mercredi 24 octobre 2018

Georgy - Serge Klarsfeld



Infos sur le livre

éditions : FFDJF
date de publication : 1997
pages : 48
prix : 20€

Résumé éditeur

Georges a été déporté à Auschwitz le 13 avril 1944 par le convoi n°71. Aucun des 44 enfants d'Izieu n'a survécu à la déportation.

Pourquoi ce livre ?


C'est lors de la venue de Me Klarsfeld pour une conférence à Clermont-Ferrand que je me suis procuré cet album devenu introuvable sauf en telles circonstances.

De quoi est-il question...


Georg n'est qu'un très jeune enfant, en 1939, lorsque la seconde guerre mondiale éclate et qu'il doit doit être séparé de ses parents dans le but d'être protégé. Après un passage dans différentes maisons de l'OSE, c'est dans la colonie des enfants d'Izieu qu'il trouve refuge auprès d'autres enfants et d'adultes fuyant la guerre mais ils seront dénoncés et aucun des enfants ne reviendra.

Pourtant, durant les quelques mois où Georgy aura vécu à Izieu, il aura vécu comme n'importe quel enfant passant un temps en colonie de vacances. Il écrira des lettres à sa mère, lui fera des dessins, ira à l'école et vivra un quotidien presque ordinaire d'un enfant comme les autres. Certaines de ces lettres et de ces dessins sont reportés dans le présent album.

Car à travers Georgy, c'est toute l'histoire de la maison et des enfants d'Izieu qui est retracée ici des débuts heureux à l'horreur absolue. Cet album sont raconte la trop courte histoire de Georg mais se fait aussi mémoire et d'une tragédie et d'un procès qui marquèrent une époque. En fin d'album, c'est en effet la plaidoirie si terrible, si forte et si poignante de maître Klarsfeld que l'on peut lire.

Du côté de la forme...

C'est en 2005, alors que j'étais à peine en classe de troisième, que dans le cadre du cours d'histoire j'ai eu l'opportunité de me rendre à la maison d'Izieu. Et malgré tout ce que j'ai pu lire sur le sujet depuis, l'histoire de la maison d'Izieu est sans doute celle qui m'a le plus marquée.

Dans cet album, nous pourrions parler de trois grands axes ce qui le rend à la fois très complet et bien différent de tous les livres réalisés sur le même sujet. Car après un rappel de qui était Georgy en tant que petit garçon unique, après les lettres et les dessins de ce même enfant envoyés à sa mère, c'est la plaidoirie de l'avocat qui se fait la voix des 43 autres enfants.

C'est là ce que j'ai trouvé de plus incroyable dans cet album, la manière dont l'auteur (si tant est que l'on puisse parler d'auteur), se sert du souvenir de l'un des enfants pour laisser envisager au lecteur l'individualité de tous les autres. Ceci est encore plus frappant quand on a vu la maison d'Izieu car on se souvient des dizaines de lettres et de dessins, de tous les enfants, preuves de leur innocence perdue.

Mais ce que je retiendrai de cet ouvrage, c'est surtout la plaidoirie de Me Klarsfeld que je ne connaissais pas mais qui m'a touchée dans sa forme. Car ce sont les noms de tous les enfants sans exception que l'avocat cita, pour leur redonner une individualité, pour signifier l'horreur mais aussi pour marteler le fait qu'aucun d'eux ne revint.

Alors il est évident que cet album n'est pas un album comme les autres. Il n'est pas un album que l'on achète par hasard et encore moins un album que l'on acquiert dans le but de le lire de bout en bout comme n'importe quel autre livre (même si c'est ce que j'ai fait). Cet album est en fait plutôt un objet à acquérir parce qu'il est un objet important, tout simplement.

En conclusion...


Je n'avais jamais entendu parler de cet ouvrage mais jamais je ne me serais vue aller à une conférence de Me Klarsfeld sans l'acquérir. Ce livre m'a touchée et ne ressemble en rien aux ouvrages que je vous présente d'habitude. Mais cet album mériterait de regagner une vraie place dans toutes les librairies et dans tous les centres mémoriaux de France.
Un ouvrage à découvrir sans hésiter !

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