vendredi 23 février 2018

Interview - Mo Gadarr pour "Black Feelings"

A l'occasion de la parution chez La Condamine de son tout premier roman Black Feelings, Mo Gadarr a répondu mes questions pour le blog. Un grand merci à elle.

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- Bonjour Mo Gadarr et merci d'avoir accepté de vous prêter au jeu de cette interview. Pourriez-vous vous présenter à vos futurs lecteurs ?
- Bonjour à tous ! Je suis Mo, j’ai bientôt 33 ans. J’habite Bordeaux depuis neuf ans, je suis mariée et maman d’une petite fille de neuf ans. Sinon à côté de ça je suis enseignante de français en collège le jour et écrivaine débutante la nuit ! (rires) C’est vraiment un plaisir de répondre à ces questions !

- Comment vous est venue l'idée de ce roman ?
- En fait, j’ai longtemps hésité à participer au concours Fyctia « Dark attraction ». La dark me faisait peur. Je n’en avais jamais lue et dans ma tête ce n’était que des histoires de séquestrations et de viols. Mais après avoir lu la Newletter d’Aivy Frog et de G.H. David adressée aux participants, j’ai choisi de relever le défi. Et ma profession a fait que le thème du harcèlement s’est ouvert à moi. Ma fille et mon mari ont attribué les prénoms de Mattéo et Amandine à nos deux héros. L’histoire était née.

- Pourquoi avoir choisi la plateforme Fyctia pour le proposer ?
- Depuis longtemps, l’écriture me faisait de l’œil mais je n’avais ni le temps ni l’inspiration. Mes études terminées et ma carrière bien enclenchée, je suis tombée sur Fyctia dans une publicité et je m’y suis inscrite. C’était pour le concours « nuit blanche » et une nuit, justement,  j’ai posté mes premiers chapitres. J’ai tout de suite aimé Fyctia car chaque chapitre publié nous met sur des charbons ardents. Il a les commentaires, les critiques, les compliments qui permettent de progresser très rapidement. Et surtout, Fyctia, c’est une grande communauté. J’ai sympathisé avec d’autres auteurs, je me suis inscrite sur les groupes Facebook et c’est là que la vraie aventure a commencé. J’aime aussi cette plateforme car ses concours cadrent les auteurs et comme un thème est imposé, c’est plus facile de trouver une intrigue.

- Vous placez au centre de votre intrigue la thématique du harcèlement scolaire. Pourquoi ce choix ?
- Mon travail et mon quotidien m’ont imposé ce choix. Je ne voulais parler que de ce que je connaissais. J’ai eu une enfance paisible, une adolescence plutôt calme donc je ne pouvais rien tirer de ce côté-là. Par contre, je me suis rendue compte qu’une cour de récréation, les toilettes, les vestiaires d’un établissement scolaire peuvent être de vrais champs de bataille. Je n’ai pas vécu de harcèlement scolaire à proprement parlé mais comme beaucoup, on m’a fait de mauvaises blagues, j’ai eu des moqueries qui m’ont parfois noué le ventre avant d’aller au collège. Je me suis servie de cette angoisse pour retranscrire les pensées d’Amandine.

- Comment avez-vous construit la psychologie de vos personnages ?
- Je me suis laissée aller et j’ai tenté de me glisser dans leur peau pour essayer de voir les choses comme eux. Ma petite sœur Sarah et mon éditrice Marine m’ont aidée à affiner la psychologie de mes deux personnages principaux pour en faire des êtres crédibles et touchants.

- Par les événements et le vocabulaire, vous ne ménagez pas votre lecteur. Une volonté de choquer et de marquer ?
- Oui. Lorsque je m’exprime, j’aime dire ce que je pense surtout quand le sujet me passionne. Je voulais clairement choquer le lecteur pour l’impliquer au maximum dans l’intrigue et le marquer au fer rouge.

- D'autant que vous abordez également des sentiments terribles tels que le désir de vengeance, la culpabilité...Mais, sans trop en dire, tout en montrant que les mécanismes du harcèlement se mettent en place plus par bêtise et méconnaissance que par réelle cruauté...
- C’est tout à fait ça. Je voulais vraiment montrer au lecteur que les harceleurs ne sont pas des méchants et ignobles diables avec le couteau entre les dents. En vérité, ce sont des êtres qui sont animés par des choses invisibles, une image à tenir, un passé lourd ou bien effectivement par l’ignorance ou l’effet de groupe.

