jeudi 12 avril 2018

C'était la maison du diable - Chistopher Spry



Infos sur le livre

éditions : City
date de publication : 23-08-2017
pages : 352
prix : 18,50€

Résumé éditeur


Même dans ses cauchemars, Christopher sent encore le bâton s’abattre et mordre sa peau jusqu’au sang. Son bourreau, c'est sa mère adoptive. Celle qui, au contraire, aurait dû prendre soin de lui. Derrière les portes de la banale maison, le petit garçon vit un enfer quotidien. Face à ce tyran, Christopher est désarmé. Il est humilié, roué de coups, maltraité jusqu’à l’inimaginable. Sa mère le laisse sans manger pendant des semaines, l’attache dehors, nu, des nuits entières. Elle lui fait avaler de l’eau de javel et lui assène même des coups de couteaux. Pendant ces longues années de supplice, voisins et services sociaux n’interviendront pas, aveugles à la souffrance pourtant évidente d’un enfant sans défense. Si Christopher a survécu, c’est uniquement parce qu’un jour, enfin, il a pu s'enfuir... l’histoire vraie d’un enfant martyrisé.

Pourquoi ce livre ?


Après avoir lu le témoignage, terrible, de Victoria Spry, c'est sans hésiter bien longtemps que j'ai eu envie de découvrir le point de vue de son frère, Christopher, sur cette même enfance.

De quoi est-il question ?


Alors qu'ils ne sont que de jeunes enfants, Christopher et son petit frère sont recueillis par Eunice Spry, une femme vile et manipulatrice qui parviendra à convaincre les parents des petits qu'ils seront mieux avec elle, qu'ils connaîtront une meilleure vie que ce que eux peuvent leur offrir. Et face à cette femme si sûre d'elle, les parents céderont.

Et pourtant, à l'abri des regards, derrière les murs d'une maison austère, l'aîné des enfants connaîtra bientôt le prie des enfers tendis que son petit frère sera dorloté et choyé au point qu'il deviendra un enfant impossible à qui tout sera permis. De son côté, Christopher subira brimades, coups, humiliations, nuits sans sommeil et pire encore.

Son malheur, il le vivra avec ses deux soeurs adoptives, recueillies elles aussi et victimes elles aussi des foudres de la mère. Durant des années, l'horreur sera quotidienne et atteindra ce que l'on ne pourrait jamais imaginer. Durant des années, Christopher vivra dans la peur jusqu'à ce qu'il trouve, enfin, le courage de s'évader et de dire la vérité.

Du côté de la forme...


Souvenez-vous, lorsque je vous avais parlé du témoignage de Victoria, je vous avais dit que jamais je n'avais lu de témoignage aussi terrible. Mais l'horreur vient aussi du fait que les sévices d'Eunice Spry, ils furent trois enfants à les vivre. Que chacun des trois trouva sa liberté en racontant son histoire.

Si tant est que l'on puisse utiliser ce terme ici, je dirais que la situation de plusieurs frères et soeurs contant la même horreur m'intéressait. Car d'ordinaire, un enfant conte ce qu'il a vécu, seul. Ici, bien qu'étant tout aussi seuls, les enfants étaient trois. A cet égard, comment des enfants ayant sensiblement le même à l'époque ont-ils pu ressentir les mêmes horreurs ?

Et en effet... Si l'on reconnait aisément la même histoire, la même enfance, les mêmes horreurs, c'est ici la question du point de vue qui importe. Car si l'on reconnait les événements, la manière de les raconter est tellement différente qu'elle donne le sentiment d'une autre "histoire". Eunice Spry ayant changé les prénoms des enfants lors de leur "accueil", les noms mêmes changent.

De même, un même événement n'aura pas été vécu de la même manière par les différents enfants ce qui est particulièrement troublant. Mais ce qui m'a surtout frappée ici, et que je n'avais jamais vraiment vu dans un témoignage, c'est le caractère un peu détaché de l'auteur. Comme si, pour se protéger lui-même de son passé, il faisait le choix de le raconter mais sans vraiment vouloir replonger dans son histoire.

Ce qui m'a également beaucoup troublée ici, c'est la petite note d'humour que l'auteur porte sur l'horreur, un mécanisme de protection sans doute mais terrible. Le jeune homme raconte en effet par exemple que, grâce à Eunice, il est désormais capable de reconnaître les liquides vaisselle... à leurs goûts ! Et quant à l'horreur, il nous montre combien tout était, à son sens à l'époque, parfaitement normal.

Pour ce qui est du style, nous sommes ici face à un style assez parlé et vrai par lequel l'auteur ne veut pas faire d'effet de style mais plutôt raconter les choses telles quelles. De fait, nous lisons comme nous l'écouterions parlé, non sans verser une larme de temps à autre, non sans ressentir des boules de colère face à toute l'horreur racontée.

En conclusion...


J'étais très intriguée par ce témoignage et, bien sûr, c'est en une journée à peine que je l'ai dévoré. J'ai ainsi retrouvé les horreurs commises par Eunice Spry selon un autre point de vue et me suis beaucoup intéressée à cette question du "même événement vu autrement". Si vous vous intéressez aux témoignages douloureux, n'hésitez pas à aller découvrir celui-ci qui change du côté du style.
La troisième soeur a elle aussi écrit sa version des faits alors j'espère que les éditions choisiront de l'éditer également.

1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas, du coup, ça m'intéresse énormément ma belle !

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