mercredi 9 janvier 2019

Santiago - B-GNET



Infos sur le livre

éditions : Vraoum
date de publication : 24-02-2016
pages : 104
prix : 15€

Résumé éditeur

Santiago, chef de bande redouté, pille des banques, affronte des indiens et arrête des trains banque avec Pablo, Juan et Rancho, même s'il faut avouer que, c'est nul comme chiffre pour une bande. Mais voilà qu'un jour, Santiago recueille Jessica, une jeune femme habillée en homme parce que les indiens ont dépouillée de sa robe. Sous le nom de Chico, Jessica deviendra le cinquième membre de la bande à Santiago.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Vraoum grâce auxquelles j'ai pu découvrir, suite à ma participation aux Carnets de Voyage, l'humour de cet auteur.

De quoi est-il question ?

Nous voici en plein coeur des plaines américaines du XIXème siècle où les desperados côtoient les indiens et membres de l'armée. Dans ce monde où la loi du plus fort prime, Santiago et sa bande forment un groupe de bandits de grands chemins. Ils voudraient être craints mais la bande de bras cassés qu'ils forment n'est guère impressionnante.

Car lorsque ce n'est pas l'un qui perd son revolver, c'est l'autre qui bafouille et se révèle bien incapable de faire peur à qui que ce soit. Et lorsqu'il s'agit de braquer une banque, leur entreprise se révèle aussi hasardeuse que décalée, au point que la crainte qu'ils aspirent à imposer ne trompe personne.

Jusqu'au jour où, lors d'une attaque, la petite bande recueille Chico, une jeune fille avide de liberté qui a fait le choix de se déguiser en homme pour parvenir à ses fins. Elle intégrera la bande mais hors de question pour elle de se faire imposer sa conduite par une bande de machos sans cervelle. Une belle occasion pour ces derniers de faire bonne impression... ou pas !

Du côté de la forme...

Après avoir lu le deuxième ouvrage de l'auteur, Santiagolf du Morbihan, j'avais plus que hâte de me plonger dans son premier opus consacré à une période historique que j'affectionne beaucoup. J'aspirais à rire tout autant mais malheureusement j'ai trouvé ce volet en deçà de l'autre.

Soyons clairs, j'ai beaucoup aimé cette BD qui nous offre une plongée complètement décalée dans cette amérique du XIXème que j'affectionne beaucoup. L'auteur amorce avec ce premier opus son imaginaire complètement décalé et cela fait toujours du bien de rire lors d'une lecture. Rire, oui, mais pas seulement. Car cette BD n'est pas seulement une surenchère de comique.

Ici, le travail de documentation de la part de l'auteur est important et il est très drôle de voir combien il a su se servir de l'imaginaire que l'on a de cette époque. Les références culturelles, littéraires et cinématographiques sont nombreuses mais toujours avec ce décalage qui fait toute l'originalité de l'album. Bref, derrière l'humour, cet album est intelligent et attirant l'oeil du passionné.

Le point fort de cet album également, c'est sa division en chapitres. Car s'il y a bien une histoire qui se suit comme un intégral, le début de l'album se présente plutôt comme une succession de saynètes qu'il serait possible de lire indépendamment les unes des autres avant de peu à peu avoir plus de liens entre elles. Un format très intéressant qui en ajoute à une lecture très addictive.

L'humour est une fois encore la part essentiel du travail de l'auteur qui sait nous faire rire à gorge déployée par des phrases, des situations cocasses et surtout des dialogues de sourds qui changent de ce dont on peut avoir l'habitude de lire. Pour autant, derrière l'humour, l'auteur n'est pas sans nous proposer de beaux messages sur la tolérance et sur la place de la femme dans la société.

Il est vrai que j'ai un peu moins apprécié cet opus car j'aurais voulu que l'auteur aille encore plus loin dans le décalage et dans la psychologie complètement immature de ses personnages. Mais force est de constater que son style est un style unique que l'on reconnaît entre mille avec un vrai travail sur les mots et sur les codes détournés du monde du Far West.

En conclusion...

Dès ma lecture de Santiagolf, j'ai eu envie de me plonger dans cet autre titre de l'auteur. Mais ce deuxième volet étant particulièrement poussé dans l'humour et le décalage, peut-être en attendais-je trop pour ce titre-ci. Pour autant, j'ai adoré l'univers présenté et le personnage complètement déjanté de Santiago qui a su me faire rire et me faire passer un excellent moment.
Je ne saurai trop vous conseiller ce diptyque mais mieux vaudra les lire dans l'ordre de publication.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire