Infos sur le livre
éditions : XO
date de publication : 12-03-2020
pages : 493
prix : 19,90€
Résumé éditeur
Son cadavre est remonté, comme celui d'autres femmes, à la surface de l'eau. Six au total... Là-bas, dans les forêts du New Hampshire, le lieu maudit porte un nom : le lac aux suicidées. Clara Miller était journaliste. Comme Paul Green, le reporter du Globe qui débarque sur l'affaire. Il avait connu Clara étudiante, et ne croit pas un instant à la thèse du suicide. Un homme l'intrigue : Mike Stilth, l'immense rock star retranchée à quelques kilomètres de là, à Lost Lakes, dans un manoir transformé en forteresse. L'artiste y vit entouré d'une poignée de fidèles, dont Joan Harlow, redoutable attachée de presse qui veille sur son intimité et se bat comme une lionne dès que l'empire Stilth est attaqué. Mais Paul, lui, a tout son temps. Dans sa vieille Ford déglinguée, il tourne inlassablement autour du domaine. Avec cette question : et si, du manoir, la route menait directement au lac ? Dans un roman choral vertigineux, Olivier Bal déroule le tapis rouge sang de la célébrité. Jusqu'à l'incroyable vérité.
Pourquoi ce livre ?
Merci aux éditions XO grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce nouveau roman d'un auteur qui promet de faire un grand chemin dans le monde du polar.
De quoi est-il question ?
Lorsque le cadavre de la jeune Clara Miller remonte à la surface du "lac aux suicidées" en 1995, Paul Green, reporter de son état, décide de mener sa propre enquête. Car le suicide de Clara, il n'y croit pas. Pire, pour lui, la mort de la jeune femme aurait un lien avec Mike Stilth, artiste reconnu mais homme étrange.
Dès lors, il s'agit pour lui de s'approcher du rocker pour en apprendre plus, ce qui n'est pas évident lorsqu'on est un paparazzi méprisé par tout l'univers du show-biz parce qu'on espionne des enfants et sur le point d'être viré par son journal parce qu'on ne rapporte pas assez de scoop. Et quand une attachée de presse, Joan, défend bec et ongles ses employeurs, c'est la justice qui s'en mêle...
En 2006, Eva, la plus jeune fille de Mike Stilth, tente de survivre comme elle le peut dans un monde trop grand pour elle. Entre drogue, alcool et caractère impossible, elle essaye de se dresser comme star du cinéma. Perdue depuis la disparition de son frère et la mort de leur père. Mais bientôt, des événements étranges se produisent jusqu'à tout remettre en question pour la jeune femme.
Du côté de la forme...
Découvert avec son premier dyptique des "Limbes", j'avais hâte de découvrir l'auteur dans un autre type d'intrigues. Il faut le dire haut et fort : ce roman est le signal d'une entrée fracassante pour Olivier Bal dans le monde des auteurs incontournables de polars
Dans ce roman, le lecteur est donc invité dans un monde dont il a conscience sans vraiment le connaître : le monde des stars américaines et des paparazzi. Deux univers qui passionnent autant qu'ils agacent , qui intriguent autant qu'ils dégoûtent. Des univers dans lesquels l'auteur nous plonge avec force sans nous ménager.
C'est dans cette ambiance que le lecteur va découvrir Mike, un artiste au caractère de chien, Joan, une attachée de presse dévouée, et Paul, un journaliste sans retenue qui va tout tenter pour découvrir la vérité sur la mort de Clara. Et au milieu de tout cela, il y aura aussi les enfants. De quoi imposer une polyphonie étonante qui fonctionne avec un travail majeur sur les points de vue.
Mais si l'ambiance et la tension sont là de bout en bout, ce roman n'en reste pas moins un thriller profond et addictif dans lequel le lecteur va être happé pour découvrir le fin mot de ce fameux "lac aux suicidées". Autant vous le dire, je n'aurais jamais imaginé que l'auteur aille aussi loin dans l'effroi et dans les profondeurs de l'esprit par ses personnages.
Au fil des pages, le lecteur doute, croit avoir compris, avant d'être replongé dans l'incertitude. Car la polyphonie impose l'empathie. Chacun des personnages nous touche dans ses joies et ses peines mais surtout dans les épreuves qu'il est contraint de vivre. D'ailleurs, jusqu'au grand final, on ne parvient pas vraiment à haïr l'un ou l'autre alors même que toutes les réponses sont là.
Ce roman fonctionne parce qu'il est porté par une écriture exceptionnelle. Une écriture efficace et rythmée mais qui sait aussi jouer sur la finesse de personnages que l'on voit vivre devant nous ou plutôt que l'on a le sentiment d'être. Le jeu avec le lecteur fonctionne aussi car on n'envisage pas une seconde la fin. Tout ça grâce à un travail sur les mots simplement juste.
En conclusion...
Depuis l'annonce de sa sortie, j'attendais avec impatience de pouvoir me plonger dans ce roman. Et si je ne savais pas trop à quoi m'attendre, autant dire que je ne m'attendais pas à ça : un roman qui relève autant du polar que du social grâce à un travail sur les personnages qui prend le lecteur comme dans un tourbillon dont la chute est brutale. Ce roman est un travail d'orphèvre, bravo !
Voici un roman qui prouve, si besoin était, que Olivier Bal est désormais un auteur de polars avec lequel il va falloir compter.
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