Infos sur le livre
éditions : Calmann-Lévy
date de publication : 18-01-2017
pages : 295
prix : 18,90€
Résumé éditeur
En 1946, Adrien rentre au pays après avoir passé trois ans en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire. Au dernier moment, la perspective de retrouver les soeurs Bernardon le fait reculer. Sa femme, Gabrielle, et la soeur de celle-ci lui menaient la vie dure à la ferme d’En Chauvet… Il décide de cacher son retour et demande asile à Guste, son jumeau, qui vit dans une cabane à l’écart du village. Cette cohabitation va perturber l’existence tranquille de Guste, faite de cueillette et de préparation de remèdes prisés des gens du pays. Adrien profite de la nuit pour partir à la maraude. Il ignore que les vergers du pays sont l’enjeu de la rivalité de deux bandes de gamins. Qui des enfants de Saint-Martin-de-Croix ou de ceux de La Rochette réussiront à pénétrer le verger imprenable de la ferme d’En Chauvet ? Un corbeau crucifié sur la porte de l’église déclenche la guerre des maraudes, précipitant le village dans le chaos…
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions Calmann-Lévy grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'un auteur que je n'avais encore jamais lu mais dont le résumé m'avait beaucoup intriguée.
De quoi est-il question ?
Nous voici au sortir de la guerre en 1946. Adrien, après avoir travaillé pour le STO pendant trois longues années, revient chez lui à l'image de tous ceux qui espèrent retrouver un peu de quiétude. Mais Adrien le sait, lui, ce qu'il retrouvera, c'est les soeurs Bernardon, celle qu'il a épousé et la soeur de cette dernière, inséparables, radines et ayant même laissé leur exploitation en jachère pour ne pas avoir à payer quelqu'un.
Alors, plutôt que de rentrer chez lui, Adrien décide d'aller trouver refuge chez son frère jumeau, Guste. Un homme simple auprès duquel les gens du village sont venus chercher crèmes et médications en tous genres pendant la guerre. Un homme très proche des gamins du village qui l'apprécient pour ses conseils sur la nature et ses sirops faits maison.
Ces gamins, d'ailleurs, aiment partir à la maraude et récolter des fruits dans les vergers voisins. Ils aiment monter en haut d'un cerisiers et faire les quatre cents coups ensemble. Jusqu'au jour où une colonie d'enfants alsaciens arrive au village et portent leur choix sur ce même cerisier. La guerre est déclarée entre les enfants prêts à tout pour protéger ce qu'ils estiment leur appartenir...
Voilà un petit moment que ce roman attendait dans ma pal et c'est en vue de la venue de l'auteur à Lire à Saint-Etienne que j'ai enfin pris le temps de l'en sortir. Je n'en attendais rien de particulier et je dois dire que ce fut une très agréable découverte qui a frôlé le coup de coeur.
Dès le début de son roman, l'auteur nous invite à faire connaissance avec tous les protagonistes qui feront son intrigue : une bande de gamins, les soeurs Bernardon, Adrien et son frère. Une belle brochette de personnages hauts en couleurs qui nous touchent, nous font rire, nous agacent un peu parfois mais pour lesquels l'auteur a une bienveillance évidente et continue.
Ici, plusieurs intrigues vont s'entremêler pour le plus grand bonheur d'un lecteur qui va se trouver immerger dans la vie d'un petit village de l'après-guerre. D'un côté, la volonté d'un homme à se cacher afin d'éviter de rentrer chez lui, de l'autre la nouvelle génération profitant de la vie et des copains, de la maraude justement qui, sans méchanceté, forme la jeunesse.
Mais au final, ce qui est importe ici est ce qui fait le titre du roman : la maraude. La maraude dans les fermes mais aussi la maraude de Guste au sein des fossés, ce vol sans méchanceté ni volonté de mal faire mais tout simplement ce vol significatif de l'enfance laissant des marques indélébiles à l'âge adulte. Car l'auteur a bien la volonté ici de nous offrir un hymne à l'enfance touchant, émouvant et plein de vie.
Si l'Histoire n'est pas le but principal de ce roman, celle-ci reste en toile de fond juste ce qu'il faut entre rappel du STO pour Adrien, restrictions pour les villageois mais aussi présence allemande en France avec ce mot à la fois terrible, provocateur et tellement significatif dans l'esprit de chacun : "boche". Et si l'Histoire n'est pas ce qui compte le plus ici elle sera en première ligne lorsque les choses se précipiteront...
Et puis, ce que j'ai surtout aimé dans ce roman, c'est le style de l'auteur, un style qui reflète toute l'affection et la bienveillance qu'il éprouve pour ses personnages, un style qui rend compte de la vie d'un village et qui nous y plonge à corps perdu, un style qui fait tout simplement du bien et a un petit goût de madeleine de Proust en replongeant le lecteur dans ses souvenirs d'enfance.
En conclusion...
Voici un roman dans lequel je me suis plongée sans rien en attendre de particulier mais duquel je ressors avec le sourire. Ce roman m'a permis de m'évader dans un autre lieu et un autre temps, au coeur de l'enfance, de la bonne humeur et de la bienveillance. L'Histoire en toile de fond rappelle cependant les douleurs passées et la fin en suspens laisse le lecteur libre de s'imaginer les réponses non données.
Si vous aimez les romans plein de vie et des personnages forts tout ça sur fond d'Histoire, je ne saurai trop vous conseiller cette lecture. De mon côté, je lirai très bientôt un autre livre de l'auteur.
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