Infos sur le livre
éditions : Souny
date de publication : 06-06-2020
pages : 150
prix : 5,50€
Résumé éditeur
Hélène déteste les filles de sa classe et se bat comme un garçon. Elle fera sa communion juste pour ne pas contrarier sa mère ! À douze ans, elle pose déjà un regard exigeant sur le monde des adultes duquel elle préfère se détourner en vagabondant sur les coteaux qui entourent le village ou en retrouvant son seul ami, Charles, les jeudis. Cette vie étriquée bascule le jour où un couple d’Espagnols, fuyant le régime de Franco, débarque avec leur fille Mona du même âge qu’elle. « Des étrangers qui ne parlent même pas le français… ils viennent nous voler notre travail. » Les esprits s’échauffent dans le vignoble. L’existence y est rude. Tout peut chavirer brutalement. Hélène, l’insolente, décide de prendre Mona, la silencieuse, sous son aile. Son amitié, ses attentions, sa générosité suffiront-elles pour sortir Mona de cet univers impitoyable qu’elle découvre ?
Pourquoi ce livre ?
Grande amatrice de la maison d'édition, je me suis laissée tenter par ce roman qui sentait bon l'été et l'innocence de l'enfance.
De quoi est-il question ?
A l'heure où la modernité commence à envahir les petits villages encore très traditionnels, la jeune Hélène s'ennuie. Douée à l'école, elle porte sur le monde qui l'entoure un regard triste car elle ne s'y sent pas à sa place. Alors, pour tromper l'ennui, elle profite d'instants de quiétude dans la nature pure qui entoure le village.
Ayant fuit l'Espagne avec ses parents, la jeune Mona a bien du mal à accepter sa nouvelle venue en France d'autant que, sans parler la langue, elle sent bien cette retenue qu'ont les autres enfants et cette haine qui transpire des adultes qu'elle croise. Et alors que son père se noie dans la boisson, elle voit impuissante sa mère tenter de maintenir la famille à flot.
Le hasard mènera Hélène et Mona à se rencontrer. Sans se parler, sans comprendre la langue de l'autre, les fillettes finiront par se comprendre grâce au pouvoir du coeur et deviendront amies. Cette amitié, bien que mal vue autour d'elles, elles y tiennent et peut importe ce que les habitants pensent. Hélène fera alors tout ce qui sera en son pouvoir d'enfant pour redonner à Mona le goût de la vie et l'espoir...
Du côté de la forme...
Si j'aime les romans dits régionaux et historiques, c'est surtout pour la promesse d'une belle histoire d'amitié que je me suis plongée dans cette lecture. Et si ce roman est dur sur beaucoup de points, il est aussi la promesse de l'innocence.
Bien que n'étant pas inscrit dans une des périodes les plus dures de l'histoire, ce roman a toutefois la vocation à parler de l'immigration et de ces familles qui, pour échapper à la misère, fuient tout ce qu'ils connaissent pour espérer une vie meilleure, ailleurs. Un sujet encore trop tristement d'actualité et dont ce roman parle sans tabou.
Nous allons donc suivre l'histoire de Mona et de sa famille. Le lecteur rêverait, les voyant, plonger dans le roman pour pouvoir les aider d'autant que, dans la douleur de la perte du fils, le père va mettre sa famille plus à mal encore. L'auteure évoque alors l'effroi de l'alcoolisme sans aller trop loin mais juste assez pour montrer les autres malheurs liés à l'imigration.
Pourtant, dans tout ce malheur, Hélène va être comme un symbole d'espoir pour la jeune Mona. L'espoir d'une amitié, l'espoir d'un avenir, l'espoir d'une acceptation. De quoi montrer que l'enfance est pure quan l'âge adulte est nourri de préjugés et de haine envers ceux que l'ont ne veut ni connaître ni comprendre. De quoi faire réfléchir le lecteur sur ses propres raisonnements parfois.
Nous allons donc suivre l'histoire d'amitié entre les deux fillettes, une amitié qui tranche avec le malheur qui les accable chacune de leur côté. Cette histoire va donc faire du bien et ramener un peu d'innocence dans l'esprit du lecteur qui pourra, à travers les deux petites, retrouver un peu de son âme d'enfant dans l'odeur des foins.
C'est avec beaucoup de poésie que l'auteure nous offre un texte qui navigue entre dureté d'un quotidien et plaisirs simples. Et si le texte est au final très court, il est d'une puissance qui permet de le garder à l'esprit jusqu'à un final inattendu qui coupera tout lien avec l'enfance. L'auteure a su retrouver ses jeux d'enfant dans le texte et c'est un beau moment d'évasion qu'elle nous offre.
En conclusion...
Voici un roman qui me tentait beaucoup et qui ne pouvait se lire que pendant l'été quand le rêve et les amitiés d'un jour sont au plus haut. Voici un roman qui reprend les codes du roman régional mais joue aussi sur la psychologie de personnages victimes d'une vie qu'ils n'ont pas choisi. Voici un roman très vite lu mais qui reste en mémoire.
Une très belle lecture à conseiller à tous les amoureux de belles histoires touchantes.
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