Infos sur le film
date de sortie : 19-12-2018
réalisateur : Rob Marshall
durée : 2h11
genre : film musical
Synopsis
Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Elle leur fera aussi découvrir de tout nouveaux personnages plein de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy.
En tant que très grande fan du premier opus de Mary Poppins j'avais très envie depuis les premières bandes-annonces d'aller voir ce nouveau film dont je ne savais pas trop quoi attendre.
De quoi est-il question ?
Les enfants Banks ont bien grandi. Jane travaille désormais pour la défense des travailleurs quant à Micheal, il vit dans la maison familiale avec ses trois enfants et travaille dans la même banque que son père, comme guichetier. Mais Micheal est ruiné et s'apprête à se voir saisir le 17 allée des Cerisiers à moins qu'il ne retrouve le certificat d'actions de la famille dans la banque.
Alors qu'il cherche le fameux document, Michael retrouve dans le grenier un vieux cerf-volant, celui avec lequel il jouait étant enfant. Sur un coup de tête, il décide de le jeter mais le cerf-volant s'envole et, dans le parc, c'est son fils Georgie qui le récupère avant qu'une tempête de vent ne s'élève. Quand le vent se calme, une jeune femme descend du ciel tenant le cerf-volant : Mary Poppins.
Car ayant entendu la détresse de cette famille que la mort et les années de Grande Depression en Angleterre ont fragilisé, Mary Poppins a décidé de revenir afin de redonner à parents et enfants ce qu'elle sait si bien transmettre : du rêve, de l'espoir, de la magie. Mais cette fois, sans doute le rôle de la plus incroyable des nounous ira-t-il encore plus loin...
Du côté de la forme...
Bien sûr, je savais que ce film était à double tranchant et, bien sûr, je savais également que je ne devais pas trop en attendre par rapport au premier opus. Je savais aussi que le nombre des années imposerait nombre de différences mais malgré tout, je reste mitigée quant à ce film.
Je crois ne jamais avoir fait cela mais, en l'occurrence, j'ai énormément de choses à dire sur ce film et même si je vais tenter de ne pas trop spoiler, il y a beaucoup à dire et c'est pourquoi je vais entreprendre une critique qui sera tout sauf académique puisqu'elle sera sur le mode manichéen avec les plus et les moins du film.
Les plus
- Le premier gros plus de ce nouveau film, ce sont les décors. Nous sommes cette fois au coeur de la Grande Dépression, autrement dit dans les années 1930, à Londres et tout est fait pour que l'on y croit des rues aux intérieurs en passant par les professions et les tenues vestimentaires des personnages (notamment Jane Banks qui est un parfait archétype des goûts des anglais)
- Si nous ne retrouvons bien sûr pas ici les acteurs du premier volet et ce pour plein de raisons (vieillissement, décès...) il est vrai que ceux de ce nouvel opus se démènent bien et s'en sortent même plutôt pas mal. Emily Blunt a su retrouver les mimiques que l'on aime tant chez notre super nounou et même si elle n'est pas Julie Andrews, on sent qu'elle a son rôle à coeur.
- Concernant les acteurs, d'ailleurs, c'est une belle brochette que nous avons là avec des acteurs chevronnés comme Meryl Streep ou Angela Lansbury qui font une apparition, Dick Van Dyke à qui sont offertes quelques minutes (pour notre plus grand plaisir) et les enfants que nous reverrons sans doute bientôt sur les écrans.
- Il s'agit bien sûr aussi ici de magie Disney et de cette symbolique commune à tous les films du studio : garder son âme d'enfant (ou la retrouver). Il s'agira de l'entreprise générale du film avec aussi cette petite leçon donnée sur la situation contraire, les enfants qui grandissent trop vite et qu'il convient de protéger.
- En outre, là où le premier opus était vraiment destiné à nous conter l'histoire d'une famille anglaise et de l'arrivée d'une nounou incroyable, l'intrigue va ici plus loin avec de vraies questions sociétales et fortes comme la saisie d'une maison ou le deuil. De quoi aller plus loin dans la psychologie des personnages et surtout des enfants ce qui m'a fait un pincement au coeur.
Mais beaucoup de choses pêchent et c'est dommage
Les moins
- Là où j'avais des attentes, c'est sur la part musicale du film et malheureusement, sur ce point, j'ai été déçue. Non pas que les chansons ne sont pas bien. Certaines sont même plutôt agréables et les producteurs ont su alterner rythme et émotion. Mais en règle générale, nous sommes loin du Chem cheminee et du Supercalifragilisticexpialidocious qui ont tant de charme.
- Ce qui fait également toute la force de Mary Poppins, c'est son côté un peu schizophrène entre sa part magique et sa part de sérieux. Ici, le scénario coupe cet aspect-là pour se concentrer uniquement sur la part magique qui fonctionne moins bien à mon sens. D'ailleurs, la manière dont la magie arrive est parfois un peu tirée par les cheveux.
- Ce que j'ai tout d'abord bu comme un point positif mais que j'ai tendance à regretter avec un peu de recul, c'est un côté copier-coller au film d'origine. Sans vous spoiler : le quotidien changé en merveilleux, le mix film - dessin-animé et la danse dans les rues de Londres. Un bel hommage mais qui semble trop être là pour "plaire aux fans".
- L'autre part belle du premier film, c'était sa subtilité. Et là, adieu veaux, vaches, cochons... subtilité ! Non mais c'est quoi cette façon de tout livrer sur un plateau, de bien expliquer tous les messages implicites en toutes lettres et de même y rajouter des sous-titres ? Comme si le spectateur actuel n'était plus capable d'entrevoir les codes du sous-entendu ! Vraiment regrettable.
- Fait étonnant, les producteurs semblent avoir voulu retrouver le caractère culturel des romans (a priori puisque je ne les ai pas lu) en faisant foisonner les film de citations littéraires tels qu'Alice au pays des merveilles. Mais si à titre personnel j'ai apprécié ces références et plus encore le méta-langage sur un rythme de music-hall, je ne suis pas convaincue de la profonde efficacité du texte.
- Bref, ce qui ne va pas dans ce film, c'est l'effet "gros sabots" qui perdure jusqu'à la fin de l'intrigue avec une résolution que l'on voit venir de très loin et qui est, en prime, très alambiquée. Tout est poussé par rapport au premier film comme pour lui donner plus de valeur et cet effet a été au final pour moi assez contre-productif.
Ce film me faisait de l'oeil depuis qu'il avait été annoncé et je suis vraiment contente d'avoir pu m'en faire mon propre avis même si j'en ressors assez mitigée. Car s'il y a beaucoup de choses très belles dans ce film entre quelques chansons qui tiennent bien la route, un jeu intéressant et une intrigue touchante, trop de points pêchent et c'est dommage entre un manque de subtilité et une perte de tout ce qui avait fait le charme du premier film.
Je me procurerai cependant ce film en DVD afin de le revoir et m'apprête à m'occuper de vous parler des livres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire