Infos sur le livre
éditions : Marivole
date de publication : 21-03-2016
pages : 196
prix : 5€
Résumé éditeur
« Un clochard à qui on vole un sac dans la cave d'une ruelle sombre de Clermont-Ferrand où il a élu domicile, il n'y a pas de quoi faire la une de La Montagne, le journal local... Certes ! Mais Léon n'est pas un clochard ordinaire. Léon n'a pas de chien. Léon ne boit pas de vin... Enfin, pas trop. Léon ne vit que pour son sac. Son sac, c'est son obsession, sa quête de pénitence, depuis plus de seize ans ! Alors, qu'on lui vole sa raison de vivre si près du but, et il se met immédiatement en chasse. Sans connaître son voleur, il sait pourtant où chercher grâce à Dimitri, son vieil ami, et à Jean-Pierre, son copain l'ilotier. C'est qu'une vieille Lancia Fulvia en 1982 dans les rues de Clermont, c'est devenu rare. Mais qui plus est de couleur jaune, il n'y en a plus qu'une.»
Pourquoi ce livre ?
Alors que ce roman était soldé par l'éditeur, j'ai eu envie de me faire plaisir et de découvrir ce roman plus "polar" de l'auteur. Enfin, j'ai pu le découvrir.
De quoi est-il question ?
Dans les années 1980, à Clermont-Ferrand, Léon est un clochard parmi tant d'autres à survivre comme il le peut en attendant la piécette. Seule différence, Léon a décidé de se débrouiller seul, sans chien. Son seul compagnon, c'est un grand sac de voyage dont personne ne connaît le contenu, jusqu'à ce qu'il se le fasse dérober.
C'est à Dimitri, un ami de longue date, que Léon va alors se confier le soir, tout en menant sa propre enquête le jour. Le soir, il contera ses déboires et comment il en est arrivé là. Le jour, il guette la Lancia Fulvia jaune dont le conducteur est responsable du larcin. L'occasion pour Léon de se rapprocher des voisins, ou plutôt des voisines, qui ne semblent pas étrangères à l'affaire.
Mais pour résoudre le mystère, Léon va devoir dévoiler son passé et revenir sur les mystères de sa propre histoire, un vrai sac de noeuds. Car le secret que renferme le sac pourrait bien être la réponse à tout, un secret que Léon n'est pas encore prêt à révéler. Mais bientôt, l'enquête personnelle de Léon prendra une autre tournure quand la police décidera de s'en mêler.
Du côté de la forme...
Bien qu'étant une grande amatrice de polars, l'auteur avait su me rouler dans la farine avec son dernier roman en date. Une belle excuse pour aller en découvrir un autre d'autant que je n'ai jamais été déçue par un seul roman de l'auteur.
Je l'avoue, avec le prologue, je me suis sentie un peu perdue. S'il est un début In medias res comme on dit, c'est bien celui. Car le lecteur est invité sans rond de jambe à suivre Léon dès le début de son enquête personnelle. Au même titre que Dimitri par la suite, le lecteur ne va pas comprendre où veut en venir Léon avant que tout ne s'éclaire progressivement d'abord puis tout d'un coup.
L'auteur a l'art et la manière de nous offrir des polars et des romans noirs totalement différents de ce dont on à l'habitude et celui-ci en est encore la preuve indiscutable. Car suivre un clochard dans une enquête qu'il mène lui-même, ce n'est déjà pas banal. Mais avec les réponses et les rebondissements qui surviennent, le lecteur se fait avoir dans une enquête hors du commun.
Présenté comme un polar régionnal, ce roman nous donne rendez-vous dans les rues de Clermont-Ferrand, dans un quartier que les clermontois reconnaîtrons bien et que les autres imagineront sans mal. De quoi ramener une ambiance frémissante mais qui donne le quasi sentiment d'un huis-clos, un genre dont je suis particulièrement fan.
Toute l'intrigue va donc tourner autour de ce mystèrieux sac tout en jouant sur la dualité entre l'enquête elle-même et le passé de Léon. Et la sauce prend non sans une pointe d'humour qui fait du bien. Et si le lecteur se doute d'une entourloupe, il est bien loin d'imaginer la résolution que l'auteur a su imaginer.
Une nouvelle fois, l'auteur nous montre à quel point il sait manier les mots pour nous offrir une intrigue efficace qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminée. L'humour, l'ambiance sombre et le secret se mêlent au coeur d'un Clermont-Ferrand à la fois bien semblable et bien différent du nôtre pour aller jusqu'au Berry dans une bienveillance toujours appréciable dans les mots de l'auteur.
En conclusion...
Ce roman m'attendait, enfin j'ai pu le dévorer. Et ce fut du rapide ! Car si le texte en lui-même est plutôt court, moins de 200 pages, c'est surtout qu'il est incroyablement addictif avec cette pointe d'émotion qui surprend régulièrement. Car derrière le caractère un peu "barré" de l'intrigue, les personnages sont d'une incroyable véracité.
Un roman que je vous invite à découvrir pour un polar "autrement".
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