Infos sur le livre
éditions : Presses de la cité
date de publication : 12-05-2016
pages : 360
prix : 21,50€
Résumé éditeur
Lorsque Alexandre Obertz débarque chez son oncle Antoine Straub, la stupeur est totale. Il porte le fringant uniforme de la Waffen SS et a déserté sans en mesurer les conséquences. Malgré l'aversion éprouvée, Straub décide de venir en aide à son neveu en brûlant l'uniforme SS. Geste irréversible... Le couple Straub est estimé et respecté de tous. Lui dirige une briqueterie près d'Amiens. Dans l'ombre, il œuvre pour la Résistance. Les Straub ont perdu leur fils Raphaël au front. Inconsolables, ils veillent sur leur cadette avec une attention maladive. Et celle-ci tombe amoureuse d'Alexandre, dont elle n'entrevoit pas la personnalité ambiguë et lâche. Choix déchirant mais inéluctable : Straub accepte le mariage par amour pour sa fille. Dès lors, Alexandre, protégé par cette alliance renforcée avec les Straub, connaît une ascension foudroyante. Et celui que l'on surnomme l'honorable Monsieur Gendre finit par se prendre au jeu...
Pourquoi ce livre ?
Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman dont le résumé m'avait beaucoup tentée et qui m'a permis de découvrir un auteur que j'avais envie de lire depuis longtemps.
De quoi est-il question ?
Nous voici en 1943. La famille Straub est une famille qui a déjà trop souffert de la guerre. Après la mort du fils aîné l'année précédente, la famille a dû partir en exode pour la France Libre. En revenant, ils ont trouvé leurs effets personnels saccagés, un désastre dont la mère ne peut se défaire. Alors, Claire, la fille de dix-huit ans, a été protégée et même couvée au point d'avoir atteint une certaine immaturité.
Depuis quelques mois maintenant, afin de noyer sa peine et ses doutes, le père, Antoine s'est engagée dans la Résistance tendis que son épouse perd pied peu à peu. Un soir, arrive chez eux Alexandre, le neveu d'Antoine, qui vient de déserter de son unité. Ex-nazi, il recherche un lieu pour se cacher. Malgré la honte et la colère d'Antoine, il trouvera donc refuge dans leur cave.
Contre toute attente et malgré les précautions de ses parents, Claire va pourtant faire la rencontre d'Alexandre et en tombera amoureuse. A partir de là, Alexandre entrera dans le pire mensonge de sa vie tendis qu'Antoine tentera encore et toujours de protéger sa famille.
Du côté de la forme...
Vous le savez, les romans se déroulant durant la seconde guerre mondiale sont des romans que j'apprécie tout particulièrement. C'est donc sans hésiter que je me suis plongée dans cette lecture d'autant que la thématique abordée ici m'intriguait tout particulièrement.
Le début du roman est absolument terrible et rappelle toutes les horreurs qui purent être commises à cette époque si l'on exclu la question des camps : la destruction de biens précieux autant monétairement qu'affectivement (du mobilier, de la vaisselle, du linge...). Ce genre de mal gratuit n'est pas toujours traité dans les romans du genre et me rend toujours malade lorsque je le lis.
La famille Straub m'a beaucoup touchée de par les malheurs qui la frappent. Pourtant je dois avouer qu'au fil du roman les personnages m'ont un peu agacée que ce soit le père campé sur ses positions ou la mère se laissant allée au désespoir et jugeant sans cesse son mari comme s'il était lui-même responsable de leur malheur. Quant à Claire, sa naïveté est aussi touchante qu'énervante.
Concernant Alexandre et son histoire, la thématique de la désertion mais aussi celle du mensonge sont très bien traitées. Même si l'histoire est romancée, on peut imaginer que ce genre de situation purent être réelles et la réflexion sur les comportements humains est alors intéressante même s'il m'a semblé que l'auteur allait un peu vite en besogne sur la relation entre Alexandre et Claire.
La deuxième partie du roman dont je ne vous parlerai pas trop pour ne pas vous spoiler m'a moins convaincue. Le thème de la guerre est plus éloigné et c'est l'ambiance entreprise qui prend le pas sur le reste avec des questionnements commerciaux et de sortie de la guerre avec lesquels j'ai eu plus de mal même si tout cela reste lié à la guerre et reste très troublant.
Le style de l'auteur est très travaillé et très agréable à suivre avec des péripéties qui énervent et qui donnent envie de gifler les personnages. Si la thématique de la guerre reste assez éloignée, ce roman se propose de nous montrer la guerre de l'arrière, la peur des citoyens ou encore la vie cachée des Résistants ou des déserteurs. Bref, la tentative d'une vie normale au-delà de l'horreur.
En conclusion...
Voici un roman que j'avais hâte de lire et dans lequel je me suis plongée avec plaisir. Avec une vue plus extérieure à la guerre, l'auteur traite avec brios des sujets tels que la Résistance ou la désertion mais non sans se servir des conflits familiaux pour donner du piquant à l'histoire. Par ailleurs, l'auteur pose la question : comment aimer quand tout nous sépare et l'Histoire elle-même ?
Les passionnés de cette époque devrait apprécier ce roman et pour ma part je n'hésiterai pas à lire le prochain roman de l'auteur.
Ce n'est pas forcément mon style, mais ça m'a l'air intéressant !
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