samedi 15 juin 2019

La reine de Jérusalem - Patrick Banon



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 21-02-2019
pages : 251
prix : 19,90€

Résumé éditeur

953 avant l'ère chrétienne. Salomon règne sur le royaume d'Israël. Le temple de Jérusalem est en construction. Recluse dans une chambre de l'ancienne maison de David, Bethsabée se meurt. Empoisonnement ou châtiment divin ? Alors qu'elle vit ses derniers jours, Bethsabée revient sur son passé et confie à la jeune Abishag, ultime et virginale compagne de David, les secrets de sa destinée. Une vie semée d'épreuves et de tragédies qui ont fait d'elle une femme fatale, à la fois aimante et crainte. Adultère - elle a aimé David alors qu'elle était l'épouse d'Urie, l'un de ses plus loyaux officiers - , la vengeance au coeur, elle a agi dans l'ombre pour que son fils Salomon reçoive l'onction royale - , toute-puissante, Bethsabée ne compte plus ses ennemis. Et tous voudraient sa mort. Mais son plus terrible secret reste à venir. Amours interdites, trahisons, guerres tribales, révolution de palais, Patrick Banon nous plonge au coeur de l'odyssée biblique, à la rencontre d'une femme de légende.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman qui m'avait beaucoup tentée depuis que j'en avais entendu parler.

De quoi est-il question ?

Au terme de sa vie, la reine Bethsabée est recluse dans une chambre de la maison de David, son époux, et voit peu à peu la vie lui échapper. Sa seule compagnie, elle la tient d'Abushag, l'épouse de David, et profite de ces derniers instants de relations humaines pour revenir sur son histoire, sur son passé, sur sa vie de femme et surtout de reine. 

Car la vie de Bethsabée est une vie semée d'embûches durant laquelle elle dû vivre les adultères et les guerres tout en tentant, contre l'avis général, d'être une femme moderne et forte, une femme pouvant prendre des décisions et pouvant jouer un rôle dans la politique de son temps. Tout cela en étant une mère pour son fils Salomon.

Alors, au fil des ans, Bethsabée s'est créé des ennemis, des ennemis qui voudraient bien voir sa perte dans un monde où les femmes doivent être transparentes. Et Bethsabée se souvient, se confie, tente pour l'ultime fois de laisser sa marque dans une époque troublée, une époque avant la naissance du Christ devenue légende.

Du côté de la forme...

Depuis que j'avais entendu parler de ce roman, je savais qu'il me faudrait le lire d'autant que j'avais beaucoup aimé l'histoire de Bethsabée par la plume de Marek Halter. J'étais donc très curieuse de la redécouvrir ici et le résultat a été à la hauteur de mes attentes.

Si l'Antiquité n'est pas la période historique qui me passionne le plus, j'ai plaisir de temps à autres de m'y plonger et ce roman était une belle occasion de retrouver ce genre d'univers avec, notamment, un personnage historique aussi intriguant que passionnant, aussi touchant qu'énigmatique. Car les reines de l'Antiquité, voilà qui porte toujours.

Il est vrai qu'au niveau des témoignages nous n'avons finalement que très peu de choses au niveau historique sur ces personnages antiques et il est toujours agréable de faire fonctionner notre imaginaire en parallèle du peu d'éléments que nous avons. D'autant que c'est avec brio que l'auteur mêle les deux pour nous donner l'illusion d'un document à travers des conversations fictives.

 J'ai beaucoup aimé le cadre offert par ce roman qui nous laisse aisément voir la vie des palais à cette époque, le luxe de ces lieux étonnants et la vie quotidienne au sens large entre querelles et vies à des lieues de ce que nous connaissons aujourd'hui. Un côté très "Mille et une nuit" dans le bon comme dans le mauvais pour un imaginaire féérique.

Bethsabée est une femme qui m'a énormément touchée et que j'ai eu grand plaisir à suivre, qui m'a émue par son récit et pour laquelle je n'ai cessé de souhaiter une issue possible. L'adultère devient la norme mais, surtout, ce roman nous rappelle combien l'amour d'une mère est une chose intemporelle qu'il convient de toujours laissé au premier plan.

Que dire du style de l'auteur si ce n'est qu'il s'agit d'un style précis et sans faille qui fait du bien, un style travaillé où la documentation est essentielle mais qui ne nous noie pas dans un trop plein de connaissances. Un style qui sait aussi nous émouvoir en nous rendant des personnages historiques au plus "vrai".

En conclusion... 

