dimanche 3 août 2014

Le Turquetto - Metin Arditi

 
Résumé éditeur :

Se pourrait-il qu’un tableau célèbre – dont la signature présente une anomalie chromatique – soit l’unique oeuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait “le Turquetto” (le petit Turc) ? Metin Arditi s’est intéressé à ce personnage. Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d’un employé du marché aux esclaves s’exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d’emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une oeuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d’art sacré byzantin. Il est au sommet de sa gloire lorsqu’une liaison le dévoile et l’amène à comparaître devant les tribunaux de Venise… Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d’images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l’âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance où s’accomplissent son ascension puis sa chute. Rythmé, coloré, tout en tableaux miniature, le livre de Metin Arditi convoque les thèmes de la filiation, des rapports de l’art avec le pouvoir, et de la synthèse des influences religieuses qui est la marque particulière du Turquetto. Né en Turquie, familier de l’Italie comme de la Grèce, Metin Arditi est à la confluence de plusieurs langues, traditions et sources d’inspiration. Sa rencontre avec le Turquetto ne doit rien au hasard, ni à l’histoire de l’art. Car pour incarner ce peintre d’exception, il fallait d’abord toute l’empathie – et le regard – d’un romancier à sa mesure.


Pourquoi ce livre ?

Je remercie tout d'abord ma copine Claire qui m'a prêté ce roman il y a pas mal de temps et que j'ai enfin pris le temps de lire afin de le lui rendre.

De quoi est-il question ?

1531. Elie, un jeune garçon, ne vit que pour la peinture. Seul problème en temps que juif, être peintre lui est interdit. Il se fera donc passé pour chrétien au sein d'un siècle tourmenté pour vivre cette passion qui compte tant pour lui... jusqu'à créer un tableau qui aujourd'hui encore pose tant de questions chez les amateurs d'art.


Nous voici au XIXème siècle où un jeune garçon, Elie, rêve de devenir peintre à l'encontre de la vie qui semble s'imposer à lui. Dès les premières pages du roman, nous voici plongés au coeur des merveilles de la Renaissance sur le plan de la culture et au coeur des pires horreurs de cette même période comme l'omniprésence de la mort et de la maladie.
Et puis, au fur et à mesure du roman, c'est la question de la religion qui s'impose avec les guerres et les oeillères qui bornent le regard des religieux en tous genres. Alors, le roman dépasse l'aspect fictionnel pour passer dans le domaine historique.

Voici donc un roman historique qui nous fait à la fois voyager dans l'Histoire d'un siècle à proprement parler mais aussi dans l'Histoire de l'art avec un important travail sur l'écriture du monde pictural.
C'est d'ailleurs bien sur un réel tableau que l'auteur se base pour écrire son roman : un tableau à la signature étrange puisque tout semble prouver que deux personnes différentes ont "participé" à cette signature. Il s'agit donc pour l'auteur de donner, peut-être, une réponse à cette étrange signature.

Du côté de la forme...

J'avoue que j'appréhendais un peu cette lecture. La peinture est loin d'être un art que je maîtrise et je savais bien que cette lecture serait tout sauf une lecture légère. Cela dit, vu le format du bouquin, je me doutais qu'il s'agirait d'une lecture rapide et je me suis donc lancée.

Effectivement, ce fut une lecture rapide et, au final, plutôt agréable avec une véritable immersion dans ce domaine artistique mais aussi dans cette période de la Renaissance où les maladies de toutes sortes détruisaient les gens. Par ailleurs, l'auteur n'épargne pas le lecteur et montre la dépendance des malades dans toute sa crudité et son horreur de l'époque.

En conclusion...

En bref, voici un roman à l'écriture recherchée qui nous permet à la fois de poser une réponse sur une des plus grandes énigmes picturales de l'Histoire et à la fois de découvrir l'aspect moins réjouissant d'une période que l'on ne voit trop souvent que comme un siècle de grands progrès.
Un roman qui ne restera pas dans mes grands souvenirs livresques mais qui est très intéressant malgré tout d'un point de vue historique.

1 commentaire:

  1. C'est un roman qui me tente beaucoup. Et l'édition est superbe je trouve.

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