mercredi 20 mai 2015

La Désobéissance - Alberto Moravia



Infos sur le livre

éditions : Denoël
date de publication : 24-04-2015
pages : 192
prix : 12€

Résumé éditeur


Luca grandit dans l’Italie des années quarante. À l’âge de quinze ans, il ressent un malaise persistant. Il est irritable, le moindre détail le plonge dans une colère monstre. Cette nouvelle réalité, qu’il juge brutale, le pousse à remettre absolument tout en question : l’école, les parents, la religion. Une désobéissance totale qui le conduit à ce qu’il nomme le «désir de mort». À son grand étonnement, seule la présence de certaines dames semble le rattacher, presque malgré lui, à la vie. Lorsque Luca tombe malade, une infirmière est appelée à son chevet. C’est avec cette femme, à la fois maternelle et charnelle, qu’il scellera définitivement son initiation. Roman d’initiation au titre insolent, La Désobéissance autopsie la naissance du désir à travers les yeux d’un jeune garçon.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions Denoël pour l'envoi de ce roman dont j'avais entendu parler au cours de mes études, qui m'intriguait, mais sur lequel je n'avais jamais pris le temps de me pencher.

De quoi est-il question ?


Nous voici en Italie au coeur des années 1940. Alors que la Seconde Guerre Mondiale vient de faire des millions de morts, un jeune garçon, Luca, se sent à des années lumières de tout cela. Lui, est en pleine réflexion personnelle sur l'intérêt du monde et sur l'intérêt de ces règles qui régissent le monde.

Déterminant que toutes ces règles sociétales sont inutiles et arbitraires, le jeune adolescent prend la décision de lutter contre tout ça et de ne plus obéir à aucune de ces règles : ne plus aller à l'école, ne plus se laver, ne plus se nourrir, ne plus prier non plus dans un pays et à une époque où la religion est la réponse à tous les maux.

Luca va alors sombrer peu à peu, se laissant guider vers la mort inéluctable. Ses parents, démunis, vont alors faire appel à des infirmières, des femmes qui, contre toute attente, vont trouver les gestes et les mots pour redonner à Luca le goût de la vie et l'envie de s'en sortir.

Du côté de la forme...


La littérature italienne est une littéraire que, malheureusement, je ne maîtrise que très moyennement. J'avais bien sûr déjà entendu parler de cet auteur mais je n'avais jamais pris le temps de m'y intéresser. Je peux maintenant dire que c'est chose faite et je suis plutôt contente de ma découverte.

Dès le début de ce roman, l'auteur nous plonge dans son Italie contemporaine, une Italie sortant de la Seconde Guerre et qui est en train de se reconstruire et une famille traditionnelle de l'époque. C'est cependant ce deuxième point qui transparaît le plus dans ce roman avec la description d'une famille ordinaire et d'un adolescent parmi tant d'autres de l'époque. Ce livre est donc une forme de témoignage sur une époque à la fois si proche et si loin de nous.

Mais ce livre, qui se lit comme un véritable roman, offre aussi toute une réflexion sur notre société et sur les règles qui la régisse. Pourquoi allons-nous à l'école ? Pourquoi travaillons-nous ? Pourquoi mangeons-nous et nous lavons-nous ? N'est-ce pas la société qui nous impose toutes ces règles de vie ? Ce roman nous propose donc de voir ce que serait une vie n'obéissant plus à une seule de ces règles et le résultat est franchement convainquant et réflexif.

Mais n'oublions pas que nous sommes ici au coeur des années 1940 et que le livre a été écrit en 1948, peu de temps après la guerre. Il est donc aisé de comprendre qu'à travers ce roman, l'auteur s'interroge sur les derniers événements : quel était un "bon" comportement durant les années de guerre ? Ne fallait-il pas "désobéir" à la société pour être "juste" ?

Ce roman se lit comme un véritable roman mais chaque page fait réfléchir le lecteur et en cela, ce roman devient un véritable essai philosophique sur la société. Le style de l'auteur n'en reste pas moins très agréable et très accessible avec plusieurs niveaux de lecture ce qui est vraiment intéressant.

En conclusion...


Voici un roman dont j'avais entendu parler sans jamais le lire et que je ne regrette pas d'avoir enfin pu découvrir afin de découvrir un morceau de la littérature italienne de l'époque. Ce roman est assez inclassable mais se lit très vite. Je ne saurais donc trop vous conseiller de vous y pencher.
Peut-être lirai-je à l'occasion un autre roman de Moravia si l'occasion m'en est donnée.

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