions et les caractères de ceux qui l'ont vécu. De quoi se plonger dans un cadre historique prenant et touchant dans un cadre relativement rare en régionalisme et qui pourtant gagne à être connu : les Chambarans du Dauphiné.

Hortense est une jeune fille qui m'a beaucoup touchée, coincée entre son amour pour Germain, sa soif d'être mère et les obstacles de son temps. Une jeune fille comme ont pu en être tant d'autre avec toute cette tristesse et tout cet appétit de vivre. Coincée aussi auprès d'une mère très ancrée dans ses principes ce qui rend compte de toute une époque.

Nous retrouverons également, notamment par le regard de Gabriel, la thématique des secrets de famille mais, ici, le lecteur omniscient sait ce que le personnage ignore ce qui apporte une émotion assez intense à la lecture. D'ailleurs l'auteure dénonce aussi dans ce roman combien les rancoeurs peuvent conduire au pire.

Alors bien sûr nous sommes dans du terroir classique mais ça marche. Nous découvrons ici des lieux, vivons avec des personnages et nous laissons toucher par l'ensemble se déroulant sur de nombreuses années et mettant en valeur l'évolution des lieux et l'évolution des êtres. Un moyen aussi pour l'auteur de dénoncer ce que le monde moderne fait de nos terroirs.

Le style de Valérie Satin, c'est un style empreint de bienveillance, un style qui aime ce qu'il nous raconte avec beaucoup de finesse mais sans omettre la dureté d'une époque. Transparaît au fil des pages une petite touche de féminisme pour rappeler le combat que fut celui des femmes pour devenir quelqu'un et être qui elles voulaient.

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais vivement de pouvoir lire et avec lequel j'ai passé un moment comme je les aime. Et si j'aurais aimé un roman plus long pour rester plus longtemps avec ces personnages, je pense que Hortense et Gabriel resteront longtemps avec moi. Il y a de l'auto-édition digne de gagner ses gallons et ce roman en fait partie !
Si vous aimez le genre, ce roman est pour vous ! 

lundi 25 février 2019

Les soeurs de Biscarosse - Corinne Javelaud



Infos sur le livre

éditions : City
date de publication : 23-01-2019
pages : 256
prix : 17,90€

Résumé éditeur

A Biscarrosse, au début des années 30, la famille Gelinmacq fait partie de ces propriétaires terriens enrichis grâce au reboisement de la forêt landaise. La fille aînée, Vinciane, a repris la gestion de la propriété familiale qu'elle dirige avec passion. Pourtant, sa rencontre avec un séduisant médecin d'Arcachon qu'elle envisage d'épouser remet en jeu l'avenir de la pinède. Mahaut Gelinmacq, la cadette, n'a quant à elle qu'un seul rêve : apprendre à voler. Piloter un avion, faire partie de ce cercle restreint de femmes aventurières à la conquête du ciel... Les sœurs veulent que la Claire Pinède soit préservée sans pour autant sacrifier leur liberté. Mais de douloureux secrets menacent de faire voler en éclats la famille. Les deux sœurs vont devoir choisir entre leur héritage familial et leurs rêves, quel qu'en soit le prix. 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions City grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup et dont je suis toujours ravie de découvrir un nouvel opus.

De quoi est-il question ?

Nous voici un coeur des années 1930 dans les landes. Deux soeurs dirigent le domaine agricole depuis le décès du père. L'aînée, Victorine, a à coeur de faire valoir ses terres malgré son statut de femme. Et c'est avec une main de maître qu'elle dirige une propriété familiale à laquelle elle tient plus que tout.

Sa jeune soeur, elle, est plus attirée par les avions. Apprendre à piloter lui permettrait alors de gagner son indépendance. Et dans une société où la femme n'a que fort peu le droit à la parole, elle va devoir faire ses preuves. Une soif d'aventures qu'elle devra faire aller de pair avec le soutien sans faille qu'elle accode à sa soeur pour le domaine.

Mais bientôt, le docteur Mahaut Gelinmacq entre dans la vie deVictorine, subtilement, sans que celle-ci ne s'en rende vraiment compte. Et peu à peu, la modernité s'installe au domaine, une modernité qui pourrait mettre à mal les traditions face à deux soeurs qui vont devoir se battre pour faire valoir leurs droits de femmes....

Du côté de la forme...

Corinne Javelaud fait partie de ces auteurs régionaux que j'apprécie et qui sait toujours m'entraîner dans de belles histoires. Découvrir son nouveau roman était donc une vraie tentation et c'est en un rien de temps que je l'ai dévoré.

Les histoires de femmes, voilà une thématique qui fonctionne toujours et avec laquelle un bon moment est toujours à prévoir. Ajoutez à cela une auteure qui sait toujours y faire pour déployer ces destins de femmes et vous obtenez un roman comme celui-ci qui permet de redécouvrir autrement l'historique-régionalisme.

Ici, nous allons donc découvrir deux soeurs aux caractères bien trempés et un peu hors de leur temps entre l'une qui dirige le domaine familial et l'autre qui veut apprendre à devenir pilote d'avion. Original pour la féminité de l'époque mais présenté en toute simplicité dans ce roman pour ne pas trop mettre l'accent dessus, comme si cette émancipation était "normale" ce qui est intéressant.

En parallèle, le lecteur va donc se plonger dans deux cadres très distincts : le cadre des domaines agricoles d'une part et le monde des avions de l'époque d'autre part. Deux domaines dont nous ne savons pas forcément grand-chose mais qui s'ouvrent un peu plus à nous à travers deux regard à la fois posés et émerveillés.

Et puis, comme dans tout roman féminin, il va y avoir une part de romance. Une part qui ne va pourtant pas nuir à l'émancipation des héroïne ce qui est plutôt appréciable. La modernité va se confrontée à l'histoire mais, toujours, il va s'agir pour les soeurs de faire leurs preuves tout en devant débrouiller un secret de famille qui, de même, est toujours un bon point.

Le style de l'auteure est un style qui reprend les codes des romans féminins et des romans régionalistes mais en y ajoutant sa petite touche personnelle. Les codes sont présents mais avec finesse, les personnages sont fouillés et ici, en l'occurence le cadre des landes apporte un brin d'originalité plaisant à découvrir.

En conclusion... 