Voici un roman dont j'avais hâte de vous parler et qui a été pour moi une très belle découverte tant au niveau du fond qu'au niveau de la forme. Voici un roman qui change de ce dont on a l'habitude et qui sait nous offrir un moment hors du temps remettant en perspective des pages connues de tous de l'histoire et de l'histoire biblique.
Un roman à découvrir pour les amateurs de récits forts et précis. 

Seul en la demeure - Patricia Bertin

 

Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 10-05-2019
pages : 288
prix : 7,50€

Résumé éditeur
  
Assassinés en plein jour dans une imposante demeure à Sceaux… Cette affaire d’adultère fait grand bruit, d’autant qu’il s’agit d’Alice Dubourg, fille et épouse d’avocats fiscalistes de grand renom, et de François Villon, inspecteur de la brigade de répression du banditisme et meilleur ami d’enfance du mari trompé. La Scientifique n’a relevé aucun indice. Le fils aîné du couple Dubourg, rentré inopinément chez lui, a découvert la scène. Retrouvé errant dans le RER, il a été hospitalisé en état de choc. La police piétine. Mais si l’enquête n’apprend rien sur l’assassin, elle éclaire de sa lumière crue le véritable visage des protagonistes. Les masques tombent tandis que la vie continue. Élisabeth Villon et Henri Dubourg doivent rebâtir un quotidien pour les quatre orphelins, qui n’ont plus qu’eux pour croire en l’avenir.

Pourquoi ce livre ?

Très attentive aux parutions de la maison d'édition mais ne vous ayant pas beaucoup parler de ses polars, j'ai eu envie d'y remédier en vous parlant de celui-ci.

De quoi est-il question ?

Alice Dubourg est issue d'une famille et aux mentalités bien ancrée dans une supérioté de niveau social. Son père ainsi que son mari sont de brillants avocats fiscalistes, hors de question qu'elle sorte des clou. François Villon est inspecteur de police et son rôle lui impose une vie sans accroc. Pourtant, ces deux-là entretenaient en secret un liaison.

Le secret éclate le jour où les amants sont retrouvés au domicile de Villon, assassinés. Un conjoint jaloux, un cambriolage qui aurait mal tourné ? Toutes les pistes sont plausibles d'autant que les indices sont rares. Et bientôt, si ce n'est la lumière sur l'affaire, c'est du moins la lumières sur deux personnes qui va être faite, à la grande surprise de leurs proches.

Et alors que la police tente de démasquer le coupable, Elisabeth Villon et Henri Dubourg doivent tant bien que mal reprendre une vie normale. Pour eux, pour leurs enfants. Mais la perte est lourde et tous les regards sont rivés sur eux. D'autant que dans les familles bourgeoises les accusations vont vite contre ceux qui n'entrent pas dans le rang.

Du côté de la forme...

Depuis son annonce, ce polar me tentait. Le nom du protagoniste, François Villon, la couverture, le résumé plutôt accrocheur. Et un résumé, surtout qui me laissait entrevoir tout ce que j'aime : des secrets et de l'hémoglobine.

Il y a les polars qui démarrent et nous mettent tout de suite dans l'action, il y a les polars qui se mettent peu à peu en place. Etrangement, celui-ci mêle habilement les deux avec, d'une part, un double-crime odieux qui met tout de suite les enquêteurs dans l'action et, d'autre part, une plongée du lecteur dans le monde particulier des personnages qui vont évoluer.

Au niveau de l'enquête, tout va donc se dérouler comme un polar comme on les aime avec des mystères, des secrets, des pistes qui n'aboutissent pas... En tant que lectrice, j'ai bien sûr eu envie de "deviner" la fin mais si j'ai réussi à anticiper certaines réponses je dois bien avouer que la fin a tout de même su me surprendre.

Mais le point fort de ce roman vient de ses personnages que le lecteur ne tarde pas à détester pour leurs mentalités qu'il est parfois difficile de comprendre. Une belle manière d'entrer dans un monde que nous ne maîtrisons pas et qui nous permet de nous rappeler que, face à la douleur et à la perte, chacun fait comme il le peut.

Alors, certes, je dois avouer que c'est pour le nom du protagoniste, François Villon, que j'ai été intriguée. Et il est vrai que l'auteure sait jouer de références dans son roman, des références que la littéraire que je suis a vraiment apprécié au plus haut point. Le roman est parfaitement compréhensible sans s'y attacher mais cela fait un plus non négligeable. 

J'ai découvert le style de l'auteure avec ce roman et si j'ai trouvé certaines longueurs au fil du récit je me suis totalement laissée embarquée par cette intrigue jusqu'à son aboutissement. C'est avec brio qu'elle a su créé ici des personnages forts qui marquent et une intrigue originale somme toute car elle se mêle au retour à la vie de ceux qui restent.

