L'enfant qui voyait les anges - Marie Ricard

Infos sur le livre

éditions : Salvator
date de publication : 11-06-2015
pages : 116
prix : 13,50

Résumé éditeur

Elias est un garçon, né au Liban, qui est doué de la vision merveilleuse des anges. Tandis que la guerre fait rage dans son pays, que les communautés religieuses s'entredéchirent, que la violence s'empare des villages et détruit les familles, lui, l'enfant visionnaire, se demande pourquoi les anges n'empêchent pas les hommes de s'entretuer et de se faire souffrir... Ce roman, écrit dans une langue lumineuse et poétique, a pour décor la guerre du Liban qui ébranla une très ancienne tradition de convivialité pacifique entre chrétiens et musulmans. A l'heure où le Moyen-Orient semble à nouveau sombrer dans une guerre de religions, cette fiction est une invitation à convertir sans cesse la spiritualité et la religion en forces de paix et d'humanisation. Et si les hommes devenaient les bras séculiers des anges pour faire régner la paix ?

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Salvator pour l'envoi de ce petit livre qui me faisait très envie de par son sujet et que j'ai dévoré en une soirée à peine.

De quoi est-il question ?

Nous voici au Liban, à notre époque, dans une ville en proie à la guerre qui divise les hommes. Au Liban, les hommes se déchirent et se querellent sans cesse pour des questions de religions ou de politique, chacun étant certain de détenir LA vérité qu'il fera admettre à la partie adverse. Les bombes explosent, les hommes crient, les politiques s'affrontent, les croyants se querellent dans ce pays où la paix n'est plus qu'un lointain souvenir.

Au coeur des explosions, un enfant, un enfant capable de voir les anges et qui va les interroger sur le rôle de Dieu dans cette guerre mais aussi sur le sens de cette guerre. Car dans ce pays où la rage et la haine dominent, les enfants sont les principales victimes d'une folie humaine décimant tout sur son passage et cet enfant, capable de voir les anges, va se demander pourquoi, tout simplement pourquoi...

Du côté de la forme...

Les romans traitant des conflits dans les pays nord-africains sont des romans que je ne maîtrise que très moyennement. De fait, lorsque j'ai eu l'opportunité de découvrir ce roman, je n'ai pas hésité et je dois dire que je ressors très satisfaite de ma lecture.

Voici un roman assez étrange et plutôt difficile à décrire. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une ambiance hors du commun qui mêle Histoire d'un pays et réflexions religieuses. Le réel se mêle ainsi à l'abstrait ce que j'ai trouvé plutôt intéressant et très poétique même si la part abstraite prend très vite le pas sur la question politique et sur la thématique de la guerre ce qui pourra gêner certains lecteurs.

Bien que le roman soit écrit en P3, troisième personne du singulier, ce roman nous dévoile un monde de désolation à travers le regard de l'enfant et j'ai trouvé cela très touchant bien qu'un peu étrange. En effet, il m'a semblé exagéré qu'un enfant puisse avoir le genre de réflexion que l'on trouve dans le roman et c'est plutôt dommage.

Le style de l'auteur est, comme je le disais, très poétique, et en phase avec une certaine forme de philosophie ce qui rend cette lecture vraiment très intéressante et qui permet d'entrevoir une nouvelle vision des pays en guerre, notamment du point de vue de l'enfance que nous avons, malheureusement, tendance à parfois oublier.

En conclusion...

Voici un court roman qui traite de religion au coeur d'une réflexion sur les combats au Liban et qui, par ce seul sujet, est digne d'être lu en ce qu'il est original parce que, de plus, traité du point de vue de l'enfance. Au fil de son roman, l'auteur nous fait réfléchir et c'est avec un oeil neuf sur ces conflits que le lecteur ressort de cette lecture.

Les personnes non intéressées par les questions religieuses n'apprécieront sans doute pas cette lecture mais les autres pourront découvrir un roman fascinant qui change de ce dont on a l'habitude.