J'étais très curieuse de pouvoir découvrir ce nouveau roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup et je n'ai pas été déçue de ma lecture. Des histoires de femmes comme je les aime, un cadre historique prenant, un décors envoûtant... Un cocktail idéal pour une intrigue où l'histoire rencontre la modernité avec talent !
Une auteure à découvrir sans attendre si vous en avez l'occasion. 

dimanche 24 février 2019

L'arbre à promesses - Sylvie Ongenae

http://www.luciensouny.fr/wp-content/uploads/2015/11/9782848865249.jpg 

Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 01-02-2016
pages : 192
prix : 16,50€

Résumé éditeur

Pierre a six ans quand il fait la connaissance de sa nouvelle voisine Marie, âgée de cinq ans. Tous deux enfants uniques, ils deviennent des compagnons de jeux inséparables tandis que leurs parents développent une formidable solidarité de voisinage et une profonde amitié. Pierre et Marie sont pratiquement élevés comme frère et sœur. Unis par une affection indéfectible, ils partent ensemble pour l’école puis le collège et partagent toutes leurs vacances. À l’adolescence, ils se font la promesse mutuelle de s’épouser plus tard. L’écorce gravée d’un gros marronnier sera dépositaire de leur pacte. Mais fatalement leurs chemins seront amenés à se séparer. Parviendront-ils à infléchir leurs destinées ? Roman après roman, Sylvie Ongenae démêle avec virtuosité l’imbroglio de situations, de sensations, d’émotions et de sentiments qui construisent la vie. Elle s’ingénie à explorer les souffrances que s’infligent ceux qui s’aiment.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Lucien Souny grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'une auteure dont j'avais beaucoupé aimé un précédent opus.

 De quoi est-il question ?

Enfant de 6 ans, Pierre vit à la campagne avec ses parents. Et si la vie est douce et sans histoire, l'enfant unique s'ennuie. Jusqu'au jour où emménagent juste à côté de chez lui un jeune couple et leur fillette de 5 ans, Marie. Aussitôt, entre les deux enfants, une osmose s'installe, une amitié sans précédent et des émotions fortes...

Devenus inséparables, les deux enfants poussent leurs parents à être proches. A l'école, ils passent leur temps ensemble tendis que par ailleurs ils découvrent les richesses du monde. Jusqu'à ce que les enfants grandissent et fassent le serment, à l'adolescence, de toujours rester liés, de s'aimer et même, une fois adulte, de se marier.

Mais Pierre et Marie, quoi qu'il advienne, ne sont pas du même monde. Pierre est fait pour la vie des champs, lui qui n'a jamais vraiment été très friand de l'école. Marie, au contraire, est devenue une jeune femme briante destinée à de grandes études qui la font partir pour la grande ville. Le début d'une séparation douloureuse...

Du côté de la forme...

J'avais beaucoup apprécié ma précédente lecture de l'auteure et j'étais très curieuse depuis pas mal de temps de découvrir un autre de ses titres. Car de tous les milieux socio-professionnels dont sont issus les auteurs, il est relativement rare de trouver en régionalisme des professionnels de la psychologie.

Ce roman est avant toute chose un roman de la rencontre qui bouleverse une vie, plusieurs vies. Ici, la rencontre entre deux enfants qui va tout bouleverser dans leurs histoires respectives. Et il est touchant de voir combien ces enfants, en toute innocence et avec la naïveté de leur jeune âge vont se trouver, comme deux âmes-soeurs, très facilement et sincèrement.

Dans cet hymne à l'enfance que va alors être cette histoire, le lecteur se surprend à rêver, à rêver d'autant de simpliciter dans sa propre vie, à se remémorer sa propre enfance. Pas d'enfance malheureuse ici et cela fait du bien. Juste une relation exclusive, ou pas tant que ça, pour redonner foi aux relations humaines.

Et puis les enfants vont grandir et le lecteur va découvrir avec eux l'évolution de leurs sentiments respectifs. L'amitié, la fraternité, va peu à peu évoluer en amour sans qu'eux-même ne sachent vraiment quoi faire de ces sentiments. Marie partira et le roman devient alors symbôle de nos enfances oubliées au nom d'une vie d'adulte beaucoup plus terne.

Il va alors s'agir pour le lecteur de suivre deux personnages dans deux cadres diamétralement opposés : la vie de la ferme et l'ambiance des palais de justice. En cela, l'auteure interroge : comment espérer un avenir quand on est si différent et quand la vie, bien malgré nous, s'amuse à nous accabler d'epreuves .

Le style de Sylvie Ongenae, c'est un style plein de poésie qui fait du bien. Un style qui sert une intrigue où, certes, tout n'est pas rose, mais où l'humanité retrouve sa grandeur avec des personnages vrais auxquels on croit. Ce style, c'est un style qui détâche des angoisses du quotidiens et qui montre la beauté des relations sincères.

En conclusion... 

Voici un roman que j'étais très curieuse de pouvoir lire et que je suis absolument ravie d'avoir pu découvrir dans une période de lectures où j'avais besoin de cet hymne à la vie. Les amoures d'enfance, l'âge adulte qui oublie et les événements qui vous font retrouver cette envie de vivre en toute innocence, un beau symbôle d'espoir dans nos vies trop compliquées. 
Le prochain roman de l'auteure paraît tout bientôt et je compte bien le lire. 

samedi 23 février 2019

Annie Sullivan et Helen Keller - Joseph Lambert



Infos sur le livre

éditions : ça et là
date de publication : 21-10-2013
pages : 90
prix : 22€

Résumé éditeur

Née en 1880 dans l'Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l'âge de dix-neuf mois, suite à une maladie. Elle se trouve alors dans l'incapacité de communiquer avec son entourage, si ce n'est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée l'année de ses six ans, quand ses parents engagent Annie Sullivan comme préceptrice. Elle-même malvoyante, celle-ci a appris à enseigner la langue des signes à l'Institut Perkins pour les aveugles. Elle va prendre en charge l'éducation d'Helen Keller et, au fil des mois, réussir non seulement à établir un contact avec l'enfant, mais aussi à lui apprendre la langue des signes, puis l'écriture. Les deux femmes resteront amies à vie. Annie Sullivan et Helen Keller relate l'histoire de cette extraordinaire rencontre. Une véritable leçon d'humanité, magnifiquement dessinée par Joseph Lambert. 

Pourquoi ce livre ?

Voici une BD qui me tentait depuis sa sortie sans que je n'ai jamais l'occasion de la lire et, l'occasion s'étant présentée, je n'ai pas hésité très longtemps.

De quoi est-il question ?

C'est en 1886, dans une petite ville d'Alabama, que la jeune Annie Sullivan va faire la connaissance d'Helen Keller, une fillette sourde-muette et aveugle dont ses parents ne savent que faire et qui est semi-sauvage. Pour la jeune femme au lourd passé et au caractère bien trempé, le chemin promet d'être très long.

Mais peu à peu, la petite Helen commence à apprendre et à sortir de sa nuit tendis qu'Annie se remémore ses propres difficultés à apprendre et les épreuves vécues avec son jeune frère. Jusqu'à ce fameux matin où, par un coup du destin, Helen comprend, comprend que chaque chose à un nom et que la communication est possible.

Commence alors pour la fillette et son institutrice un long apprentissage qui éveillera Helen au monde et ouvrira peu à peu Annie aux autres, elle qui s'était renfermée et détâchée du monde. Une amitié sincère entre deux êtres pour qui tout avait si mal commencé mais qui gagnèrent l'espoir  de faire quelque chose de bon de leurs deux vies.

Du côté de la forme...

Depuis que j'ai découvert l'histoire d'Helen Keller étant ado, j'ai eu à coeur de lire un maximum d'ouvrages sur le sujet et sur différents supports. Le fait est que le support BD m'intriguait pas mal et que je suis ravie d'avoir pu m'y plonger...

Nous retrouvons donc ici l'histoire d'Helen Keller telle que nous la connaissons et sans que cette BD n'apporte beaucoup de documentation supplémentaire sur l'histoire de cette fillette devenue si exceptionnelle. Mais l'histoire est reprise avec finesse et autant le connaisseur apprécie de la retrouver, autant le novice pourra y faire une plongée efficace.

Mais si l'histoire reste toujours la même, cette BD apporte un vrai plus non négligeable et très appréciable. Tout d'abord, ici, il va s'agir de découvrir un peu plus la vie d'Annie Sullivan avant Helen. Une histoire terrible et touchante qui est trop souvent passée sous silence et pourtant sans laquelle rien n'aurait été pareil. De quoi remettre en valeur cette femme unique restée dans l'ombre. 

Dans cette BD, le lecteur va donc découvrir en parallèle l'apprenissage d'Helen Keller et le passé d'Annie Sullivan. De quoi mettre en relation leurs deux histoires avant et après la rencontre ce qui permet d'entrevoir sous un jour nouveau leur relation, leurs doutes, leurs peurs. Une entreprise intéressante et qui donne à voir toutes les intolérences d'une époque.

Pourtant, ce qui est à retenir ici surtout, c'est le travail du dessin pour représenter ce que les mots ne sont pas capables de dire. Pas des planches fortes et frappantes, l'auteur nous invite à voir par le monde d'Helen. Un monde noir et silencieux qui va peu à peu se développer par des mots, des phrases, des expressions et un sens de la vie.

C'est par un trait tour à tour réaliste, précis et onirique que l'auteur nous donne à voir cette enfance d'Helen Keller de sa nuit à son éducation de plus en plus poussée. Pour autant, mon regret serait une fin qui n'en est pas vraiment une mais qui, surtout, arrive après un moment important et ressemble un peu à une queue de poisson. Dommage.

En conclusion... 

Voici une BD que j'attendais de pouvoir lire depuis longtemps et avec laquelle j'ai passé un très beau moment plein d'émotion. Une BD qui m'a permis de réentendre cette histoire de manière bien novatrice entre la part belle donnée à Annie et le point de vue d'Helen symbolisé avec brio. Une BD dont nous aurions pu espérer une suite mais qui vaut vraiment le déplacement !

vendredi 22 février 2019

Une lueur d'espoir - K.A. Tucker



Infos sur le livre

éditions : Hugo Roman
date de publication : 01-02-2018
pages : 450
prix : 17€

Résumé éditeur

Catherine Wright habite en Pennsylvanie, dans une petite ville où la population atteint tout juste deux mille habitants en dehors de la saison touristique. Elle est serveuse et s'occupe de sa fille de cinq ans. Une nuit, alors qu'elle rentre dans le brouillard d'un énième " blind date " organisé par sa patronne et amie Lou, elle tombe sur une voiture encastrée dans un arbre. Elle intervient et parvient à sauver la vie d'un des occupants avant que le véhicule s'embrase. Elle ne saura que bien plus tard qui elle a sauvé : Brett Madden. La star de hockey, héros national. Mais Catherine a déjà eu son heure de gloire quelques années auparavant, et la dernière des choses qu'elle souhaite, c'est d'être à nouveau sous la lumière des projecteurs et de voir son passé ressurgir. Elle ne révèle pas son identité. Et ça marche. Un moment... Jusqu'au jour où elle trouve l'homme qu'elle a sauvé devant sa porte. Il veut juste la remercier, mais il va bouleverser sa vie. L'amitié qu'ils ressentent l'un pour l'autre, dès les premiers mots échangés, se transforme peu à peu en quelque chose de plus profond que ni l'un ni l'autre ne s'attendait à ressentir. Un sentiment que Catherine n'est pas certaine de pouvoir gérer, un sentiment auquel elle a du mal à croire... Comment une superstar comme Brett Madden pourrait-il s'intéresser à une femme aussi normale que Catherine ? Combien de temps avant que cette étincelle qu'elle voit briller dans ses yeux ne s'éteigne ?

Pourquoi ce livre ?

Merci à ma super coupine Sylvie de m'avoir prêté ce roman à la couverture magnifique que j'étais plutôt curieuse de découvrir.

De quoi est-il question ?

Cathy n'est qu'une ado lorsque sa mère la conduit au poste de police pour qu'elle porte plainte contre son professeur d'arts avec lequel elle a eu une aventure. Une épreuve pour l'adolescente qui ne veut pas agir contre l'homme qu'elle aime et avec lequel elle entrevoir déjà un avenir. Quelques semaines plus tard, elle retire sa plainte.

Quelques années plus tard, Cathy est devenue serveuse dans cette petite ville ou tout le monde se connaît et tente de se reconstruire. Laissant le passé derrière et ne se consacrant qu'à sa fille Brenna issu d'une nuit sans lendemain avec un DJ de passage. Et si les gens la regardent toujours de travers, Cathy est parvenue à trouver une certaine stabilité.

Jusqu'à cette soirée où, n'écoutant que son courage, elle sauve un homme victime de l'accident de la route. Quelques jours plus tard, elle apprend que l'homme qu'elle a sauvé est une grande star du hockey. Et ce bel homme ne la laisse pas insensible ! Pourtant, Cathy ne veut à aucun prix retomber sous le joug des journalistes, un obstacle qui compte...

Du côté de la forme...

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de new romance et il est vrai que cela me manquait un peu. J'étais donc plutôt contente de retrouver ce genre d'univers avec une auteure qui m'avait été conseillée avec enthousiasme.

Il est vrai que ce roman ne débute pas forcément sous les meilleurs auspices avec une adolescente plutôt antipathique convaincue de son amour pour son professeur et, surtout, convaincue que sa mère ne comprend rien à rien. Archétype de l'adolescente un brin stupide dans l'optique du : "je suis grande et les autres ne comprennent rien". Tout ce qui m'agace !

Pourtant, on finit par s'attacher à la jeune femme qu'elle devient par la suite. Cathy finit même par forcer l'admiration entre sa capacité à travailler tout en s'occupant de sa fille et tout en faisant face aux démons de son passé que les habitants de sa petite ville ne son pas prêts de vouloir la laisser oublier. Une belle leçon de vie et de de réflexion sur les comportement de ceux qui jugent.

