Infos sur le livre
éditions : Rageot
date de publication : 11-05-2016
pages : 128
prix : 6,10€
Résumé éditeur
Ana, 14 ans, écrit son futur roman pendant les cours et adore les films des années cinquante. Normal, ils sont en noir et blanc ! Achromate de naissance, elle ne distingue pas les couleurs et rêve donc sa vie en gris, en noir et en blanc. En quête de son père, inconnu, elle file à Paris avec Kylian, son ami black, afin de rencontrer un célèbre photographe fasciné par le N&B. Qui sait, peut-être pourra-t-elle comprendre pourquoi la vie l’a affublée de cet étrange gène ?
Pourquoi ce livre ?
C'est lors d'une Fête du Livre de Saint-Etienne que j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer Delphine Bertholon et me laisser tenter par ce court roman au sujet original.
De quoi est-il question ?
Ana est une adolescente comme les autres : allant au collège, elle n'en pas insensible aux garçons qui l'entourent et tentent de trouver sa place entre sa mère, son beau-père et sa demi-soeur. Mais Ana est aussi atteinte d'un mal rare : l'achromatopsie. En clair, une forme rare de dystopie qui ne lui laisse entrevoir le monde qu'en noir et blanc.
Et si, depuis le temps, l'adolescente s'est faite à cette différence, elle a aujourd'hui de plus en plus de mal a accepté le fait d'ignorer qui est son père, atteint d'après sa mère de la même maladie qu'elle. Une raison pour la jeune fille d'être sans cesse en colère jusqu'au jour où Kylian lui parle d'une expo à Paris, celle d'un homme qui photographie en noir et blanc parce qu'il souffre d'achromatopsie.
Pour Ana qui rêve depuis toujours d'être écrivain et a à coeur de raconter la d'anA, celle que rien n'effraie, l'occasion est trop belle. Car sa maladie est tellement rare (1 personne sur 33 000) que cette expo ne peut être qu'un signe du destin, un signe que cet homme pourrait bien être son père et la réponse à toutes ses questions.
Du côté de la forme...
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas laissée tenter par une lecture rapide pour la jeunesse mais cette fin d'année était l'occasion. D'autant que cela faisait un petit moment que je repensais à ce roman avec la profonde envie de le découvrir.
L'achromatopsie, un nom barbare pour désigner une maladie rare que, bien souvent, nous ne connaissons pas. Un nom barbare pour désigner un handicap invisible et difficile à vivre. Et pour cela, Ana m'a touchée car sa maladie elle la vit sans trop de mal. Certes elle y est habituée depuis sa naissance mais tout de même. De quoi remettre les pendules à l'heure !
En réalité, ce dont Ana souffre véritablement, c'est du secret qui entoure sa naissance. Car grandissant sans père, ce père qui aurait la même maladie qu'elle, Ana se sent seule et refuse d'entendre que sa mère est incapable de répondre à ses questions. Alors Ana est en colère et c'est avec beaucoup de réalisme que l'auteure nous invite dans l'esprit d'une ado qui ne sait mettre des mots sur ses pensées.
Ce roman est alors un roman sur la différence, la différence a accepter et à faire accepter, la différence à faire connaître. Et en cela l'auteure sait mettre en avant un mal que bien souvent nous ne connaissons pas. Un roman autant pour celui qui souffre de la maladie que pour celui qui doit entendre qu'elle existe.
Et puis, en filigrane, ce roman est un roman qui parle d'art et d'expression. Ana est une adolescente qui rêve de devenir écrivain, ce rêve qu'on ne plus en plus de gens. Mais avec l'exposition parisienne l'auteure parle d'une forme d'art pictural, la photographie, qui dit souvent bien plus que ce qu'il paraît. Un art que je ne connais pas mais qui m'a donné envie ici de mieux l'appréhender.
C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé l'écriture de l'auteure qui semble savoir s'imprégner de tous les sujets et de tous les genres. Ici nous sommes dans du réalisme et dans un roman pour adolescents comme on les aime. Un roman qui nous invite malgré tout à l'aventure et à l'apprentissage pour inviter, dans le même temps, le personnage à grandir.
En conclusion...
Voici un roman que j'attendais de pouvoir lire depuis lontemps et j'ai finalement dévoré, comme je dévore les courts romans pour la jeunesse. Si l'histoire ressemble somme toute aux différents romans pour ado que l'on peut lire ici et là, l'auteure sait ici reprendre ces codes pour parler de sujets plus importants comme la différence, la maladie et la recherche de ses origines.
Une auteure qui fait désormais partie de mes "incontournables" et dont j'ai hâte de relire un roman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire