mardi 31 juillet 2018

Les portes de Vannes - Evelyne Brisou-Pellen



Infos sur le livre

éditions : Livre de poche
date de publication : 17-06-2009
pages : 2015
prix : 5,90€

Résumé éditeur

 Estienne est en danger ! C'est ce qu'apprend par hasard Philippa, dans la boutique de son grand-père adoptif, à Rennes. La jeune fille n'hésite pas un instant : vêtue d'habits masculins, elle part à la recherche de l'ancien apprenti des Cinq Écus de Bretagne. Mais, en cette année 1473, les routes sont peu sûres et les indices que possède Philippa bien minces. 

Pourquoi ce livre ?

Lorsque j'ai découvert que le roman Les cinq écus de Bretagne possédait une suite, c'est sans grande hésitation que je me suis plongée dedans.

De quoi est-il question ?

Quelques temps après que Philippa est parvenu une vie la plus normal possible, alors qu'elle coule des jours heureux chez son grand-père, tout semble au beau fixe. Mais voilà que la jeune fille apprend qu'Estienne a disparu. Sans songer aux dangers qui l'attendent, Philippa décide immédiatement de partir à sa recherche. 

Mais l'année 1473 est dangereuse pour une jeune fille. Et même si Philippe se déguisera en homme afin de circuler en toute quiétude, rien ne sera aussi simple. D'autant que, bientôt, elle devra faire avec des voleurs de grands chemins et autres bandits. Elle devra aussi faire avec de bien maigres indices et aides pour l'accompagner dans sa quête.

Du côté de la forme...

Evelyne Brisou-Pellen fait partie des rares auteures que je suis depuis ma plus tendre enfance et qui ne m'a jamais déçue depuis tout ce temps. Bref, elle fait partie de celle dont l'oeuvre est l'une des plus chères à mon coeur.

Ce roman est le deuxième volet d'un diptyque dont j'avais beaucoup apprécié le premier volet et qui nous plonge avec beaucoup de talent à la fin du Moyen-âge. C'est d'ailleurs avec brio que l'auteure parvient à nous décrire cette époque, à nous en offrir les codes et qu'elle initie les jeunes lecteurs à cette période parfois trouble où tout n'était pas aussi poétique que ce que l'on imagine.

D'ailleurs, le fait qu'elle nous présente ici une héroïne contrainte de se déguiser en homme est très significatif. Le personnage féminin a en effet un goût de féminisme qui fait du bien mais les contraintes historiques ne sont pas sans faire réfléchir sur la place de la femme à travers l'histoire, sa place aujourd'hui mais aussi sur le besoin d'héroïnes dans la littérature.

Adapté dans un roman pour la jeunesse, l'auteure joue ici à la fois avec les codes du roman d'aventure, du roman historique et du polar. Puisque dans le Vannes du XV° siècle il va s'agir aussi de retrouver un disparu. Au point de vue de l'intrigue, on s'y laisse prendre avec passion sans trop savoir où l'auteur veut nous mener mais avec l'incapacité de poser le livre.

Et puis, ce que j'ai bien sûr aimé ici, c'est la capacité de l'auteure à nous basculer au coeur du Vannes de l'époque. Car l'auteure aime l'histoire et sa région. Elle les aime et tout en nous apprenant à les aimer aussi, elle sait nous montrer combien sa Bretagne lui est chère. D'ailleurs, ce roman n'a pas été sans me donner envie d'aller visiter Vannes.

Une fois encore j'ai eu un immense plaisir à retrouver la plume de l'auteur qui sait toujours avec beaucoup de talent m'embarquer avec elle dans les histoires qu'elle nous raconte, qui qui sait toujours me passionner pour un moment d'histoire et qui sait toujours me faire aimer ses personnages au grand coeur et à la force de caractère.

En conclusion... 

Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et avec lequel j'ai passé un très agréable moment par des personnages, un genre et un cadre comme je les aime. Philippe est le genre de personnages que j'ai toujours peine à quitter en fin de lecture et ce roman m'a donné envie d'en apprendre plus sur l'histoire de Vannes. 
Il ne fait aucun doute que je lirai bientôt un autre roman de l'auteure. 

dimanche 29 juillet 2018

La princesse et le baiser - Jennie Bishop



Infos sur le livre

éditions : Artège
date de publication : 11-04-2018
pages : 32
prix : 9,90€

Résumé éditeur

Un roi et une reine aimants font découvrir à leur fille le don merveilleux que Dieu lui a fait de son premier baiser. Un don à préserver ou à dilapider. La jeune princesse, avec sagesse, attend l'époux dont elle rêve dans son coeur qui sera digne de ce présent. Où est-il ? Saura-t-il la trouver ? La princesse et le baiser montre merveilleusement combien est vrai l'adage éternel selon lequel l'amour véritable appartient aux coeurs purs. Un beau moyen d'expliquer aux enfants comment préserver la pureté de leur coeur.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Artège grâce auxquelles j'ai pu découvrir cet album à la couverture absolument magnifique et de fait très attirante.

De quoi est-il question ?

Il était une fois un roi et une reine qui attendaient avec la plus vive impatience leur premier enfant, un enfant qu'ils aimèrent avant même qu'elle ne soit venue au monde. Et pour cette fillette qui leur était si chère, au-delà de toutes les richesses qu'ils possédaient, ils décidèrent de conserver pour elle un cadeau tout particulier : son premier baiser.

Lorsqu'elle fut grande, ses parents lui offrir ce cadeau en la mettant bien en garde : un premier baiser, on en a qu'un et il convient d'en faire usage avec sagesse. Pourtant, pour la jeune princesse, les prétendants ne manquaient pas. Des hommes riches et puissants qui voulaient épouser la princesse mais ne savaient gagner son coeur jusqu'au jour où un homme simple arriva au palais...

Du côté de la forme...

Je l'avoue, lorsque j'ai vu cette couverture, tout m'a attirée en elle que ce soit les couleurs utilisées, le graphisme de l'illustrateur et la police d'écriture choisie. De quoi présager un très bel album même si je reste un peu coîte après une telle lecture.

L'idée est ici de la part de l'auteure de se servir des contes de fées que nous connaissons tous pour en imaginer un très différent de ce dont nous avons l'habitude. Le fait est que ça marche dans la mesure où nous en retrouvons les codes et les imaginaires : un couple royal, une princesse aimée, le rejet de la fortune au profit de la simplicité et même les dons offerts à la princesse.

Sauf qu'ici, tout est représenté sous la figure de la chrétienté. La bonne fée protégeant la princesse est Dieu, le don est son premier baiser et tout relève sans beaucoup de subtilité de tout ce qui relève de la religion. Alors, certes, l'idée n'est pas mauvaise mais un peu trop martelante à mon goût, moi qui suis pourtant assez ouverte sur ce genre de choses.

Il est vrai que nous sommes ici face à un très bel ouvrage nourri par des illustrations sublimes et une police qui ne sont pas sans faire penser aux manuscrits du Moyen-âge. De quoi offrir aux plus jeunes un ouvrage les initiant à cette culture tant sur les costumes que sur les enluminures. Je dois d'ailleurs dire, que je me suis sentie époustoufflée à chaque page par ces graphismes.

Malheureusement, j'ai été très dérangée par le message transmis dans cet ouvrage qui sonne comme très extrème au sein de la religion. Si je suis d'accord pour dire que le coeur d'une jeune fille est précieux, l'histoire va ici beaucoup plus loin en disant à ces jeunes filles qu'il ne faut embrasser aucun garçon avant le mariage aux risques d'attiser la colère de Dieu... Euuuuuh.... Hein ?

Du coup, même si l'auteure écrit plutôt bien et sait se servir des codes du conte pour nous en offrir un totalement novateur, c'est pas de le dire, on sent vraiment dans ce texte l'emprunte de la religion à un niveau très extrème, très Témoin de Jéhovah en fait. Pour autant, il est intéressant de voir avec un regard extérieur ce type d'écriture et de convctions, à condition de garder son esprit critique.

En conclusion... 

Si j'ai été attirée par la superbe couverture de cet album et si j'ai été bluffée par la qualité des illustrations, si, en tant qu'adulte, j'ai aimé voir comment une auteure dans un extrémisme religieux parvient à transmettre ses convictions aux plus jeunes, je ne saurai parvenir à vous convaincre de faire découvrir cet album aux enfants. Trop martelant, trop bourrage de crâne tout ça.
Un livre intéressant à découvrir d'un point de vue d'études cependant qui me donne envie de découvrir d'autres ouvrages de l'auteure.

samedi 28 juillet 2018

Miracle à Rome - Laurent Jarneau

 

Infos sur le livre

éditions : Salvator
date de publication : 12-05-2016
pages : 125
prix : 16€

Résumé éditeur

L'homme en blanc a cédé ! L'appel poignant d'un rescapé de Lampedusa, qu'il a reçu sur sa ligne directe, l'a décidé à tenter le tout pour le tout. Avec l'aide de complices, l'homme s'envole secrètement, en pleine nuit, pour une destination inconnue. Un lieu hautement symbolique. Où coule une source extraordinaire. Le lendemain matin, sur la place de Saint-Pierre de Rome bondée, un prodige a lieu. Dans le style haletant d'un thriller, l'auteur met en scène les thèmes de la miséricorde et de la puissance de la prière.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Salvator grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce petit livre au résumé plutôt intrigant et extrèmement vite lu.

Mon avis...

A 3h du matin, alors qu'il fait nuit noire et que la plupart des gens dorment, un homme se rend pour un lieu inconnu. Il se doit de remplir une mission qui lui a été confiée dans une finalité d'humanité et de prière. Car un homme, rescapé de Lampedusa, l'a contacté et lui a demandé de se rendre à Rome où un miracle l'attend.

L'auteur est journaliste à Lourdes et, après avoir lu son premier ouvrage où il en parlait, j'étais plutôt curieuse de le découvrir dans un texte totalement différent.

Tout commence comme un thriller et ça, c'était plutôt pour me plaire. Le côté mystérieux,  le sentiment que quelque chose va clocher, la personnalité un peu étrange du narrateur et j'en passe... Tout porte à croire que nous allons être ici dans un texte à multiples rebondissements et emplis de surprises. Ce fut le cas... oui et non.

En effet, l'auteur sait ménager son suspens et nous offrir des situations inattendues. Il sait aussi nous faire apprécier son personnage, nous inquiéter pour lui et nous demander ce qu'il va bien pouvoir lui arriver au cours de son aventure. Et il est vrai que, à plusieurs reprises, cela fonctionne et nous donne envie de tourner les pages.

Pourtant, nous ne sommes pas là dans un roman. Loin de là. Au contraire, le caractère fictionnel de cet ouvrage est plutôt éloigné ce qui nous donne à penser sur le genre auquel appartient ce texte. Ni document ni roman, ni pamphlet ni texte religieux... Ce livre est en fait un peu tout ça à la fois mais est surtout un canal de poésie, de réflexion et de spiritualité.

De fait, on avant dans cet ouvrage comme on avancerait dans le noir. Sans trop savoir ce qui nous attend ni trop comprendre ce que l'on est en train de lire. Pourtant, on s'aperçoit très vite que malgré tout on est incapable de stopper sa lecture, pris dans la poésie du texte qui nous porte et nous offre des clés de spiritualité par un auteur qui croit au miracle au sens propre du terme...

C'est donc surtout l'écriture que je retiendrai de ce petit livre, une écriture totalement différente du premier livre que j'avais lu de l'auteur mais une écriture travaillée qui change un peu que l'on apprécie ou non. Car avec une telle écriture, l'auteure nous invite à regarder un peu mieux le monde qui nous entoure : la nature, la ville, les gens.

En conclusion... 

Voici un petit livre qui m'intriguait vraiment, au sens le plus propre du terme, et dans lequel je me suis plongée sans trop savoir à quoi m'attendre. La vérité c'est que, même ressortie de cette lecture, je me sens incapable de dire vraiment ce que j'ai lu si ce n'est un texte bien écrit et poétique qui joue avec des codes pour, en vérité, nous offrir un regard sur le monde. 
J'espère avoir l'occasion un jour de lire un autre ouvrage de l'auteur. 

vendredi 27 juillet 2018

Léon, le plus petit des grands explorateurs - Jo Witek et Stéphane Kiehl

 

Infos sur le livre

éditions : Saltinbamque
date de publication : 16-05-2018
pages : 32
prix : 14,95€

Résumé éditeur

Léon, c'est un petit qui ne fait rien comme les autres. Observateur, timide, fragile, lent, il parcourt le monde de l'enfance avec ses deux grands yeux curieux. C'est un doux rêveur, un petit poète du bout de la rue. Tout le monde connaît un petit Léon, non ? Cette fois, Léon découvre la mer. Il n'a jamais vu ça. C'est une première fois. Une aventure. Les autres enfants aiment courir vers cette étendue bleue, y plonger. Lui hésite, la regarde danser, immense avec sa grande robe qui laisse passer les bateaux. Il se balade Léon, il découvre de nouvelles sensations, peut-être même de nouvelles émotions face à la petite sirène et aux vélos flottants.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Saltinbamque grâce auxquelles j'ai pu découvrir cet album à la couverture et au titre très attirants.

De quoi est-il question ? 

Pour Léon, une grande aventure se prépare. C'est la première fois qu'il se rend à la mer. Mais pour y parvenir, il faut d'abord traverser de grandes dunes. Et même si tout le monde semble se jeter sans hésiter dans l'eau, notre jeune héros, lui, est très impressionné. Il n'ose plus bouger ni se déshabiller pour faire comme les autres.

Mais bientôt, voilà qu'une jolie petite sirène l'accoste. Une sirène avec laquelle il ne va pas tarder à s'amuser. Une sirène qui, elle, aime bien la mer. De quoi rassurer Léon qui ne va pas tarder à renier ses craintes et à apprécier la plage, l'eau et tous ces jeux de couleurs alimentés par les parasols des badeaux.

Du côté de la forme...

Si j'ai eu envie de découvrir cet album, c'est parce que j'avais déjà entendu parler de son auteure, une auteure dont je n'avais pourtant jamais rien lu. Et puis, cette couverture dans les tons de bleus ne pouvait que me plaire.

Au début de cet album, nous découvrons donc Léon. Mais dans les pages, nous ignorons qu'il se prénomme Léon. De quoi amplifier le mystère de ce personnage et laisser le lecteur dans l'imaginaire du fait qu'il s'agisse d'un véritable explorateur et non du petit garçon en vacances avec ses parents comme notre raison nous le dit.

Dans cette histoire nous allons découvrir un enfant à la découverte de la plage et de la mer. Et il est vrai qu'il y a beaucoup de poésie dans cette découverte où le lecteur averti, adulte, saura peut-être se souvenir de ce qu'il a pu éprouver lui-même la première fois qu'il a vu l'océan. De quoi rappeler que ce qui est commun et banal pour les uns peut être dérangeant pour les autres.

De fait, avec cet album, l'auteure et l'illustrateur nous permettent de retrouver avec un oeil neuf un décors qui peut nous sembler banal et pour ça je dis bravo. D'ailleurs, j'ai apprécié le jeu qu'ils nous offrent sur l'imaginaire lié au réel notamment avec l'image de la sirène. Une belle manière également de présenter tout l'imaginaire que peut être celui des enfants.

A travers la fiction, il est donc question d'en apprendre un peu plus aux enfants sur ce qu'est l'aventure mais aussi sur la mythologie de l'imaginaire collectif. Un imaginaire décuplé par un jeu éditorial où chaque page étant percée nous donne un aperçu de la page suivante. De quoi jouer sur les illustrations et sur le décalage entre réel et imaginaire.

Grâce au style d'écriture, le lecteur est littéralement plongé dans l'imaginaire de l'enfant narrateur ce qui fait beaucoup de bien. Pour autant, ce style évolue également au fil des pages pour rendre cet imaginaire de plus en plus puissant et offrir à l'enfant une émancipation et un moyen de le propulser dans des histoires à se raconter.

En conclusion... 

Voici un album qui me rendait plutôt curieuse et dont je suis plutôt contente d'avoir pu vous parler même s'il ne s'agit pas là d'un album qui aura su me toucher au plus profond. Cet album est en fait surtout un album pour ouvrir leur imaginaire aux plus jeunes et rassurer les enfants pour un premier voyage à la mer mais je n'ai pas su trouver ici cet art que j'apprécie dans certains albums. 
J'espère avoir cependant l'occasion de lire d'autres textes de l'auteure qui n'est pas n'importe qui en littérature jeunesse. 

jeudi 26 juillet 2018

La conspiration Jeanne d'Arc - Gérald Messadié



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 17-05-2018
pages : 397
prix : 19,90€

Résumé éditeur


La réalité est pourtant tout autre que celle enseignée dans les livres scolaires. Seuls les amateurs de l'imagerie d'Epinal pourraient croire encore que "la petite bergère" qui entendit des voix sut revêtir une armure le jour même de son arrivée à Chinon, chez le Dauphin Charles, et défaire le duc d'Alençon en tournoi singulier. Elle était en réalité la demi-soeur de Charles VII. La falsification des documents officiels a été démontrée. Gerald Messadié, réputé pour son esprit iconoclaste, a reconstitué la véritable histoire de ce personnage hors du commun, car l'admiration pour l'héroïne n'exclut aucunement la recherche historique. Dans ce premier tome, tout en faisant revivre le quotidien de l'époque, l'auteur démontre que Jeanne ne fut jamais bergère, mais très tôt préparée à sa mission par les héritiers des Templiers, les Chevaliers de Sion. Ainsi s'expliquent, par exemple, sa maîtrise de la langue et l'assurance avec laquelle elle interpelle maints grands personnages, dont le duc de Bourgogne lui-même. La femme la plus puissante de France, Yolande d'Aragon, future belle-mère du roi Charles VII, la fit enlever au berceau afin de préserver la dynastie des Valois, que menaçait d'exterminer le redoutable Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Jeanne parvint à rendre son courage au Dauphin que ses parents, un roi atteint de démence et une reine notoirement dévergondée, avaient désavoué au profit des Anglais pour prétendue "bâtardise". Car la puissante organisation financière bâtie par les Templiers trois siècles plus tôt, et dont Yolande d'Aragon était la cheville centrale, exerçait toujours son influence... Un récit haletant, riche en révélations historiques inattendues, qui va à l'encontre des idées reçues.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'un auteur que je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire.

De quoi est-il question ?


Nous sommes le 10 novembre 1407. Dans la plus haute sphère de la société une femme accouche d'une petite fille, la fille du roi de France. On la nommera Jeanne. Mais qui pourrait tolérer qu'une fille soit en phase de régner ? Qui plus est une enfant illégitime... Alors, au grand damne de sa mère, la fillette est conduite dans un petit village où elle sera cachée, élevée par des paysans.

Telles sont les véritable origines de celle qui deviendra Jeanne d'Arc. Loin d'être une paysanne sans histoire, elle est en réalité la demi-soeur du roi de France et tout à été orchestré autour d'elle. Lorsque dans l'enfance elle retrouvera un temps sa mère, elle n'aura en tête que son identité usurpée mais tout dénoncera en elle le fait qu'elle est issue d'une lignée royale.

C'est à peine adolescente que la jeune Jeanne se lancera en armées pour protéger le roi de France et faire front contre les anglais. Se faisant de nombreux ennemis, la jeune fille de royale lignée qui ignore tout de sa véritable identité n'aura de cesse d'aller au combat et d'aller contre ses propres peurs pour tout ce en quoi elle croit.

Du côté de la forme...


Nul n'ignore l'histoire de Jeanne d'Arc, la pucelle de Domrémy qui entendit la voix de Dieux et partit au combat parce que les voix divines lui avait dit de le faire. Pourtant, il est une autre théorie selon laquelle Jeanne aurait été de lignée royale ce qui remettrait tout en cause et c'est ce que l'auteur montre ici.

Si au départ, j'ai été un peu perturbée par la manière de l'auteur à raconter les choses, je me suis très vite laissée embarquée dans cette version "différente" d'une histoire que l'on peut tous raconter sans hésiter. Car l'époque, les textes et ce que l'on veut bien nous dire porte un regard que l'on veut unique sur une histoire si lointaine qu'elle pourrait bien être totalement autre.

Il est vrai que, croyants ou non, nous sommes tous ancrés dans cette même de ce que fut l'histoire de Jeanne d'Arc et c'est avec brio que l'auteur nous montre ici combien l'histoire et la tradition orale peuvent nous faire avaler ce qu'elles veulent. Je n'avais jamais entendu parler de cette théorie d'une Jeanne de sang royale et pourtant, l'histoire telle qu'elle est présentée ici, est on ne peut plus crédible.

J'ai adoré la manière dont l'auteur mêle une écriture très historique et documentée aux codes du roman ce qui rend la lecture à la fois accessible et passionnante même pour les personnes non férues d'histoire. Jeanne d'Arc reste alors à la fois le personnage historique que l'on connait mais se présente également à nous comme la femme que l'on n'entrevoit que si peu souvent.

L'auteur connaît son sujet et cela se sent. D'ailleurs, il n'est parfois pas tout à fait aisé de le suivre sans un minimum de connaissances car l'écriture elle-même, bien que réfléchie et agréable, reste assez pointue. J'ai toutefois beaucoup apprécié l'idée d'en apprendre un peu plus sur la Jeanne enfant, sur les amonts qui ont poussé à la faire devenir celle qu'elle est devenue.

Enfin, ce roman est un roman historique au sens large car l'auteur a à coeur de ne pas se fixer uniquement sur l'histoire de Jeanne mais aussi à nous immerger dans les conflits de l'époque, dans les circonstances politiques et sociale de la période tout en nous en dévoilant beaucoup sur les conditions de vies des hommes et des femmes, des riches et des pauvres d'un autre temps.

En conclusion...


Voici un roman que j'attendais avec hâte de pouvoir lire et que j'ai découvert avec beaucoup de plaisir même si roman n'est pas à lire n'importe quand. Il faut tout de même avoir la tête reposée pour s'y plonger. C'est avec plaisir que j'ai redécouvert un pan de l'histoire sous un angle neuf et que je me suis attachée à une femme plus qu'à un personnage d'histoire.
L'auteur nous a malheureusement quittés au début du mois de juillet (2018) et c'est à regret que je songe à la perte de ce grand homme dont j'aurais espéré la suite de ce roman avec impatience.

mercredi 25 juillet 2018

Maria de la lande - Bernard Duporge



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 12-07-2018
pages : 313
prix : 18,90€

Résumé éditeur

À la fin du XIXe siècle, la jeune Maria est fiancée de force à Jacques, fils de notable, tandis qu'elle est amoureuse de François, berger. Envoyée en pension en attendant le mariage, elle se concentre sur ses études et devient institutrice. Jacques, quant à lui, part sur les chemins de Compostelle et ignore si le destin les réunira.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman très tentant d'une collection dont je lis chaque nouveauté avec plaisir.

De quoi est-il question ?

Nous sommes au coeur du XIX° siècle, dans la lande. Le père de Maria, un homme bien ancré dans ses idées, a décidé de marier sa fille Maria à un bon parti du village. Et si cette dernière ne parvient pas aimer l'homme qui lui est promis, elle est toutefois prête à obéir, à faire un beau mariage et à devenir une parfaite maîtresse de maison et mère de famille.

Mais la donne change le jour où elle rencontre François, le fils du bossu du village. Un garçon gentil et sincère mais dont on redoute la famille. Car si son père est bossu, c'est bien que la famille a été touchée par le diable et que les enfants de François seront eux aussi difformes...Alors les jeunes gens vivent leur amour en cachette jusqu'à ce que le promis de Maria les découvre...

Pour le père de Maria, hors de question que sa fille épouse un garçon touché par le diable et, qui plus est, sans fortune. Seul, François décide de partir sur les chemins de Compostelle à une époque où ces chemins étaient bien dangereux. Dans le même temps, un prêtre va aider Maria à s'émanciper en lui permettant de partir faire des études et se forger son opinion sur le monde...

Du côté de la forme...

Vous le savez, j'aime ce type de roman. Une ambiance terroir, des personnages vrais, des questionnements sur le quotidien d'un autre temps... Alors profiter de l'occasion pour lire dans le même temps un auteur que je ne connais pas si bien, c'était là une chance en or.

Dès le début de ma lecture, je me suis laissée portée par cette histoire, certes dans l'esprit du genre, mais aussi très frappante. Bien sûr, nous allons avoir le mariage arrangé, l'amour impossible, le combat pour faire valoir les sentiments et les obstacles divers et variés mais l'auteur parvient ici à nous offrir tout cela comme si c'était la première fois que l'on en lisait.

Nous sommes dans un petit village et j'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur dénonce les superstitions et croyances absurdes dues à la différence. Ce que l'on ne connait pas a forcément trait au diable mais l'auteur sait dénoncer ces convictions sans forcer le trait et sans focaliser son roman uniquement là-dessus. Car les croyances aveugles se frottent au pouvoir intemporel de l'argent.

Lorsque les amoureux seront séparés, l'auteur va nous inviter à découvrir en parallèle la vie dans les pensions de jeunes fille où Maria va s'émanciper et la vie sur les chemins de Compostelle où François va beaucoup apprendre sur le vie et sur les relations humaines. Ce dernier thème n'est que peu vu dans ce type de roman et je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à m'y plonger.

Et puis, bien sûr, nous avons l'histoire d'amour qui fait du bien, l'histoire d'un combat pour avoir le droit de s'aimer, l'histoire d'une lutte contre les préjugés et contre la loi patriarcale. Et par tout cela, le jeune couple de ce roman m'a touchée tendis que le village dans ses certitudes m'a parfois fortement agacée. Happy end oblige, nous n'avons que peu de doute sur l'issue de ce roman mais l'important est le "comment".

Le style de l'auteur est plutôt agréable à suivre et est source d'une foule d'émotions qui font toujours du bien au cours d'une lecture. Si j'aurais aimé passer encore un peu plus de temps sur les chemins de Compostelle et au sein de la pension de Maria, il est vrai que l'auteur sait mettre le doigt sur l'essentiel pour nous offrir un ensemble qui donne à réfléchir sur nos préjugés et leurs conséquences.

En conclusion...

Voici un roman que j'avais hâte de pouvoir découvrir et avec lequel j'ai passé un très agréable moment plein de force et de tendresse mais aussi très instructif sur une autre époque. Voici un roman qui se dévore et que l'on pourrait souhaiter encore plus développé car même s'il l'est déjà le lecteur a envie d'en savoir toujours plus sur les personnages de ce roman qu'il aime comme s'ils n'étaient plus fiction.
C'est avec plaisir que je lirai un prochain roman de l'auteur si j'en ai l'occasion.

mardi 24 juillet 2018

Piège conjugal - Michelle Richmond



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 03-05-2018
pages : 478
prix : 21€

Résumé éditeur


Seriez-vous prêt à tout pour que seule la mort vous sépare ? Alice, ancienne rockeuse reconvertie en avocate, et Jake, psychologue, s'aiment, l'avenir leur appartient. Pour leur mariage, un riche client d'Alice leur offre un présent singulier : l'adhésion au " Pacte ". Le rôle de ce club très select ? Garantir à ses membres un mariage heureux et pérenne, moyennant quelques règles de conduite : décrocher systématiquement quand le conjoint appelle, s'offrir un cadeau tous les mois, prévoir une escapade trois fois par an... mais surtout, ne parler du Pacte à personne. Alice et Jake sont d'abord séduits par l'éthique, les cocktails glamour et la camaraderie que fait régner le Pacte sur leur vie... Jusqu'au jour où l'un d'eux contrevient au règlement. Le rêve vire au cauchemar. Mais, l'adhésion au Pacte, c'est comme le mariage : pour le meilleur... et pour le pire. 

Pourquoi ce livre ?


Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman très tentant d'une auteure que je n'avais encore jamais lue.

De quoi est-il question ?


Alice et Jake viennent de se marier. Elle est avocate, lui est psychologue. Entre amour tout neuf et vies professionnelles leur offrant une situation confortable, rien ne semble pouvoir nuire à leur bonheur. Alors lorsque, en cadeau de mariage, ils reçoivent une capsule, un pacte, destiné à rendre leur mariage plus fort encore, le jeune couple n'hésite pas.

En apparence, tout dans le Pacte semble vouloir offrir aux couples qui en bénéficient stabilité et force dans leur amour. Offrir un cadeau à son conjoint chaque mois, partir régulièrement en weekend à deux, répondre à celui ou celle qu'on aime à chaque fois qu'il/elle téléphone. Rien de sorcier en soi qui, si cela peut sauver un mariage, vaut peut-être le coup.

Pourtant, très vite, Jake commence à s'interroger et à se dire qu'Alice et lui ont peut-être commis une erreur car quelles sont ces sanctions s'il y a un manquement aux règles du Pacte ? Parce qu'ils ont tous deux des vies bien remplies, Jake et Alice vont bientôt le découvrir, découvrir l'horreur absolue. Et si JoAnne, l'ancienne collègue de Jake avait raison et qu'ils étaient en réel danger ?

Du côté de la forme...


A la lecture du titre et du résumé de ce roman, je n'ai pas hésité très longtemps avant d'avoir envie de m'y plonger. Tout semblait très prometteur et en effet j'ai dévoré ce livre en un rien de temps. Pourtant, ce ne fut pas le coup de coeur que j'espérais.

La première chose qui m'a frappé dans cette lecture, et pour une fois je vais commencer par là, c'est le style de l'auteure. Nous sommes dans un point de vue interne à Jake, ok, mais j'ai comme eu le sentiment que le personnage était détaché de sa propre histoire, qu'il aimait Alice plus par convention que par véritables sentiments et que tout ce qui lui arrivait était comme en dehors de lui. Etrange...

Tout partait pourtant très bien : un pacte qui de prime abord fait plutôt envie lorsque l'on rêve d'un couple solide et qui va vite se transformer en cauchemar : impossibilité d'en sortir, dirigeant qui ressemblent de plus en plus à des dirigeants de secte, copies conformes entre les membres, pression pour laisser tomber son travail même si ce n'est jamais dit clairement.

Mais tout cela n'est rien à côté de ce que subissent ceux qui désobéissent aux règles totalement arbitraires du Pacte et c'est là que quelque chose cloche. L'horreur est présente, certes, on s'y laisse prendre, certes mais tout est trop gros. Comment une prison étudiée pour et toutes les autorités du pays peuvent-elles être de mèches ? Du coup, l'auteure semble entrer dans les théories du complot du gouvernement et ça va bien.

D'autant que je n'ai pas m'empêcher de m'agacer après Jake et Alice. Ok ce qu'ils vivent est terrible mais une avocate qui signe comme ça, sans lire, juste parce qu'on lui promet une belle fête, faut quand même pas pousser. Et puis, lorsque le couple voudra partir, autant dire qu'il s'y prendre comme un manche ce qui fait perdre en crédibilité. Et je ne vous parle pas de la fin !

Force est de constater pourtant que ça fonctionne car, une fois le roman commencé, il est impossible d'en sortir sans connaître le fin-mot de cette histoire. Les chapitres donnent envie les uns après les autres de commencer le suivant et l'auteure parvient avec brio à nous faire éprouver ce sentiment d'oppression ressenti par les personnages. De quoi faire oublier les désagréments de l'intrigue elle-même.

En conclusion...


Voici un roman qui me faisait énormément envie et dans lequel je me suis plongée sans trop de doutes mais duquel je ressors finalement mitigée. Si je me suis laissée prendre dans l'intrigue, si j'ai dévoré ce roman et si j'en retiendrai l'efficacité, j'ai malheureusement trouvé que tout était trop gros, que les personnages n'étaient pas très malins et que la fin était pour ainsi dire bâclée. Dommage.
Peut-être lirai-je si j'en ai l'occasion d'autres romans de l'auteure qui a le mérite d'une belle efficacité d'écriture.

samedi 21 juillet 2018

Madame veuve Emilie - Joseph Farnel



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 16-11-2017
pages : 219
prix : 13,50€

Résumé éditeur


Madame veuve Émilie, c'est Émilie Dumarais, la patronne du café-tabac. Quand elle a quitté son Auvergne pour monter à Paris, en 1936, elle a commencé une de ces vies obscures dont on parle rarement. On entre dans le milieu des « bougnats » des petits quartiers de Paris. Un mariage urgent avec le fils de la patronne, trois filles, dont l'une est de Monsieur Georges le client si distingué. Le veuvage quand son mari meurt à la Seconde Guerre mondiale, un enfant juif qu'on soustrait aux rafles ; et les trois filles qui grandissent, avec les amours vrais et les mauvais mariages. Quand Émilie, remariée sur le tard, regagne l'Auvergne, elle passe le flambeau à Jeannine, la plus jeune, et c'est comme si tout allait recommencer. Un roman où les destins se croisent et rencontrent l'histoire : la Deuxième Guerre mondiale, la déportation, la résistance, la naissance d'Israël, l'Algérie... Un roman pourtant sans fioriture dont les pôles sont Paris et l'Auvergne, et les héros, des gens « ordinaires ». Une belle histoire qui nous touche droit au cœur. Une œuvre originale aux allures de saga, mais une saga des justes.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman, l'un des premiers de l'auteur, après avoir été assez attirée par le titre.

De quoi est-il question ?


Au coeur des années 1930, Emilie est une jeune femme dont la vie n'est pas aisée. Mère très jeune, elle quitte son Auvergne pour se rendre à Paris et suivre son mari. Très vite, pourtant, elle ne demeure pas insensible à Mr George alors que son mari n'est pas là. Et bientôt, Emilie tombe de nouveau enceinte, sachant qu'elle risque gros.

Mais bientôt, la guerre est là et elle emporte l'époux d'Emilie, la laissant seule et dans des conditions financières précaires. Mais Emilie n'a pas le temps de se lamenter car, peu après, les hasards de la vie, font se croiser les chemins de la jeune femme et d'un jeune garçon juif qu'elle s'emploiera à protéger même si elle doit elle-même risquer sa vie.

Et durant ces années de conflit, la vie ne sera pas tendre avec Emilie qui, pourtant, envers et contre tout, mènera tous ses combats de front et fera tout pour, quoi qu'il en coûte, regarder vers l'avenir et préserver le bonheur possible.

Du côté de la forme...


Joseph Farnel fait partie de ces auteurs que je suis depuis quelques années maintenant et dont je découvre toujours un nouveau roman avec beaucoup de plaisir. L'occasion de me plonger dans l'un de ses premiers textes était donc très intéressante.

Dans ce roman, nous allons donc découvrir une saga familiale comme je peux les aimer au travers du personnage d'Emilie, un personnage qui m'a tout de suite beaucoup touchée. Avec cette femme, nous comprenons le sens du mot "courage" et du mot "vivre". Car c'est bien un hymne au courage et la vie qui nous sont offerts ici.

Nous allons suivre Emilie à travers plusieurs décennies et c'est peut-être là ce que je reprocherais à ce roman : le sentiment pour le lecteur de passer trop vite sur tout sans avoir le temps de s'attacher véritablement à un événement particulier. Et si l'on apprécie le fait de suivre Emilie au long de sa vie, j'aurais aimé en savoir plus sur chaque moment.

Le point fort de ce roman est de raconter des événements tragiques, notamment la traque des juifs, mais sans jamais virer dans le pathos. L'auteur veut offrir un message d'espoir et de bienveillance ce émeut peut-être plus encore que le récit d'événements tragiques. Et c'est toujours avec beaucoup de délicatesse que l'auteur nous conte ces événements.

Et puis, bien sûr, nous avons l'histoire individuelle d'Emilie et peut-être ce roman porte-t-il trop de choses : le départ pour Paris, le veuvage, l'amant, les enfants, la misère, le sauvetage, l'amour... Un peu trop d'informations mais qui portent à merveille un style en construction pour un auteur qui, depuis, a fait ses preuves.

Et justement, dans ce roman, j'ai eu le grand plaisir de retrouver un style que j'aime beaucoup et qui a pas mal évolué depuis ce roman-ci. Un style qui parle d'émotions et qui nous émeut, un style qui montre l'affection de l'auteur pour son personnage, une affection qui se répercute aisément sur le lecteur. Un style fort et prometteur pour les romans qui ont suivi.

En conclusion...


Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et avec lequel j'ai passé un agréable moment notamment grâce à un personnage très fort et touchant. Ce roman étant l'un des premiers de l'auteur c'est ainsi que je l'ai lu et si j'ai parfois eu le sentiment que l'auteur en "mettait trop" ce roman annonce les débuts d'un auteur à suivre. L'avenir l'a prouvé.
J'espère avoir bientôt l'occasion de lire un autre roman de l'auteur que je vous conseille vivement de découvrir si vous ne l'avez encore jamais lu.

vendredi 20 juillet 2018

Résiste - Jeanne Pelat



Infos sur le livre

éditions : Bayard
date de publication : 05-11-2015
pages : 250
prix : 14,50€

Résumé éditeur


Marraine du Téléthon 2004, à huit ans, Jeanne Pelat a touché tous les Français par son courage et son témoignage depuis dix ans. A huit ans, elle espérait qu'un "Docteur Saitout" trouve un remède magique à sa maladie diagnostiquée à l'âge de six ans. Un an après, Jeanne ne marchait plus. Aujourd'hui, la jeune fille de 18 ans est incapable de se débrouiller seule dans la vie quotidienne. Elle se bat contre la souffrance mais aussi et surtout contre l'exclusion du handicap. Elle a ému la France entière et de nombreuses personnalités qui l'ont rejointe dans son combat : Sophie Davant, Sandrine Kiberlain, Nagui... "Je veux que les portes s'ouvrent", écrit-elle dans son témoignage.Elle raconte dans ce livre pour la première fois son long combat contre une maladie qui a pris d'assaut son corps, les multiples opérations, sa vie de famille, amicale, et ses études. Elle donne à tous une formidable leçon d'humanité.

Pourquoi ce livre ?


C'est lors de l'un de mes passages annuel à la Librairie de la Grotte à Lourdes que je suis tombée sur ce témoignage. Achetant toujours au moins un livre dans cette librairie, j'ai donc craqué pour celui-ci.

De quoi est-il question ?


Au départ, Jeanne était une fillette comme les autres. Mais alors qu'elle n'a que quatre ans, elle, ses parents, le personnel de l'école se rendent compte qu'elle tombe souvent. Bien que n'étant qu'une enfant, Jeanne sent bien que, déjà, elle n'est pas comme les autres. Et puis un jour, la fatalité tombe : Jeanne est atteinte de myopathie et, en prime, d'une forme extrêmement rare de la maladie.

Dès lors, la vie de Jeanne et de sa famille se transforme en parcourt du combattant. Il s'agit de trouver des médecins, des kinés et plus tard un fauteuil. Il s'agit de trouver les meilleurs solutions pour que Jeanne continue sa scolarité et pour retarder la maladie. Mais il s'agit aussi, pour ses parents, de remplir des montagnes de dossiers et de trouver des fonds.

Pourtant, Jeanne s'interdit de se laisser abattre et souhaite plus que tout de continuer à se battre pour la vie et pour l'avenir. En quelques années, elle deviendra l'un des plus forts porte-parole du Téléthon et ne cesse de se battre, jour après jour, pour la recherche. Pour la recherche mais aussi pour changer le regard des gens autour ce à quoi elle s'emploie ici encore.

Du côté de la forme...


J'aime les témoignages. J'aime découvrir le courage que je n'aurai jamais chez des personnes incroyables et Jeanne Pelat et sans nul doute l'un des plus forts exemples en la matière. C'est donc avec beaucoup d'émotion que j'ai ouvert ce livre et c'est très émue que j'en suis ressortie.

Il est vrai qu'en débutant ma lecture, je me suis interrogée sur le caractère peut-être commercial de ce livre : un témoignage écrit par celle que l'on ne détache plus de toutes les actions autour du Téléthon... bref... Mais très vite, je me suis dégagée de cette idée préconçue pour m'attacher directement à la voix de Jeanne et j'ai été troublée. Par son combat, certes, mais aussi par sa force de vivre.

Jamais Jeanne ne se plaint. Bien sûr elle souffre et ne s'en cache pas, bien sûr elle peut parfois avoir un sale caractère et bien sûr le quotidien est loin d'être facile mais jamais elle n'écrit pour qu'on la plaigne. Elle écrit pour qu'on la suive dans son combat. Un combat non pas contre SA maladie mais contre TOUTES les maladies. Et une telle force m'a épatée.

Alors bien sûr Jeanne Pelat est la jeune fille à laquelle on pense à chaque fois que l'on dit Téléthon mais à la suite de cette lecture, on ne peut que penser à la jeune fille étonnante qu'elle est au-delà de la maladie : une jeune fille belle, intelligente et ayant la rage de vivre. Une jeune fille qui aime s'amuser et avec qui la vie doit être loin d'être triste.

Mais ce que j'ai surtout aimé dans ce texte, c'est la capacité de l'auteure à remettre les choses à leur place, dénonçant les polémiques autour du Téléthon ou les comportements honteux de certaines personnes. Sans parler de tous ceux, trop nombreux, qui par orgueil ou ignorance pensent tout savoir mieux que tout le monde que ce soit dans le cadre médical ou dans le cadre médiatique.

Au niveau de l'écriture, nous sommes là face à un texte assez ambivalent. D'un côté, nous avons là un texte empreint de maturité et de force mettant des mots des épreuves et une soif de vivre. Un texte écrit par une jeune fille s'apprêtant à devenir journaliste et ça se sent. Mais dans le même temps, ce témoignage est écrit par une toute jeune fille et cela se sent aussi par des expressions et un caractère. Bravo !

En conclusion...


Voici un témoignage qui m'intriguait beaucoup et que je ne peux que vous conseiller de lire. A travers toute la simplicité qui la caractérise Jeanne Pelat nous révèle son histoire, ses doutes mais aussi ses joies. Et à tous ceux qui critiquent le Téléthon parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, lisez ce texte pour voir à travers les yeux de Jeanne ce que nous, devant notre télé, ne verrons jamais.

jeudi 19 juillet 2018

Thibault des choucas - Didier Cornaille



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 22-02-2018
pages : 320
prix : 19€

Résumé éditeur


Afin de sauvegarder l'âme de leur hameau de l'inexorable course du profit et du progrès, des habitants, avec à leur tête Thibaut, un ado plein d'idées, se mobilisent... De ce hameau tranquille, les Ruées, qui a vu sa population fondre comme neige au soleil notamment avec l'envolée des jeunes vers la ville, ne subsistent que l'auberge, la vieille gare et quelques habitations. Une poignée de fidèles aiment se retrouver à l'auberge, lieu d'une riche tradition familiale, où Mathilde a élevé seule Adeline et Thibaut, aujourd'hui adolescents. Bientôt un projet met en concurrence l'auberge de Mathilde et une zone artisanale, dont la municipalité attend beaucoup pour le développement du village voisin et pour l'emploi... Jusqu'à ce jour, grâce à l'auberge et la gare, même désaffectée, les gens du hameau avaient le sentiment de conserver, aussi fragile soit-elle, l'âme des Ruées. Pour combien de temps ? Mais il y a les choucas, ces élégants oiseaux noirs qui nichent sur le toit de la vieille gare ! Dès lors, les causes se confondent. Toucher aux choucas, c'est s'en prendre aux gens du hameau... Et le timide Thibaut sait, lui, d'un crayonné habile, comment rallier le plus grand nombre à leur cause, comment sauver l'auberge, comment joindre aux belles paroles les vraies résistances...

