Infos sur le livre
éditions : Souny
date de publication : 10-02-2017
pages : 224
prix : 17,50€
Résumé éditeur
Suite à un drame familial dont elle se sent responsable, Amélie, tout juste vingt ans, décide de consacrer sa vie aux autres. Elle s'installe comme Béate, une petite soeur des pauvres, dans un village isolé. Cette pénitence qu'elle s'impose n'est-elle pas un prétexte pour quitter la maison du malheur et abandonner les siens à leur misérable sort ? Amélie est heureuse de se sentir utile. Sans tableau ni planisphère, elle instruit les enfants dont elle a la charge. Le soir, elle réunit les femmes pour prier et faire de la dentelle. Elle connaît aussi le secret des plantes qui soignent et les gestes qui sauvent. Sa présence apporte un souffle de vie et d'espoir au hameau. Mais bien vite, sa nature généreuse et impulsive ne peut rester passive devant les souffrances de son petit monde. Elle veut influer sur le cours des choses, quitte à réveiller la colère du curé et la haine de l'instituteur. Lorsqu'elle rencontre Félicien, le jeune forgeron, se donnera-t-elle enfin le droit au bonheur ? Avec sa foi chevillée au corps, sa vitalité et son goût du partage, Amélie est une héroïne des plus attachantes. Un roman profondément humaniste, incisif et bouleversant, nourri de rigoureux détails historiques, qui dit ce que signifie être humain dans ce monde.
Après avoir rencontré l'auteure à Arsac l'an dernier, je m'étais promis de lire tôt ou tard son roman et l'envie d'un roman de la maison d'édition a été l'occasion.
De quoi est-il question ?
Amélie a toujours aimé la lecture, un moyen pour elle de s’évader qu’un quotidien difficile rythmé par les travaux de la ferme. Mais, aujourd’hui, la jeune femme vit avec la culpabilité de cette passion, une passion qui lui a fait détourner le regard de son jeune frère, une passion qui la fait se juger responsable de la mort de ce dernier.
Alors parce qu’elle ne s’estime plus le droit de vivre, Amélie a fait le choix de mettre son existence entre parenthèses et, pour se faire, a décidé de devenir béate. Elle prend son rôle très à cœur et n’hésite pas à se mettre elle-même dans des situations complexes pour venir en aide aux petites dont elle a la charge, surtout quand l’injustice régit leurs vies.
Mais Amélie reste une jeune femme dans la fleur de l’âge et, bientôt, elle découvrira que tous les sentiments qu’elle avait profondément enterrer s’apprêtent à refaire surface. Et bientôt c’est l’amour, l’amour auquel elle se refuse, qui entrera dans sa vie alors même que dans le village l’instruction laïque se confronte à l’éducation religieuse.
Du côté de la forme...
Le capital sympathie d’un auteur est, pour moi et aujourd’hui, un élément essentiel à mon envie de découvrir son roman au détour d’un salon. Si, en prime, le roman est en parfaite adéquation avec mes goûts, c’est gagné.
Comment ne pas se laisser dès les premières pages séduire par le personnage d’Amélie, cette jeune femme belle et attachante rongée par la culpabilité. Dès le début du roman, le lecteur a envie de la prendre dans ses bras, de lui dire que tout ira bien, que la mort de son frère n’est pas sa faute. Pourtant, c’est impuissant que le lecteur la voit s’enfermer dans sa propre vie.
Nous allons donc suive cette jeune femme dans sa vie de béate mais, si l’auteure plonge son personnage dans une vie religieuse, elle n’impose toutefois pas au lecteur la description dans le détail de ce genre de vie. Au contraire, elle sait mettre l’accent sur les moments de liberté, sur le cœur et sur la vie du village dans lequel Amélie s’implique.
Historiquement parlant, nous sommes à la fin du XIXe siècle, début XXe, en plein cœur des lois patriarcales où les femmes n’ont guère droit au chapitre. Amélie va faire figure de femme libre dans cet univers en s’émancipant malgré ses peurs et en devenant quelqu’un malgré les épreuves tout en se battant contre les injustices autour d’elle.
Si ce roman est bien une histoire de femme comme on les aime, il se fait aussi témoin d’une époque où les pères et les croyances régissent la vie des villages. Mais il est surtout intéressant dans ce roman de voir combien les querelles d’enseignement furent importante ce qui laisse à réfléchir sur notre monde actuel.
Concernant le style de l’auteur, nous sommes là dans un style dans la pure tradition du genre avec une belle description des décors et des personnages attachants même si l’on aurait presque pu souhaiter que certaines problématiques se résolvent un peu moins facilement. Quant aux émotions, elles sont bien là tout au long de la lecture et ça fait du bien.
En conclusion...
Voici un roman qui me tentait pas mal et que je suis ravie d’avoir enfin pu découvrir avec un personnage féminin comme on les aime, un cadre dans la pure tradition terroir comme on peut l’attendre et de vraies réflexions sur une époque pas si éloignée de nous. Voici un roman qui permet de passer un agréable moment quoique trop courts.
Si j’ai un jour l’occasion de découvrir d’autres romans de l’auteur, je le ferai avec plaisir.
Bon, celui-là est beaucoup moins pour moi malheureusement...
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