La romance débute, comme il se doit, par une rencontre improbable à la manière des contes de fées : un sauvetage, un coup de foudre, une relation qui s'installe peu à peu. Les rôles sont inversés avec la femme qui sauve l'homme mais les codes sont là et ça marche. Nous retrouvons d'ailleurs le caractère des milieux opposés qui se rejoignent au nom de la romance pour faire rêver le lecteur.

 Pour autant, nous trouvons ici une certaine finesse avec une héroïne qui ne plonge pas à corps perdu dans une histoire d'amour artificielle et ça, c'est plutôt pas mal. J'ai été particulièrement touchée par la relation de Cathy avec sa fille et il convient aussi de dire que l'auteure sait ménager son intrigue pour aller plus loin que la simple romance.

K.A. Tucker est une auteure qui sait jouer avec les émotions de son lecteur et de ses personnages pour proposer quelque chose naviguant entre le conte de fée et la réalité. Elle sait aussi jouer avec nos nerfs et nous attiser quelques larmes parfois. Elle sait aussi nous dresser un portrait étonnant des petites villes où tout se sait.

En conclusion... 

Cela faisait un petit moment que ce livre attendait dans ma pal. Si nous sommes dans une romance comme on peut les attendre et comme les lecteurs les aime, force est de constater que l'émotion est au rendez-vous ici pour une évasion comme on peut l'espérer mais aussi beaucoup de moments très durs qui font sortir la romance du vrai conte de fée...
Ce roman était le premier que je lisais de l'auteure et je pense en lire d'autres prochainement. 

jeudi 21 février 2019

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker



Infos sur le livre

éditions : De Fallois
date de publication : 19-09-2012
pages : 672
prix : 22€

Résumé éditeur

A New York, au printemps 2008, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, se retrouve accusé d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l'innocence de son ami Harry, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ?

Pourquoi ce livre ?

Après m'être prise d'engouement pour la série diffusée fin 2018, j'ai eu envie de découvrir le roman d'où elle était issue afin de me faire un avis plus prononcé sur cette intrigue.

De quoi est-il question ?

Après avoir connu un succès considérable avec son premier roman, le jeune Marcus Goldman subit le syndrôme de la page blanche alors même qu'il est censé remettre son nouveau manuscrit à son éditeur peu de temps après. Pour se ressourcer et tenter de trouver l'inspiration, il se rend chez son ami et ancien professeur d'université : Harry Quebert.

Peu de temps après, alors qu'il est rentré dans son immense appartement, Marcus reçoit un appel d'Harry qui vient d'être arrêté : on l'accuse du meurtre de la jeune Nola Kellergan disparue en 1975 à l'âge de 15 ans et dont Harry, alors trentenaire, était tombé fou amoureux. A qui l'écrivain de renom avait consacré son chef d'oeuvre : Les origines du mal.

Convaincu de l'innocence de son ami, Marcus retourne dans le New Hampshire bien décidé à faire la lumière sur le passé et comprendre. ce qui a pu arriver lors de ce fameux été. Et tendis que la pression est de plus en plus forte, Marcus comprend que la petite ville où Harry a passé sa vie regorge de secrets et de souvenirs...

Du côté de la forme...

Une intrigue telle que celle que j'ai pu découvrir lors de l'adaptation de cette série, je ne crois pas me souvenir en avoir déjà vu, ou lu. Efficace, suprenante et profonde, cette histoire m'avait convaincue bien que certains détails m'aient chagrinée. Je voulais donc savoir de quoi il retournait en roman.

Si vous avez vu la série, le fait est qu'il s'agit d'une très bonne adaptation suivant scrupuleusement l'intrigue, les rebondissements et les caractères des personnages. Le lecteur est plongé au coeur des caractères des personnages, au sein d'une petite ville et dans une intrigue qui marche avec des tiroirs surprenants et un fort travail tant sur le polar que sur la part "littérature".

Nous sommes là face à un gros pavé qu'il convient de lire exclusivement si l'on ne veut pas s'y perdre. Car l'auteur sait y faire pour imposer des digressions, un jeu sur les époques et des développements très poussés qui se réunissent tous pour former un ensemble cohérent et très révélateur de la vie des petites villes.

Un élément m'avait chagriné dans la série : le fait que personne ne semble réellement offusqué qu'un homme de 35 ans avait eu une aventure avec une adolescente. Ici, au contraire, l'auteur joue beaucoup sur cette honte, ce besoin du silence et ce jugement des gens. Et si l'intrigue reste la même ce regard des autres apporte un plus à la fois rassurant et puissant pour l'intrigue.

En outre, le plus du roman réside en sa réflexion sous-jacente sur les questions d'homosexualité de la part de la mère de Marcus. Ce personnage haut en couleurs et qui n'apparaît que peu est essentiel pour rendre compte d'un certain regard et d'esprits étriqués. Un personnage qui n'est pas sans rappeler la mère de Romain Gary dans La promesse de l'aube.

Mais au-delà des conseils d'écritures ouvrant chaque chapitre par la voix d'Harry mais aussi à l'adresse du lecteur, celui-ci est invité à découvrir le monde de l'édition américaine. Pas toujours correcte, certes, mais donnant quand même une idée du fonctionnement des grosses entreprises où le chiffre compte plus que l'oeuvre et l'auteur. Heureusement pas une généralité !

On pourrait croire que cet énorme pavé pourrait devenir ennuyeux et incompréhensible, trop plein de longueurs et de digressions. Et peut-être certains lecteurs pourront le ressentir ainsi. Pour ma part, ça a fonctionné pour un plaisir de lecture dû à un style fort et reconnaissable par lequel l'auteur se démarque et offre un renouveau du polar selon de tous nouveaux codes.

En conclusion... 

J'avais hâte de pouvoir lire ce roman et j'ai été ravie de pouvoir changer un peu mes habitudes de lectures avec une intrigue pour laquelle il convient de prendre son temps et s'offrir de petites accélérations pour suivre le rythme de l'histoire. Le roman a comblé les manques que j'avais eu lors de la série et mérite de s'offrir un public des plus larges.
Je lirai sans hésiter un autre roman de l'auteur dès que j'en aurai l'occasion.

mercredi 20 février 2019

Tu sais ce qu'on raconte - Gilles Rochier et Daniel*Casanave



Infos sur le livre

éditions : Warum
date de publication : 25-01-2017
pages : 88
prix : 15€

Résumé éditeur

Tu sais ce qu'on raconte... Il paraît que... Le fils Gabory... Vous n'êtes pas au courant ? Toute la ville ne parle que de ça. Il est revenu. Le môme qui… ? Celui-là même. Ben, il manque pas de culot ! Attends, c'est pas clair cette histoire. Mais il veut quoi ? Ah ça ! Les gendarmes le savent ? Il faut faire quelque chose !

Pourquoi ce livre ?

Toujours dans l'optique de découvrir des ouvrages de cette maison d'édition, je me suis laissée tentée par ce titre à la couverture plutôt attrayante.

Mon avis...

Les rumeurs vont bon train au village. Il faut dire qu'avec le retour du fils Gabory les gens sont en effervescence. Pourquoi est-il revenu ? A chacun d'agir maintenant si l'on ne veut pas que la chose horrible se reproduise. Mais rien n'est si facile et il faudrait bien que les autorités agissent ! Mais que faire face au drame qui se joue ?

Je me suis plongée dans cet album sans trop savoir quoi en penser et sans trop comprendre dans quoi je m'embarquais. Et bien, au sortir de ma lecture, il est évident que je ne suis pas franchement mieux avancée et c'est ce qui fait le charme de cet ouvrage.

Au coeur d'un village, des gens discutent, discutent d'un homme qui serait parti des années et qui serait de retour. Un homme à cause de qui quelque chose de terrible serait arrivé mais sans que le lecteur ne sache quoi. Pourtant, les gens, eux, le savent bien, en sont certains, sans le dire... Mais le savent-il vraiment ?

Car cet album est un album sur la rumeur, la rumeur qui condamne quelqu'un sans que personne ne sache vraiment le fin mot de l'histoire. La rumeur qui peut détruire et qui est au coeur de tout depuis toujours, cette rumeur qui condamne sans savoir. Et avec beaucoup de finesse, les auteurs ici rendent compte de toute l'absurdité de la rumeur qui en réalité ne sait rien.

Le résumé est mystérieux et c'est parce qu'il a envie de savoir que le lecteur se plonge dans cette histoire. Il se fait alors prendre par un joli pied-de-nez à l'encontre de sa curiosité puisque, finalement, il ne saura jamais rien. De quoi jouer avec le lecteur sur l'importance d'un résumé et contrecarrer ce qu'il attend d'une lecture.

Pour autant, cet album est aussi un medium idéal pour développer l'imaginaire du lecteur qui aura la possibilité, à partir de ce qui lui est fourni, de ce raconter sa propre histoire sur les mystères qui font cette intrigue. De quoi déployer des trésors d'inventivité et rendre cet ouvrage complètement intéractif entre auteur, éditeur et lecteur.

J'ai beaucoup apprécié le style graphique de cet album avec une utilisation des couleurs qui embarque et des personnages dont apprécie le trait. Quand au style du texte, nous sommes dans le non-dit et ça marche sans pour autant faire basculer le lecteur dans un ennui dû à la redite, à la répétition. Et si le sentiment d'être mené en bâteau est là, il est apporté avec habileté.

En conclusion... 

Quel plaisir que de lire un album comme celui-ci qui sait jouer avec le lecteur et prendre le contre-pied de tous les codes du monde du livre. Quel plaisir que de se poser des questions sur le mal-fondé des ragots et quelle force que de réfléchir à notre goût du scandale sans jamais l'assouvir : à la fois frustrant et effiace !
Un album méconnu qui gagnerait à se trouver un large public.

mardi 19 février 2019

42 jours - Silène Edgar

 

Infos sur le livre

éditions : Castelmore
date de publication : 14-06-2017
pages : 320
prix : 10,90€

Résumé éditeur

 Sacha, douze ans, et Jacob, son petit frère, sont à la fois surpris et très contents de partir en vacances avant la fin de l’année scolaire. D’autant qu’ils auront la chance de séjourner dans la pension de leur oncle Jean, un manoir breton au bord de la mer ! Une fois sur place, ce n’est pas tout à fait la colonie de vacances qu’ils s’imaginaient – les pensionnaires sont de drôles d’adultes qui se prennent pour Victor Hugo, Louis XIV, Néfertiti… –, mais les garçons ne s’y ennuient pas une minute avec les jumeaux Éléanore et Léandre. Sans compter que le manoir abonde en secrets sur lesquels enquêter : qui fait ces bruits étranges dans le grenier ? Que sont ces loups qui rôdent dans les parages ?…

Pourquoi ce livre ?

Cela faisait longtemps que ce roman me tentait et c'est par l'offre Bragelonne que j'ai sauté le pas, me décidant enfin à le lire ces jours-ci.

De quoi est-il question ?
  
Sacha et son petit frère Jacob se voient annoncer par leurs parents qu'ils vont partir en vacances et rejoindre leur oncle, en Bretagne. Celui-ci est propriétaire d'un manoir où les enfants devronts rester, seuls, sans leurs parents. Une épreuve pour ces enfants qui ne sont pas au bout de leurs surprises. Car une fois arrivés, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls dans la demeure.

Le manoir est en réalité un foyer pour malade mentaux. Des hommes et des femmes qui se prennent pour de grands personnages de l'Histoire : Napoléon, Néfertiti ou encore Louis XIV. Des êtres étranges qui ne rassurent pas les enfants. Heureusement, il y a Eléanore et Léandre, les jumeaux, avec qui les deux frères deviennent vite amis.

Pourtant, peu à peu, Sacha et Jacob trouvent leurs marques et trouvent attachants ces malades avec qui chaque jour est une surprise. La vie pourrait être douce s'il était possible de sortir du manoir et ne pas toujours craindre ces loups qui rôdent et qui semblent bien effrayer tous les résidents du manoir,  y compris l'oncle Jean.

Du côté de la forme... 

Cela faisait longtemps que j'avais envie de vous parler des romans de Silène Edgar sans jamais trouver le temps d'en lire un. Je me suis finalement lancée mais sans doute ce titre n'est-il pas celui par lequel j'aurais dû commencer.

Les histoires d'enfants qui découvrent des manoirs avec des secrets et, en prime, des personnages étranges, voilà qui fonctionne toujours et qui embarque toujours le lecteur. Et ça a pris sur moi en me donnant envie de comprendre les mystères du manoir et de ses habitants. D'autant que le lecteur compend très vite que quelque chose cloche.

C'est avec brio que l'auteure nous embarque dans cet univers où le jeune lecteur apprendre beaucoup sur l'histoire par le biais de ces malades dont il ne sait trop que penser : un peu de voyage dans le temps ne se cacherait-il pas derrière tout ça ? Mais soyons clairs. Si j'ai imaginé beaucoup de choses, je n'ai pas du tout songé à ce que l'auteure m'avait réservé.

Si ce que l'on recherche c'est la surprise, le fait est que l'on est servi ! Mais à quel prix ? Car pour moi, ce passage de la première à la seconde partie du roman, celle des révélations, était un brin alambiquée. Où alors c'est la première partie qui "trompe"le lecteur sur le fond du message. Dans tous les cas, avec moi, quelque chose n'est pas passé.

