Reflexion(s) sur mon activité de blogueuse

Mes lapinoux,

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler un peu de moi et surtout de mon ressenti sur mon activité de blogueuse suite à un événement qui m'a beaucoup fait réfléchir.

Il y a bientôt 7 ans, c'est pour parler de mes lectures que j'ai fait le choix d'ouvrir un blog. Un moyen magique, avouons-le, de parler de ma passion depuis toujours : la lecture. Et pendant plusieurs années, je n'ai rien vu de plus dans cette activité que quelque chose de ponctuel, un véritable loisir aussi plaisant que facultatif.

Et puis, le temps passant, je me suis aperçue que ma voix comptait, que des éditeurs me faisaient confiance et que des auteurs, croisés lors d'une dédicace ou d'un salon, appréciaient mon travail. Un bonheur pour moi qui me suis souvent demandé ce pour quoi j'étais faite. Les abonnés ne sont multipliés et vous n'imaginez pas ce que cela peut faire, lorsque l'on pense ne pas être grand-chose, de découvrir que l'on compte vraiment dans un domaine.

A partir de là, je me suis jurée de ne pas décevoir tous ceux qui faisaient partie de mon nouvel univers, notamment en étant toujours juste mais jamais assassine dans mes avis. Dans une volonté de me servir de ma place pour mettre en valeur des auteurs boudés par le grand public mais surtout pour faire de très belles découvertes, je me suis jurée de toujours rester parfaitement objective quant à mes avis.

Mais récemment, un événement est survenu qui m'a fait revoir mon point de vue sur tout ça. Je me suis en effet aperçue qu'être blogueur/blogueuse était aussi une véritable source de pouvoir sur les parutions. Un pouvoir dont il est aisé de profiter à bon ou mauvais escient. Nous, blogueurs, n'en avons pas forcément conscience mais ce pouvoir est le nôtre qu'on le veuille ou non. A nous de voir comment on souhaite s'en servir.

Tout récemment, donc, je me surprise à vouloir user de ce pouvoir à mauvais escient. Un nombre restreint de personnes sait exactement de quoi je parle et j'entends bien qu'il en reste ainsi. Mais je me suis alors posée la question : suis-je vraiment capable de ça ? Une petite voix dans ma tête me disait de succomber à la tentation tendis que l'autre me hurlait que, non, je n'étais pas cette personne-là. C'est à ce moment-là, je crois, que je me suis vraiment aperçue combien notre responsabilité est grande lorsque l'on fait le choix de parler en bien ou en mal d'un livre.

Bien sûr nous sommes des centaines et pouvons avoir le sentiment de nous fondre dans la masse mais chaque blog a une individualité qui lui est propre, une individualité qui peut lui permettre de faire du bien ou de faire du mal. Chaque article pourra être lu par l'auteur du livre dont on parle ou son éditeur et pourra réjouir ou blesser. Et c'est à l'auteur de l'article et à lui seul qu'incombe cette responsabilité.

ATTENTION je ne dis pas qu'il faut entrer dans un monde de Bisounours où tout est rose. Si un livre ne nous plait pas, il convient de le dire. De même qu'il convient de donner envie de lire un livre qui nous a plu. Mais même s'il est difficile de s'y tenir, il convient de ne pas laisser nos sentiments, positifs ou négatifs, quant à l'auteur influer sur nos avis. Pas forcément évident mais essentiel dans le rôle que nous avons.

Je pensais sincèrement que rien ne saurait jamais me détourner de mon objectivité mais ma récente expérience m'a vraiment fait réfléchir à ce propos et je me devais donc de vous préparer cet article pour vous dire que, comme de tout, rien n'est jamais acquis et qu'il convient de rester vigilent afin de toujours accomplir notre mission avec ces mêmes raisons qui nous ont portés au départ.

Bref, j'espère ne pas vous avoir profondément ennuyés avec ces réflexions mais il était important pour moi de les établir.