La cour de récré - Jean Siccardi

Infos sur le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 11-06-2015
pages : 236
prix : 12€

Résumé éditeur

1939, Castelroche est un village niché entre montagne et plaine, dominant la Méditerranée. où la population vit repliée sur elle-même. A la rentrée d'octobre, Louis Rosenberg, nouvellement nommé instituteur, dépense une belle énergie pour sa mission éducative. De jour en jour, il devient un enseignant respecté et un modèle pour ses élèves, notamment pour Adrien, enfant de l'Assistance publique, adopté par un couple de fermiers. Mais le maître constate un malaise dans le village, un secret tu depuis des années. Avec l'aide d'Adrien et de ses amis, Louis parvient mettre à jour une sordide histoire dans laquelle tous les villageois sont plus ou moins impliqués. Mais déjà, accompagnée par les troubles politiques et les premiers échos de la guerre, une vengeance terrible se trame contre Louis Rosenberg...

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité pour l'envoi de ce roman que j'avais immédiatement repéré sur le communiqué de presse pour ses sujets que j'affectionne tout particulièrement : l'enfance, l'école de l'ancien temps, les années de la seconde guerre mondiale. 

De quoi est-il question ?

Nous voici en 1939 dans un petit village. Amélie est une femme comblée à ceci près qu'elle ne peut pas avoir d'enfants jusqu'au jour où un jeune orphelin tombe pratiquement du ciel. Dans un champ, Amélie découvre en effet cet enfant qui est comme abandonné et lui propose de devenir sa maman, ce que l'enfant acceptera après un temps d'hésitation toutefois.

En octobre 1939, alors que le jeune Adrien s'est peu à peu fait à sa nouvelle famille, un nouvel instituteur arrive au village : Louis Rosenberg. L'instituteur est loin d'être un instituteur comme les autres et ses méthodes sont révolutionnaires, des méthodes où la nature a toute sa place et où la personnalité de l'enfant compte. C'est d'ailleurs à cet égard que Louis cherchera à comprendre un peu mieux Adrien.

Mais nous sommes en 1939 et la guerre est là ainsi que les premières dénonciations de juifs. L'instituteur ayant voulu trouver sa place dans un village replié sur lui-même et peu à même d'accepter les nouveaux venus risquerait donc fort de se brûler les ailes et de payer sa témérité...

Du côté de la forme...

Un roman traitant de la seconde guerre sur fond d'école semblait être fait pour moi qui aime ce genre de sujet et surtout les romans basés sur cette époque. Avec un secret de village et un personnage un peu hors de son temps en prime, c'était juste parfait et je ressors ravie de ma lecture.

C'est avec brio que l'auteur démarre son roman avec une adoption assez étrange, celle d'un enfant de 11 ans sans famille qui va trouver une nouvelle maman en une femme incapable d'avoir elle-même des enfants. Un premier événement qui nous place directement dans le passé car, aujourd'hui, une telle adoption serait tout bonnement infaisable.

Puis vient la thématique de l'école et je dois dire que l'école, telle qu'elle est présentée dans ce roman, n'a pas été sans me faire penser aux histoires et anecdotes de mes grands-parents, des histoires qu'ils m'ont raconté mille fois mais que j'aime toujours autant écouter. J'ai donc adorer la manière dont l'auteur raconte l'école et une vie scolaire à la fois si proche et si éloignée de la vie scolaire d'aujourd'hui.

Pour ce qui est des personnages, j'ai adoré découvrir le jeune Adrien qui va tenter de se forger une nouvelle vie mais j'ai surtout aimé l'instituteur qui représente le professorat de l'époque, un professorat basé sur la passion du métier et de l'enseignement, non pas sur les vacances et le salaire. L'auteur nous montre la difficulté du métier, plus encore avec un nouveau venu dans un village refermé sur lui-même, mais une difficulté bien différente de celle d'aujourd'hui.

L'auteur parvient fort bien à nous plonger dans cet autre temps en nous exposant, au sein de la fiction, les problématiques de l'époque ce qui ne manque pas de faire réfléchir le lecteur sur les mentalités de l'époque et sur le comportement que lui-même aurait pu avoir en de telles circonstances. Le roman se lit d'une traite et est, à mon sens, trop court.

En conclusion...

Voici un roman qui avait tout pour être un bon roman et que j'ai, en effet, beaucoup apprécié pour ces thèmes, son cadre et ses personnages. Les amateurs des romans du genre devraient apprécier.

J'espère avoir, pour ma part, l'occasion de lire un autre roman de l'auteur.