Pourquoi ce livre ?


Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur que j'apprécie beaucoup.

De quoi est-il question ?


Nous voici dans la seconde moitié du 20ème siècle à une époque où les petits villages, les hameaux et les maison isolées sont rachetés au profit de la modernité pour construire des parkings et des centres commerciaux pour alimenter les grandes villes. Le jeune Thibaut vit dans l'un de ces hameaux et voit avec tristesse le lieu qu'il a toujours connu se faire lentement dévorer.

Alors, pour sa famille, Thibaut va se lancer dans un combat pour protéger son hameau. Contre les mises en garde, le jeune garçon va tout faire pour que l'âme des lieux, l'auberge de sa grand-mère, soit préservée, même si celle-ci semble déjà avoir baissé les bras. Mais la cause semble perdue d'avance jusqu'à ce que les choucas envahissent le hameau.

Car les autorités le savent bien : le choucas est une espère protégée à laquelle il ne faut pas toucher, dont il faut protéger l'habitat naturel. Et justement, comme un signe du destin, c'est sur le toit de l'auberge que les rapaces ont décider de nicher. Voilà un signe du destin qui pourrait bien redonner espoir aux habitants du hameau.

Du côté de la forme...


Après plusieurs lectures "autres", quel plaisir que de me replonger enfin dans un roman de terroir comme je les aime. Retrouver un auteur que j'apprécie beaucoup était un plus non négligeable et étant une grande fan de choucas, je ne pouvais que craquer.

Jamais je n'ai été déçue par la lecture d'un roman de cet auteur qui sait si bien parler de nos régions et, une fois encore, c'est un très bon moment que j'ai passé avec cette lecture même si j'ai peut-être moins apprécié cette histoire que la précédente. Peut-être ai-je lu trop vite, peut-être n'était-ce pas le bon moment pour moi pour cette lecture...

Dans ce roman, j'ai beaucoup apprécié cette thématique assez en vogue en ce moment dans le genre : le conflit entre la préservation des petits villages et l'influence de la modernité entre les années 1960 et 1980. Ce sujet me touche toujours beaucoup et, une fois encore, l'auteur s'emploie à merveille à nous présenter ces conflits de l'époque.

Thibaut est un personnage que j'ai beaucoup apprécié pour son courage et pour sa force de caractère. Même seul contre tous il n'hésite pas à se battre et, en prime, c'est lui qui remonte le moral des troupes et encourage chacun à se battre. Une belle leçon de vie qui rappelle que nous devons toujours nous battre pour ce que nous croyons juste.

Si j'ai moins apprécié cette lecture que les précédentes de l'auteur, c'est sans doute parce que malgré toute mon admiration pour le combat de ces personnages, je n'ai jamais vraiment réussi à entrer dans cette histoire. Les personnages ont mené leur combat, leur vie et j'étais spectatrice en restant spectatrice. J'ai senti vivre les personnages, oui, mais au-delà de moi. Dommage.

Pour autant, j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume d'un auteur qui connaît la poésie de sa région et qui, s'il déteste le mot "terroir" nous laisse entendre toute sa passion pour la terre et pour les traditions familiales. Quant aux choucas, ils sont partie prenante de ce roman et, tels de vrais personnages, portent ce récit au plus haut.

En conclusion...


J'attendais avec impatience de trouver le temps, enfin, de me plonger dans ce roman et je dois dire que j'ai plutôt passer un bon moment même si j'ai peut-être un peu moins apprécié ma lecture que lors des précédents romans de l'auteur. Si j'ai aimé l'univers et les personnages de cette histoire, tout n'est resté pour moi qu'un roman mais pour découvrir la magie des choucas, n'hésitez pas à vous plonger dans cette histoire.
Je serai bien sûr au rendez-vous sans hésiter pour le prochain roman de l'auteur.

mercredi 18 juillet 2018

Les grillons du fournil - Josette Boudou



Infos sur le livre

éditions : De Borée
date de publication : 17-05-2018
pages : 496
prix : 13,50€

Résumé éditeur


En se mariant avec Antonin, Antonia épouse aussi une vocation : boulangère. Femme de coeur et de tempérament, elle apprend vite son nouveau et dur métier, accompagnée la nuit par le chant inattendu des grillons, ce chant qui rythme le quotidien du fournil et fait écho à la vie simple et heureuse du jeune couple. Mais la Grande Guerre vient bouleverser ce fragile équilibre... Si elle pensait souvent à sa famille, jamais ne lui venait aucun regret, aucune amertume de sa condition, pourtant dure et laborieuse, de femme de boulanger.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'une auteure que je n'avais pas lu depuis longtemps, réédité dans une version magnifique

De quoi est-il question ?


Au début du 20ème siècle, Antonia fait un mariage d'amour avec Antonin, un boulanger réputé. Bien qu'elle n'y connaisse rien à la boulange, la jeune femme apprend très vite à manier la farine, à vendre le pain et à entendre le chant des grillons, le matin, sortant du fournil. Une vie de labeur mais dans laquelle Antonia est heureuse et donne avec joie naissance à ses enfants.

Au fournil, Antonia est au coeur du village et voit circuler autour d'elle autant la famille de son époux que les habitants qui, jour après jour, viennent quérir son pain. Et même si la vie n'est pas toujours facile, chacun mène son chemin avec fierté et courage. Mais la première guerre mondiale est proche et le monde est sur le point de basculer.

Son mari éloigné d'elle, Antonia reprend en main l'affaire familiale et tente envers et contre tout de préserver une vie décente pour ses enfants. Pourtant, bientôt, les vivres viennent à manquer, l'argent aussi, les nouvelles revenant du front sont de plus en plus funestes. Antonia devra alors faire preuve de courage pour encore espérer un avenir meilleur...

Du côté de la forme...


Cela faisait un bon moment que je n'avais pas lu de roman de Josette Boudou et si j'ai craqué pour celui-ci c'est bien avant tout pour sa couverture. L'occasion, enfin, de vous reparler de cette auteure était un plus non négligeable.

Avec cette auteure, autant le dire, nous sommes dans du terroir en bonne et due forme : découverte d'un métier historique, première guerre mondiale dans le viseur, femme que le cadre historique va faire évoluer. Et il est vrai que, lorsque l'on aime le genre, il est toujours agréable de retrouver ce genre d'univers. Et ici, j'ai aimé découvrir le fournil tel qu'il était à l'époque.

Car c'est là ce qui fait le charme du terroir comme je l'aime, la découverte d'une ambiance que l'on imagine mais que l'on ne connait plus. Et ici, j'ai eu un immense plaisir à retrouver l'âme du métier de boulanger, j'ai respiré la farine, ai entendu les grillons et ai ressenti la chaleur du four. J'ai aussi beaucoup appris sur ce métier qui, plus qu'un métier, était en vérité un mode de vie.

Antonia est une jeune femme qui m'a beaucoup touchée. Très ancrée dans son époque, elle aime sa famille et surtout ses enfants, est prête à tout pour eux et sera prête plus tard à faire entendre ses idées lorsqu'elle sera face à l'injustice et aux rancoeurs. Une image de femme comme on les aime dans ce type d'histoires, une histoire de vie à travers les grands damnes de l'histoire.

Il est vrai que, pour ce qui est de l'histoire et de l'intrigue, nous retrouvons les thématiques communes et une évolution du roman sans grande surprise. Mais il est toujours agréable de suivre une famille telle que celle d'Antonia et ici le florilège de personnages donne le sentiment de faire soi-même partie de ce village et de la vie de cette femme courage.

Je n'avais que peu de souvenirs de l'écriture de Josette Boudou mais pour être honnête je ne me rappelais pas cette écriture si précise tant pour ce qui est du cadre que pour ce qui est de l'émotion. Car c'est bien ce genre d'écriture que j'ai redécouvert ici avec beaucoup de tendresse. Car l'auteure a la passion de ce qu'elle nous raconte et nous transmet simplement son amour pour ses personnages.