En conclusion... 

Voici un roman qui m'intriguait beaucoup et que je suis ravie d'avoir pu découvrir, que je suis ravie d'avoir pu dévorer. J'ai adoré détester certains personnages et me plonger dans un univers qui n'est vraissemblablement pas le mien. Voici un polar relativement classique mais qui mérite le déplacement et qui vaut le coup d'être lu.
J'apprécierai lire un autre roman de l'auteure à l'occasion. 

vendredi 14 juin 2019

J'ai dû rêver trop fort - Michel Bussi



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 28-02-2019
pages : 480
prix : 21,90€

Résumé éditeur

Les plus belles histoires d'amour ne meurent jamais. Les plus belles histoires d'amour ne meurent jamais. Elles continuent de vivre dans nos souvenirs et les coïncidences cruelles que notre esprit invente. Mais quand, pour Nathy, ces coïncidences deviennent trop nombreuses, doit-elle croire qu'il n'y a pas de hasard, seulement des rendez-vous ? Qui s'évertue à lui faire revivre cette parenthèse passionnelle qui a failli balayer sa vie ? Quand passé et présent se répètent au point de défier toute explication rationnelle, Nathy doit-elle admettre qu'on peut remonter le temps ? En quatre escales, Montréal, San Diego, Barcelone et Jakarta, dans un jeu de miroirs entre 1999 et 2019, J'ai dû rêver trop fort déploie une partition virtuose, mêlant passion et suspense, au plus près des cœurs qui battent trop fort.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur que je suis avec assiduité depuis quelques années maintenant.

De quoi est-il question ?

Nathy est hôtesse de l'air et, depuis des années, voyage aux quatre coins du monde. Il y a 20 ans, lors d'un voyage pour Montréal, toute jeune femme, Nathy a vécu une histoire sans lendemain. Une histoire qu'elle a su garder secrète, qu'elle a même oublié, ne se préoccupant plus par la suite que de son mari et de sa fille.

Mais en 2019, des événements étranges commencent à se produire pour Nathy, un ensemble de coïncidences qui la font replonger dans cette vieille histoire. De quoi, pour Nathy, avoir le sentiment de vivre un véritable voyage dans le temps où tout s'allie pour la faire douter et la ramener dans un passé qu'elle croyait avoir oublié.

Quatre escales, quatre coins du monde... Une ambiance étrange qui pourrait bien avoir un lien avec cette pierre qui lui avait été offerte des années plus tôt avec la promesse de pouvoir revivre le passé. A moins que quelqu'un d'autre, de mal intentionné, ne tire toutes les ficelles pour faire payer à Nathy une faute commise...

Du côté de la forme...

Michel Bussi est un auteur que j'aime suivre de roman en roman parce qu'il fait partie de ces auteurs que j'ai connu avant qu'il ne connaisse son succès actuel. Aussi, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce nouveau roman.

Je dois avouer qu'au début de ma lecture j'ai eu un peu de mal à savoir dans quoi je m'embarquais et, surtout, un peu de mal à comprendre où l'auteur voulait en venir. Car en débutant ma lecture, j'ai plus eu le sentiment de lire du Musso ou du Lévy que du Bussi (et venant de moi ce n'est pas forcément une bonne nouvelle).

Car au début de ce roman, nous découvrons une héroïne dans une situation familiale délicate, qui rêve de s'évader, et qui va le faire en faisant un bond dans une histoire du passé. Difficile alors de savoir si le voyage dans le temps est réel ou si tout n'est que machination et il est vrai que ce côté "fantastique" ne m'a que moyennement convaincue.

Mais peu à peu, nous retrouvons le Michel Bussi que nous aimons avec une montée de l'angoisse et une intrigue qui se dévore pour comprendre ce qu'il s'est passé. La tension monte et le thriller prend de plus en plus d'ampleur jusqu'à un final retentissant mais surtout grâce à une alternance entre passé et présent qui joue de l'angoisse montante.

Avec ce roman, le lecteur est aussi invité au voyage dans les quatre coins du monde de Montréal à Barcelone en passant par San Diego. Et l'auteur parvient bien à nous faire ressentir chacun de ces cadres avec beaucoup de talent tout en nous invitant à découvrir une héroïne assez étrange au final qu'il n'est pas toujours évident de comprendre.

Au niveau même du style, j'ai eu un peu de mal à retrouver celui de l'auteur et je dois dire que je le regrette car même si j'ai passé un bon moment de lecture il m'a manqué ce petit quelque chose que j'aime tant dans le monde du polar. Dommage. Heureusement, la dernière partie du roman réhausse l'ensemble et fait de ce roman une très bonne lecture tout de même.

