Infos sur le livre
éditions : Pocket
date de publication : 10-01-2013
page : 96
prix : 3,90€
Résumé éditeur
C'est l'histoire d’un type, supporter inconditionnel des Verts de
Saint-Étienne, qui perd ses sens à mesure qu’il tue ses victimes.
Pourquoi ce livre ?
Originaire de Saint-Etienne, ce petit roman était pour moi une évidence. Une évidence que j'ai enfin pris le temps de lire à l'occasion de Quais du Polar et parce que ma ville me manque un peu...
De quoi est-il question ?
Michel est un fan absolu de foot et notamment de l'ASSE, le club de foot de Saint-Etienne. Aucun match, aucun joueur n'a de secret pour lui. Son seul compagnon est Janvion, un chien particulièrement hors norme. Et pour Michel, nul n'a grâce à ses yeux si leur passion pour le foot n'est pas au moins équivalente à la sienne.
Mais Michel est aussi un sanguin, un homme qui n'aime pas être contrarié et qui, surtout, supporte de moins en moins sa ville. Car Michel n'aime ni les vieux ni les étranger, ni les femmes ni les enfants et le fait bien sentir. D'ailleurs, tuer une petite vieille ou une prostituée de temps en temps ne lui pose guère cas de conscience.
Pourtant, un matin, juste après avoir mis un terme à la vie insipide d'une mamie, Michel se réveille avec une senstion étrange et comprend très vite qu'il a perdu le sens de l'odorat. Un premier sens qui sera bientôt suivi des autres, à chaque fois que Michel commettra ses innommables crimes, tout ça sur fond de musique des Verts.
Du côté de la forme...
Le foot... pas tellement mon truc. Les romans très courts plus proches de la nouvelle... pas trop mon truc non plus. Mais un auteur reconnu, une ville qui m'est chère et un texte apparaîssant comme un ovni dans son genre... ça c'est mon truc.
Dans ce roman, nous allons donc suivre Michel, un homme que le commun des mortels nommerait un "boulet". Car Michel n'a qu'un seul sujet de conversation : le foot. Et plus particulièrement le club de l'ASSE qu'il connaît dans ses moindres détails. Le genre de personnes qu'on n'a finalement pas trop envie de croiser parce qu'ils font peur parce qu'ils sont en boucle.
Et ici, Michel fait d'autant plus peur que sa seul occupation, en dehors du foot, est de tuer pour des raisons qui ne valent que pour lui-même : une vieille un peu trop vieille, une femme un peu trop sûre d'elle. Un personnage auquel on a du mal à s'attacher et qui, pourtant, ne manque pas de nous interroger et de poser pas mal de questions sur notre société actuelle où chacun ne vit que pour lui.
Si le texte est un ovni par ce simple sujet, il l'est d'autant plus que le lecteur va suivre la déchéance de Michel qui, à chaque meurtre, va perdre un sens. Une sorte de réécriture de "La peau de chagrin" de Balzac mais en plus dur, en plus violent, et jusqu'à un final absolument atroce qui donne la nausée tout en restant dans une vraie suptibilité d'écriture.
Mais étrangement, ce texte est aussi un vrai hommage au club de foot de Saint-Etienne avec des anecdotes et des histoires friandes que tous les stéphanois (et les autres) ont en mémoire comme les fameux poteaux carrés. De quoi mettre en avant ce club de manière un peu différente avec beaucoup d'humour et de dérision.
Côté écriture, je ne suis pas sûre qu'il soit évident de juger le style de l'auteur sur ce texte qui est bien à part mais cela donne une idée et le fait est que l'écriture est forte, tranchante, efficace. Le personnage devient "vrai" et la thématique de la perte des sens habilement traîtée puisque le lecteur a lui-même le sentiment de perdre les siens. Bravo.
En conclusion...
Voici un petit roman qui attendant dans ma pal depuis bien trop longtemps et que je me devais de lire un jour où Saint-Etienne me manquerait. C'est chose faite et j'ai beaucoup apprécié cet ovni littéraire qui, sur fond de polar, nous parle de perte d'humanité, de solitude... et de football. Un court texte qui m'a donné envie d'aller voir d'autres travaux de l'auteur.
Un petit texte très vite lu à découvrir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire