lundi 23 novembre 2015

Je meurs de ce qui vous fait vivre - Paul Couturiau



Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 09-09-2015
pages : 301
prix : 20€

Résumé éditeur


Pour gagner sa liberté, la jeune Caroline Remy choisit le mariage. Cage dorée dont elle s'échappe après avoir donné le jour à un fils, dont elle ne s'occupera guère. A Bruxelles, elle rencontre Jules Vallès, en exil à cause de son engagement aux côtés des Communards. Il perçoit le talent de Caroline qui deviendra " son " secrétaire. Confrontée à l'opposition de ses parents, la jeune femme décide de " mourir de ce qui vous fait vivre ", ainsi qu'elle l'écrit à Vallès. Par bonheur, la balle passe à côté d'un cœur qui bat trop vite, trop fort... A vingt-six ans, Caroline Remy peut, enfin, assouvir sa soif de liberté et son amour de justice. A vingt-huit ans, elle publie son premier article. Caroline devient Séverine... De 1881 à 1888, le portrait romanesque d'une personnalité attachante, incontournable figure féminine du tournant du XX e siècle.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux Presses de la cité pour l'envoi de ce roman qui me tentait énormément, moi qui suis une grande amatrice de littérature du XIXème siècle et qui ai toujours regretté de ne pas en savoir plus sur Jules Vallès.

De quoi est-il question ?


Dès son plus jeune âge, Caroline est une enfant avide de liberté et d'émancipation. Dès qu'elle en aura l'âge, ce sera d'ailleurs pour échapper à la loi patriarcale qu'elle fera le choix de se marier, certaine de gagner ainsi sa liberté. Mais à l'époque, une femme ne gagne pas sa liberté, elle passe simplement de la loi du père à la loi du mari, mari qui se révélera bientôt un homme bien différent que ce qu'il présentait.

Afin de se protéger, Caroline décide alors de quitter son mari et de rentrer chez son père. Mais pas pour longtemps car bientôt la jeune femme décide de partir et de tenter sa chance à Paris. Devenu Séverine, la jeune femme fait alors la connaissance d'un certain Jules Vallès qui vient de créer un journal littéraire et recherche une assistante.

Séverine sera alors aux premières loges de l'épanouissement du journal du romancier mais aussi des soirées de Médan, de l'évolution de la littérature et du monde de l'époque et, enfin, de la déchéance de Vallès qui bientôt la laissera seule, les rennes en main, irrémédiablement affaibli par la maladie...

Du côté de la forme...


Lorsque j'ai lu le résumé de ce roman, je n'ai pas hésité une seconde. Etant fan de littérature du XIXème et L'enfant étant un roman que j'apprécie beaucoup, découvrir un morceau de la vie de Vallès et d'une femme ayant été proche de lui ne pouvait que m'intéresser.

Au début de ma lecture et tout au long du roman, je n'ai cessé de me demander où étant la part de fiction et où était la part de document de ce livre. Car l'auteur le dit bien à la fin de son livre, tout son roman est scrupuleusement documenté mais l'ensemble se lit comme un roman ce qui, déjà, fait de ce livre un très bel ouvrage.

Dans ce livre, j'ai adoré retrouver le XIXème littéraire tel que j'ai pu l'apprendre : le réalisme, le naturalisme, les soirées de Médan mais aussi les révolutions industrielles et les évolutions voulues dans l'enseignement avec, en particulier, la personnalité de Jules Ferry. Bref, tout un XIXème dans les règles de l'art que l'auteur nous présente et nous fait aimer si nous ne l'aimons pas déjà.

Mais si ce roman présente en partie ce que fut la vie de Vallès, c'est surtout la vie de Séverine, l'assistante de l'auteur, qui nous intéresse ici. L'auteur nous présente cette femme inconnu qui fut une femme hors de son temps, partagée entre sa volonté d'émancipation et ses chaînes de femme sous l'emprise de son père, de son mari, de sa condition. Une femme hors du commun et qu'il est dommage de ne pas mieux connaître.

En conclusion...


Voici un livre où la réalité rattrape la fiction et où la fiction sert à merveille la réalité pour nous présenter le portrait d'une femme extraordinaire au sein d'une époque unique en son genre. Les amateurs de ce siècle et des histoires de femmes devraient juste adorer cet ouvrage qui sort de l'ordinaire et redonne un peu de force aux grands noms d'une époque dans une collection grand public.
De mon côté, je suis désormais curieuse d'en apprendre un peu plus sur cette fameuse Séverine qui, ce roman me l'a fait comprendre, mérite plus de bruit que celui auquel elle a droit.

2 commentaires:

  1. J'avoue que je ne me serai pas forcément arrêtée dessus, mais ton avis est si bien écrit, que j'en ai très envie finalement !

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  2. Je trouve le titre très poétique, j'aime beaucoup!

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