Les portes du bonheur - Catherine Boissel

Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 14-09-2017
pages : 350
prix : 20,50€

Résumé éditeur

La Première Guerre mondiale racontée sous un angle inédit : le rôle primordial des chevaux sur le front, aux côtés des soldats. Une prise de conscience que vit Pauline, infirmière issue du monde rural, qui a quitté son village de Normandie et les siens parce qu'il lui semblait avoir tout perdu... Intense et volontaire. Telle est Pauline, dix-sept printemps, qui a hérité de son père l'amour de la terre et des bêtes. Dans ce village du Calvados, la Grande Guerre, comme partout, a mobilisé les hommes mais aussi les chevaux. Ainsi, Pompon, fier percheron avec lequel Pauline a grandi, est sur le front pour tirer les trains d'artillerie. Une déchirure pour la jeune fille. C'est aussi le cœur chaviré qu'elle revoit par hasard Henri, amour secret et impossible, la veille de son départ pour la Somme. Une lettre du jeune homme qui va décider de son destin... En côtoyant au plus près la guerre et tout ce qu'elle pulvérise – l'espoir, les vies, les familles –, Pauline, enrôlée comme infirmière, peut-elle encore croire aux miracles ? 

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman qui, de prime abord, ne m'avait pas plus tentée que ça pour une auteure que je ne connaissais pas.

De quoi est-il question ?

Nous voici en Normandie au coeur de la Première Guerre mondiale. Pauline, adolescente, s'emploie aux travaux de la ferme familiale. Son père, un homme au caractère bien trempé, a déjà tout prévu pour elle : elle fera un beau mariage avec un jeune homme sérieux et elle reprendra la ferme. Et Pauline ne se verrait pas réitérer l'erreur de son frère aîné qui, ayant refusé de reprendre la ferme, s'est vu chassé de la famille.

Mais la guerre est là et tout s'apprête à basculer : les hommes sont envoyés sur le Front, certains y perdent la vie, d'autres y perdent leur honneur, d'autres encore y voient un moyen de changer leur destin. C'est ainsi que Julien, peut-être, pourra retrouver ses proches tendis que Henri, fils d'une famille aisée de la région, pourra démontrer qu'il fera de sa vie ce qu'il en a décidé.

A la ferme, tendis qu'une mère se languit de la perte de son fils et tendis qu'une jeune jeune fille pleure la perte de son cheval favori réquisitionné pour la guerre, un homme tente de fermer les yeux. Pourtant, le monde est en train de changer à jamais et un couple pourrait bien se formé malgré les obstacles des rangs sociaux et de l'Histoire...

Du côté de la forme...

Le problème quand on suit un certain nombre d'auteurs, c'est qu'il est de plus en plus difficile d'aller découvrir de nouveaux noms. C'est pourquoi, au départ, j'ai laissé ce roman de côté avant de me laisser finalement tenter. J'ai bien fait.

Ce roman nous plonge donc dans une période bien appréciée du genre : la première guerre mondiale. Et ici, c'est Pauline que l'auteure va nous faire découvrir. Une jeune fille à laquelle je me suis beaucoup attachée et qui a su m'émouvoir par les sentiments très forts qui l'animent tout au long de cette histoire que ce soit l'amour sous toutes ses formes, la peine, la colère parfois.

Car Pauline sera l'axe principal pour nous parler d'une période trouble et d'idéaux familiaux qui, aujourd'hui, semblent très loin de nous. Et je dois dire que l'auteure s'y emploie à merveille en mêlant habilement le quotidien de Pauline et ses émotions à l'horreur des tranchées et de la vie des hommes dans cette triste réalité. L'amour semble alors bien insignifiant mais ô combien il fait du bien.

Vous l'aurez compris, nous sommes ici face à une histoire familiale à laquelle nous sommes conviés. Une histoire familiale qui mêle amour et rancoeurs mais où rien ne semble impossible. Mais ce roman nous met aussi face à l'innocence de la jeunesse qui veut vivre malgré et qui veut s'aimer malgré tout. De quoi faire du bien entre deux pages d'horreurs. De quoi faire réfléchir aussi.

Petit bémol, en lisant le résumé de ce roman, je m'attendais à une vraie prise de point de vue de la part de l'auteure avec une mise en valeur des chevaux durant cette période. Si je ne vous en ai pas parlé avant, c'est que ce thème n'apparaît finalement qu'en filigrane et c'est dommage. J'aurais souhaité que ce thème soit au centre de l'intrigue. Il aurait pu je pense être exploité un peu plus en profondeur.

Avec ce roman, j'ai découvert une plume que je n'avais jamais eu l'occasion de lire et je suis plutôt contente de ma découverte. L'auteure a su me toucher et m'entraîner dans une région que je connais fort mal. Elle a su me faire aimer la famille qu'elle a imaginé, malgré ses défauts, et su me faire toucher du doigt la question des animaux en temps de guerre. De quoi avoir envie de s'y intéresser davantage.

En conclusion...

Voici un roman dans lequel je me suis plongée avec certaines attentes, attentes que ce livre n'a pas su combler. Car avec ce roman, je m'attendais à une mise en valeur beaucoup plus importante des chevaux et ce n'est pas ce que j'ai eu. Pour autant, j'ai passé un agréable moment avec cette lecture grâce à des personnages forts qui font du bien et portent à réfléchir.

Les amateurs du genre devraient apprécier cette lecture finalement en plein dans le genre du terroir et je serai curieuse, à l'occasion de lire un autre roman de l'auteure.