jeudi 10 janvier 2019

Un roman d'aventures (ou presque) - Yaël Hassan



Infos sur le livre

éditions : Syros
date de publication : 07-09-2017
pages : 256
prix : 16,95€

Résumé éditeur

Un écrivain inexpérimenté tente d'écrire coûte que coûte un roman d'aventures. Une petite leçon d'écriture décomplexée, à l'humour fou ! Bon, mon père m'a demandé d'écrire la quatrième de couverture de son livre. C'est son premier roman, j'ai tout lu au fur et à mesure, et sans moi j e ne sais pas s'il serait allé jusqu'au bout. Il faut dire qu'il partait de rien, avec une vague histoire de parents disparus... Il cherchait même des conseils sur Internet ! Au début j'étais critique, mais honnêtement il s'en est bien sorti. En plus, il m'a mis dedans, avec mon vrai prénom ! Alors, si vous voulez lire un très bon roman avec du suspense, des scènes d'action, des personnages top, de l'amour* et de l'amitié, n'hésitez plus ! * J'en profite pour préciser que je ne suis pas amoureux de Bella.

Pourquoi ce livre ?

Merci aux éditions Syros grâce auxquelles j'ai pu découvrir ce roman d'une auteure que j'apprécie beaucoup et qui ici a souhaité changer de genre.

De quoi est-il question ?

Lorsque son père décide d'écrire son premier roman, Simon se révèle critique, très critique. Il faut dire que son père n'est de toute évidence pas très doué, allant trop loin dans des descriptions sans intérêt, usant de codes peu en phase avec la littérature pour adolescents et, gros point noir, écrivant au fil de la plume sans trop savoir où il va.

Pourtant, peu à peu, Simon est bien obligé d'en convenir, cette histoire d'adolescents se retrouvant seuls le jour de Noël parce que leurs parents sont allés travailler à la centrale nucléaire sans en revenir l'intrigue. De quoi redonner courage à cet écrivain en herbe qui, pourtant a bien du mal à savoir comment il doit évoluer dans son procédé.

D'autant que, dans la vie réelle, voilà que la maison de campagne de la famille est cambriolée. S'y rendre... Une belle occasion pour ce père de se retrouver seul avec son imagination. Mais une fois sur place, la réalité pourrait bien rattraper la fiction car ce cambriolage, loin d'être celui de voyous, pourrait bien lever un pan de son passé...

Du côté de la forme...

Yaël Hassan est une auteure que j'affectionne énormément pour ses romans historiques. Car s'il est une auteure qui sait parler de notre passé aux plus jeunes, c'est bien elle. La découvrir dans un tout autre genre était donc une jolie idée même si, au final, je ne sais trop que penser de ce roman.

Le roman d'aventures est un genre bien à part qui relève de codes précis. Et si l'auteure parvient à y répondre, cela se sent qu'elle n'est pas faite pour ce genre de textes. Personnellement, mon ressenti a été le contraire de celui de Simon : j'ai été intriguée au début et, peu à peu, j'ai décroché et n'ai pas tellement apprécié le dénouement.

Par contre, l'ancienne étudiante en lettres que je suis n'a pu s'empêcher de se laisser embarquer dans le méta-langage que nous offre ce roman et ce à tous points de vues. Dès le titre le "ou presque" donne le ton : ce roman d'aventure n'en sera pas tout à fait un. Finalement, ce roman se révèle plutôt être un prétexte pour parler du métier d'écrivain et ça marche.

Il y a déjà cette mise en abyme : l'auteure racontant l'histoire d'un auteur amateur. De quoi rappeler aux jeunes qu'un roman ne s'écrit pas aussi facilement qu'il y paraît  Et entre les digressions et les dialogues père-fils, l'auteure nous montre comment un roman se lance puis se fait, quelles sont les tergiversations qui peuvent avoir lieu avant que l'ouvrage ne soit achevé.

Et puis, dans ce roman, nous allons suivre deux histoires en une ce qui a toujours du bon. On suit donc l'histoire d'aventures inventée par le père et celle inventée par l'auteure. Les deux ne sont d'ailleurs pas difficile à mettre en relation ce qui donne ce petit côté addictif attendu. D'autant que ces intrigues sont empruntes de modernité et de réflexions contemporaines ce qui est toujours bien.

J'ai été ravie de retrouver le style de l'auteure même si, ici, on sent qu'elle est moins à l'aise que d'habitude. Mais ce roman est aussi un prétexte pour parler de réalités beaucoup plus profondes : la place de l'écrivain dans notre société, le rôle de l'édition, la critique du lecteur, le décalage entre le meilleur que l'on donne de nous-même et la réalité. Une brillante idée !

En conclusion...

J'étais plutôt intriguée par ce roman et je suis contente d'avoir enfin pu prendre le temps de le lire même si ce genre n'est pas celui qui convient le mieux à l'auteure à mon sens. J'ai pris plaisir à découvrir l'histoire de ces jeunes d'un côté et de cette famille de l'autre mais sans plus. Par contre, j'ai adoré le caractère méta-textuel du roman qui parle du rôle et de la place de l'écrivain. Bravo !
J'espère vous reparler très vite d'un autre roman de l'auteure qui est vraiment une auteure à découvrir.

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