En conclusion... 

Voici un roman que j'avais hâte de pouvoir découvrir mais que, malheureusement, je n'ai pas su apprécier au même titre que les précédents de l'auteur. Voici un roman dont j'ai apprécié la lecture mais pas plus que ça. Voici un roman qui a su me faire voyager et dans lequel j'ai aimé cherché des réponses mais dont seule la fin m'a vraiment transportée.
Je continuerai malgré tout à lire les romans de Michel Bussi en espérant apprécier davantage le prochain.

jeudi 13 juin 2019

Miss Peregrine et les enfants particuliers - Ransom Riggs

 RELECTURE

 

Infos sur le livre

éditions : Bayard
date de publication : 2011
pages : 446
prix : 15,90€

Résumé éditeur

Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier, un juif polonais, a passé une partie de sa vie sur une minuscule île du pays de Galles, où ses parents l'avaient envoyé pour le protéger de la menace nazie. Le jeune Abe Portman y a été recueilli par Miss Peregrine Faucon, la directrice d'un orphelinat pour enfants « particuliers ». Selon ses dires, Abe y côtoyait une ribambelle d'enfants doués de capacités surnaturelles, censées les protéger des « Monstres ». Un soir, Jacob trouve son grand-père mortellement blessé par une créature qui s'enfuit sous ses yeux. Bouleversé, Jacob part en quête de vérité sur l'île si chère à son grand-père. En découvrant le pensionnat en ruines, il n'a plus aucun doute : les enfants particuliers ont réellement existé. Mais étaient-ils dangereux ? Pourquoi vivaient-ils ainsi reclus, cachés de tous ? Et s'ils étaient toujours en vie, aussi étrange que cela puisse paraître...

Pourquoi ce livre ?

Avec la sortie du 4ème tome de la série, j'ai eu envie de me replonger dans cette histoire depuis le début avant de la poursuivre.

De quoi est-il question ?

Alors qu'il était tout jeune, Jacob aimait écouter son grand-père lui raconter des histoires, des histoires fabuleuses d'enfants particuliers et d'une directrice d'orphelinat qui pouvait se changer en oiseau. Des histoires qu'il lui racontait preuves à l'appui avec de vieilles photos. Mais grandissant, Jacob n'a plus cru à ces histoires et a su voir les trucages des photos.

Jusqu'au soir où Jacob, devenu un adolescent de 16 ans, retrouve son grand-père mort dans la forêt derrière chez lui. Un choc d'autant plus grand que tout porte à croire qu'il aurait été attaqué par ce monstre que Jacob est certain d'avoir vu. Au grand damne de ses parents qui ne tardent pas à l'envoyer chez un psy.

Bien décidé à faire la lumière sur l'histoire de l'homme qu'il admire, Jacob fait en sorte de pouvoir partir sur l'île qui aurait abrité les enfants particuliers. Une manière pour lui de tirer un trait sur ses angoisses. Mais bientôt, Jacob comprendra que les histoires qu'il n'a jamais oublié était tout sauf des légendes.

Du côté de la forme...

Il est très rare que je relise un livre que j'ai déjà lu. Il y a tant de sorties tout le temps que prendre ce temps-là peu sembler superflu. Pourtant, concernant cette série, j'ai fait le choix de prendre ce temps-là ce qui a été une très bonne idée.

Débuter un roman dont on connait déjà l'aboutissement, c'est assez particulier mais je me suis surprise à redécouvrir ce roman comme si c'était la première fois que je le lisais. Très vite, je me suis donc attachée à Jacob, ai pleuré avec lui à la mort de son grand-père mais ai aussi su m'éverveiller face aux premières photos présentées.

Il est vrai que c'est là le gros point positif de ce roman qui, au-delà d'être un très bel ouvrage, nous offre une impression de réalisme avec des photos anciennes. Des photos rares. Important à notre époque où il est possible de prendre des milliers de photos en un rien de temps. Une manière de retrouver la force de la rareté.

Nous sommes ici face à un roman renouant avec le roman fantastique au sens propre du terme : un cadre on ne peut plus banal qui va peu à peu basculer dans un univers étrange avec du surnaturel qui existe toujours en parallèle d'un monde tout à fait banal. De quoi faire rêver le lecteur qui saura s'imaginer qu'il y a dans le monde des choses qui lui échappent.

Mais si ce roman est un roman d'aventure, il est aussi un magnifique roman d'amitié, d'amour et de courage. Un roman de rencontre et de vivre-ensemble mais qui présente aussi l'histoire de la seconde guerre mondiale d'un manière tout à fait novatrice et originale. D'ailleurs, ce roman est aussi un beau roman du respect de l'autorité naturel respectée et approuvée.

Au niveau du style, nous sommes du point de vue de Jacob. De fait, les photos aidant, on souhaiterait presque avoir à faire ici à un témoignage. L'auteur sait nous embarquer dans son univers et sait nous offrir le sentiment de faire partie prenante de la vie des enfants particuliers tout en nourrisant le lecteur d'un contexte très fort.

En conclusion... 

Voici un roman que j'avais déjà lu et que j'ai été ravie de redécouvrir. Voici un roman qui a de nouveau su m'embarquer et que j'ai dévoré sans pouvoir m'arrêter. Voici un roman qui a su me toucher et dont les personnages m'ont entourée de leurs bras. Voici un roman que je ne peux que vous conseiller si vous ne l'avez pas encore lu. 

C'est quoi ce machin ? - Rozenn Follio-Vrel



Infos sur le livre

éditions : Grenouille
date de publication : 13-06-2019
pages : 28
prix : 9,90€

Résumé éditeur

Tiens ! C'est quoi ce machin ? Un étrange objet attire la curiosité des animaux de la forêt. De madame Lapin à Tom le moineau, tous se demandent d'où peut provenir cet objet... et toi, sais-tu ce que c'est ?

Pourquoi ce livre ?

Depuis que j'ai commencé à travailler chez Grenouille, l'annonce de ce titre m'avait intriguée et me donnait envie de vous en parler.

De quoi est-il question ?

Alors que Madame Lapin nettoie son terrier, elle voit un drôle d'objet sur le sol. Elle le tourne en tous sens mais non, vraiment, ce machin, elle ne connait pas. Et parce qu'elle a beaucoup de travail, Madame Lapin décide de jeter ce machin qui atterri tout droit... dans le museau de Monsieur Blaireau.

Ce drôle de machin va alors passer entre les pattes de tous les habitants de la forêt qui n'ont jamais vu un tel objet. Serait-ce un escabeau ou un toit pour les oiseaux ? Non, rien de tout ça... Jusqu'à ce que Zoé, la petite souris reconnaisse ce machin ! Un machin idéal pour réunir tous les habitants de la forêt autour de belles histoires...

Du côté de la forme...

Cela faisait un petit moment que je ne vous avais pas parlé d'albums et je dois dire que je suis ravie à l'idée de vous parler de celui-ci dont je vais, en prime, m'occuper au niveau de la communication. Un album comme on les aime.

Nous sommes ici face à album traditionnel entre personnification des animaux, cadre de forêt et énigme à résoudre. Traditionnel, certes, mais qui fonctionne toujours pour le plus grand plaisir des petits et des grands dans une histoire pleine de poésie qui n'est pas sans rappeler toute la finesse des albums intemporels de notre propre enfance.

Mais cet album c'est pas seulement une belle histoire. Il offre aussi un concept intelligent qui permettra aux enfants de réfléchir sur l'objet-livre, en opposition de notre monde actuel régit pour le virtuel. Un bel exemple à suivre quand on voit qu'aujourd'hui les enfants sont de moins en moins attirés par le livre. Attirer leur attention et éveiller leur curiosité, tel est le pari de cet album.

J'ai été particulièrement sensible aux illustrations de cet album qui, toutes mignonnes, offrent une part de rêve qui fait du bien. Les dessins bien ronds sauront sans doute séduire les enfants et le texte sera aussi bien adapté à une lecture du soir par les parents qu'à un apprentissage des mots par le jeune lecteur ce qui est toujours plaisant également.

Le style est adapté aux enfants non sans jouer sur un mystère qui saura faire sourire. Un style adapté, certes, mais qui ne prend pas les enfants pour des idiots ce qui est toujours une bonne chose. D'ailleurs, cet album est aussi là pour permettre la découverte aux jeunes lecteurs comme avec la présence du blaireau qui n'est pas forcément l'animal le plus connu.

En conclusion...

Voici un album tout mignon et plein de charme qui saura séduire les enfants et leurs parents par le biais d'une histoire à plusieurs niveaux de lecture qui rappelle combien le livre est un "machin" important et dont on ne saurait se passer. Un message essentiel à transmettre dès le plus jeune âge pour éveiller au rêve.

dimanche 9 juin 2019

L'enfant du Carladès - Serge Camaille



Infos sur le livre 

éditions : De Borée
date de publication : 06-07-2017
pages : 255
prix : 17,90€


Résumé éditeur

Tous les jours, René passe devant la boutique de Maxime. Tous les jours, il hésite. Aujourd'hui, il se décide à entrer et à faire appel aux services de l'écrivain public. A quatre-vingt-quinze ans, il souhaite que Maxime l'aide à mettre sur le papier l'histoire de sa vie : son arrière-petite-fille doit savoir d'où elle vient ! Depuis les années 30, la Seconde Guerre mondiale, les années hippies jusqu'à l'époque moderne, la vie n'a pas épargné René et son épouse Irina. Un douloureux récit pour transmettre la sagesse et le bonheur à sa descendance...

