mardi 7 avril 2015

Ma compagne, mon bourreau - Maxime Gaget



Infos sur le livre

éditions : Michalon
date de publication : 12-02-2015
pages : 224
prix : 17€

Résumé éditeur


Ils sont de grands oubliés, représentent un non-dit au coeur du tabou de la violence conjugale : les hommes battus. Leur parole est souvent tournée en dérision, niée. Pourtant, le phénomène est malheureusement bien réel. En moyenne, un homme décède tous les treize jours sous les coups de sa compagne. Des victimes incomprises, parfois jugées, moquées, voire méprisées dans une société patriarcale valorisant encore une certaine forme de virilité. Maxime Gaget connaît bien cette solitude, ce désarroi face à une brutalité méconnue et ignorée. Pendant dix-sept mois, il supporte les frappes, les insultes, les actes de pure barbarie de Nadia, celle qui prétend l'aimer. Manipulatrice, avide d'argent, la jeune femme, transformée en bourreau, parvient sournoisement à s'accaparer ses moyens de paiement. Elle lui fait subir les pires sévices : sel dans les yeux, douches froides, brûlures... Lui interdit l'accès à la salle de bain et aux toilettes, l'oblige à dormir à même le sol, filtre ses messages et le coupe de son entourage... Maxime, qui n est plus que l'ombre de lui-même, devient son esclave. Trop honteux pour demander de l'aide, il se mure dans le silence. C'est presque par miracle qu'il est parvenu à s'échapper de cet enfer et entamer une bataille judiciaire. Un témoignage unique, courageux et poignant qui lève le voile sur l'autre visage de la violence conjugale.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Michalon pour l'envoi de ce livre qui m'intriguait beaucoup et que j'avais très envie de découvrir pour son sujet et parce que cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de témoignage.

De quoi est-il question ?

Maxime est un jeune destiné à un avenir brillant. Diplômé et prêt à acquérir un poste plutôt prestigieux, aucune ombre ne semble venir noircir le tableau si ce n'est sa ressente rupture avec sa petite amie, une rupture un peu difficile mais nécessaire. Pour pallier la solitude, Maxime commence donc à converser sur des forum et fait bientôt la connaissance de Nadia.

Dès la première rencontre, Maxime se retrouve pris sous l'emprise de Nadia et peu de temps après, ils emménagent ensemble. Si le bonheur semble être au rendez-vous, Maxime va pourtant très vite se rendre compte que quelque chose "cloche" avec Nadia qui dépense sans compter et lui impose ses moindres caprices.

Très vite, Maxime se retrouve à devoir travailler, s'occuper de la maison et des enfants de Nadia tendis que celle-ci passe ses journées à faire des jeux sur internet. Et bientôt, voilà que Maxime se retrouve privé de sa carte bancaire et, plus tard, de son téléphone et même de son travail. Pourtant, il reste, par crainte et, surtout par honte de se confier. Et puis, un jour, le premier tabassage arrive. Les portes de l'enfer viennent de se refermer sur lui.

Du côté de la forme...

Même si le sujet reste tabou, on parle de plus en plus souvent des femmes battues et de ce qu'elles endurent. On donne des chiffres, on implique les gens. Ce que l'on sait moins c'est que le phénomène touche aussi des hommes, des hommes battus par leurs femmes qui en parleront encore moins car la honte sera encore plus forte.

Pendant plusieurs années, l'auteur va donc avoir honte de parler, se trouvera des excuses lors de chaque séjour à l'hôpital, acceptera de perdre son emploi et de se voir imposer toutes les tâches ménagères et toutes les humiliations. Pendant des années, Maxime va se voir sombrer sans pouvoir agir pour se sortir de là et tout en sachant très bien que ce qu'il vit est anormal.

Comme toujours avec ce genre de témoignage, il est difficile de se mettre à la place de l'auteur et de comprendre, vraiment, pourquoi il est resté. Comme toujours, je me suis demandée pourquoi il n'avait pas demandé de l'aide et pourquoi il s'était laissé embarqué là-dedans. La réponse est simple : la honte et l'engrenage infernal. Le lecteur peut se sentir malin en se disant que lui-même serait parti mais, la vérité, c'est que personne ne sait ce qu'il ferait en de telles circonstances.

Si d'ordinaire on prône la pudeur de ce genre de livres, c'est ici toute sa violence qui fait sa richesse car, il faut bien le dire, l'auteur ne nous épargne rien : les coups, les humiliations, la peur, les violences diverses et variées, l'auteur nous raconte tout et n'hésite pas à mettre son lecteur mal à l'aise pour lui faire ressentir au maximum son propre ressenti. 
L'écriture est celle d'un témoignage donc je ne pense pas utile d'y revenir dessus mais il s'agit en tout cas d'une écriture qui nous propulse dans le témoignage que l'on ne referme pas avant la dernière page.

En conclusion...

Voici un témoignage très fort qui brise le tabou qu'est celui des hommes battus, une question que l'on ignore voire qui peut faire sourire dans une certaine mesure parfois. Voici un témoignage qui ne nous épargne rien et qui nous fait plonger directement dans le monde d'une personne, quelle qu'elle soit, battue. 
Un livre à lire pour briser le silence !

2 commentaires:

  1. C'est "Un tabou au coeur du tabou", pour reprendre, de mémoire, le sous-titre d'une étude sur le sujet des hommes battus, signée Sophie Torrent.

    Un ouvrage qui pourrait m'intéresser - merci pour ce billet!

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  2. Un sujet effectivement délicat. Quand je vois le peu d'aide que peut réellement apporter l'État aux femmes battues, j'ose imaginer ce que cela doit être pour un homme. Cela prouve que la clé se trouve dans le psychisme plutôt que le physique. C'est pour cela que la première aide à apporter à une personne battue est psychologique. Seul k'esprit peut libérer une personne sous une quelconque emprise.

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