Infos sur le livre
éditions : Presses de la cité
date de publication : 16-04-2015
pages : 360
prix : 20€
Résumé éditeur
Paris, fin du XIX esiècle, entre la butte Montmartre et les quartiers chics de la capitale, Fanny, jolie fleur ambitieuse et maligne de bientôt seize ans, met tout en œuvre pour s'extraire de sa condition. Elevée par une fille-mère, ancienne prostituée et alcoolique, elle gagne sa vie en posant pour des peintres en mal de gloire en espérant un avenir meilleur. Pour parvenir à ses fins, elle mise sur sa beauté, son culot, et trois hommes : Geoffroy, le bel aristocrate, Nathan, le médecin philanthrope, et Sam, compagnon de route de toujours... Elle parviendra à se hisser à la condition enviée de nourrice dans une belle maison bourgeoise, en sacrifiant sa propre famille, mais Fanny, imprévisible, n'en a jamais assez...
Pourquoi ce livre ?
Merci à Karine Lebert et aux Presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce roman que j'avais très envie de lire et que je suis ravie d'avoir désormais dans ma bibliothèque.
De quoi est-il question ?
Nous voici à Paris à la fin du XIX° siècle, sur la butte de Montmartre où la richesse fréquente la pauvreté, où les bourgeois rencontrent le "bas-peuple". A la frontière de ces deux mondes, Fanny, une jeune fille de 16 ans née d'une fille-mère prête à tout pour quitter les quartiers miséreux et se faire sa propre place dans le monde, prête à se servir de la gente masculine pour cela.
Malgré son amitié avec Sam, un jeune garçon charmant et prêt à tout pour rendre son amie heureuse, Fanny voit plus grand. Elle ne tarde pas à se lier d'amitié avec Nathan, médecin de sa condition et Geoffroy, un aristocrate qui pourrait bien être pour la jeune fille la clé de la réussite dans le monde. Une réussite qui lui permettrait de fuir, notamment, sa mère alcoolique.
Devenant nourrice pour une grande famille parisienne, la jeune Fanny découvre le grand monde et l'éducation des enfants, la place des femmes, dans celui-ci. Mais la jeune fille, avide de puissance, n'est encore pas satisfaite et va tout faire pour s'élever plus encore au sein de cette société de pouvoir.
Du côté de la forme...
Je connaissais déjà l'auteure de ce roman grâce à ses livres précédents et c'est avec joie que je me suis plongée dans ce nouveau livre, objet magnifique soit dit en passant, évoquant une période que j'affectionne tout particulièrement.
Dans ce roman, nous plongeons dans le Paris de la fin du XIX° siècle à Montmartre, dans un monde où la bourgeoisie et la misère sont deux mondes à la fois si lointain et si proche, dans un monde où une jeune fille, Fanny, va vouloir franchir la frontière entre ces mondes. Cela ne vous rappelle rien ? Bien sûr ! Nous sommes là en plein coeur de l'ambiance zolienne !
En effet, dès le début de ce roman, je n'ai pas été sans penser à Zola et à ses romans phares tels que Nana ou L'assommoir. L'alcoolisme de Abigaëlle, la mère de Fanny, n'est bien sûr pas sans rappeler Gervaise Macquart par exemple. Et la volonté d'émancipation de Fanny non plus n'est pas sans rappeler les personnages du grand naturaliste.
De plus, à l'image des personnages zoliens, les personnages de Karine Lebert ne sont pas forcément sympathiques. Fanny est une jeune fille qui n'hésite pas à mépriser sa famille pour arriver à ses fin et Abigaëlle ne semble être rien d'autre qu'une pauvre alcoolique. Pourtant, malgré cela, les personnages demeurent attachants en ce que leurs défauts viennent de leur lourd passé. Ici, ni la mère ni la famille n'a eu la vie facile ce qui peut permettre de comprendre la déchéance de l'une et la volonté de vengeance de l'autre.
Et puis, aspect que j'apprécie toujours dans les romans de l'auteure, un aller-retour entre deux époques. Car si le titre du roman nous laisse envisager que nous allons suivre l'histoire de Fanny, nous découvrons très vite que l'auteure se propose aussi de nous raconter l'histoire de Abigaëlle afin de nous faire comprendre un peu mieux la personnalité de cette femme déçue par la vie. Un passé qui n'est pas sans expliqué le présent et la propre histoire de Fanny.
Avec cette histoire, j'ai adoré suivre le parcours de Fanny et la manière dont elle va réussir à s'émanciper. J'ai également beaucoup aimé la manière dont l'auteur nous offre la réalité de l'époque sans tomber dans le sordide que l'on peut imaginer. Karine Lebert sait nous présenter l'époque qui l'intéresse et sait faire vivre ses personnages dans un style très agréable à suivre ce qui permet au lecteur de dévorer cette histoire de bout en bout sans pouvoir s'arrêter.
En conclusion...
C'est confiante que je me suis plongée dans le nouveau roman de l'auteure dont j'avais déjà plusieurs romans mais ce titre-ci est probablement mon préféré avec un cadre que j'apprécie beaucoup et des personnages qui nous touchent tout en n'étant pas des personnages parfaits.
Je ne saurai trop vous conseiller de vous plonger dans ce roman très documenté et d'aller découvrir ces personnages uniques en leur genre. J'ai pour ma part hâte de découvrir un autre livre de l'auteure.
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