Pourquoi ce livre ?

Cela faisait un bon moment que ce roman me tentait, d'autant qu'ayant reçu le Prix Arverne l'an dernier, je ne doutais pas de passer un bon moment.

De quoi est-il question ?

D'un côté, il y a Maxime qui tient une boutique place Delille, à Clermont-Ferrand. Chaque jour, il se demande s'il doit fermer et ce que l'avenir lui réserve. De l'autre, il y a René, un vieil homme fort d'un passé riche et émouvant qu'il voudrait, avant de partir, pouvoir transmettre à sa petite fille qui compte tant pour lui.

Dès lors, jour après jour, les deux hommes s'entretiennent et René raconte son histoire, de son enfance au coeur de l'Aubrac à ses amours de jeunesse en passant par les temps de guerres et d'épreuves de toutes sortes. Il racontera aussi l'amour de sa vie, Irena, rencontrée dans un pays de l'Est et le temps des enfants qui ne sera pas non plus des plus simples...

Jour après jour, Maxime va alors prendre en note l'histoire de cet homme qui a traversé le siècle, qui a vécu le pire et le meilleurs, qui a connu l'amour et le deuil, les gains et les pertes mais qui, surtout, fit de sa vie une vie de rencontres inoubliables, une vie cachant aussi de lourds secrets qu'il est aujourd'hui prêt à révéler...

Du côté de la forme...

Il y a des livres qui vous tentent mais que vous mettez du temps à commencer parce qu'il y a toujours un autre livre qui vient se greffer. Jusqu'au jour où vous l'ouvrez enfin et où vous le dévorez en un rien de temps.
Au début de ma lecture, je l'avoue, je me suis un peu demandé si j'allais accrocher car la mise en scène me paraissait être un peu trop journalistique de la part de Maxime. Mais dès lors que le récit de René a débuté, je me suis laissée embarquer et toucher par cette histoire qui fait très récit de grand-père comme nous aimons tous en entendre sur un temps que nous n'avons pas connu.

Car le lecteur va très vite comprendre que la vie de René fut une vie riche ne manquant pas de rebondissements et qui a su s'intégrer dans tous les grands moments du demi-siècle, dans l'épreuve comme dans les moments de bonheur. Tout cela doublé d'une histoire familiale prenante et troublante dans laquelle beaucoup pourront se reconnaître.

Ce roman porte une thématique qui importe également beaucoup à l'heure actuelle : les relations intergénérationnelles où chacun apprend de l'autre avec des relations d'amitié sincères qui se mettent en place alors que rien ne semblait pouvoir le prévoir. de quoi rappeler que nous avons tous à apprendre des échanges avec l'autre.

Au niveau de la lecture, nous sommes là face à un roman qui se dévore et peut se lire en une fois car tout s'enchaîne avec beaucoup d'émotion et des "fins de journées" qui donnent envie de toujours aller plus. Pour autant, les amateurs de nouvelles pourront s'offrir une lecture d'une "journée par jour" ce qui permettra de se mettre aisément à la place de Maxime qui vit le récit au quotidien.

Question style, j'ai beaucoup aimé retrouver celui de Serge Camaille qui a une écriture bien reconnaissable et emprunte du témoignage, emprunte du journalisme qui apporte un vrai plus dans ce rappel historique. Car ce roman sent aussi le vécu de l'auteur qui a su reccueillir des témoignages et nous les retransmettre pour la postérité.

En conclusion... 

Voici un roman que j'attendais de pouvoir lire depuis pas mal de temps et dans lequelle je suis vraiment contente d'avoir enfin pu me plonger entre deux lectures plus conséquentes. D'autant qu'au niveau émotionnel, ce roman est certes court mais nous fait passer par de multiples sentiments ce qui est toujours très appréciable.
Un roman que je vous invite à découvrir si les histoires du passé vous passionnent. 