En conclusion...


Voici un roman qui me tentait énormément et que je suis juste ravie d'avoir pu lire avec toute la passion originelle que j'ai pour les romans du genre. Voici un roman qui a su me toucher et dans lequel je me suis plongée à corps perdu. Voici un roman classique mais qui fait du bien et que je conseillerais bien à tous ceux qui souhaiteraient découvrir le genre.
J'espère bien ne plus rester aussi longtemps sans vous parler d'un roman de l'auteure.

mardi 17 juillet 2018

Tortues à l'infini - John Green

Tortues à l’infini par [Green, John]

Infos sur le livre

éditions : Gallimard
date de publication : 10-10-2017
pages : 352
prix : 21€

Résumé éditeur


Aza Holmes, 16 ans, a tout pour être aimée et avoir un bel avenir, mais elle a grandi avec une pathologie psychique. Qui est-elle, où est-elle, lorsque la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles s'empare d'elle ? Vous aimerez Aza, qui raconte sa propre histoire, vous aimerez sa meilleure amie Daisy la tornade, et son peut-être amoureux Davis, fils d'un milliardaire mystérieusement disparu. Un trio improbable qui va mener l'enquête, et trouver en chemin d'autres mystères et d'autres vérités...

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Gallimard grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur qui a fait beaucoup de bruit et dont le nouvel opus était plutôt tentant.

De quoi est-il question ?


Aza est une jeune fille qui, en apparence, aurait tout pour être heureuse. A 16 ans, elle a une meilleure amie avec qui elle partage tout et une mère avec laquelle elle n'est pas si souvent en conflit. Mais Aza est aussi une jeune perturbée qui estime que tout corps étranger à son propre corps et qu'elle pourrait ingérer pourrait la conduire à sa mort.

Et puis un jour, le père de Davis, un garçon qu'Aza a rencontré quelques années plus tôt, disparaît. Une forte récompense est promise. Pour Daisy, l'amie d'Aza, et cette dernière, voilà enfin un bon moyen de gagner de l'argent. Un argent qui pourrait bien leur rendre service pour payer leurs futurs droit d'entrée à l'université dans un pays où les études supérieures sont loin d'être données.

Malgré ses doutes et ses peurs, Aza va donc se laisser entraîner dans l'aventure et découvrir avec Davis que l'on ne contrôle pas toujours ses sentiments. Mais comment imaginer le bonheur lorsque chaque contact semble être un danger mortel ? Lorsque chaque flot de pensées laisse imaginer qu'une inattention et le monde peut basculer.

Du côté de la forme...


J'ai, comme beaucoup, découvert John Green avec Nos étoiles contraires. Découvrir son nouvel opus était donc une chance même si c'est avec quelques appréhensions que je me suis plongée dans cette lecture. Il faut dire que beaucoup d'avis étaient plutôt mitigés et en effet...

Dès le début de ma lecture, et cela m'arrive plutôt rarement, j'ai senti que quelque chose ne "collait" pas. Je n'arrivais pas à entrer dans cette histoire, ni à m'attacher aux personnages et encore moins à me passionner pour l'intrigue. Pourtant, tout ce petit monde est plutôt bien construit et ça aurait pu marcher mais sans doute l'auteur en fait-il trop.

Surfant sur la vague de son succès avec des jeunes atteints de cancer, John Green reprend ici le thème de la maladie avec, cette fois, une maladie mentale. Pourtant, cette fois, la sauce n'a pas pris. Sans doute parce que malgré le fait que cette maladie doit être invivable, j'ai eu le sentiment d'une certaine complaisance dans son mal-être de la part d'Aza.

Parce que Aza est malade, certes, mais elle n'en fait aussi qu'à sa tête refusant même de prendre ses médicaments puisqu'ils sont corps étrangers qui pourraient la rendre malade. Un cercle vicieux mais duquel la jeune fille ne semble pas vouloir sortir. Et tout un roman où l'héroïne ne voit rien d'autre que sa petite personne, cela m'a très vite agacée.

L'auteur pourrait se rattraper par l'intrigue elle-même sauf que oui mais non. Car l'intrigue elle-même qui pourrait être le moteur du roman apparaît finalement comme un prétexte, un prétexte mal exploité parce que, au final, il ne se passe pas grand-chose. En fait, je dirais que je n'ai pas vraiment saisi l'intérêt de l'intrigue elle-même : la disparition du père.

Heureusement, j'ai eu le plaisir de retrouver dans ce roman le style de John Green et sans doute est-ce grâce à celui-ci que je n'ai pas abandonné ma lecture. Même si Aza m'a agacée, l'auteur a su me la rendre vivante et à me donner envie de poursuivre pour savoir comment tout cela allait se terminer. Dommage que l'idée n'est pas été mieux exploitée.

En conclusion...


J'étais avide de découvrir ce roman mais, manque de chance, ce n'est pas passé avec moi. Tout était prometteur pour cette histoire mais l'héroïne m'a trop tapé sur les nerfs et l'intrigue n'a pas été suffisamment bien exploitée. C'est dommage. Le point positif, c'est que l'auteur nous invite à découvrir une maladie terrible et pourtant inconnue.
J'ignore si je continuerai à lire les romans de cet auteur à l'avenir. A voir...

samedi 14 juillet 2018

Christine Souchon et Geneviève Deliperi à St Etienne (16-06-2018)

Salut à tous,

Ce samedi 16 juin, la Librairie de Paris à Saint-Etienne accueillait deux auteures publiées dans de petites maisons d'édition et c'est avec la plus grande joie que je m'y suis rendue afin de renouer avec mes premières motivations du blog : la découverte d'auteurs inconnus au bataillon qui mériteraient un peu plus de notoriété.



Parler ici d'auteurs peu ou pas connus est pour moi d'une importance capitale. L'important étant aussi pour moi, dans la mesure du possible, d'acheter leurs romans aux auteurs concernés. C'est ce que j'ai fait ce samedi en faisant l'acquisition de deux titres me tentant énormément :

 Les arcs-en-ciel de l'ombre
Christine Souchon


Le silence du maître
Geneviève Deliperi

Et comme il se doit pour le blog, voici les photos d'usage en souvenir de ces deux très belles rencontres où les auteurs m'ont parlé de leurs livres mais aussi de ce qu'elles aimaient en littérture, toujours quelque chose qui compte pour moi.

Christine Souchon

Geneviève Deliperi

Et voilà pour cette petite après-midi comme je les aime avec toutes mes félicitations pour la Librairie de Paris qui sait partager avec ses clients sa passion de la littérature.

André Buffard à Saint-Etienne (15-06-2018)

Salut à tous,

Ce vendredi était invité à la Librairie de Paris à Saint-Etienne pour la sortie de son tout premier roman Maître André Buffard, ténor du barreau de Saint-Etienne.

 

Ayant eu la chance de découvrir le dit roman en avant-première (voir ici) j'avais donc très envie d'aller échanger quelques mots avec son auteur.

L'expérience aidant, je pense être une personne plutôt à l'aise lorsqu'il s'agit de parler littérature et d'échanger avec des auteurs. Or, là, je dois bien dire que j'ai été plutôt impressionnée, très impressionnée même ! On le serait à moins...

Après avoir attendu pas mal de temps (et ce pour plein de raisons), je me suis finalement décidée à aller me faire dédicacer un exemplaire de ce nouveau roman (me faire dédicacer des ENC étant quelque chose que je me refuse de faire).


 Pour répondre à la question, oui, le pari est réussi.

Je n'ai pas eu le courage de demander à l'auteur une photo pour le présent article mais soyez sûr que je n'y manquerai pas la prochaine fois qu'il sera présent ici ou là pour une séance de dédicace.

Pour des raisons très personnelles cette rencontre m'a particulièrement touchée et m'a fait réfléchir, me donnant envie de vous engager, vous aussi, à aller découvrir ce roman bien différent de tout ce que l'on peut connaître. 


Une rencontre hors du commun pour la blogueuse et la femme que je suis et qui me restera longtemps en mémoire...


Pétronille Rostagnat à F. Loisirs St Etienne (16-06-2018)

Salut à tous,

Ce samedi était invitée au France Loisirs de Saint-Etienne une auteure que j'ai eu la chance de rencontrer pour la première fois il y a quelques mois, Pétronille Rostagnat.
Ayant été plutôt charmée par le premier roman de la dame, je n'ai pas hésité longtemps avant de me décider à acquérir celui-là et à aller rencontrer cette auteure prometteuse telle que j'aime en découvrir.

