jeudi 10 mai 2018

Toutes blessent la dernière tue - Karine Giébel



Infos sur le livre

éditions : Belfond
date de publication : 29-03-2018
pages : 744
prix : 21,90€

Résumé éditeur

Maman disait de moi que j'étais un ange. Un ange tombé du ciel. Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais... Je connais l'enfer dans ses moindres recoins. Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures. Si seulement j'avais quelqu'un à qui parler... Tama est une esclave. Elle n'a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin... Frapper, toujours plus fort. Les détruire, les uns après les autres. Les tuer tous, jusqu'au dernier. Gabriel est un homme qui vit à l'écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite ! Parce que bientôt, tu seras morte.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Belfond grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman qui m'attirait énormément et qui m'a permis de relire un roman de l'auteure.

De quoi est-il question ?

Leyla n'est qu'une enfant lorsque sa tante vient la chercher au Maroc afin de l'amener en France sous prétexte de lui offrir une vie meilleure et la possibilité de faire des études. Mais dans ce pays qu'elle ne connaît pas, l'enfant n'a aucune existance légale et, très vite, se retrouve dans une famille où les tâches domestiques lui reviennent d'autorité.
Alors, à à peine neuf ans, la fillette se retrouve bonne à tout faire, doit dormir dans un placard et court le risque à chaque instant d'être battue si le travail n'est pas fait comme la maîtresse de maison le demande. Alors, celle qui est désormais appelée Tama, s'habitue à la violence quotidienne, aux humiliations et aux brimades.

Mais le regard appuyé de l'homme de la maison, la jalousie de la femme, l'impossibilité pour Tama de se défendre la reconduisent tout droit chez Majda, cette femme qui l'a ramenée en France. Et si Tama pensait avoir déjà connu le pire, elle est encore très loin du compte. Car quel possibilité pour une enfant clandestine de se libérer de la cruauté humaine dans toute son horreur ?

Du côté de la forme...

Karine Giébel est reine dans l'art du thriller et, pour les amateurs du genre, il n'est plus utile de la présenter. Dès que j'ai vu ce titre, quelque chose m'a attirée vers lui et je l'ai entamé avec la certitude de passer un moment incroyable. Je ne pensais pas à ce point.
Dans ce nouveau roman, l'auteure choisi de parler d'un sujet très actuel et pourtant très tabou dans notre société : l'esclavage moderne de ces fillettes arrachées à leur pays pour devenir bonnes et souffre-douleur en France. Nous ignorons si, tout à côté de nous, une enfant ne subit pas ce sort et cette seule pensée retourne l'estomac.

Ici, c'est à travers le personnage de Tama que l'auteure nous parle de tout ça, une fillette puis une adolescente touchante qui va vivre le pire. Car l'auteure ne ménage pas son lecteur et lui montre la réalité d'un monde qu'il nie. Tama vivra le pire à de multiples reprises, sera entraînée d'une horreur à l'autre et connaîtra le vice sous toutes ses formes.

Ce roman n'est pas un thriller comme on peut le penser. Il n'est pas un polar non plus et pourtant il n'est pas un roman de littérature générale. En réalité, il est dans un genre hors catégorie même si, aléatoirement, une partie présente apparaît avec un homme, Gabriel, tueur à ses heures mais qui sera la source de salut d'une jeune femme dont nous comprendrons le rôle bien plus tard.

De vous parler de ce roman, j'ai de nouveau des frissons. Car cette histoire est bien plus qu'une histoire, elle est un message de société, elle est un message d'émancipation et de courage. Ce roman est aussi un message sur les bonheurs simples que nous, dans nos vies faciles, nous oublions trop souvent : le bonheur de manger à sa fin, de savoir lire, de pouvoir sortir comme on le souhaite.

Est-il encore besoin de vous parler du style de Karine Giébel ? Ce style fort, prenant, addictif, laissant ressortir des centaines d'émotions à la minute, ce style offrant des personnages magnifiques ou horribles mais auxquels on croit sans hésiter ? Est-il besoin de vous parler de ce style unique qui fait de l'auteure une reine du genre ?

En conclusion... 

Voici un roman que j'avais la plus grande hâte de pouvoir lire et que j'ai tout simplement dévoré malgré ses 735 pages de texte. Voici un roman qui ne peut laisser indifférent et qui fait réfléchir le lecteur sur un sujet tabou qu'il conviendrait d'évoquer plus souvent. Voici un roman unique  que je ne peux que vous conseiller et qui est pour moi un coup de coeur.
Oh combien j'ai hâte de pouvoir me plonger dans un autre roman de l'auteure !  

1 commentaire:

  1. Il a l'air tellement génial ce roman, je n'en vois que des éloges et ça me fait terriblement envie !

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