Un facteur pas comme les autres - Michel Fabre



Infos sur le livre

éditions : Lucien Souny
date de publication : 05-04-2019
pages : 176
prix : 15€

Résumé éditeur

 Trente-cinq kilomètres de chemins pierreux, de prés et de bois pentus, sacoche à l'épaule, voilà le quotidien de Paul, dernier facteur à pied sur l'Aubrac. Quand il est muté là, il arrive de Paris où il assurait le tri dans des wagons postaux. Au village, on se méfie du Parisien surtout quand, en plus de ses tournées, il se met à élever des vaches et à faire commerce des bêtes dans les foires... Mais qui est donc cet homme ? Rien ni personne ne semble l'impressionner, le moindre de ses agissements déconcerte, voire dérange, et il surprend tout le monde par sa hardiesse, son courage, sa générosité. Une vie hautement romanesque au coeur des grands espaces, parmi les plus authentiques de l'Hexagone, qui caractérisent l'Aubrac.

Pourquoi ce livre ?

Dès l'annonce de ce roman, j'ai été tentée pour le lire, très intéressée par la thématique des facteurs d'un autre temps que l'on a oublié.

De quoi est-il question ?

Paul a toujours vécu en Aubrac, fier de sa région et passionnés des travaux de la ferme. Sauf ces trois dernières années où la vie l'a conduit jusqu'à la capitale où il a exercé le métier de facteur. Alors, bien sûr, lorsqu'une mutation lui permet de retourner dans sa région, l'homme est enchanté et prêt à accomplir la mission qui lui est donnée.

Car aller distribuer le courrier dans les grandes étendues de l'Aubrac, à pied, par tous les temps, apparaît plus comme une vocation que comme un métier au sens stricte. Alors, pour les locaux, voir un parisien venir accomplir cette tâche est loin d'être vu d'un très bon oeil. D'autant que l'homme semble s'y connaître un peu trop sur la vie des fermiers.

Pourtant, peu à peu, Paul parvient à se faire accepter et se rendre indispensable. Son savoir et sa bienveillance sont accueillie avec joie par les âmes isolées même si, parfois, Paul devra encore faire preuve de grande force de caractère pour s'opposer aux croyances ancestrales et tradition, pour s'opposer aussi à une modernité qui pourrait tout changer.

Du côté de la forme...

Ayant pris beaucoup de plaisir à la lecture du précédent roman de l'auteur, j'avais hâte de me plonger dans ce nouvel opus traitant, de plus, d'un sujet qui m'intéressait tout particulièrement : la réalité d'un métier à une autre époque que la nôtre.

En débutant ma lecture, j'avais une vague idée de ce à quoi m'attendre mais, malgré tout, je suis ravie de pouvoir dire que l'auteur a su au fil de son roman, me surprendre à plusieurs reprises ce qui a rendu ma lecture beaucoup plus intéressante et plus fine que ce à quoi je pouvais m'attendre. Car s'il est bien question des facteurs dans les années 50, ce roman est aussi beaucoup plus.

Certes, dans ce roman, il va être question de découvrir ou redécouvrir la réalité de ce métier à une époque où il s'exerçait sans voiture. L'auteur sait alors nous replonger dans un hiver glacial ou dans la renaissance du printemps. Une réalité que nous avons oublié et qui remet en perspective ce que nous croyons acquis et ordinaire.

Paul est un personnage qui m'a beaucoup touchée en ce qu'il fait partie de ces personnages que nous souhaiterions connaître dans le réel : gentil, sincère, honnête, serviable... Mais surtout un homme passionné que nous allons voir évoluer et dont les relations humaines ne peuvent que nous émouvoir, nous rappeler aussi la réalité de l'occlusion du monde rural.

Car ce roman est aussi un roman dit de terroir, un roman qui nous dévoile la vie reculée au coeur de l'Aubrac, une vie difficile mais qui, à plus d'un titre, fait aussi rêver pour peur que l'on souhaite se retirer du monde. Une vie où l'on rencontre des gens "vrais" et où le décors est un personnage à part entière.

Question style, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver l'écriture de Michel Fabre qui débute sur un aspect plutôt documentaire destiné à nous faire découvrir l'Aubrac pour, peu à peu, basculer dans le roman et dans la fiction avec des scènes de pure poésie et des engagements humains qui nous émeuvent avec force.

En conclusion... 

Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et avec lequel j'ai passé un agréable moment, un roman fort du cadre qu'il nous offre et d'un sujet trop peu souvent traité en littérature qui gagne d'un important rappel historique. Voici un roman qui redonne aussi confiance en l'être humain et qui nous touche du caractère parfois bien trempé des ruraux. 

mercredi 5 juin 2019

Dans le même bateau - Cassandra Rocca



Infos sur le livre

éditions : J'ai lu
date de publication : 06-02-2019
pages : 284
prix : 12,90€

Résumé éditeur 


Coincés, ensemble, sur le même paquebot ! "Je hais la Saint-Valentin" ! C'est la devise d'Emily, exaspérée par cette fête stupide qui célèbre l'amour en rose alors qu'elle-même n'y croit plus. Pas de chance, elle doit organiser sur ce thème une croisière de luxe et, comme si cela ne suffisait pas, découvre que son ex, qui l'a plaquée juste avant leur mariage, est sur la liste des passagers. Pour affronter la situation avec dignité, elle décide de ruser et de faire croire qu'elle-même a un fiancé à bord. Une supercherie astucieuse mais pas sans risque pour son petit coeur brisé... Une comédie qui réjouira toutes celles qui savent que l'amour n'est pas un naufrage ! Laissez-vous embarquer et oubliez l'hiver !

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions J'ai lu grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman à la couverture plutôt attractive d'une collection prometteuse.

De quoi est-il question ?


Emily, une jeune londonienne exilée à New-York, voit d'un très mauvais oeil les couples défiler dans l'agence de voyage pour laquelle elle travaille à l'approche de la Saint-Valentin. L'amour, la jeune femme y a fait une croix dessus. Alors voir tous ces couples se bécoter avec, en prime, leurs exigences pour une Saint-Valentin de rêve, très peu pour elle !

Il faut dire que, question déceptions amoureuses, Emily en a eu pour son grade. Alors, bien sûr, quand apparaît dans l'agence son premier amour de jeunesse et qu'elle se voit contrainte d'organiser pour lui une croisière de rêve pour redorer l'image de sa société, Emily n'est pas convaincue. D'autant que même après toutes ses années, Matt ne la laisse pas insensible.

Mais lorsqu'Emily embarque pour la croisière qu'elle a si bien organisé, le hasard la place face à Steve, l'homme qui l'a plaquée à quelques jours de leur mariage. Prise de court et par orgueil, Emily décide alors de s'inventer un fiancé, trompant la réalité de sa vie où sa seule compagnie est celle d'un chat à trois pattes...

Du côté de la forme...


La romance, ce n'est pas mon genre de prédilection. Mais de temps en temps, j'aime bien en lire une et le fait d'avoir ici à faire à une traduction venant de l'italien n'était pas pour me déplaire, ce pays n'étant pas forcément le plus représenté en littérature.

Nous n'y couperons pas, ce roman n'est pas sans porter les gros clichés de ce type de fiction : une héroïne déçue par l'amour, des retrouvailles avec un amour de jeunesse, des "je t'aime moi non plus" et des rebondissements amoureux empreints de malentendus... Bref, rien de très neuf mais une recette efficace qui fonctionne toujours et permet de passer un bon moment.

Emily est une jeune femme à laquelle il est aisé de s'attacher et que l'on a envie de suivre dans son aventure, que l'on a envie de prendre dans nos bras tout en ayant parfois envie de la secouer. Il faut dire qu'Emily est tout ce qui peut m'agacer : ancrée dans ses convictions, un brin désagréable parfois et apte à prendre la mouche assez rapidement. Mais un personnage qui sait nous émouvoir.

Ce roman entre typiquement dans le genre de romances qui fait rêver et qui fait du bien : un amour de jeunesse retrouvé, quelques quiproquo et une bonne dose d'humour. Chaque scène est attendue mais plaisante et le cadre est plutôt enchanteur avec le thème de la croisière, les paysages idylliques et, force est de le constater, une ambiance générale parfaite pour la détente.

Je dois avouer cependant qu'avec le nom de l'auteure et la traduction depuis l'italien, j'espérais retrouver un peu plus de l'Italie. Or, l'héroïne est une londonienne installée à New-York ce qui apporte plus ce côté chic que ce côté rital que j'aurais souhaité même si les forts caractères des personnages le rappellent un peu.

Au niveau du style, nous retrouvons bien le genre de la romance et l'ensemble est plutôt bien écrit avec ce côté addictif que l'on peut espérer. L'émotion est présente et l'auteure sait apporter une petite touche en plus à la romance globale avec le chat Hal et le couple de retraités qui n'est pas sans nous faire songer à nos grands-parents ce qui est plutôt attachant.

En conclusion...

J'étais plutôt curieuse de découvrir ce roman et je dois dire que j'ai passé un moment plutôt agréable même si cette romance ne m'a pas semblé très originale par rapport aux autres romans du genre. Bref, une petite lecture agréable qui fait du bien entre deux lectures plus conséquentes avec des personnages qui nous attendrissent.
Une lecture qui devrait toucher les amateurs du genre pour une auteure dont je serai contente à l'occasion de lire un autre titre.