Infos sur le livre
éditions : De Borée
date de publication : 24-03-2016
pages : 328
prix : 20€
Résumé éditeur
Par un malencontreux hasard, Francesco Tibaldi, dit Cisco, retrouve le cartable de sa soeur Lina, disparue depuis sept ans. Il y fait la découverte d’un cahier bleu, son journal intime, qui le replonge dans les limbes du passé : l’arrivée en France en 1941, sa famille fuyant le fascisme de Mussolini, l’errance, la pauvreté, l’intolérance. A force de courage et de persévérance, le père de Cisco reprend une épicerie en viager, la développe grâce à sa jovialité et aux idées fameuses de son fils. La famille Tibaldi goûte alors au bonheur, mais trop brièvement… Aujourd’hui, Cisco ouvre le cahier bleu de sa soeur et il veut comprendre !
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman qui me tentait beaucoup et qui m'a permis de retrouver la plume d'un auteur que j'avais beaucoup apprécié avec son précédant roman.
De quoi est-il question ?
Suite à une tragédie, Cesco, patron d'entreprise, retrouve le cartable de sa jeune soeur et, avec lui, le journal intime qu'elle tenait. L'occasion pour l'homme de comprendre pourquoi Lina se serait suicidée quelques années plus tôt. L'occasion de pouvoir enfin mettre des mots sur les souffrances qui ravages sa famille depuis la perte de l'adolescente.
Mais sitôt le cahier bleu ouvert, Cesco est replongé dans son passé, dans son enfance, au coeur de la guerre, au temps où sa famille quitta l'Italie pour venir trouver refuge en France. Cesco se remémore alors son arrivée dans ce pays inconnu, son premier jour de classe mais aussi la souffrance de son père cherchant un travail et humilié par leur propriétaire.
Dans un monde en perdition, la famille Tibaldi va alors tout tenter pour s'intégrer dans un pays qui ne veut pas d'eux. Cesco, lui, sera le témoin et l'acteur de la volonté de son père et de sa propre volonté pour, malgré les obstacles, survivre mais aussi trouver l'amitié et l'amour. Jusqu'à ce que le malheur frappe de nouveau...
Du côté de la forme...
Lu il y a déjà pas mal de temps, j'avais beaucoup apprécié ma lecture du précédant roman de l'auteur. Je n'ai donc pas hésité bien longtemps avant de vouloir me plonger dans celui-ci. Une fois encore, je dois dire que je n'ai pas été déçue.
Tout commence à la fin des années 1960 où nous découvrons Francesco Tribaldi, un homme qui a réussi dans la vie, se replonger dans son passé afin de comprendre le suicide de sa soeur. L'idée de départ m'a touchée montrant que même les plus puissants peuvent avoir, dans leur histoire, des secrets et des souffrances inconnues de tous.
Si, une fois de plus, nous nous trouvons ici au coeur de la guerre, l'auteur prend le parti dans son roman de présenter le cas des immigrés italiens, portugais et espagnols venus trouver refuge en France à cette époque. Une situation qui n'est pas sans rappeler notre situation actuelle sur bien des points. La famille Tribaldi m'a donc beaucoup touchée et notamment le sentiment d'impuissance du père.
Ce roman est un vrai message de tolérance et de courage avec toutes les situations que peuvent connaître les immigrés : la barrière de la langue, trouver un travail, faire vivre sa famille ou encore être accepté par les autres membres de la communauté. Mais ce roman est aussi une attaque envers tous ceux, surtout les bourgeois ici, qui se croient meilleurs que les autres au nom de leur argent.
Et puis, surtout, la beauté de ce roman tient en l'amitié qu'il présente et en l'amour qu'il défend. Parce que, malgré tout, Cesco va trouver l'amitié et l'amour, ce personnage m'a émue. Il est d'ailleurs beau de voir l'évolution des personnages au sein de l'histoire qui, peu à peu, prennent confiance en eux. La guerre, quant à elle, n'est qu'en toile de fond ce qui change aussi de ce dont on a l'habitude.
L'écriture de l'auteur est prenante et nous propulse au sein de la Provence d'un autre temps. Avec des expressions typiquement régionales et la langue italienne mise en avant, le lecteur se laisse porter et s'évade par les mots. Ceci dit, même si l'italien est proche du français, quelqu'un n'ayant pas l'habitude de cette langue pourra être perturbé par les nombreuses notes de bas de page.
En conclusion...
Voici un roman que j'avais hâte de découvrir et que j'ai dévoré. Nouveau roman au sein d'une période terrible, celui-ci nous montre le courage des immigrés italien pendant la seconde guerre par le biais d'une famille touchante qui m'a beaucoup émue. La langue italienne, très présente dans le roman, pourra en déstabiliser certains mais m'a, pour ma part, transportée. Un roman que je conseille vivement.
Il ne fait aucun doute que je lirai sans hésiter d'autres romans de l'auteur dès que j'en aurai l'occasion.
J'aime beaucoup la couverture, mais malheureusement, ça s'arrête là pour moi...
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