Samedi après-midi, vers 16h, direction donc la boutique où je retrouve mes coupines libraires, l'une des raisons qui fait que j'aime tant cette boutique France Loisirs. Et quelques instants après moi, Pétronille arrive.

Merci Cathy pour la photo !

Nous discutons un moment puis il est bien sûr l'heure du moment en or : la dédicace de la nouveauté de la dame que j'ai juste tellement envie de découvrir afin de vous en parler ici le plus vite possible. Tout ça arrosé d'une délicieuse eau fruitée Kusmi Tea (le graal des amateurs de thé)

 Hein qu'il est beau ?

Et ce genre de dédicace, ça me fait toujours tout chose...

Pétronille, ça me fait super plaisir de t'avoir revue et je pense savoir par quelle lecture je vais commencer tout bientôt mes vacances !

Merci encore les filles (Cathy, Nathalie, Geneviève) pour ce super moment passé ensemble et pour le coeur que vous mettez à la vie de France Loisirs !

Table ronde jeunesse à l'Usine

Salut à tous,

Ce samedi 16 juin au matin, j'ai eu la chance immense de pouvoir assister à une rencontre hors du commun, orchestrée par une librairie hors du commun et animé dans des conditions totalement exceptionnelles telles qu'il était unique d'en voir.

La librairie, c'est celle des Croquelinottes, une librairie indépendante jeunesse de Saint-Etienne à la fois totalement belle, attachante, mignonne et pleine de charme. Une librairie née et vivante grâce à ses trois libraires d'exception qui vivent la littérature jeunesse et qui sauront la faire aimer à quiconque franchira leur petit monde hors du temps.

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La rencontre, c'était l'invitation totalement dingue de trois pointure en matière de littérature de jeunesse, trois auteurs qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie, des auteurs qui gagnent à être relus, des auteurs qu'il convient de suivre ouvrage après ouvrage : Jean-Claude Mourlevat, Clémentine Beauvais et Thimotée de Fombelle.



Les circonstances, c'était une animation de la table avec des interviews, des jeux pour le public, des jeux pour les auteurs par les élèves de quatrième du Portail Rouge. Et là, je dis chapeau à tous ces ados qui ont vraiment géré ! Ils ont géré leur sujet, ils ont géré leur animation, ils ont géré leur rôle. Et avec brio il faut bien le dire ! Chapeau aussi aux enseignants qui ont permis tout ça !

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La rencontre s'est bien entendue terminée par une belle séance de dédicace où je me suis bien sûr fait plaisir. L'occasion était trop belle de pouvoir faire l'acquisition d'un livre de chacun d'eux avec une belle dédicace à l'issue. Et quand ces trois pointures te reconnaissent, c'est juste un bonheur et une fierté sans nom.

 Jean-Claude Mourlevat

 Clémentine Beauvais

 Thimotée de Fombelle

Cette matinée a eu pour tous un caractère exceptionnel qui, je crois, a fait beaucoup de bien à tous ceux qui étaient présents que ce soit les élèves qui ont pu voir le résultat de leur travail, que ce soit le public qui a passé un superbe moment ou que ce soit les auteurs qui ont vécu une rencontre comme, probablement, ils n'en avaient jamais vécu.

vendredi 13 juillet 2018

Fleurs captives - Virginia C. Andrews

Coffret Fleurs captives  - Virginia C. Andrews<sup>®</sup>

Infos sur le livre

éditions : France Loisirs
date de publication : 1981
pages : 485
prix : dans coffret à 45€

Résumé éditeur


Découvrez l’histoire de ces quatre enfants séquestrés dans un immense et ténébreux grenier, avec juste de quoi subsister. Pour quelques semaines seulement, leur a-t-on dit… Alors, pour oublier, ils font de ce grenier le royaume de leurs jeux et de leurs rêves, le refuge secret de leur tendresse, à l’abri du monde. Mais les semaines deviennent des mois, des années… et le grenier, un enfer pour ces enfants, devenus adolescents, qui se découvrent des haines et des désirs d’adultes. Leur seul rêve est désormais de s’évader… à n’importe quel prix.

Pourquoi ce livre ?


Après avoir vu le téléfilm et lu une première fois ce roman en anglais, j'ai profité du coffret France Loisirs pour me ré-offrir cette lecture, cette fois en français.

De quoi est-il question ?


Fillette, Cathy avait tout pour être heureuse et notamment un père qu'elle chérissait plus tout. Si elle avait eu du mal à les accepter dans sa vie, elle aimait à présent les jumeaux, ce petit frère et cette petite soeurs braillards à souhait. Evoluant au sein d'une famille bourgeoise où elle pouvait avoir tout ce qu'elle souhaitait, rien ne semblait pouvoir nuire à son bonheur.

Mais un soir, alors que tout est prêt pour fêter l'anniversaire du père, la nouvelle tombe : celui-ci est décédé dans un accident de voiture. Le choc passé, la famille doit se relever et Corinne, la mère qui n'a jamais travaillé, annonce un jour qu'ils vont tous aller vivre chez ses parents, une belle et grande demeure. Lorsque son père sera mort, ils toucheront un gros héritage qui leur rendra leur vie.

Confiants, les enfants suivent leur mère jusqu'à la froide bâtisse. Ils y découvriront une grand-mère qui ne voit rien d'autre en eux que les enfants du diable. Et alors que Corinne tentera de regagner l'amour de son père, les enfants, eux, devront rester cacher dans une chambre de l'aile nord. Ce devait être pour une nuit, quelques jours, cela durera des années...

Du côté de la forme...


Pour une raison qui m'échappe, j'éprouve pour cette série une attraction indéfinissable et, je le reconnais, presque malsaine. Pour changer de mes lectures plus "faciles" j'ai donc eu envie de me replonger dans cette histoire pour, enfin, découvrir le vrai texte en français.

Bon, quand vous connaissez tous les éléments d'une histoire avant même de débuter un roman, il est certain que vous ne l'ouvrez pas de la même manière. Et en effet, sachant ce qu'il allait se produire à chaque étape du récit c'est dans un état d'esprit bien différent de celui de la première découverte mais, face à l'horreur du texte, sans plus de facilité.

Au cours de ma lecture, j'ai donc retrouvé toute l'émotion que j'avais déjà pu éprouver pour les enfants, toute la crainte qu'inspire la grand-mère et tout le dégoût qu'inspirera la mère peu à peu. Mais pour ne pas vous spoiler, je ne vous en dirai pas plus. Sachez simplement que la tension montera au fil des pages pour finalement révéler des visages et aller toujours plus loin dans l'horreur.

Ce roman est un huis-clos. Placé du point de vue de Cathy, le lecteur va rester enfermer avec elle dans la chambre tout au long de l'histoire. On pourrait imaginer qu'un tel huis-clos pourrait provoquer l'ennui mais il n'en est rien car l'auteure parvient à provoquer une succession d'événements qui font que chaque page est différente de celle d'avant, que le lecteur ne souhaite fermer le roman de peur de laisser les enfants.

Mais ce roman est surtout un roman qui, malgré son côté déjà un peu daté, ne manque pas de nous faire réfléchir sur notre monde que ce soit à propos de la religion aveugle et que ce soit, comme le dira la morale du roman, sur le pouvoir de l'argent. Rien n'a beaucoup changé depuis les années 1980 et il est terrible de constater que l'humain est ainsi fait qu'il est capable du pire au nom de son aveuglement.

Pourtant, cette fois, j'ai entrevu dans cette histoire un côté dont je n'avais pas pris conscience : le caractère en effet pourri des enfants, surtout les jumeaux, habitués à ce que l'on cède à leurs moindres caprices. Certes ces enfants connaîtront l'horreur absolue mais je n'ai pu m'empêcher de penser aussi qu'il s'agissait d'enfants élevés dans l'opulence et refusant toute frustration. Terrible mais bien révélateur de la suite.

Virginia Andrews fait partie de ces auteures au style inimitable qui vous propulsent dans son intrigue sans que vous n'ayez la possibilité d'en sortir. Des émotions en tous genres sont au rendez-vous de la peine à la colère en passant par le dégoût et la crainte. Et ici plus que tout l'auteure parvient à nous faire réfléchir sur notre monde tout en allant loin, loin très. Très loin, certes, mais on y croit jusqu'au bout !

En conclusion...

Voici un roman dont je connaissais déjà tout le développement mais que j'ai apprécié de pouvoir redécouvrir, ce roman étant de ceux où l'on découvre un nouvel élément à chaque fois que l'on s'y replonge. Voici un roman qui ne peut laisser insensible et qui change de tout ce que l'on peut connaître dans le domaine de la littérature. Voici un roman qui fait mal mais qu'il convient de connaître.
Je vous parlerai très prochainement de la suite de ce roman dans laquelle je compte très vite me plonger.