- Avez-vous travaillé avec des victimes, des bourreaux ou encore des professionnels pour coller au plus juste à la réalité ?
- Non. Je me suis par contre énormément documentée : j’ai lu beaucoup de livres, j’ai regardé beaucoup de reportages et de films. Ensuite j’ai tenté de ressentir les choses comme une personne qui subit ou qui a subi un harcèlement scolaire.

- Parlons maintenant de la forme de votre roman... Vous alternez le présent et les rétrospections. Avez-vous écrit « au fil de la plume » ou avez-vous privilégié une écriture « par époque » ?
- J’ai vraiment écrit au film de la plume. L’engouement des lecteurs de Fyctia m’a poussée à écrire un chapitre par jour, je n’avais pas le temps de tergiverser. Sur Fyctia, je respectais scrupuleusement l’alternance passé et présent ce qui fait que je n’ai rien prévu. Les personnages ont évolué sans plan prédisposé. 

- Et puis, vous mêlez les genres, notamment la romance et le thriller. Vous êtes-vous trouvé plusieurs manières d'écrire pour travailler ces différents genres ?
- Non, comme je l’ai mentionné, je n’ai pas véritable façon d’écrire. C’est vraiment comme ça me vient.

- Finalement, votre roman sonne comme une véritable porte ouverte à la réflexion sur le harcèlement scolaire. De fait, que conseilleriez-vous à une victime ?
- Je conseillerai a une victime de parler de ses ennuis à une personne de confiance : un professeur, ses parents, un adulte. Je ne dirai pas un ami car il ne faut surtout pas que le harcèlement devienne un secret. Il doit être connu et reconnu pour l’éradiquer. 

- A un adulte amené à venir en aide à une victime ?
- Je dirai à l’adulte que le harcèlement scolaire est un phénomène contre lequel tout le monde doit combattre et que ce ne sont pas que « des histoires entre gosses ». Bien entendu, il ne faut pas voir le mal partout et parler de harcèlement à tout bout de champ. L’adulte se doit d’expliquer ce qu’est le harcèlement. On ne peut parler de harcèlement que s’il y a récurrence. Ce livre peut prouver aux adultes qu’ils doivent faire corps pour lutter et défendre l’enfant ou l’adolescent victime.

- Et peut-être à un bourreau ?
- Je ne vais pas trop m’attarder pour ne pas spoiler mais j’essaierai de faire en sorte que le bourreau regarde la vérité en face. Ces actes n’ont aucune excuse mais il ne faut pas tomber dans la sanction sans dialogue. Le travail éducatif pour le bourreau est aussi très long. C’est tout un état d’esprit qu’il faut changer et je l’avoue, c’est très difficile. 

- Nous approchons de la fin de cette interview... Quels sont vos projets pour la suite ?
- J’aimerai dans un premier temps terminer le tome 2 de Black feelings qui aura pour héros l’un des personnages secondaires du premier tome. Ensuite, il faut que je termine une autre œuvre que j’ai déjà bien entamée sur Fyctia et qui se nomme Trop mou. Et par la suite et cela me tient vraiment à cœur, j’aimerai réécrire l’œuvre de Zola Au bonheur des Dames de manière moderne à l’image d’Anna Todd avec Spring girls. 

- Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vous laisse le mot de la fin.
- Un immense merci à vous ! Alors, euh…le mot de la fin !
Déjà un immense merci pour l’engouement des blogueuses, c’est juste waouh ! Ensuite, bin euh…, je suis très nerveuse en vue des heures à venir ! J’espère que chaque lecteur comprendra les messages que je souhaite transmettre dans Black feelings et que personne n’en sortira complètement traumatisé. Un grand merci à tous de rendre mon rêve littéraire possible. Surtout parlez du harcèlement scolaire autour de vous et avec vos enfants, faites en sorte qu’ils ne s’enferment pas dans le silence.
À très bientôt, j’attends avec impatience vos commentaires de Black feelings ! Prenez soin de vous.

1 commentaire:

  1. Autant dire qu'avec cette interview, j'ai encore plus envie de le découvrir !

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