vendredi 2 novembre 2018

Le péché d'écarlate - Jean Anglade



Infos sur  le livre

éditions : Presses de la cité
date de publication : 30-08-2018
pages : 314
prix : 20€

Résumé éditeur

Au début du XXe siècle, pourquoi Duradieu, cet homme si bien né, est-il devenu à ce point cynique et méchant ? Aveugle à la suite d'un accident, il découvre peu à peu sa part d'humanité et l'amour des autres, dont celui de la douce Lucie. En Auvergne, au début du XXe siècle. Tout destinait Georges Juradieu à une existence heureuse : beauté, intelligence, considération, richesse. Tout lui fut accordé. Mais, encore enfant, il assiste à l'assassinat de son père, banquier, par le fils d'un homme que la banque Juradieu a conduit à la ruine et au suicide. Devenu un fils de banquier en banqueroute, Georges découvre alors la méchanceté humaine. Désormais, avec un cynisme et une violence rares, il s'applique à être partout le plus méchant, jusqu'à ce qu'il devienne lui-même victime de son système : un accident " provoqué " par un contremaître qui le déteste le laisse aveugle et défiguré. Alors, du fond de la nuit, lentement, Georges Juradieu prend conscience de la face cachée de l'homme grâce aux démonstrations de gentillesse, de patience, d'attention envers lui. Mais surtout grâce à la jeune Lucie, qui va avec beaucoup d'amour anéantir toutes ses erreurs passées et le dépouiller de son ancienne peau " d'aspic "...

Pourquoi ce livre ?

Merci aux Presses de la cité grâce auxquelles j'ai pu découvrir cet ancien roman d'un auteur qui a marqué la littérature régionale.

De quoi est-il question ?

Début du siècle dernier, en Auvergne. Le jeune Georges vit avec ses parents dans des conditions financières plus que correctes grâce au père qui est banquier. L'enfant, habitué aux travaux de la ferme, a bien du mal à comprendre en quoi ce que fait son père est un travail mais admettons. Au-delà de ça, rien ne semble pouvoir venir troubler leur bonheur.

Mais voilà qu'un jour, alors que l'enfant est seul chez lui, voilà qu'on sonne à la porte. Un homme entre, un homme qui semble bien désespéré. L'enfant se sent bien perdu face à cet homme jusqu'à ce que son père rentre. C'est alors que l'impensable se produit : l'homme tire un coup de feu sur son père. Ce dernier vivra quelques temps avant de succomber.

Parce que tout laisse entendre que le père de Georges était un banquier véreux, son assassin est acquitté. Georges perd alors toute croyance en l'homme. Puisqu'il faut être du mauvais côté pour faire valoir sa voix et pour éviter de souffrir, c'est ce qu'il fera. Georges s'emploie alors à devenir le plus mauvais possible de son enfance en internat jusqu'à l'âge adulte.

Du côté de la forme...

Vous le savez par coeur, je suis une amoureuse des romans de terroir. Et, à mon sens, Jean Anglade en était le maître absolu. Sans qui le roman de terroir ne serait aujourd'hui pas tout à fait le même. Alors un roman du genre datant de 1960, voilà qui ne pouvait que m'intéresser.

Nous voici donc au début du XXème siècle, une époque que l'auteur n'est pas loin d'avoir connu et, croyez-moi, cela fait toute la différence. Il n'est jamais la même chose de parler de quelque chose que l'on connaît et de parler de quelque chose que l'on imagine. Alors l'Auvergne et l'histoire telles qu'elles sont décrites ici n'ont rien ni d'artificiel ni de provoqué et cela fait du bien.

Oui nous sommes dans un roman de terroir : l'auteur nous parle de l'Auvergne et même de Saint-Etienne, il nous fait voyager dans sa région et nous parle de ces petites villes qui lui sont chères. De même, nous en retrouvons les codes avec l'évolution d'un enfant puis d'un adulte à travers ce siècle confronté à la modernité et dans les tourments de l'histoire.

Mais au-delà de cette part indéniable, ce que je retiendrai de ce roman, c'est le caractère profondément humaniste de l'auteur qui nous fait découvrir un enfant confronté au pire, qui nous fait réfléchir sur le destin que pourra être celui de cet enfant qui fera tout pour se protéger du mal, et ce même si pour cela c'est lui qui doit faire mal.

Car au final, peut importe le cadre dans lequel nous sommes. Ce qui compte ici c'est l'homme, tout simplement. L'homme tel qu'il est confronté au monde, l'homme tel qu'il doit vivre avec son passé, l'homme tel qu'il grandit tout au long de sa vie. Et ce sera bien là le cas de Georges qui retrouvera sur le tard la force des relations humaines et de l'amour.

Le style de Jean Anglade, c'est un style à la fois magique et plein de sens où l'on sent de l'auteur un amour sans faille pour les mots. Le style de Jean Anglade c'est aussi un style à la fois éminemment littéraire et grand public. Ce style, c'est celui des romans de terroir tel qu'il a su inspirer nombre d'auteurs mais aussi un style digne d'intérêt littéraire.

En conclusion... 

 Voici un roman que j'étais très curieuse de découvrir et avec lequel j'ai passé un très agréable moment, comme je m'y attendais, grâce à un personnage fort et touchant. Pourtant, ce roman est aussi très représentatif de ce qui faisait la force de Jean Anglade : une humanité sans faille, une tendresse infini mais aussi un caractère de chien.
L'oeuvre de Jean Anglade est une oeuvre que j'aimerais découvrir dans son intégralité et ce roman pourrait bien être le sujet de mon mémoire de recherche cette année.

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