Infos sur le livre
éditions : De Borée
date de publication : 13-04-2017
pages : 327
prix : 19,90€
Résumé éditeur
Viktor Braunstein, commissaire principal à la Direction des recherches criminelles, est dégradé pour avoir voulu faire le ménage dans la bureaucratie moscovite. Sanction immédiate : il est envoyé en tant qu'adjoint au commissariat numéro 1 de Rostov-sur-le-Don. Braunstein commence juste à prendre ses marques dans ce nouvel environnement et découvrir les moeurs de la province, quand l'actualité criminelle le rattrape... Une jeune femme, Hélène Koskas, est retrouvée morte au milieu des bois. Si son identité et son histoire ne font guère de mystères ― elle devait venir gonfler le nombre des femmes slaves sur les trottoirs des capitales européennes ―, c'est son corps, mutilé, qui interpelle. Suivant le mode opératoire de l'assassinat, tout laisse à penser que ce crime porte la signature du tueur cannibale, un dangereux spree killer en cavale depuis plus de dix ans. Si le meurtrier le plus recherché de Russie est dans la région, il n'y a aucune raison pour qu'il ne récidive pas dans les jours prochains. L'enquête commence... Un récit sombre au plus profond de la Russie d'aujourd'hui : une nation qui se cherche entre la postérité des tsars, un mythe soviétique décadent et le pouvoir actuel conservateur et autoritaire.
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions De Borée grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'une auteure maîtresse du roman noir que je n'avais jamais vraiment pris le temps de lire.
De quoi est-il question ?
Dans les bois, quelque part en Russie, une femme est retrouver morte et terriblement mutilée. Elle s'appelait Hélène Koskas et faisait partie de ces femmes destinées à quitter leur pays en vue de rejoindre les réseaux de prostitution française. C'est Viktor Braunstein, nouvellement muté dans les parages suite à une erreur personnelle, qui est mis sur l'affaire.
Très vite, il comprends que ce crime atroce n'est que la nouvelle oeuvre de celui que les autorités poursuivent depuis des années, celui qui a déjà provoqué un nombre incalculable de victimes. Celui qu'ils pourchassent est un cannibale notoire et certain de sa toute puissance. Pour les enquêteurs cela ne fait pas de tout, il récidivera bientôt.
Mais dans le même temps, en Russie, la politique en place ne semble pas être à même de faciliter les recherches des enquêteurs. Car dans un pays où ce qui fâche doit rester très secrets, les enquêteurs devront faire preuve d'une grande finesse pour toucher au but et mettre un terme à l'horreur dans un pays cherchant à se départir de son histoire.
Du côté de la forme...
Comment se prétendre amateur de polars et de romans noirs sans jamais avoir lu de romans de Maud Tabachnik ? Pourtant, je dois bien avouer que cela était mon cas et que cette auteure manquait à mon palmarès de lectrice. Erreur enfin rattrapée !
Nous voici en Russie, au coeur d'une politique du secret et du silence. Une politique où il ne fait pas bon s'opposer au pouvoir en place. Et c'est dans cette ambiance déjà peu reluisante qu'une enquête va être menée à la recherche un meurtrier cannibale. Bref, l'auteure sait créer une ambiance prenante et dans laquelle le lecteur est pris comme dans un tourbillon.
L'horreur, voilà qui ne fait pas peur à l'auteure qui n'hésite pas à nous dévoiler la réalité un pays mais également la réalité des réseaux de prostitution pour aller jusqu'à l'effroi des descriptions des corps et des crimes. Des réalités non édulcorées auxquelles il faut s'accrocher mais qui fonctionnent et qui frappent avec force !
Le but de ce roman est le polar et l'auteure maîtrise son art pour nous propulser dans une enquête qui, au départ, peut surprendre et nous laisser nous demander où on va. Mais tout de met très vite en place pour un ensemble qui fonctionne, qui fonctionne parce qu'il est bien mené mais aussi parce tout s'emboîte et parce que le décors joue de cette intrigue.
Il est vrai que j'ai eu un peu de mal avec le personnage de l'inspecteur auquel j'ai eu du mal à m'attacher. Mais est-ce le but ? Car finalement, dans ce roman connaissant une alternance entre l'enquête et la parole du monstre, c'est la parole du monstre qui frappe le plus. Quel dérangement que d'être dans la tête du coupable mais quel coup de génie également pour perturber le lecteur.
Le style de Maud Tabachnik, c'est un style fort et sans dentelle, un style qui nous plonge et nous met face aux pires tourments de l'humanité, un style qui n'hésite pas à aller au plus loin de l'horreur. Et si l'auteure précise bien que ce roman est issu de faits réels, il n'en reste pas moins qu'elle nous donne tout à vivre dans une écriture qui lui est propre et reconnaissable entre tous.
En conclusion...
Cela faisait un petit moment que ce roman m'attendait et je suis ravie d'avoir enfin pu m'y plonger entre deux lectures plus "douces". Ici, c'est la force, c'est l'horreur, c'est la dure réalité sur laquelle nous fermons les yeux que l'auteure nous impose avec tout le brio dont elle sait faire preuve dans sa maîtrise du roman noir !
Je vous reparle très vite d'un autre de ses romans !
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