Infos sur le livre
éditions : Presses de la cité
date de publication : 20-09-2018
pages : 540
prix : 20,90€
Résumé éditeur
A une vie tracée par son père, Aubin, l'héritier du mas de Castanhal, a préféré l'aventure. La construction de la ligne de chemin de fer entre Paris et la Méditerranée sera pour le jeune homme le terrain d'intenses initiations et de rencontres en ce milieu du XIXe siècle. Tout doit être immuable au mas du Castanhal où le maître des lieux, Lazare Pradier, trace pour ses enfants, Aubin et Adélie, des chemins de vie calqués sur le modèle des anciens. A l'insu de son ombrageux époux, Blanche les instruit de son mieux d'un savoir reçu d'un vieil abbé. Adélie récoltera les premiers fruits de cet enseignement en quittant le Castanhal pour s'occuper des enfants d'un ingénieur des mines. Les premiers émois amoureux d'Aubin, cruel apprentissage, vont ouvrir à l'héritier du Castanhal d'autres horizons. Comme celui de la construction d'une ligne de chemin de fer qui sera pour lui le champ d'intenses découvertes : celle de l'amitié, d'abord, qui le liera à Pierre, un cadet dépossédé et jeté sur les chemins de misère ; celle de la satisfaction du travail accompli ; celle de l'amour enfin ! Et tant pis si les plans minutieusement établis par Lazare s'en trouvent bouleversés. Le voyage initiatique de son fils Aubin en fera un homme dont Lazare pourra être fier.
Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup et que je suis sans hésiter de roman en roman.
De quoi est-il question ?
Nous voici au coeur du XIX° siècle au sein de la famille Pradier. Une famille où le père, Lazare, est bien décidé à diriger son petit monde d'une main de fer, où la mère, Blanche, compte bien faire un sorte que ses enfants aient une éducation et un avenir, où les enfants, Adélie et Aubin, s'apprêtent à gagner bon gré mal gré leur propre vie.
C'est lorsque le père envoie Adélie à la ville pour devenir la gouvernante d'enfants de la bourgeoisie, bien décidé à ce qu'elle rapporte de l'argent mais grognant qu'elle ne soit plus là, qu'Aubin décide de prendre son indépendance et de partir lui aussi en quête de travail. Et parce que ce père lui refusera la jeune femme qu'il s'était choisi, il s'engagera dans la construction des chemins de fer.
Mais dans ce monde qu'il découvre, Aubin ne tardera pas à découvrir la réalité d'un monde, la réalité d'un mépris et la réalité de complications qui pourraient bien lui porter préjudice et changer sa vie. Aubin n'aura alors de cesse de faire respecter une justice et un respect dans sa nouvelle vie jusqu'à ce que les épreuves familiales surgissent.
Du côté de la forme...
Chaque année, je le sais et je l'attends, sort un nouveau roman de Mireille Pluchard et je ne voudrais pas manquer le rendez-vous. L'auteure fait en effet partie de ces auteurs que j'apprécie et que je suis avec toujours la même certitude d'apprécier le roman que je vais découvrir.
Dans ce roman, nous retrouvons des thématiques traditionnelles de ce type de romans avec le XIX° siècle, une famille régie par le patriarcat, des enfants avides de s'émanciper mais la réalité d'une époque qui va confronter les personnages à des tourments. Et force est de constater que, dans ce genre de romans, ces sujets fonctionnent toujours dans la belle idée des sagas familiales.
Mais comme toujours dans les romans de l'auteure, et même si cela n'est peut-être pas flagrant au début ici, c'est la force féminine que l'on retient. Le courage d'une mère, notamment, qui, dans une période qui ne le permet pas, aura tout fait pour ses enfants et n'aura pas hésiter à se dresser parfois contre son mari pour accomplir ce qu'elle croit juste. Un vrai portrait de femme comme je les aime.
Ici, au-delà de la saga familiale, l'auteure va cependant nous plonger dans le sujet des voies de chemin de fer et j'ai beaucoup aimé tant le travail historique que le travail romanesque accompli par l'auteure. A chaque roman, elle sait nous offrir derrière une intrigue une vraie documentation historique sur un thème donné et moi qui me suis toujours beaucoup intéressée aux chemins de fer, je ne pouvais qu'apprécier.
Pourtant, ce que je retiendrai de ce roman, c'est surtout le caractère hors du commun d'Aubin qui, à bien des égards, n'a pas été sans me faire songer à Etienne Lantier. Germinal est sans doute l'un de mes classiques favoris et la manière dont le personnage ici se bat pour ses droits et ceux des ouvriers nous ramène à cet imaginaire mais en moins tragique et, surtout, en moins violent ce qui n'est pas plus mal.
Comme elle le dit elle-même, l'auteure est bavarde. De fait, nous sommes là face à un roman assez conséquent mais qui pour autant se dévore tout seul. Nous y découvrons donc des personnages attachants et une vraie intrigue de font. L'auteure prend un grand plaisir à nous conter l'histoire qu'elle imagine et nous prenons ce plaisir avec elle.
En conclusion...
Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et qui, une nouvelle fois, m'a permis de passer un très agréable moment. Plongée dans le genre du terroir, Mireille Pluchard nous offre une vraie histoire familiale comme on les aime doublée d'une documentation fort intéressante qui nous laisse entrevoir la part d'une époque que nous ne connaissons pas forcément.
Si vous ne connaissez pas encore les romans de cette auteure, je vous les conseille vivement.
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