D'autre part, il m'a semblé que l'auteure n'allait pas assez loin dans une idée pourtant forte au départ ce qui rend un côté presque artificiel à l'ensemble alors même que nous avons face à nous des personnages touchants et vrais. Bref, quelque chose échappe au lecteur. Et si les réponses expliquent cette sensation cela n'a pas fonctionné avec moi.

Le style de l'auteure est toutefois un style prenant, qui permet de tourner les pages très vite et qui se montre très instructif pour le jeune lecteur. Un style efficace en somme et qui change de ce que l'on peut avoir l'habitude de voir en littérature adolescente. Ce roman est aussi un médium pour amener à des genres qu'un lecteur connaître moins par le biais de ce qu'il connaît.

En conclusion... 

Je déteste dire cela mais le fait est que je ressors très mitigée de ce roman. Si j'ai beaucoup aimé ses deux parties individuellement, j'ai trouvé la transition trop dure et trop alambiquée pour qu'elle fonctionne sur moi avec un manque de profondeur parfois dans l'intrigue. Mais cet avis reste le mien et je vous invite à découvrir ce roman par vous-même.
Ce sentiment ne m'empêchera pas de lire d'autres romans de l'auteure. 

lundi 18 février 2019

Weekend à 1 000 - 15 au 16 février 2019

Salut à tous,

Ce weekend avait lieu le premier Weekend à 1 000 de l'année et même si ce n'était pas forcément prévu de base, je suis absolument ravie d'avoir pris le temps et l'énergie de m'y investir. 

En effet, ce challenge aura été pour moi, pour le moins, l'occasion de faire un peu de bien à ma pal (surtout numérique) qui en avait grandement besoin.

 
672p

 
214 p

 
156 p

 
90 p

 
262 p

Soit un total de 1394 pages

Et je dois avouer que, parmis toutes ces lectures, il y a du bon, du très bon ! Et de mon côté j'ai eu la chance de pouvoir me plonger dans des choses très variées ce qui est toujours plaisant.

Alors ? Quels avis attendez-vous avec impatience ?

La petite sirène - Sylvain Johnson



Infos sur le livre

éditions : ADA
date de publication : 11-02-2019
pages : 262
prix : 10€


Résumé éditeur

Un père alcoolique qui tente de noyer son enfant difforme. Un couple de monstres de foires en cavale, poursuivi par un policier corrompu, au service d’un juge pervers. Une magnifique sirène prisonnière des griffes d’un forain sadique et qui se lie d’amitié avec un garçon homard. Une mystérieuse attraction montréalaise, le palais des nains, qui cache des abominations, d’absurdes personnages de cauchemars aux intentions machiavéliques.

Pourquoi ce livre ?

Ayant plutôt bien apprécié ma précédente lecture de la collection, Pinocchio, j'étais très curieuse de découvrir celui-ci, consacré à l'un de mes contes favoris.

De quoi est-il question ?

Lorsque Angela vient au monde, sa mère meurt en couche et son corps est marqué du syndrôme de l'horreur que sera sa vie. Car Angela est atteinte de sirénomélie, le syndrôme de la sirène.A partir du bassin et jusqu'à l'extrimité de ses pieds, ses jambes se rejoignent en une queue de poisson. Son père, terrifier, tente alors de la noyer avant de se donner la mort.

Un homme sauve alors le nourrisson et le confie à un cirque, souhaitant pour l'enfant une vie meilleure. Mais il n'en sera rien car dès lors, jour après jour, Angela sera exhibée tel un monstre de foire, les jambes recouvertes d'écailles de poissons morts le matin même, objets des perversions sexuelles des hommes de passage.

Dans son malheur, l'adolescente est accompagné d'Henry, le garçon homard qui, pour sa part voit ses membres supérieurs s'achever en pinces... Le jour où un drame survient, ceux qui sont tombés amoureux n'ont d'autre choix que de fuir, aidés par Nancy, employée du cirque. Mais l'horreur peut être encore plus terrible ailleurs...

Du côté de la forme...

La petite sirène est un conte que j'apprécie beaucoup dans toutes ses versions mais surtout dans sa version d'origine, déjà pas mal gore. J'étais donc curieuse de voir ce que les Contes interdits en avait fait et je n'ai pas été déçue du voyage !

Dès les premières lignes de ce roman, nous comprenons qu'il ne s'agit pas ici d'une réécriture au sens où on l'entend d'ordinaire. Car la petite sirène est ici un bébé très lourdement handicapé auquel on va imposer sa vie durant une condition de sirène. De quoi surprendre mais de quoi surtout embarquer d'emblée le lecteur dans une ambiance à la fois horrible et prenante.

Ici, c'est tout l'univers du cirque à la mode du XIXème siècle et pourtant dans un monde très actuel que l'auteur nous embarque : l'exhibition des "anormaux". Une horreur déjà en tant que tel mais une horreur poussée dans ses vices avec une Angela qui va être victime de maltraitances et jusqu'au viol faisant de sa vie un cauchemar.

Mais ce début qui nous semble déjà si atroce, n'est bien qu'un début car l'auteur n'épargnera rien au lecteur. Dès lors de la fuite vers l'inconnu, alors que cette fugue aurait pu être le début de quelque chose de beau, c'est là que l'horreur va encore monter d'un cran sans jamais sembler vouloir atteindre un sommet, comme si la montée de l'horreur était sans fin.

Et pourtant, l'horreur va se frotter page après page à des sentiments plus beaux se faisant témoin de cette valeur ancestrale : les monstres ne sont pas ceux que l'on croit. Ainsi, c'est l'amour qui va être clé ici, un amour sincère entre un homme et une femme, un amour maternel entre une femme et ceux qu'elle veut protéger, un amour d'amitié du lecteur pour les personnages.

Côté style, ce roman rend compte du label de la collection : "pour un public averti". Car l'auteur n'épargne rien à son lecteur, ni les scènes de viol, ni les chirurgies sanguinolantes. Pour découvrir ce roman, il faut avoir le coeur bien accroché et les nerfs solides mais l'auteur use de ces scènes terribles avec brio par un travail d'écriture à remarquer.

En conclusion... 

Dès que ce roman a été annoncé, j'ai eu envie de savoir de quoi il allait retourner et si je voulais de l'horreur et du morbide pour un conte réécrit à cette sauce-là, je n'ai pas été déçue ! L'auteur nous plonge, sans mauvais jeu de mots, dans la vie d'Angela et de toutes les épreuves qu'elle aura à subir au nom de sa queue de poisson et nous confronte à la cruauté de l'âme humaine.
Ce roman n'est certes pas à mettre entre toutes les mains mais pour ma part il m'a sorti de ma zone de confort et j'ai hâte de pouvoir découvrir les autres titres de la collection. 

dimanche 17 février 2019

Etrangères - Charline Malaval



Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 26-10-2018
pages : 156
prix : 14€

Résumé éditeur

 Emma est en train de se dorer au soleil sur une plage de l'île Maurice quand son destin bascule. Elle doit rentrer en France de toute urgence, mais un cyclone l'en empêche. Aucun avion ne décollera jusqu'à nouvel ordre. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, sa route croise celle de Priyanka avec laquelle elle se retrouve enfermée dans une maison tandis que les éléments se déchaînent. Mais Emma réalise trop tard que la fureur qui gronde en cette jeune femme est bien pire que le cyclone lui-même.

Pourquoi ce livre ?

Depuis le temps que j'avais vu passer ce roman, j'avais hâte de pouvoir m'en faire mon propre avis. Lors d'une commande d'ebooks chez l'éditeur, j'ai donc franchi le pas.

De quoi est-il question ?

L'île Maurice. Ses paysages idylliques et ses habitants chaleureux... Emma en rêvait et c'est pour réaliser ce rêve qu'elle a tout quitté, en France, pour venir à la découverte de cette autre réalité. Mais alors que rien ne semble pouvoir troubler sa quiétude, la jeune femme doit rentrer de toute urgence en métropole, jusqu'à ce qu'un cyclône la bloque au sol.

C'est alors qu'elle rencontre Priyanka, une jeune femme née et ayant vécu toute sa vie sur l'île. Le cyclône est proche et pour espérer s'en sortir les deux femmes n'ont d'autre choix que celui d'investir une maison, ensemble, alors même qu'elles ne se connaissent pas. Et très vite, cette situation des plus étranges les ouvrent aux confidences.

Emma a fui la France pour échapper à la douleur du cancer de sa mère. Priyanka est bloquée sur l'île au nom d'une promesse faite à son père. Des épreuves de vies qui rapprochent les deux femmes jusqu'à ce que le huis-clos, la peur et la promiscuité ne révèlent les véritables personnalités, des personnalités à craindre tout au autant que la fureur extérieure...

Du côté de la forme...

C'est à la foire de Brive, en novembre, que j'avais pour la première fois vu passer ce roman. Une nouvelle collection d'une maison d'édition que j'affectionne beaucoup, une auteure tout sourire à découvrir, une éditrice convaincue... De quoi me convaincre à mon tour.

En plein hiver, alors qu'une part de nous veut rester sous un plaid avec un chocolat chaud, une autre part de nous rêve de s'envoler vers les pays chauds. Et c'est exactement de celà dont il est question dans ce roman avec un voyage époustouflant sur l'île Maurice que l'on savoure grâce à une auteure qui sait nous faire rêver.

Pourtant, très vite, le lecteur passe du rêve au cauchemar en découvrant une autre facette de ce lieu de rêve : le déchaînement de la nature et les cyclones tels que nous en avons tellement entendu parler dans l'actualité. Et c'est une nouvelle avec une force incroyable que l'auteure nous donne à voir ce déchaînement. C'est alors un tableau, une photographie qui s'étend devant nos yeux.

Le roman se transforme alors en huis-clos avec deux femmes qui vont être forcées de vivre ensemble en attendant la fin de la tempête. Le huis-clos est un genre qui j'affectionne tout particulièrement surtout lorsqu'il est bien traité et celui-ci l'est ! Car des confidences du début, l'angoisse va peu à peu monter jusqu'à une fin en apothéose qui bouleverse l'ensemble de l'intrigue.

Alors il est vrai que ce roman a un petit côté de En attendant Godot : les deux femmes attendent la fin du cyclône et trompe l'ennui dans leurs échanges verbaux. L'occasion pour le lecteur de découvrir ces deux femmes, de s'interroger sur elles. Car la féminité est au coeur de cette intrigue sans pour autant que le roman ne soit féministe.

Avec un style très fort et très littéraire comme on aime à les savourer, l'auteure nous propulse dans une ambiance à laquelle on croit et nous présente des personnages à la fois si réels et fantasmagoriques. L'occasion aussi pour le lecteur de se confronter à des divergences de cultures et de façons de vivre pour le sortir de son petit confort sans faille.

En conclusion... 

Cette lecture je l'attendais sans trop savoir à quoi m'attendre ! Et bien je dirais, quelle claque ! Une claque due à l'intrigue, certes, mais aussi une claque due à une ambiance frappante et surtout une claque littéraire ! Car de ce roman, on retient la capacité de l'auteur à faire usage des mots pour nous offrir un tout incroyable.
Ce roman est pour moi un  coup de coeur que je vous conseille vivement ! 

samedi 16 février 2019

Pour l'amour de Lauren - Karine Lebert



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 17-01-2019
pages : 416
prix : 20,50€

Résumé éditeur

Entre la Normandie et la Louisiane, portraits croisés de deux femmes audacieuses en terre inconnue. L'une, américaine, cherche à remonter le fil de sa généalogie et enquête sur sa grand-mère maternelle française, une war bride, qui a tout quitté par amour... Par l'auteur des Amants de l'été 44. Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l'ont connue. Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions de son pays natal ? Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ? Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?... 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup, que j'attendais avec la plus vive impatience.

De quoi est-il question ?

Partie des Etats-Unis pour faire la lumière sur le passé de sa famille, Gemme a découvert le passé de sa grand-mère, Philippine, tombée amoureure d'un GI pendant la guerre. Un an plus tard, Philippine est est partie Outre-Atlantique pour rester auprès de l'homme qu'elle aime mais rien ne sera aussi simple que ce qu'elle croyait.

Car dans ce pays aux traditions fortes et aux mentalités sur la ségrégation et sur la place des femmes, Philippine a bien du mal à s'adapter. D'autant que l'homme qu'Ethan, qui sombre peu à peu dans l'alcool et les frivolités estime de son plein droit de rester libre tendis que Philippine l'attend à la maison, enceinte...

C'est cette période troublée de la vie de sa grand-mère que la jeune Gemma va avoir à coeur de découvrir et de comprendre en allant à la recherche de ceux qui l'ont connue et de ceux qui pourraient mieux la renseigner sur cette époque afin de mettre le doigt, enfin, sur le passé de sa mère Lauren et sur ce qu'elle savait vraiment de l'Europe.

Du côté de la forme...

Après Les amants de l'été 44, j'avais hâte de retrouver Gemma dans ses pérégrinations sur le passé de sa famille. Car il faut bien avouer que l'auteure nous avait laissés sur notre fin avec le premier tombe de son diptyque.

Point de méthodologie mais point essentiel, il est appréciable au début de ce nouveau roman de découvrir un prologue résumant de manière claire et précise le premier volet de cette saga familiale. L'occasion de se remettre dans le bain et d'apprécier ce roman dès ses premières sans avoir besoin de chercher de quoi il retourne. Merci pour ça !

Nous retrouvons donc ici nos chapitres en alternances avec, tour à tour le point de vue de Gemma partant en quête de réponses et le point de vue de Philippine que nous allons suivre "en direct" dans sa nouvelle vie américaine bien loin du rêve qu'elle espérait vivre. De quoi mettre face à face des deux époques, deux femmes, deux défis de vies.

Nous restons dans du roman régional ici, certes, avec cette découverte ou redécouverte de la Normandie. Une région que je n'ai jamais visité mais où je rêverais de me rendre un jour. Et c'est avec brio que l'auteure nous parle de cette région, avec passion qu'elle nous décrit les villes et les décors à travers un regard neuf.

Mais ce roman, c'est aussi la découverte de l'Amérique par ce même regard naïf  à travers lequel va nous être donné à voir des vies bien différentes des nôtres. Les deux histoires se mêlant c'est alors un vrai message d'émancipation féminine que l'auteure nous offre, des histoires de femmes comme on les aime et qui rende compte des combats menés pour ne pas sombrer.

Quel bonheur que de retrouver avec ce roman l'écriture de Karine Lebert qui sait toujours nous dévoiler avec beaucoup de douceur des pans terribles de l'histoire. Sans juger ni tomber dans le pathos, elle sait nous faire réfléchir sur des questions essentielles : la place de la femme, le secret de famille mais aussi le traumatisme de guerre.

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais depuis que j'avais fini le premier tome et je n'ai pas été déçue de ma découverte. Voici un roman qui mêle régionalisme normand et plongée dans une amérique d'un autre temps. Voici un roman qui nous parle des femmes, des femmes auxquelles toutes les générations sauront s'identifier.
Vivement le prochain roman de l'auteure !

vendredi 15 février 2019

Ces grands-mères qui savent tout - Gabrielle Adam



Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 15-02-2019
pages : 176

prix : 15€

Résumé éditeur 

Chaque été, la jeune Cynthia quitte Paris pour rejoindre avec bonheur la Normandie où vit Gilles, son ami de toujours, et sa grand-mère d’adoption, Léontine. Mais cette année-là, dans le décor enchanteur du bocage, les jeux insouciants de l’enfance, les bêtises de gosses dans les champs, les farces et les rosseries font doucement place à un sentiment plus euphorique, vite contrarié par la découverte épouvantée que font les jeunes gens qu’ils sont peut-être frère et sœur. Bien décidés à triompher des obstacles, de l’attitude ambivalente et hostile de leur entourage, des non-dits que leur imposent les adultes, Cynthia et Gilles perceront-ils les mystères d’une photo jaunie et d’une déplaisante tache de naissance ? La douce et dévouée Léontine, mémoire du village, sait tout, ils en sont persuadés. Révélera-t-elle enfin cette vérité qui la ronge depuis seize ans et qui permettrait pourtant à ses deux protégés de prendre leur envol ?

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Lucien Souny grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman, et cette auteure, dont le résumé m'intriguait beaucoup.

De quoi est-il question ?

Cynthia est une adolescente sans histoire vivant à Paris avec sa mère, Anne. Une mère qui a été élevée par Léontine, une femme de la campagne que Cynthia condière aujourd'hui comme sa propre grand-mère et est ravie de retrouver chaque été pour de doux moments de quiétude et de bonheur dans un monde de l'ancien temps.

L'occasion aussi pour la jeune fille de retrouver Gilles, ce garçon avec lequel elle a grandi et qui ne la laisse pas insensible. Mais cet été-là, pour les deux jeunes gens, cette relation s'apprête à évoluer au grand damne des adultes qui les entourent qui ne voient pas d'un très bon oeil cette relation hors convenances et prête à soulever de bien lourds secrets.

A la fin de l'été, pour Cynthia, il s'agit de rejoindre la capitale et sa mère, bien froide, lui laisse entendre qu'elle envisage pour elle un avenir plus radieux qu'un retour à la misère des campagnes. Mais quand l'adolescente apprend à sa mère que ce qui compte pour elle c'est aussi cette relation naissante avec Gilles, l'adolescente comprend qu'on lui cache quelque chose...

Du côté de la forme...

A la lecture du résumé de ce roman, j'ai été immédiatement intriguée avec l'envie de comprendre de quoi il retournait. Je n'ai donc pas attendu très longtemps pour m'y plonger avec cette sensation d'aller vers un genre du terroir et du secret de famille comme je les aime.

Il n'est pas si simple de déterminer dans quel période historique se situe ce roman. Autant pourrait-il se dérouler en un autre siècle, autant pourrait-il être très actuel. Aux vues des prénoms des personnages nous pouvons miser sur les années 1960-70, dans une phase de renouveau de l'interprétation de la vie entre ville et campagne ce qui est très bien fait.

Nous allons découvrir ici Cynthia, une adolescente très touchante en laquelle il n'est pas difficile de se reconnaître entre envie de liberté, émancipation, amoures et attachement à la grand-mère qui n'est pas sans nous rappeler nos propres relations avec nos grands-parents. Car le lien entre Cynthia et Léontine est fort, puissant, en phase avec ces relations privilégiées telles qu'on les imagine.

Alors bien sûr, il va s'agir ici d'une relation amoureuse mise à mal par des secrets de famille que les jeunes gens vont s'évertuer à découvrir. Une trame classique, certes, mais très bien rendue ici par des ellipses temporelles qui donnent voir l'essentiel et surtout un point de vue par les adolescents qui rend compte d'une modernité d'écriture plaisante à lire.

L'auteure joue avec brio sur la dualité entre ville et campagne, sur les mentalités des uns et des autres, sur les relations humaines surtout qui font du bien tout en mettant en valeur les rébellions adolescentes à l'égard de parents qui ne savent pas toujours quoi faire pour protéger leurs enfants et protéger leurs propres histoires. Ce roman est donc humain, tout simplement.

Découvrir un nouvel auteur c'est découvrir un nouveau style et, en l'occurence, un très beau style travaillé et élégant qui donne à voir toute la passion de l'auteure pour les mots mais aussi pour la région qu'elle nous offre de découvrir. Et si l'intrigue elle-même est classique, elle réserve tout de même de belles surprises et offre un moment de quiétude dans notre monde de brutes.

En conclusion... 

Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et dans lequel je me suis plongée sans être capable de m'arrêter. Voici un roman dont l'intrigue est peut-être peu originale mais qui nous propose des personnages si beaux et si attachants que cette humanité devient très vite ce qui compte le plus, notamment dans cette intergénération qui nous rappelle notre amour pour nos grands-parents.
Je n'hésiterai pas à lire un autre roman de l'auteur à l'occasion.