Infos sur le livre
éditions : Casterman
date de publication : 06-05-2015
pages : 224
prix : 6,25€
Résumé éditeur
Mon père m'a attrapée par les épaules. - Viens avec moi. Un voyage humanitaire, c'est le genre d'expérience qui marque une vie entière. Putain, il me faisait chier, avec sa Mongolie. Une voix a retenti, une voix de petite fille qui veut plaire à son père qui veut se prouver qu'elle n'est pas si nulle qu'elle ressemble un peu à sa mère un peu un tout petit peu : - Pourquoi pas. Je ne pouvais pas y croire. Et pourtant si. C'est moi qui avais parlé.
Pourquoi ce livre ?
Appréciant beaucoup l'écriture de Annelise Heurtier, c'est sans hésiter que je me suis procuré ce roman lorsqu'il m'a été, de plus, conseillé par ma libraire. La couverture très sympa du roman n'a fait que me convaincre davantage et je ressors ravie de ma lecture.
De quoi est-il question ?
Amélia est au lycée et est issue d'une famille aisée : son père est un brillant médecin, sa mère est juge et elle... elle a le sentiment de se noyer entre ces deux parents parfaits auxquels elle n'a l'impression de ressembler en rien, elle qui n'a ni un physique idéal ni une personnalité grandiose. Du coup, Amélia console sa peine dans le chocolat et autres sucreries sans trop se préoccuper de son apparence.
Pour Amélia, le plus grave dans la vie est de voir le garçon qu'elle aime en embrasser une autre et de s'assurer que les réserves de chocolats sont assez conséquentes pour pallier ses coups de blues. Jusqu'au jour où sa mère reçoit une étrange lettre pour une oeuvre humanitaire en Mongolie. Une oeuvre humanitaire à laquelle ses parents se voient déjà prendre part, à laquelle ils la voient déjà prendre part.
Loin d'être emballée par le projet, Amélia va accepter tant pour se sentir à la hauteur de ses parents que pour pouvoir "frimer" au lycée devant ses camarades. Mais, une fois en Mongolie, Amélia va découvrir un monde à mille lieux de tout ce qu'elle croyait connaître, un monde où la nourriture est une nécessité, un monde où le moindre geste peut avoir les meilleurs comme les pires conséquences dans les relations humaines...
Du côté de la forme...
Annelise Heurtier a l'art de parler dans ses romans de sujets importants grâce à une plume adaptée pour la jeunesse et je dois dire que j'avais hâte de la retrouver avec cette question des voyages humanitaires qui est un sujet peu traité en littérature et encore moins dans la littérature jeunesse.
Au début de ce roman, nous découvrons donc Amélia, une jeune fille qui m'a touchée autant qu'elle m'a agacée dans ce début. J'ai été touchée par le sentiment d'Amélia de ne jamais pouvoir être à la hauteur de ses parents mais, dans le même temps, je n'ai pas pu m'empêche d'être répugnée par le rapport de cette jeune fille à la nourriture.
Amélia est en effet une "fille de riche" mais, au fil du roman, nous découvrons son désir d'être quelqu'un d'autre, son désir d'être quelqu'un de bien pour elle-même et d'aider les autres sans contre-partie. En cela, Amélia est aussi un personnage qui m'a touchée et que j'ai apprécié car, au fil du roman, nous la voyons évoluer et changer, devenir une jeune fille accomplie.
J'ai également adoré la manière dont l'auteur nous parle de la Mongolie, la manière dont elle nous présente un pays qui nous est inconnu, la manière dont elle nous parle avec force et simplicité des missions humanitaires. La manière aussi dont elle nous fait réfléchir sur nos propres vies et sur nos pensées d'occidentaux que l'on considère trop souvent comme seule vision juste du monde.
En conclusion...
Voici donc un roman aux personnages attachants et au cadre à la fois enchanteur et tragique, un roman qui nous offre une nouvelle vision du monde et qui n'est pas sans nous faire réfléchir sur notre propre vie, notre vie dont nous nous plaignons sans aller voir plus loin que le bout de notre nez. Voici un roman qui se lit d'une traite et dont on ne ressort pas tout à fait indemne.
Ton avis me donne très envie. Si ce livre fait réfléchir sur soi, il peut être vraiment intérréssant, surtout s'il se lit vite comme tu le dis.
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